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Primaires du centre : un acte de naissance

Un seul candidat au centre élu dans une primaire multipartite, qui aurait la légitimité de s’appuyer sur toutes les forces centristes pour faire valoir des idées et des priorités différentes de celles du PS et de l’UMP, avec une indépendance garantie par la mort dans l’œuf de la polémique éventuelle du report au second tour : un acte de naissance pour le centre indépendant.

Je n’aurais jamais cru pouvoir être un jour inspiré par une déclaration de Roselyne Bachelot. Eh bien voila qu’en ce 6 Juillet, elle vient de publier une lettre ouverte à Manuel Valls sur le Huffingtonpost.fr pour une organisation de primaires vraiment équitable et transparente. 

Dans un premier temps, elle en profite pour souligner que malgré le succès des "primaires" dites "ouvertes" pour désigner le candidat du parti socialiste, des questions d’équité pourraient être posées : « La diffusion par l'audiovisuel public de la campagne des candidats, la mise à disposition de locaux par les communes dans des conditions très diverses de tarification, l'utilisation des listes électorales, tout cela s'est déroulé sans cadre réglementaire, ni cahier des charges ». Mais la requête concerne surtout la volonté de son parti, l’UMP, de faire la même chose pour 2017. Elle suppose que si tout le monde s’y met, « on imagine alors les difficultés rencontrées pour coordonner ces différentes opérations en toute équité ».

On peut se dire qu’en 2017 les socialistes ont de grandes chances de reconduire le président sortant (ca va être intéressant d'entendre ce qualificatif qu’il a tant employé lui revenir à son tour) et donc de ne pas organiser de primaires. Mais il est aussi clair qu’au vu de l’exposition médiatique et de la mobilisation militante qui en a découlé, le PS va devoir se demander comment préparer leur entrée en campagne dans cinq ans, avec un bilan à défendre.

Les primaires sont un phénomène habituel et bien connu aux Etats-Unis, ou elles font office de premier tour, dans la mesure ou elles présentent plusieurs personnalités aux électeurs, mais restent par définition confinées à chacun des deux camps et débouchent donc sur l’affrontement de deux champions dans ce royaume du bipartisme. Elles répondent à la question de qui est le meilleur candidat pour représenter chacun des deux partis (ou seulement le parti de l’opposition dans les cas de premier terme d’un président comme cette année).

En France, bien que notre constitution impose une issue électorale bipolaire, nous sommes encore un pays multipartite. 

Le PS s’est immédiatement entendu avec le PRG qui a pu présenter un candidat face à cinq socialistes, mais les écologistes et les partis d’extrême gauche ont présenté un total de quatre candidats supplémentaires (EELV, FdG, LO, NPA). Je n’imagine pas cet état de fait changer, sauf si EELV décide de s’inféoder encore plus.

Avec une UMP montée de bric et de broc (humanistes, libéraux, gaullistes, nationalistes…), il parait logique de mettre les leaders de ces courants internes en concurrence pour identifier le ou la meilleure et je l’espère, le plus représentatif des adhérents et sympathisants.

En revanche, la possibilité de faire naitre ce mouvement de consultation citoyen au centre pourrait engendrer, de mon point de vue, des effets particulièrement inédits et bénéfiques. Ce serait en quelques sortes un acte de naissance du centre indépendant en politique française.

Premièrement, et face au comportement déjà hégémonique du PS, certains membres du PRG et disons de la partie « EE » de « EELV », pourraient tout à fait se retrouver dans l’idée de prendre les choses en main du point de vue non seulement des idées et des priorités gouvernementales, mais aussi sur le plan de la « part de voix » au sein de l’alliance qu’ils choisissent (étant actuellement noyés par le poids du PS). Le MoDem y aurait, sans jeu de mot, une place centrale… et naturelle, et l’Alliance Centriste devrait aussi s’y retrouver plutôt bien.

Restent, principalement, le Nouveau Centre et le Parti Radical Valoisien qui UNE FOIS POUR TOUTES, devraient sortir de leur ambiguïté et de cette hypocrisie qui consiste à dire « nous sommes centristes, mais nous ne collaborons qu’avec la droite ». Cette définition plus ou moins historique qui veut que le rôle centre soit de peser sur la droite est tout simplement une escroquerie, une simple tentative d’usurpation du centre.

Des primaires à gauche, au centre et à droite les forcerait à se prononcer une fois pour toutes : sont-ils au centre, ou à droite ?

