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« Paris-Match » pris à ses propres leurres par deux étudiants : un joli cas d’école

« Car c’est double plaisir de tromper le trompeur  », dit La Fontaine dans « Le Coq et le Renard ». Deux étudiants ont joué aux coqs face au renard Paris Match . Ils l’ont pris à ses propres leurres. Conscient du prétendu magistère moral qu’il exerce chaque semaine en hissant sur les autels ceux dont il fait des héros souvent de pacotille, l’hebdomadaire organise chaque année un concours de photoreportage pour stimuler sans doute des vocations. Son « Grand prix du Photoreportage Étudiant » est doté de 5.000 Euros et d’une publication du reportage primé dans ses colonnes.

 
Une dénonciation des mécanismes d’une certaine presse… comme Paris Match

Or, lors de la remise solennelle du "Grand Prix 2009" à la Sorbonne, temple du savoir s’il en est, mercredi 24 juin 2009, les deux lauréats élus pour un reportage sur les conditions de vie précaires des étudiants, Guillaume Chauvin et Rémi Hubert, étudiants aux Arts Déco de Strasbourg, ont lu une déclaration qui a ridiculisé le jury en révélant que leur reportage était une mise en scène avec acteurs bénévoles pour dénoncer « les rouages d’un discours médiatique qui a pour ingrédients la complaisance et le voyeurisme dans la représentation de la détresse  ».
Du coup, le lendemain, mauvais joueur, Paris-Match a annulé ce "Grand-Prix" sous prétexte que cette « mise en scène photographique (...) éloigne (les étudiants) du règlement du Grand Prix Paris Match du Photoreportage Etudiant (...) et de la philosophie que défend le magazine depuis 60 ans ».

Question philosophie, cela ne manque pas de sel pour un hebdomadaire qui n’hésite pas lui-même à censurer ses photos ou même à leur affecter un contexte falsifié. Mais il est frappant de constater aussi que même ces étudiants hardis manquent d’outils pour analyser leur propre entreprise. En dehors de la juste notion de « voyeurisme », Rémi Hubert, selon Libération.fr du 25.06.2009, parle vaguement des « mécanismes d’une certaine presse qui ne vérifie pas ses sources et privilégie l’information sensationnaliste et racoleuse ». Mais il ne dit mot de ces mécanismes.

La subornation de "l’exigence d’irrationalité" par le leurre d’appel humanitaire

Faut-il qu’ils soient efficaces pour que même des professionnels qui en usent tous les jours, aient été à ce point abusés ? C’est précisément la fonction des leurres employés ici que de paralyser l’exigence de rationalité - ou besoin de comprendre - et de suborner l’exigence d’irrationalité - ou besoin de voir ses pulsions ou désirs satisfaits.

Le premier leurre est pourtant bien connu de Paris Match  qui en fait son ordinaire et son slogan, « Le choc des photos » : c’est le leurre d’appel humanitaire.
 
Inculqué par l’éducation, le réflexe de compassion et d’assistance à personne en danger est stimulé par l’exhibition du malheur d’autrui. Nulle société ne peut survivre si elle n’organise pas en son sein une solidarité envers ses membres les plus faibles et chacun peut à un moment ou à un autre de sa vie connaître cette situation de faiblesse. L’assistance est donc un devoir fondé sur la réciprocité.

Ce ressort puissant de l’être humain, le plus noble qu’il connaisse, n’a pas échappé aux stratèges cyniques qui ont, pour parvenir à leurs fins, simulé l’appel humanitaire : c’est le leurre d’appel humanitaire.
Les deux étudiants ont ainsi réalisé un reportage photographique sur la misère de la condition étudiante : le manque d’argent, la débrouille voire la prostitution. Les légendes se présentent comme des confidences recueillies  : « Je ne peux pas aller au Restaurant Universitaire tous les jours, et je n’aime pas aller aux Restos du Coeur. Alors je fais les fins de marchés et j’en donne à des potes chez qui je peux aller cuisiner. » - « On vit à trois dans vingt mètres carrés, alors on a organisé un roulement pour savoir qui dort par terre. » - « Pour pouvoir étudier le jour, je me sers de mon cul la nuit.  » Le choix des photos en noir et blanc vise à accroître la dramatisation et les plans bancals font croire à une information extorquée prise à la va-vite, à l’insu et/ou contre le gré des personnes filmées.

