N’en jetez plus...
Les valeurs boursières sont en passe d'effacer les gains accumulés après la spectaculaire remontée des cours depuis 2007 laissant augurer un nouveau krach financier au plus tard en 2017 ; ce n'est pas moi qui le dis, misérable larve dépourvue de ces qualités qui font les infaillibles pythies mais de distingués analystes réputés pour leur discernement ( surtout a posteriori ) qui préparent déjà le terrain de la prochaine récession.
La Droite républicaine est-elle en pleine effervescence de candidatures.
Outre que ça témoigne d'une pléthore de prétentieux et d'une avalanche prochaine de lieux communs propres à nous étourdir, il faut aussi y voir le signe d'une grande perplexité : si chacun a sa recette , le plus souvent avec les mêmes ingrédients, c'est bien qu'aucune ne s'impose réellement.
Sarkozy est assoiffé de revanche sur le myrmidon aux ailes de géant qui, suprême humiliation, l'avait terrassé au terme d'une campagne où l'adhésion à un projet fut moins déterminante que le rejet d'un homme et de ce qu'il incarnait : le faux-semblant.
Cependant l'introspection caractérielle n'est pas sa tasse de thé et pas davantage le salutaire exercice autocritique sur sa calamiteuse fin de mandat, il a tant d'amis qui lui veulent du bien et qui s'en préoccupent à sa place.
Sa première mandature fut tragi-comique ( l'identité nationale, la Libye libérée ! ) une seconde serait grotesque.
Juppé, vieux cheval de retour bonifié avec l'âge question sympathie et plus sémillant que jamais, a réussi à faire oublier les errements de ses précédentes gouvernances, voilà au moins une performance hors de portée d'un Sarkozy qui n'en finit pas de traîner ses casseroles bien qu'il change constamment de masque, preuve d'une belle continuité dans l'absence de convictions réelles (on ne peut pas qualifier de conviction cette quête effrénée du pouvoir d'un Rastignac mal dégrossi ).
Le fringant Lemaire souhaiterait être jugé sur sa bonne mine à défaut d'emballer par ses idées puisées au catalogue des objets introuvables : une ambition qui n'est pas extravagante à une époque où l'image du contenant importe plus que le contenu au point de parfois l'effacer.
Le ténébreux Fillon sur qui pèse toute la misère du monde souhaiterait lui ne pas être jugé sur la solidité de son estomac à digérer les couleuvres que son maître lui servait au petit-déjeuner mais sur sa capacité à rebondir en tant que citoyen au-dessus de tout soupçon de complicité dans le marasme auquel il a prêté la main à l'insu de son plein gré.
A côté de ces cadors, champions autoproclamés de l'insuffisance républicaine, le trop-plein à droite frise l'overdose, le collapsus, avec des Morano - Morano, candidate aux primaires on croit rêver ! et pourtant elle a bien l'intention de se venger de son ancien mentor pour une des rares décisions pertinentes qu'il a prise, celle de lui enlever toute légitimité à s'exprimer au nom de son parti - ou encore Hervé Mariton, extravagant représentant de la Droite catho-réactionnaire génuflexions garanties ! et sans doute également quelques autres qui ne tarderont pas à sortir du bois pour ( re)trouver un peu de visibilité médiatique à l'occasion du grand barnum des primaires à Droite.
Comme si cela ne suffisait pas, voilà-t-y pas que réapparaît Copé, lui aussi mutant d'exception, qui n'a plus rien à voir avec le Copé, bourreur d'urnes, âme damnée de Sarkozy, exécuteur des basses œuvres et présumé co-bénéficiaire du bassinet où s'alimentent les petites ambitions et les grandes compromissions.
A chacun son inventaire...et c'est à qui produira la meilleure salade !
N'en jetez plus, la coupe est pleine, ce n'est pas la pénurie qui menace, c'est la nausée…
Et c'est un observateur extérieur à la vie politique française mais soucieux du rayonnement de la France qui se croit autorisé à en faire le constat.
Afin de partager l'occupation des médias, à Gauche aussi, certains rêvent d'une primaire. L'hypothèse est peu du goût des« scrongneugneux » légitimistes, grands partisans de Hollande et de leur propre survie , Hollande, le candidat naturel de Droite à Gauche mais enfin la primaire peut être vitale dans le monde du clinquant pour propulser sur le devant de la scène un nouveau champion fabriqué par les médias et qui se situera encore plus à droite sur l'échiquier.
On passera pour quantités négligeables ceux qui pourraient imaginer dans leur candeur naïve que pût se dégager par ce biais un candidat ancré à gauche : on peut toujours rêver.
Le problème est que si on s'engage dans ce jeu, on est condamnés à en respecter les règles et donc à se ranger derrière le vainqueur, ce qui pourrait suffire à se retrouver discrédités pour l'avenir, un vrai problème existentiel !
Et puis à Gauche aussi à chacun son inventaire : y a ceux qui auraient voulu mais n'ont pas pu, y a ceux qui n'ont pas voulu mais ont fait semblant de vouloir, y a tous ceux qui auraient pu mais n'ont pas voulu...
Fatale erreur dont Mélenchon et les communistes goûtent aujourd'hui les fruits amers, délaissés par leurs troupes et accusés d'avoir nourri la main qui étrangle le pays réel !
Cependant le tropisme qui pousse l'électorat vers la droite de l'échiquier et quand j'écris droite je pense droite extrême, passéiste, déconnectée des réalités du monde et qui voudrait transformer la France en village gaulois s'échinant à desserrer l'étreinte des méchants mondialistes, ce tropisme est actuellement trop fort pour laisser la moindre chance à un candidat réaffirmant les valeurs de gauche, la solidarité indissociable de l'égalité, l'esprit de concorde, condition nécessaire à la liberté et à la fraternité sans laquelle la liberté n'est qu'illusion et qui propose une alternative autre que rhétorique à la grande entreprise de nivellement par le bas du bulldozer néo-libéral.
Au fond la grande ambition de tous ces candidats potentiels de « Gauche » comme de Droite est moins de donner à la France un projet d'avenir dont on ne voit personne dessiner les contours en rupture avec le système qui nous conduit dans le mur, que de s'imposer en challenger de la candidate FN dont on spécule sur l'effet repoussoir.
Avec en arrière-plan le principe homéopathique du partage de la pénurie pour combattre la crise : affaiblir le malade pour sauver le système, détourner le principe d'égalité pour loger tout le monde à la même enseigne de la précarité, mode de gouvernance expérimenté en Allemagne et dont le succès se mesure à l'accroissement du nombre de travailleurs pauvres.
Encore un petit effort et on combattra le chômage par le retour du servage...non plus des jobs aidés mais des jobs contraints.
Pour rendre bien sûr sa dignité au travailleur par le travail !
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