Centre-droit signifie simplement qu'ils ne voteront jamais à gauche, mais qu'ils ne veulent pas se fondre dans l'UMP de peur de se faire écraser individuellement. S'il y a des différences dans les idées, il n'y a rien de très fort dans leurs convictions comme en témoigne la participation du NC et du PRV au gouvernement Sarkozy (on ne dit même pas gouvernement Fillon) sans en critiquer les erreurs et les dérives. Le seul élément qui ait fait partir Borloo est de s’être vu refusé le poste de premier ministre...

Je considère les expressions de centre-gauche et centre-droit comme les « ennemis sémantiques » du centre, car elles empêchent la clarté d'un trio gauche-centre-droite de voir le jour. C'est quand meme un comble de catégoriser la terminologie de centre comme synonyme d’indécision, tandis que l'on nous explique que les centre-appendices, eux, on fait un choix plus clair ! Effectivement, leur choix est d’être à gauche ou à droite, il faut les forcer à l'assumer car cette ambiguïté sert la stratégie politique de la gauche et de la droite, en empêchant le développement d'une troisième voie forte et réellement indépendante. Malheureusement, Phillippe Folliot vient à nouveau d'en faire la démonstration en répondant aux questions de l'Express et expliquant « qu'il faut un centre-droit indépendant », tandis que de son coté Jean-Louis Borloo, après la création du groupe UDI à l’Assemblée Nationale, commence déjà à ne plus savoir où il habite comme en témoigne un article récent dans le Point qui titre « Borloo prêt a retourner sa veste ».

Je ne rentrerai pas dans un débat qui nous emmènerait à reconsidérer l’utilisation même du mot « centre » en se disant qu’il faut aller au delà de cette terminologie hasardeuse et se concentrer sur les idées. Oui, mais les électeurs veulent positionner les personnalités et leurs partis de gauche à droite car ils se définissent eux-mêmes de cette façon. Je pense que l’erreur principale vient du fait que le centre reste un concept extrêmement flou et qu’il faut donc s’atteler à le définir idéologiquement.

En effet, pour qu’une primaire au centre puisse correspondre à un véritable acte de naissance du centre indépendant (j’aime à le répéter), il faut qu’elle s’accompagne de plusieurs règles d’engagement :

Premièrement, le fait d'accepter de participer à cette primaire serait donc considéré comme une déclaration d'alliance électorale qui impliquerait que les partis participants ne puissent pas présenter un candidat contre celui ou celle qui sortirait vainqueur. Cela semble être une évidence, mais serait déjà un grand pas en avant.

Ensuite, il faudrait évidemment aller plus loin en acceptant que toutes les forces des différents partis de la primaire se mobilisent comme un seul homme derrière le ou la candidat(e) unique.

Enfin, autre élément d’importance majeure, l’alliance du centre en tant que telle reposerait sur le principe qu’en cas de deuxième tour opposant le PS à l’UMP, aucun appel de report officiel ne serait déclaré (s’il s’agissait de faire barrage à l’extrémisme, ce serait bien sur une autre question).

Un seul candidat au centre élu dans une primaire multipartite, qui aurait la légitimité de s’appuyer sur toutes les forces centristes pour faire valoir des idées et des priorités différentes de celles du PS et de l’UMP, avec une indépendance garantie par la mort dans l’œuf de la polémique éventuelle du report au second tour.

Voilà à mon avis un des objectifs et des sujets qui devrait être la priorité du MoDem et du centre pour les cinq années à venir.

Est-ce qu’une fois pour toutes, plutôt que d’essayer d’exister comme composante de la majorité (n’est-ce pas Mr Bennahmias...) ou de l’opposition, le pôle écolo-démocrate-humaniste va avoir le courage de s’unir dans l’indépendance ?

C’est de cette façon que nous pourrons exister, être entendus par les électeurs et devenir indispensables dans un pays que beaucoup voudraient non pas bipolaire, mais vraiment bipartite.

Des Mots Crates - www.desmotscrates.com


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11 réactions à cet article    


  • Voltaire Voltaire 9 juillet 2012 10:54

    L’article soulève un certain nombre de problèmes intéressants, mais l’auteur fait malheureusement aussi plusieurs erreurs de principe dans son raisonnement.

