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Accueil du site > Tribune Libre > Quand un plein de voiture peut nourrir un africain pendant un an : (...)

Quand un plein de voiture peut nourrir un africain pendant un an : L’anomie du monde

« Contrôlez le pétrole et vous contrôlerez les nations, contrôlez la nourriture et vous contrôlerez la population. »

 Henry Kissinger

 Ces mots de Kissinger cités par le professeur Michel Chossudovsky résument mieux que mille discours l´état des lieux du monde. En effet, cette devise est mise en oeuvre d´une façon magistrale. En effet, le pétrole est sous contrôle et on dit souvent suivez les routes du pétrole pour voir où sont implantées les bases américaines. De plus, à travers la nourriture, on peut tenir en apnée des peuples entiers et les faire basculer, à volonté, dans la famine par bioéthanol interposé. « Qu´en est-il de la récurrence des famines dans l´histoire ? La pénurie alimentaire se fit sentir dès le printemps. En chaque pays le prix du blé enfla : en France, l´hectolitre qui valait 17,15 francs monta à 39,75 francs et même à 43 francs à la fin de l´année... La crise des subsistances se traduisit aussitôt par des désordres populaires... » L´historien Charles Pouthas décrivait la situation agricole européenne entre 1847 et 1848. Parti d´Italie, le vent de révolte gagnait la France puis Vienne, tout l´Empire austro-hongrois et bientôt les Etats allemands et même la Suisse. Phillippe Chalmin fait l´analogie avec le Printemps arabe. En Tunisie, en Egypte, ils vivent la même exaltation. Une situation très difficile, le prix du pain est d´autant plus douloureusement ressenti que le travail manque : plus de la moitié des ouvriers parisiens sont au chômage. (1)

 Pour l´histoire, l´Algérie connut aussi plusieurs famines, celle de 1868 fut particulièrement atroce, la population algérienne, d´environ 3 millions à la veille de 1830, était tombée à 2,2 millions en 1872, du fait des morts de la conquête que Jacques Frémeaux a évalué à environ 400.000, et des victimes de l´épouvantable famine de 1867-1868 qui fut peut-être bien à elle seule aussi meurtrière. Se produisit ensuite ce que les Québecquois appellent une « revanche des berceaux ».(2)

Les causes des famines

 Les émeutes de la faim se rappellent d´une façon récurrente à notre bon souvenir les pays du Sud dépendant pour leur survie d´un Nord opulent qui, à bien des égards, est responsable de ces malheurs. Certes, le Nord jette des miettes sous forme d´APD qui, malheureusement, demeure sans lendemain. Si on ajoute à cela l´hypocrisie des promesses du Millénaire (réduire de moitié la faim d´ici 2015), nous avons un tableau complet de la mise en scène des pays industrialisés qui laissent en 2011 sur le bord de la route un milliard de personnes menacées par la faim. Pour éradiquer ce fléau, il suffirait de seulement 30 milliards de dollars par an. En comparaison, le budget militaire de base du Pentagone est de 533,7 milliards de dollars pour l´exercice 2010. Washington prévoit de vendre pour 46,1 milliards d´équipements et de services militaires soit près de 50% de plus qu´en 2010. Par ailleurs, les institutions financières américaines ont distribué, pour l´année 2010, 144 milliards de dollars en seuls bonus, primes et stock-options à leurs dirigeants.

 Parlant de l´instabilité des prix, devenue structurelle, Philippe Chalmin souligne le passage du stable à l´instable avec la fin des prix producteurs pour les métaux et des marchés agricoles organisés. La volatilité de ces marchés a, une fois de plus participé à la révolte qui a balayé l´autre rive de la Méditerranée. La « mondialisation » s´est de même étendue à l´ensemble de la planète. Mais la conscience du bouleversement n´est pas totale, estime Philippe Chalmin. « Le Printemps des peuples et malédiction des matières premières », souligne le rapport avec la vague révolutionnaire qui a emporté l´Europe en 1848. S´il ne s´agit pas en 2011 d´émeutes de la faim en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, la vie chère a fortement contribué à la naissance de ces mouvements. Et, encore une fois, ces mouvements ont eu lieu dans des pays qui se sont révélés incapables de gérer leurs richesses naturelles. (...) La situation est inquiétante pour les produits agricoles, avec des stocks de clôture en baisse, particulièrement pour le maïs. Des accidents climatiques majeurs auraient des conséquences catastrophiques, met-il en garde.(3)

 Cette flambée des prix des matières premières en général et des produits alimentaires a connu une accélération ces dernières années. 2010 aura été l´année de toutes les hausses. Faiblesse du dollar, croissance chinoise, spéculation, raréfaction de l´offre, sont autant de facteurs qui tirent vers le haut le prix des matières premières. La part des spéculateurs sur les marchés alimentaires explique en partie la hausse continue des prix depuis l´été 2010. Les produits alimentaires sont devenus des actifs financiers comme les autres.

