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Accueil du site > Tribune Libre > Pour une francophonie de l’ action

Pour une francophonie de l’ action

arc_en_cielAfin de permettre le redressement de la France, nos compatriotes, quels que soient leur statut, leur niveau de vie et leur passé, devraient défendre deux choses essentielles selon moi :

-la liberté des hommes, qui, seule, permettra, dans tous les domaines : éducation, santé, économie, de bâtir une société plus juste, dans laquelle l’ascenseur social redeviendra une réalité

-la grandeur du pays, qui passe d’abord par une lecture sans préjugé de son histoire et des promesses qu’elle a données au monde. Parmi celles-ci, la francophonie, à la fois aboutissement et point de départ d’une action culturelle, au vrai sens du terme, devrait rester un projet majeur de notre action internationale.

Pierre-Gabriel Gonzalez, journaliste auvergnat, trace, dans le texte qui suit, les voies et les moyens d’une politique francophone digne de ce nom. SW

A quelques heures de l’ouverture du sommet Afrique-France à Bamako, Amadou Toumani Touré, le Président du Mali, s’exprimait sur Inter, en français, avec une verve et une conviction peu communes. Cette réalité de la francophonie nous renvoie à la polémique née d’un amendement déposé à l’Assemblée nationale à propos de la colonisation. Une fois de plus, de chaque côté, on oppose des visions sans nuance, on caricature les réalités, et personne n’offre à nos concitoyens la possibilité de se forger leur propre opinion sur une question aussi complexe...

Mais laissons la polémique, pour nous intéresser à un sujet consensuel, et au plus formidable cadeau qu’ait pu nous faire l’expansion coloniale française : la francophonie ! Elle est bien vivante aujourd’hui, avec plus de cinquante pays où le français est la langue officielle (seul ou avec d’autres langues), et avec environ 160 millions de personnes qui parlent quotidiennement le français dans le monde, soit plus du double de la population hexagonale.

Le plus intéressant de son histoire tient aussi à son origine : dès le début des années 1960, des personnalités issues des anciennes colonies françaises comme Hamani Diori (Niger), Habib Bourguiba (Tunisie), Norodom Sihanouk (Cambodge) et Léopold Sédar Senghor (Sénégal) avaient proposé de regrouper les pays nouvellement indépendants, désireux de poursuivre avec la France des relations fondées sur des affinités culturelles et linguistiques. En 1969, se tenait la première conférence des États francophones (sous le patronage d’André Malraux, alors ministre français des Affaires culturelles) à Niamey. Jusque-là, la France avait refusé de créer une organisation internationale de type « Commonwealth français », ne souhaitant pas être accusée de "néo-colonialisme". Il faut donc attendre 1973, pour que le premier sommet franco-africain se tienne à Paris. En 1984, est créé le Haut Conseil de la francophonie et la chaîne internationale câblée TV 5 est lancée. En 1986, la "Conférence des chefs d’États et de gouvernements des pays ayant en commun l’usage du français", plus simplement désignée par l’expression de « Sommet francophone », se réunit pour la première fois à Versailles et à Paris. Presque vingt ans plus tard, le 10e Sommet de Ouagadougou au Burkina, en novembre 2004, travaille sur le thème suivant : « La francophonie, un espace solidaire pour un développement durable ».

C’est certainement dans cette voie qu’il nous faut poursuivre nos efforts de solidarité. Préparons l’avenir de l’Afrique en accélérant le développement des pays où la pression démographique est la plus forte. Il faut leur redonner espoir en favorisant des projets locaux, à la double condition que les dirigeants renoncent à confisquer à leur profit - et à celui de leur entourage - une partie non négligeable des aides, et que nous renoncions à y imposer certaines de nos exportations subventionnées qui entrent en concurrence directe avec les productions locales.

La France saura-t-elle montrer la voie aux autres pays occidentaux en dépassant ses égoïsmes et ses visions à court terme, afin d’assurer un meilleur avenir aux enfants de la francophonie, quels que soient leurs lieux de naissance ?

Nous en avons encore les moyens ; pour y parvenir, finissons-en avec les clivages et les vaines querelles. Invitons aussi l’Algérie à rejoindre, enfin, la communauté francophone, une démarche que de nombreux/ses Algériens/nes ont déjà assumé dans leur vie quotidienne, des deux côtés de la Méditerranée.

N’est-ce pas là un formidable défi pour la France et la francophonie ? Encore faut-il que nos convictions soient fortes, et notre volonté, orientée vers l’action.

Pierre-Gabriel Gonzalez


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