Seulement, les personnages sont des acteurs bénévoles et les scènes de simples mises en scène. Qu’importe ! L’exhibition du malheur d’autrui ou sa simulation, comme celles du plaisir d’ailleurs, déclenchent invariablement les réflexes attendus.
1- C’est d’abord le réflexe inné d’attirance, poussé jusqu’à la transe du voyeurisme qui paralyse toute rationalité à lui seul.
2- Une distribution manichéenne des rôles range clairement les malheureux étudiants dans le camp des victimes innocentes auquel s’oppose le camp des bourreaux, incarné par un ordre social qui abandonne sa jeunesse.
4- En découle le réflexe de compassion et même d’assistance à personne en danger, d’autant que la mise hors-contexte des scènes et des personnages interdit de comprendre les raisons qui ont conduit à ces situations de détresse.

Le leurre d’appel humanitaire cible la relation humaine à sa racine : ne pas répondre à un appel humanitaire tend à bannir l’individu de la communauté humaine. Le champ de perception et de conscience est donc envahi par l’urgence supposée de l’appel et la pulsion déclenchée balaie tout argument contraire.

"L’exigence de rationalité" paralysée par le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée

Le second leurre mis en œuvre ici est le leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée qui paralyse "l’exigence de rationalité". Une information donnée n’est pas fiable du seul fait qu’elle est livrée volontairement et donc filtrée au crible des intérêts de l’émetteur. Une information extorquée est au contraire plus fiable, car, obtenue contre le gré et/ou à l’insu de l’émetteur, elle échappe au filtrage. On comprend tout l’intérêt de faire passer une information donnée pour une information extorquée. L’opération s’effectue grâce à un raisonnement sciemment provoqué chez le récepteur à son insu.

L’information donnée, livrée par les deux étudiants, est une description de la condition misérable des étudiants. Sa fiabilité est donc en elle-même incertaine. Elle est alors déguisée en information extorquée au terme de quatre raisonnements que les deux étudiants ont conduit implicitement le jury de Paris Match à tenir à son insu. Ceux-ci s’appuient sur quatre hypothèses autovalidantes d’où ne peuvent forcément découler que des conclusions erronées mais jugées à tort fiables.
1- Une première hypothèse autovalidante reconnaît à des étudiants une présomption d’innocence, voire d’angélisme. Ils ne peuvent donc imaginer un scénario machiavélique.
2- Une deuxième hypothèse autovalidante attribue à ces étudiants une expertise pour traiter de la condition étudiante qu’ils vivent eux-mêmes donc connaissent bien. Ils ne peuvent en conséquence raconter des bobards.
3- Une troisième hypothèse autovalidante suppose que le cadre du concours oblige à un travail soutenu, voir ardu. Il est donc impossible que des fumistes en aient eu le courage.
4- Enfin, une quatrième hypothèse autovalidante est inspirée par le cadre de référence du jury de Paris Match : celui-ci est pénétré de l’excellence de sa représentation de l’information, qu’il nomme « sa philosophie » de soixante ans d’âge. Il ne peut donc imaginer que des étudiants pensent le contraire.

De ces quatre hypothèses autovalidantes, il résulte donc, mais à tort, que le reportage présenté était très fiable. La particularité du leurre de l’information donnée déguisée en information extorquée est de reposer sur des idées reçues qui sont fondées 99 fois sur cent. Il suffit qu’elles ne le soient pas une seule fois, par une simple simulation, pour paralyser "l’exigence de rationalité" ou besoin de comprendre. Ainsi, trouver des armes au domicile d’un individu, ne prouve-t-il pas qu’il est en infraction ? Oui, sauf si ces armes ont été apportées par les forces de l’ordre elles-mêmes, comme dans « l’affaire des Irlandais de Vincennes » (1982), ou par une famille malveillante dans «  l’affaire du bagagiste de Roissy  » (2002/2003). Quand la police de bord, dans le film « Titanic » découvre le diamant « Oceani Cor » dans la veste de Jack, ce va-nu-pied d’artiste, n’est-ce pas la preuve qu’il l’a volé et que Rose ne l’intéresse que pour son argent ? Sans doute, mais tout change si l’on sait que c’est Cal, le fiancé délaissé de Rose, qui a fait glisser par un valet le diamant dans la poche.