    La question de l’opportunité d’organiser des primaires citoyennes pour désigner le représentant de la famille centriste à l’élection présidentielle a en effet un sens. A juste titre, l’auteur souligne que le projet de société proposé par le centre n’est ni celui de la droite, ni celui de la gauche. Il serait donc légitime que cette famillen encore éclatée en différentes chapelles, puisse convenir du meilleurs mécanisme possible pour promouvoir ses idées. Deux options sont ici possibles : participer aux primaires du PS ou de l’UMP (le PRG avait décidé de participer à celles du PS, ce qui lui a permis de mieux présenter certaines de ses idées malgré la faiblesse de ce parti), ou organiser ses propres primaires. Il faudrait pour cela que le centre ait retrouvé suffisamment de lisibilité politique et un poids électoral important pour inciter les électeurs à y participer. Ce choix pourra donc se faire en fonction du succès obtenu dans la tentative de recréation d’une confédération centriste en cours, et des résultats électoraux de mi-mandat. A défaut, participer à une primaire centre+droite, actuellement très ouverte, pourrait aussi être constructif pour le centre si aucun candidat centriste populaire n’émerge d’ici 2016 (F Bayrou ne pourra plus revenir, et JL Borloo n’a peut-être pas la volonté nécessaire).

    En revanche, l’auteur mélange les notions de positionnement politique droite-gauche et d’appartenance à ne majorité ou à une opposition, qui rend son raisonnement peu crédible.
    Ainsi, s’il est légitime de contester un positionnement hémiplégique du centre (centre-droit, ou centre-gauche uniquement), un parti ou mouvement politique doit se situer dans la majorité ou dans l’opposition, et ne peut demeurer dans la flou, sous peine de predre toute visibilité et lisibilité auprès de ses électeurs (comme le MoDem actuellement). L’appartenance à une majorité se décide par le vote du budget. Pour, vous êtes dedans, contre vous êtes dans l’opposition. Le reste des votes peut être plus libre, mais il faut prendre ses responsabilités. Cela donne de la clarté pour les électeurs, permet des accords avec d’autres partis, et donc permet d’assumer, avec ses alliés, la responsabilité d’exécutifs.

    Si le MoDem persiste dans le déni de réalité de notre système démocratique, il est mort. A contrario, l’esquisse de nouvelle confédération centriste proposé par JL Borloo repose sur une appartenance revendiquée à l’opposition, mais à un positionnement différent de l’UMP qui lui permettra de voter différemment en fonction de sa propre sensibilité sur les textes proposés par la majorité actuelle. Très similaire à la position de l’UDF et de F Bayrou entre 2002 et 2007 (appartenance critique à la majorité de l’époque), ce choix devrait permettre à cette famille d’exister de façon plus crédible pour l’électorat et donc de peser au sein du paysage politique lors des futures élections.


    • Olivier Des Mots Crates Olivier Des Mots Crates 9 juillet 2012 17:34

      Merci pour ce commentaire très intéressant Voltaire qui va me donner l’opportunité de pousser mon raisonnement plus loin pour un prochain article (ce qui est mon objectif en publiant ici). Je suis juste désolé que vous mettiez en doute la crédibilité de mon raisonnement (choix des mots…), bien qu’étant d’accord avec votre critique sur ce que je qualifierai plutôt de raccourci ou d’un besoin d’approfondissement de ma part.

      Il y a en effet un niveau de nuance qui n’est pas assez explicite dans mon texte et qui est sans doute à l’origine de cette confusion : la problématique présidentielle et la question législative. Ma première approche est de dire qu’elles doivent être séquentielles, et conséquentielles.

      Séquentielle : vous avez raison, il faut se positionner à l’Assemblée, et je pense qu’il faut séparer cette question de l’élection d’un Président (beaucoup plus partisane). C’est pourquoi je ne suis pas certain que la proposition qui consisterait à avoir les élections présidentielles et la législatives en même temps soit une bonne idée car cela renforcerait le lien entre l’élection d’un homme/femme et de sa majorité, et accentuerait la bipolarité, et même le bipartisme.

      Conséquentielle : parce qu’il y a un lien indéniable entre les deux, et qu’après l’élection du Président, une fois sorti des scenarii, les groupes peuvent continuer à défendre leur projet dans le cadre du nouveau choix qui se présente : « d’accord, maintenant que vous êtes élu, nous allons décider si nous vous soutenons avec esprit critique dans votre majorité ou si nous vous challengeons de manière constructive dans une opposition ».

