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Parlons gros sous (II)

 

Le terminus des incompétents

Plantons le décor

Le potentiel financier d’une nation est régenté par sa banque centrale dont un des rôles principaux est celui de promouvoir l’activité économique du Pays et en même temps d’en contrôler l’inflation. Le moyen utilisé dans ce contexte est la manipulation du taux d’escompte qui monte quand l’inflation s’emballe et descend quand l’économie est à la peine. Cette politique est d’une efficacité redoutable qui a fait mille fois ses preuves.

Mais c’est une méthode dévastatrice. Je m’en expliquerais dans un prochain billet.

Le lien entre la banque centrale et les citoyens ce sont les banques commerciales ou d’affaires telles que tout le monde connaît.

Une banque n’est pas une entreprise normale : pour exercer son activité elle doit évoluer dans un contexte bien précis avec des valeurs conforme aux règles et exigences nationales (en France l’ACPR) et, parfois, internationales. 

Ainsi, elle doit présenter aux autorités de contrôle un bilan mensuel où chaque poste est conforme aux règles établies très précisément (voir aussi les différents Accords de Bâle). C'est-à-dire qu’elle doit être en possession des fonds propres suffisants à couvrir tous les postes du bilan selon un schéma bien précis. Les fonds propres sont représentés par le capital actions, les réserves et, en cas d’insuffisance de couverture, des emprunts non garantis (dépôts fiduciaires) que des investisseurs mettent à disposition. Ces dépôts fiduciaires, renouvelables ou pas, ont une durée variable qui va de 24h à plusieurs mois. Ils sont rétribués à un taux d’intérêt préétabli qui varie selon la loi de l’offre et de la demande. Pour un dépôt fiduciaire de 24h tacitement renouvelable le taux d’intérêt varie pratiquement chaque jour. Dans les années 70 au 31 décembre de je ne sais plus quelle année, les banques ont payé un intérêt sur 24h de 100% (soit, au 360ème un petit 0.277%) pour faire rentrer leurs bilans dans le cadre officiel. Ce qui veut dire que leurs bilans du 30 décembre et du 1er janvier successif les auraient mis en défaut.

Ce qui est par ailleurs pratiquement les cas de tous les jours, sauf les jours de clôtures (mensuels, trimestriels de ce coté de l’Atlantique, quadrimestriels de l’autre, semestriels, annuels).

Les accords de Bâle ont introduit les principes réglementaires des ratios de solvabilité qui ont évolué au fil des révisions de ces accords. De l’accord de Bâle I on est aujourd’hui à Bâle IV. Ces différentes versions ont affinés les principes et surtout corrigés des erreurs des formules élaborées théoriquement qui n’ont pas résisté aux épreuves pratiques.

Voila pour le contexte.

La crise de 2008 (crise des subprimes)

Pour ceux qui ne les savent pas les subprimes sont (en gros) de titres basées sur des hypothèques immobilières, hypothèques souscrites sur le marché bancaire USA majoritairement par les propriétaires de maisons individuelles. Les banques américaines ont revendu ces titres à l’internationale.

Le marché international ayant été très friand de ce produit, les banques américaines ont concédé petit à petit des hypothèques à des gens de moins en moins solvables, grâce à un taux d’escompte de la FED très attractif.

Bien sûr ont peut stigmatiser le comportement des banques et des milieux financiers, leur avidité, leur imprévoyance, leur manque de rigueur. C’est vrai.

Mais les milieux économiques ont apporté la réponse à laquelle la FED s’attendait en baissant le taux directeur.

Ils ont joué pleinement leur rôle. Tout simplement. Avec quelques excès j’en conviens.

Qui auraient dû être canalisés par l’autorité financière soit plus précisément la FED.

Car en définitive elles ont été piégées par l’imprévoyance et le manque de professionnalisme de l’alors gouverneur de la FED, soit M. Alan Greenspan. 

Ce monsieur, du haut de son incompétence, a relevé, en l’espace de 2 ans, le taux d’escompte de la FED de bien 17 fois sans s’occuper minimement des effets secondaires. Qui ont été dévastateurs. Pourtant il avait en main toutes les données pour les anticiper (par ailleurs son entourage l’avait mis en garde mais il a superbement ignorés les conseils, dans le registre « c’est moi le chef »).

 Je ne conteste pas que la situation financière du Pays aient rendu ses décisions nécessaires. De ce coté là il avait probablement raison.

Mais il aurait dû assortir cela à des mesures d’accompagnement.

Une simple mesure facile et indolore ça aurait été de décréter le gel des hypothèques, autrement dit de décider que les nouveaux taux d’escompte ne s’appliquent pas aux capitaux mobilisés par les banques pour leur financement.

D’ailleurs cette mesure ça devrait être la règle partout dans le monde.

Car relever le taux d’escompte sert à rendre l’accès au crédit plus ardu pour les affaires futures.

Il n’a aucune incidence sur les transactions terminées.

Quand vous ou moi nous achetons par exemple une voiture en leasing, nos mensualités ne sont pas influencées par la variation à la hausse ou à la baisse du taux d’escompte.

Alors pourquoi les hypothèques ?

Vestige peut être d’un temps où l’informatique était inconnue et qu’il aurait été trop difficile de chiffrer très précisément les engagements hypothécaires des banques et leur évolution.