"Exigence de rationalité" paralysée et "exigence d’irrationalité" subornée permettent de faire admettre des représentations de la réalité erronées ou simulées. Nul n’est à l’abri des leurres et des réflexes que ceux-ci déclenchent mécaniquement, même ceux qui les emploient tous les jours par profession. Les deux étudiants strasbourgeois viennent d’en faire la démonstration en couvrant de ridicule Paris Match. Leur opération d’influence mérite de devenir un joli cas d’école. Paul Villach



 

Documents joints à cet article

 « Paris-Match » pris à ses propres leurres par deux étudiants : un joli cas d'école  « Paris-Match » pris à ses propres leurres par deux étudiants : un joli cas d'école

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16 réactions à cet article    


  • Fergus fergus 8 juillet 2009 09:58

    Très bon article, Paul.

    Cela dit, une telle affaire devait forcément survenir tôt ou tard, y compris dans un média comme Paris-Match. Plus un sujet photographique est « crédible » parce que conforme à notre représentation de la réalité, plus nous sommes enclins à le percevoir comme une indubitable vérité, particulièrement lorsqu’il est mis en scène avec talent.

    Et le phénomène a toujours existé depuis qu’existe la photo : les plus grands photographes, y compris Robert Doisneau, ont TOUS bidonné nombre de leurs oeuvres !


    • barbouse, KECK Mickaël barbouse 8 juillet 2009 11:40

      c’est dans ces moments là que j’aime les journalistes, le panache et l’audace.

      bravo et eux et merci pour votre article qui met bien en évidence la qualité de leur performance.

      amicalement, barbouse.


      • aquad69 8 juillet 2009 14:30

        Bonjour Paul,

        merci à vous de votre excellent article, et aux étudiants de leur savoureux canular ...

        Un auteur qui signait jadis sous le pseudonyme de Pierre Nord a abordé le premier, il y a une trentaine d’année, dans un petit bouquin, ce qu’il appelait « l’intoxication » :

        pour résumer fortement, il s’agit de mettre le sujet que l’on vise dans l’état d’esprit d’interprêter de manière fausse les informations véridiques qui lui parviennent, ou même carrément de les lui faire rejeter car trop invraisemblables, au profit d’une masse de fausses informations que l’on lui fournit et sous lesquelles on le noie.

        Cette technique a apparemment commencé d’être développée pendant les guerres mondiales par les divers services de renseignements et de contre-espionnage militaires.

        Mais il semble bien qu’elle soit devenue aujourd’hui la base du mode de gouvernance des Etats, le modèle de la technique médiatique et, quand on voit la perception qu’ont l’immence majorité des gens d’ici du Monde qui les entoure et de leurs voisins, le coeur-même d’une culture autiste, mensongère et égocentrique jusqu’au nombrilisme.

        Bravo à nos jeunes successeurs, et que ces initiatives se multiplient !

        Cordialement Thierry


        • Fergus fergus 8 juillet 2009 15:27

          Tous les bidonnages ne visent pas nécessairement à « manipuler » ou à « intoxiquer » le public. Ils peuvent être réalisés dans un but didactique ou militant afin de mettre le doigt sur une réalité mal connue ou insuffisamment perçue par l’opinion publique.

          De même que les présélections d’appels d’auditeurs dans les médias ne visent pas toujours à manipuler, mais parfois à centrer le débat sur le coeur du thème abordé au lieu de perdre du temps en redondances ou en questions hors sujet.

          Cela dit, je reconnais bien volontiers que l’intox est beaucoup plus souvent au coeur des activités médiatiques que la volonté d’information objective !




        • Paul Villach Paul Villach 8 juillet 2009 16:57

          @ Aquad 69

          Vous avez tout à fait raison.
          Les opérations d’influence avec leurres et réflexes correspondants sont expérimentées depuis longtemps. Il n’y a qu’à l’École qu’on continue ne pas les enseigner aux élèves, et à l’Université. Et pour cause, l’une et l’autre sont asphyxiées par la théorie promotionnelle de l’information diffusée sans cesse quotidiennement par les médias et les journalistes !

          Or la théorie de l’information du pêcheur ne peut pas être celle du poisson !
          Mais allez expliquer ça à l’inspection pédagogique générale de l’Éducation nationale. Voyez les erreurs qu’elle donne comme sujets aux examens ! Elle a pris le partie des prédateurs et de leur théorie promotionnelle de l’information pour tromper les proies que nous sommes. Paul Villach


        • bobbygre bobbygre 8 juillet 2009 17:51

          De même que les présélections d’appels d’auditeurs dans les médias ne visent pas toujours à manipuler, mais parfois à centrer le débat sur le coeur du thème abordé au lieu de perdre du temps en redondances ou en questions hors sujet.