      Le problème que j’ai avec les « centre-appendices » est que leur soutien automatique à la présidentielle ne laisse aucun espace de négociation avec la majorité quelle qu’elle soit au cours des législatives. Je suis moi-même tombé dans le piège en associant gauche-PS-majorité et droite-UMP-opposition (ou vice-versa), les insinuant presque comme synonymes dans mon article. Pourtant ce que je voulais dire, en prenant l’exemple du cas présent, est qu’il faudrait pouvoir être dans la majorité sans être inféodé au PS ou encore dans l’opposition sans se soumettre à l’UMP. Personne n’a su poser les bases électorales, idéologiques ou d’indépendance nécessaires pour la mise en pratique, l’UDI de Borloo est comme toujours dans l’escroquerie sémantique et l’ambition personnelle (j’en veux pour preuve son discours a l’Assemblée, son comportement au sein de l’ancienne majorité etc…).

      Là serait évidemment l’innovation et la réelle indépendance du centre. Pendant la présidentielle en cas de non-présence au deuxième tour, déclarer avant la campagne qu’aucun report ne serait consenti tout en affirmant que le choix serait fait à l’Assemblée Nationale en fonction du discours de politique générale par exemple (qui pourrait devenir l’événement qui précède officiellement ce choix), correspondrait à la reconnaissance de la division institutionnelle majorité-opposition au parlement, mais transcenderait le positionnement gauche-droite, et le bipartisme. Ca n’aiderait peut-être pas la perception du « un coup à gauche, un coup à droite » mais présenterait aux électeurs une feuille de route claire sur toute une campagne – la pédagogie étant bien plus importante que les postures automatiques, les électeurs pourraient s’y retrouver.

      Je vais donc continuer à y réfléchir non pas en tant qu’expert que je ne suis pas, mais en tant que citoyen et militant de l’alternative indépendante, de la troisième voie insoumise. Toujours ouvert à la discussion…


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 9 juillet 2012 11:20

      La lettre de R Bachelot illustre parfaitement l’imposture des primaires du PS, autorisées par le Ministre de l’intérieur de l’époque :
      utilisation de matériel public (mairies, listes électorales, télévision publique) à des fins partisanes sans aucun encadrement. Quel aveu.

      Demain, l’extrême droite organise ses « primaires citoyennes », que faisons nous ?
      Si on autorise un parti à le faire , on l’autorise pour tous.

      à l’auteur :
      si l’UMP est un parti de bric et de broc (comme le PS), il ressemble alors aux partis démocrates et républicains US, écuries électorales non ?


      • Traroth Traroth 9 juillet 2012 11:39

        Les primaires, personnellement, je suis contre. Il faut bien prendre conscience que c’est al consécration des partis, avant tout. On officialise l’idée qu’il faut passer par un parti pour être candidat à l’élection présidentielle. Alors qu’une bonne partie du pourrissement de la politique vient justement de cette logique d’appareil, qui poussent systématiquement les plus corrompus en avant.


        • Francis, agnotologue JL 9 juillet 2012 11:44

          Les primaires sont une ineptie en France, et pour deux raisons : d’une part, il y a trop de partis ; d’autre part, notre premier tour des présidentielles exclut le concept des primaires qui feraient du deuxième tour un troisième.

          Les primaires ne sont concevables que dans un pays où règne en maître le bipartisme. Quand le président en exercice se représente, alors, il n’y a de primaires éventuelles que pour l’opposition. Et en fin de renouvellement de mandat, alors, on peut concevoir, mais pas forcément des primaires pour les deux partis.

          Les primaires sont davantage le symptôme d’un manque de cohésion d’un parti politique au niveau des idées et du programme : c’est la consécration de la démagogie.

          Bon, moi ce que j’en dis, de notre démocratie malade ...


          • lsga lsga 9 juillet 2012 16:19

            Bref, vous pensez que les partis politiques doivent être chapeauté d’en haut, avec un représentant imposé aux militants, et un courant unique de pensée. 


            et vous osez dire que la démocratie est malade...

             smiley smiley smiley smiley 

            Vous regrettez le bon vieux temps de la royauté, c’est ça ?

          • Francis, agnotologue JL 9 juillet 2012 18:18

            Isga,

            vous n’êtes pas intellectuellement équipé pour comprendre ce que j’écris. Les discussions avec vous tiennent davantage de la dispute que de la recherche de la vérité.