 

Ce manque de prévoyance a été le déclencheur de la crise.

Mais les banques y ont aussi ajouté bêtement du leur.

Tout souscripteur d’hypothèque sait que dans son annuité il y a une partie qui représente les intérêts, une autre l’amortissement.

Si son contrat prévoit un taux variable et que celui-ci monte, l’annuité augmentera en conséquence.

Or si cette augmentation le met dans un cas financièrement délicat, la banque peut concéder un aménagement du crédit, l’annuité restant la même, seule la répartition intérêts-amortissement change. Dans ce cas la durée de l’hypothèque s’allonge mais le créditeur pourra faire face comme par le passé.

Or le banques, au lieu de proposer cette solution, à la limite uniquement pour leur tranche de clientèle la plus économiquement faible, ont exigé l’augmentation de l’annuité pour tout le monde.

Décision aux conséquences funestes, pour leur clientèle d’abord (des milliers de gens qui se sont retrouvés à la rue du jour au lendemain – aux USA les expulsions sont prononcées rapidement et aussitôt exécutées) mais aussi pour elles mêmes victimes de 2 chefs :

  • Un manque soudain de recettes
  • L’obligation, selon les accords de Bâle, d’amortir à zéro les biens récupérés de leurs anciens clients, selon le principe que, leur évaluation étant difficile, elle devait être égale à zéro.

Et plusieurs d’entre elles ont ainsi plongé.

 

Aux conséquences fâcheuses pour nous tous, encore aujourd’hui à 12 ans de distance.

Merci d’abord à vous M. Greenspan, merci beaucoup.

Et également un merci aux banques qui ont fait preuve d'une rigidité incongrue.

Et un dernier merci aux accords poussés hors sol.

 


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1 réactions à cet article    


  • Étirév 17 décembre 2020 10:32

    « Parlons gros sous »

    Pour faire simple et concernant le cas de la France (identique du reste, aux autres nations européennes) :

    Après 1789, la France est passée d’une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu’existe une représentation populaire. Mais cette représentation est, dans les faits, c’est-à-dire concrètement, catégorielle et non pas populaire parce que contrôlée par des partis politiques sous influence des puissances d’argent.

    Depuis le XVIIIème siècle, les principaux banquiers sont étroitement interconnectés entre eux et ont des intérêts communs et liés. Les activités de ces banquiers sont structurellement internationales, leurs intérêts pouvant être qualifiés d’apatrides, ou plus exactement de supranationaux, en ce sens qu’ils n’ont aucun rapport avec un quelconque « intérêt national » au sens culturel et géographique du terme «  national ».

    Aussi, les USA et ses alliés ne sont plus depuis le début du XXème siècle gouvernés par ce qu’on appelle un phénomène politique, qui représente l’intérêt commun, mais par un cartel d’entreprises dirigé par les principales banques globales d’investissement qui ont leur quartier général, depuis Oliver Cromwell, à la City de Londres. Précisons à propos des USA que la Réserve fédérale, la « FED », est née, en 1913, des menées des banquiers globalistes, dont le noyau dur se trouvait à Londres ; menées auxquels les intérêts Rothschild, notamment via le banquier Warburg, n’étaient pas étrangers. Précisons encore à propos de la « FED » que trois personnalités de premier plan étaient opposées à la création de cette banque centrale américaine : Benjamin Guggenheim, Isidor Strauss et Jacob Astor. Ils périront dans le naufrage du Titanic en 1912.

    L’une des méthodes employées depuis plus d’un siècle par ces escrocs économiques pour faire notamment de la guerre un « business », et accroitre leur mainmise sur la planète est le « casus belli » : 1898 avec le Maine, 1915 avec le Lusitania, 1941 avec Pearl Harbor, 1964 avec les incidents du golfe du Tonkin, 2001 avec le « 9/11 », etc..

    Précisons enfin, à propos des évènements liés à la création des USA , et à propos de la guerre de Sécession en particulier, qui n’a d’ailleurs réglé aucun des problèmes américains et surtout pas la question noire (on peut aisément s’en apercevoir encore actuellement), nous aurions tort de réduire ce conflit Nord-Sud à une lutte simpliste, c’est-à-dire entre adversaires et partisans de l’esclavage, ainsi que les « vainqueurs » tentent, par tous les moyens de nous le faire croire depuis des années. Rappelons simplement que l’étendard de la Confédération, le Stars and Bars, comportait treize étoiles représentant chacun des douze états du Sud, la treizième correspondait à la nation indienne constituée par la totalité des tribus qui, en quelque sorte, étaient venues chercher refuge auprès des « affreux esclavagistes » du Sud, afin d’échapper au génocide des « généreux libérateurs » Nordistes.

    Les indiens d’Amérique, bien avant certains, avaient compris que les « Yankees » représentaient avant tout et par-dessus tout, une civilisation mercantile basée sur le profit à n’importe quel prix : la civilisation « rapace » de l’aigle pygargue, devenu depuis l’emblème national des USA.

    NB : Faisons remarquer que le sigle du Dollar n’est pas un « D » mais un « S » comme... « Serpent » ou «  Snake », dans sa version US ; ce « S » est barré de deux traits verticaux : n’y aurait-il pas là une allusion à peine voilée aux colonnes du fameux Temple de «  S », celui du veau d’or, et à ses non moins fameux « marchands » ?

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barbarossa


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