          Mais ça revient exactement au même !!! Ce qui vous fera considérer cela comme une manipulation ou comme un simple recentrage du débat dépendra uniquement de la perception que vous avez de cet « arrangement ».
          La frontière entre manipulation et « recentrage » est purement subjective, c’est bien pour ça que la seule et unique solution pour éviter toute accusation de manipulation est de ne faire aucune sélection.
          Diantre, de l’imprévu et la liberté de parole totale, c’est trop à supporter pour ces braves journalistes installés. Soyons rassurés, ils vont continuer à nous manipuler... ou à bien centrer le débat c’est selon...


        • Fergus fergus 9 juillet 2009 09:34

          Ce que vous dites est vrai mais se heurte à une évidence : le temps d’antenne ne permet pas de ne faire aucune sélection. En conséquence de quoi, il y aura toujours une sélection opérée soit sur la chronologie des appels (souvent au détriment de la pertinence) soit sur la « subjectivité » du responsable du standard soit sur celle de l’animateur. On tourne décidément en rond !

          Cela dit, confidence : j’ai moi-même participé à une émission bidonnée sur France-Inter lors de création du Paris SG alors qu’il n’était encore que le Paris FC. But de l’opération : centrer les débats sur les objectifs du nouveau club, ses moyens et son recrutement ainsi que sur le nouveau Parc des Princes, et éviter ainsi une dispersion sur des questions subalternes comme la couleur des chaussettes ou l’âge du capitaine. Le procédé n’est peut-être pas glorieux sur le plan de l’éthique, mais il a permis ce jour-là d’aborder toutes les questions de fond comme le souhaitaient conjointement les dirigeants et les journalistes de France-Inter.


        • Annie 8 juillet 2009 14:45

          Il faudra que vous fassiez un jour monsieur Villach un article sur le leurre humanitaire qui est un sujet beaucoup plus controversé que l’on ne pense. Entre dépeindre des populations conservant encore leur dignité et les montrant accablées par la misère, il y a de nombreux obstacles éthiques à négocier.
          C’est pour cela qu’à propos de Paris Match, l’expression de leurre humanitaire ne me plait pas beaucoup. Il s’agit à mon avis de voyeurisme et PM joue sur les deux tableaux en recourant à l’argument du poids des mots pour faire passer des photos dignes des tabloids. 
          Une autre photo que j’aime beaucoup qui démontre les limites de ce que vous appelez le leurre humanitaire est celle-ci : http://history1900s.about.com/library/photos/blyindexdepression.htm . Il faut savoir que cette femme avait en fait 8 enfants et que le photographe a choisi de ne pas les montrer, sachant que cette femme ne susciterait plus aucune pitié. Comme quoi les petits jeunes de PM n’ont rien inventé.


          • Paul Villach Paul Villach 8 juillet 2009 16:48

            @ Annie
            Il me semble que les éléments constitutifs du leurre d’appel humanitaire sont clairement rappelés ici. La mise hors contexte est décisive pour interdire de comprendre les causes des effets qui sont exhibés dans une métonymie.
            L’exhibition du malheur des étudiants telle qu’elle a été habilement présentée ici, répond à mes yeux aux critères du leurre d’appel humanitaire. Paul Villach


          • bobbygre bobbygre 8 juillet 2009 17:45

            Information interessante ainsi que la petite demonstration.
            Je me permets de transposer un passage car ça m’a immédiatement fait penser au 11/09

            1- Une première hypothèse autovalidante reconnaît à des <politiques> une présomption d’innocence, voire d’angélisme. Ils ne peuvent donc <commettre d’actes criminels contre le peuple>.
            2- Une deuxième hypothèse autovalidante attribue à ces <politiques> une expertise pour <commanditer une enquete auprés des services les plus compétents> qu’ils [...]connaissent bien. Ils ne peuvent en conséquence raconter des bobards.
            3- Une troisième hypothèse autovalidante suppose que <l’importance de l’évenement> oblige à un travail soutenu, voir ardu. Il est donc impossible qu’<une enquete incomplète ait été publiée>
            4- Enfin, une quatrième hypothèse autovalidante est inspirée par le cadre de référence <du monde occidental> : celui-ci est pénétré de l’excellence de sa <démocratie>. <Les politiques et médias> ne [peuvent] donc imaginer que des <occidentaux> pensent le contraire.