            Le moins que l’on puisse dire de vous, c’est que vous ne laissez pas indifférent. C’est là votre seul titre de gloire semble-t-il. Vous devriez changer de pseudo : tullius détritus vous irait bien.

            En effet, vous n’êtes venu poster ici que parce que vous me poursuivez de votre rage parce que je vous ai vêxé sur un autre fil. C’est le deuxième fil que vous polluez ainsi en quelques minutes. Est-ce que je vous poursuis, moi ? Pfff, gamin !


          • Francis, agnotologue JL 9 juillet 2012 18:21

            La démocratie est malade des partis politiques. Mais on n’a pas trouvé mieux. Les idéologies, et le libéralisme en est une, sont des extrémismes.


          • Francis, agnotologue JL 9 juillet 2012 18:27

            Le deuxième fil qu’il pollue de son pipi en dessous de mes posts ? Non, il est allé pisser sur tous les fils où j’ai posté.

            Il a même fait copain copain avec Maltagliati : un gauchiste avec un ultralibéral ! Très drôle !

            En fait, je crois que isga est un néolibéral masqué, déguisé en gauchiste. Bah Il n’est pas le seul.


          • lsga lsga 10 juillet 2012 00:24

            tcho... j’en pleure de rire, si vous saviez...

             smiley

          • epicure 9 juillet 2012 20:44

            D’abord le centre peut se définir par rapport à ce qu’il n’est surtout pas : ni extrême gauche, ni extrême droite.

            Le centre rejette les positions économiques de l’extrême gauche ( collectivisation de la propriété, contrôle fort par l’état , les syndicats des entreprises etc... ), et les positions sociétales de l’extrême droite ( ordre moral autoritaire, xénophobie, racisme etc... ).

            Dit positivement, donc les centristes ont des positions plus ou moins libérales au niveau économique, avec surtout l’acceptation pleine et entière de l’économie de marché, et se place au niveau de la défenses des libertés individuelles, tolérantes au niveau sociétal.
            La présidence Giscard a été un bon exemple, avec une politique économique orientée à droite, mais d’un autre côté votant des sujets sociétaux défendus par la gauche et combattus à droite comme la loi Veil.

            Le PRG se situe plus à droite que les partis de gauche, le centre droit se situe plus à gauche que l’UMP ou le FN. Donc les partis centristes au niveau idéologiques sont « coincés » entre la droite et la gauche, si on utilise un système linéaire.

            C’est une histoire d’affinité avant tout je dirais.
            Je pense que ce qui différencie le centre gauche, du centre droit, c’est avant tout le domaine de « focalisation ».
            Au centre gauche on se focalise plus sur les questions sociétales et rejette le conservatisme et l’extrémisme de droite, c’est ce qui les animera le plus, et sont plus conciliants avec un certain contrôle économique du PS (de moins en moins fort depuis 30 ans), sans verser dans le socialmisme. Lors du front populaire ce sont les radicaux qui ont freiné les réformes économiques de gauche.
            Alors qu’au centre droit on se focalise plutôt sur l’économie, le rejet des politiques économiques de gauche. Les soutiens à sarkozy, on bien montré qu’ils pouvaient faire des concessions sociétales pour garder l’objectif économique, sauf le modem pratiquement.

            Et ces tendances font que certains se disent plus centre gauche, se sentant plus d’affinités avec les bobos socialistes qu’avec la droite, l’UMP, alors que d’autre se disent de centre droit avec plus d’affinité pour la droite (UMP actuellement), plutôt que la gauche et surtout les rouges.
            Dis moi qui des rouges ou des fachos tu détestes le plus et je te dirais quel centriste tu es.

            Du côté concret et pragmatique, le centre n’est plus la force politique qu’il a été lors de la troisième république. Le centre à lui seul ne représente pas une force politique assez forte pour lutter contre le système bipolaire de la 5ème république qui favorise les affrontements droite/gauche. Du coup effectivement pour rentrer dans le jeu politique, faire partie d’une majorité le clivage droite/gauche se trouve cristallisé, là où les radicaux de gauche et de droite pouvaient s’allier sous al 3ème république grâce au système proportionnel permettant au centre de jouer le pivot de la vie politique.

            Pour que le centre retrouve sa vigueur et sa centralité, il faudrait qu’il soutienne une réforme des institutions comme la 6ème république du front de gauche qui remet en place un régime parlementaire. Sans ça, le centre sera réduit à être l’appoint des deux partis dominants.

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