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Accueil du site > Tribune Libre > Marseille, le temps du populisme est arrivé

Marseille, le temps du populisme est arrivé

C’est à Marseille, ce samedi que Nicolas Sarkozy a dévoilé l’angle d’attaque de sa campagne. Ce sera la carte du populisme bonapartiste et la stigmatisation des corps intermédiaires. Faisant cela, il joue son va tout et prend des risques.

Quel était au final le choix du président de la république ? Pouvait-il s’appuyer sur son bilan pour faire campagne ? Non, il lui suffit de répondre sur cet angle d’attaque : c’est la faute à la crise et j’ai évité au peuple français de subir ce que subit le peuple grec. Bel aveu ! D’une part la sociologie, la politique, l’économie des deux pays ne sont en rien comparables. Et souligner ainsi la détresse dans laquelle les dirigeants européens, dont il faut partie, ont plongé les grecs, est d’un cynisme incroyable.

Donc il lui restait les vieilles recettes cuites et recuites de la droite la plus conservatrice : dire que la gauche n’aime pas la France (cela ne mange pas de pain) et qu’il positionne sa candidature contre les élites et les corps intermédiaires et pour le peuple, rien que le peuple. Et le référendum, jadis haï (en 2007 !) serait le fer de lance de cette nouvelle politique. Il a changé et assume sans aucun complexe son changement.

Il se positionne en nouveau Bonaparte de la vie politique française. Ne parlons pas du passé, il reconnait avoir fait des erreurs, parlons de l’avenir. Mais se faisant la gauche a beau jeu de lui rétorquer : qu’il « …, stigmatise désigne les chômeurs, les fonctionnaires, les élus, les corps intermédiaires, bref les Français.(…) Pour aimer la France, il faut aimer les Français et lui n'aime pas les Français." ».

En rejetant les corps intermédiaires, il se livre à une attaque incroyable. Il remet en jeu le dialogue social en stigmatisant les syndicats, il met en péril la décentralisation en pointant du doigt les collectivités territoriales, il nie la vie sociétale en accusant les associations, il met en péril la liberté de penser en caricaturant les journalistes, il pratique l’antiparlementarisme en voulant réduire le nombre et l’influence des députés et sénateurs. En un mot c’est la république qu’il rejette. Aussi bien Jean-Pierre Raffarin que Jean-Christophe Cambadélis pointe cette « sortie de route », le premier en rappelant que « les corps intermédiaires sont indispensables à la bonne santé de la République", le second en déclarant : "Sans corps intermédiaires, il n'y a pas de République. ».

Beau programme que voilà, soudé à la haine des bienpensants à l’égard des chômeurs, des allocataires sociaux, des immigrés, des syndicalistes, des journalistes, des partis de gauche, tous ces empêcheurs de tourner en rond et tous ses assistés et fraudeurs en tout genre. Cela ne ressemble-t-il à des airs déjà entendu dans l’histoire de France ? Et ne voilà-t-il pas que son affiche et son slogan de campagne : la France Forte (sous-entendu la sienne) contre la France faible (les élites et les corps intermédiaires) rappelle étrangement une affiche du temps du gouvernement de Pétain sous occupation allemande.

Moi je dis : merci bien !


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13 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 21 février 2012 09:35

    ça peut pas marcher avec les vrais souverainistes , après s’être vautré devant l’Europe , devant les américains , devant les financiers et avoir léché les boules du CRIF , il n’a aucune crédibilité !
    quant à son gadget de 10 % de proportionnelle , se rapporter à la réponse cinglante de MLP à ruth Elkrief , la vidéo est un régal !


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 21 février 2012 10:26

      @Le Chat,

      je vous le confirme avec comme vous dites « les vrais souverainistes » cela risque de ne pas marcher bien fort !
      Mais ne sous estimer pas le vote efficace qui fera qu’au drenier moment l’électorat de droite, même en se bouchant le nez ira voter N Sarkozy.
      L’écart entre les deux « favoris » risque de se réduire dans les jours qqui viennent.
      http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


    • LE CHAT LE CHAT 21 février 2012 10:40

      un second tour entre les favoris du NWO et des milieux financiers et journalistiques risque de provoquer une vague d’abstention balaise , autant des types comme moi refusent de voter Sarko , autant à gauche le Flamby révulse mes collègues cégétistes pro -communistes !