            • Paul Villach Paul Villach 8 juillet 2009 21:27

              @ Bobbygre

              Intéressante application. Paul Villach


            • finael finael 8 juillet 2009 18:22

              Cela me rappelle une affaire datant d’une vingtaine d’années (déjà ! ...) et relatée par le « Canard Enchainé » (de l’époque).

              Un groupe de journalistes avait soumis à tous les éditeurs « ayant pignon sur rue », un poème peu connu (bien que déjà publié par lesdits éditeurs), de Baudelaire .

              Le texte avait été refusé partout, avec des critiques du genre « apprenez à écrire », ou « nous ne publions pas de torchons », et autres joyeusetés sympathiques du même tonneau.


              • nevenael nevenael 15 août 2009 20:12

                Cela me rappelle une autre affaire, mais si vieille que je n’en retrouve pas la trace : c’est l’inverse, un écrivain avait reçu un grand prix littéraire (Goncourt ?? autre ?) pour avoir envoyé une nouvelle de Maupassant à peine retouchée. Cela remonterait aux années 70. L’info était parue alors dans le Canard.


              • Fanfan 8 juillet 2009 23:26

                Excellent,tel est pris qui croyait prendre.


                • GRL GRL 9 juillet 2009 10:17

                  Oui , c’est un renversement de situation qui fait du bien de connaitre .

                  Et tres sincèrement , tout est dit dans la déclaration de ces jeunes gens : r « les rouages d’un discours médiatique qui a pour ingrédients la complaisance et le voyeurisme dans la représentation de la détresse  ».

                  De la guerre à l’intimité de la famille , la douche émotionnelle court-circuite toute reflexion ou analyse , esprit critique , en définissant ce qu’il serait bon de penser et tres souvent de croire. Et lorsque la réalité ne donne pas l’opportunité de puiser l’exemple dans le réel , il se peut effectivement qu’elle soit modifiée pour la circonstance , le tout étant de balancer autant d’icones de transfert médiatique que possible afin d’établir un canal de transfert qui induit fortement la réaction du récepteur , du telespectateur . Le canal émotionnele ne sert qu’à préparer un état physiologique (sécrétions d’hormones de  : peur , désir , révolte, colère, violence ... etc ... ) dans l’espoir d’une réaction pulsionnelle d’une part , mais valorisant cette pulsion et l’explicitant par une partie du contenu du message . Ainsi le choc des photos sera le canal , et le poids des mots , ce qui est distillé dans le canal ... Et l’on touche alors la manipulation de masse et la politique ... 

                  Maintenant , renversement , dites moi , Paul , par exemple jusqu’où peut on aller selon vous , dans une démarche médiatique , pour tenter par exemple tiens « d’appeler tout l’occident à la guerre contre le démon et son axe perfide ( inondé d’or noir ) » ? Se limite t on à profiter d’un drame pour choquer les masses ou peut on être assez ...( je n’ai pas de mot )... pour fabriquer réellement les circonstances de ce que l’on va filmer ?

                  Oui , ces jeunes gens ont bien eu raison de couper l’herbe sous les pieds de paris match ainsi . En d’autres lieux , et un autre temps pas si éloigné de nous , c’est Fox News , CNN et consorts qui eurent besoin d’une telle piqure de rappel.

                  GRL


                  • Paul Villach Paul Villach 9 juillet 2009 12:27

                    @ GRL

                    "Maintenant , renversement , dites moi , Paul , par exemple jusqu’où peut on aller selon vous , dans une démarche médiatique , pour tenter par exemple tiens « d’appeler tout l’occident à la guerre contre le démon et son axe perfide ( inondé d’or noir ) » ? Se limite t on à profiter d’un drame pour choquer les masses ou peut on être assez ...( je n’ai pas de mot )... pour fabriquer réellement les circonstances de ce que l’on va filmer ?« 

                    L’Histoire vous a déjà répondu.
                    Vous souvenez-vous de »l’affaire des couveuses du Koweït" (1990/1991) ?
                    Les Américains ne savaient pas loger le Koweït sur une carte. Il fallait donc les intéresser à ce pays, lors de l’invasion irakienne pour obtenir leur soutien dans la réplique à opposer.
                    Devant une commission du Congrès, une jolie adolescente en larmes a raconté l’horreur des prématurés arrachés par la soldatesque irakienne à leurs couveuses.
                    Or, il s’est avéré 
                    1- que ces crimes n’ont jamais existé,
                    2- et que la jolie adolescente en larmes était la fille de l’ambassadeur du Koweït aux États-Unis.
                    Paul Villach

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