    • Pelletier Jean Pelletier Jean 21 février 2012 11:17

      @Le Chat,

      L’abstentionnisme est à cette heure l’inconnu de la campagne, et en même temps c’est la clef du succès et de l’échec.
      Ce sont les semaines à venir qui cristalliseront les positions des uns et des autres. On ne vote pas toujours avec enthousiasme pour un candidat

       http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


    • Lolo Le Caid 21 février 2012 15:11

      La très attendue défaite de Nicolas Sarkozy aux présidentielles 2012, ne signera pas nécessairement la fin de carrière pour celui-ci :

      Le président sortant pourra assurément tenter sa chance aux élections israéliennes. Au dîner du CRIF, il a passé sa première épreuve avec succès… L’Empire  en est témoin !


    • Robert GIL ROBERT GIL 21 février 2012 09:45

      Son bilan pour la classe ouvrière est catastrophique : huit millions de pauvres, trois millions de précaires, trois millions de temps partiels, cinq millions de chômeurs, et des salaires de misère pour la majorité des salariés.......
      http://2ccr.unblog.fr/2011/12/05/ouvriers-sarkozy-vous-salue-bien/


      • Pelletier Jean Pelletier Jean 21 février 2012 10:31

        @Robert Gil,

        Oui ce bilan est catstrophique ,c’est la raison pour laquelle le président sortant n’a pas l’intention de faire campagne sur ce théme.
        http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


      • kssard kssard 21 février 2012 10:47
        @Pelletier, 

        On avait déjà eu, la « Fracture sociale » avec Jack le menteur, on a eu en 2007, « le travailler plus pour gagner plus » mais cette fois franchement, en dehors de tout esprit partisan c’est du jamais vu une campagne pour les présidentielles en France : le mensonge est la règle et le déni est permanent. 

        J’entends, je lis, de plus cette l’expression « plus c’est gros plus ça passe ». Ce n’est pas un hasard. 

        Le bilan, sur tous les plans est tellement mauvais, chômage, pauvreté, déficits, etc.... que Sarkozy est à 100 % dans le déni. C’est du jamais vu. Le discours est absurde, mensonger et inintelligible. On est en pleine schizophrénie en dehors totalement de la raison. 

        Pour ma part, je ne peux plus l’écouter plus de 3 secondes tant son discours est inhabité fallacieux et malhonnête. 

        Ils doivent aussi être fous les députés UMP dans leur circonscription avec un cheval de bataille pareil. 

        Vraisemblablement, on va tout droit vers le collapsus total de la droite. 

        Il faut que Hollande soit très solide pour résister à ces provocations provenant du registre du mensonge et du déni politique. Je n’ose même pas imaginer ce que pourrait être un face à face Sarko - Hollande. 

        Franchement, la politique ne peut pas descendre plus bas. La faillite morale du Sarkozisme est totale. 

        bien à vous, 

        • Pelletier Jean Pelletier Jean 21 février 2012 11:14

          @Kssard,

          Je suis comme vous, c’est vrai que je ne l’ai jamais beaucoup aimé, mais en ce moment il me tape sur le système.
          Pour autant, je vous assure que nos sentiments ne reflètent pas la réalité politique de ce pays qui est très à droite. Ne mésestimez pas la capacité de Nicolas Sarkozy à mobiliser l’électorat de droite.

          Il faut attendre les sondages de la semaine prochaine pour mesurer l’effet de son entrée en campagne.

          http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


        • paul 21 février 2012 12:50

          Le mot « populisme » en titre qualifie, semble -t il, la récupération démagogique par sarko ,de l’exaspération de la classe dite populaire , qui subit la crise . Bien d’accord avec ce constat .
          Mais on notera que ce mot permet à certains - même au PS - de mettre dans le même sac - ceux qui confondent toutes les élites avec celles qui participent à la politique actuelle ( voir le titre très controversé du Monde le 8 février dernier sur « le match des populismes » ) .

          Le discours de Marseille montre une évolution opportuniste du sarkozisme vers le césarisme, gouvernement de type monarchique que voulait imposer Jules César . Avec les 1er et 2d empires (Wikipédia ) apparait la notion de césarisme démocratique : s’assurer l’aval du peuple en détournant les procédés démocratiques ( « les corps intermédiaires ») en plébiscite , le référendum par exemple qui peut être parfois justifié, d’où une dérive vers l’autoritarisme .

          Il y a eut le Premier empire, puis le Second empire, il y a maintenant le troisième en pire .


          • Pelletier Jean Pelletier Jean 21 février 2012 13:22

            @Paul,


            merci pour ces précisions utiles.


          • takakroar 21 février 2012 18:23

            A l’auteur,

            Vous dites que l’affiche rappelle celles du temps de Pétain.

            Dans le compte rendu du meeting de Marseille entendu à la télé, il était dit qu’il avait beaucoup mis en avant le Travail et la Famille. Par ailleurs il a beaucoup parlé de la France.

            Travail, Famille, Patrie... On est en plein dedans ! Le comble c’est qu’il se prend parfois pour De Gaulle.

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