 Difficile également de ne pas souligner le rôle des agrocarburants, qui ont détourné plus du tiers de la production de maïs des Etats-Unis, l´année dernière. Les Américains ont subventionné, en 2009, la transformation de 144 millions de tonnes de maïs et de centaines de millions de tonnes de blé en biodiesel et bioéthanol. Les terres qui y sont donc, consacrées, sont autant de terres disponibles en moins pour le soja ou le blé, ce qui explique la hausse corrélative des cours mondiaux, directement liés aux prix américains. De ce fait, la part des spéculateurs par rapport aux acteurs commerciaux (c´est-à-dire qui échangent réellement des biens agricoles) a explosé. Les produits alimentaires deviennent ainsi des actifs financiers comme les autres, dans une stratégie de rentabilité maximale des portefeuilles des investisseurs.(4)

 Pour le professeur Michel Chossudovsky directeur du Centre d´analyse Mondialisation.ca, cette « mondialisation de la pauvreté, » qui a annulé bon nombre des progrès de la décolonisation d´après-guerre, a commencé dans le tiers-monde avec la crise de la dette du début des années 1980 et l´imposition des réformes économiques meurtrières du Fonds monétaire international (FMI). Avec de grands pans de la population mondiale déjà bien en dessous du seuil de pauvreté, la hausse des prix des denrées alimentaires de base, qui se produit sur une courte période, est dévastatrice. Des millions de personnes dans le monde sont dans l´incapacité d´acheter de la nourriture pour leur survie. Ces augmentations contribuent d´une manière très réelle à « éliminer les pauvres » à travers « la mort par la famine. » (...) L´escalade des prix des produits alimentaires est en grande partie le résultat d´une manipulation du marché. Elle est en grande partie attribuable à la spéculation boursière sur les marchés des matières premières. (...) Grâce à la manipulation concertée, les opérateurs institutionnels et les institutions financières font augmenter les prix. Ils placent alors leurs paris sur la hausse du prix d´un produit en particulier. La spéculation génère la volatilité du marché. À son tour, l´instabilité qui en résulte encourage la poursuite de l´activité spéculative. (...) Les famines à l´ère de la mondialisation sont le résultat de ces politiques. La famine n´est pas la conséquence d´un manque de nourriture, c´est en fait, tout le contraire : les surplus alimentaires mondiaux sont utilisés pour déstabiliser la production agricole dans les pays en développement. « Pourtant, écrit Michel Chossudsky, qui dénonce le rôle des multinationales de l´agroalimentaire, l´agriculture mondiale a, pour la première fois de l´histoire, la capacité de satisfaire les besoins alimentaires de toute la planète, mais la nature même du marché mondial de ce système ne permet pas que ça se réalise ».(5)

Même appréciation de Jean Ziegler qui résume en quelques phrases le pourquoi de la désespérance et de l´impuissance des faibles à combattre la faim. Lui aussi cite le dumping, la spéculation, les agrocarburants : Toutes les cinq secondes, un enfant de moins de dix ans meurt de faim. Près d´un milliard d´êtres humains sont gravement sous-alimentés. Un enfant qui meurt de faim est donc un enfant assassiné. Il cite aussi la dette extérieure. Au 31décembre 2009, celle des 122 pays dits du « tiers-monde », était de 2100 milliards de dollars. La presque totalité de leurs gains à l´exportation est donc absorbée par les intérêts de la dette.(6)

L’alerte de l’ONG Oxfam

 Pour nourrir les neuf milliards d´habitants de la planète en 2050, une réforme majeure du système alimentaire mondial s´impose alors que les récoltes de certaines régions sont menacées par le réchauffement climatique, a averti mardi l´organisation humanitaire Oxfam. Si rien n´est fait, le prix de certaines denrées alimentaires comme le maïs aura plus que doublé d´ici 2030, frappant en premier les plus pauvres qui dépensent déjà jusqu´à 80% de leurs revenus pour se nourrir, selon le rapport de l´ONG britannique. « Le système alimentaire ploie sous l´intense pression du changement climatique, de la dégradation écologique, de la croissance démographique, de la hausse des prix de l´énergie, de l´augmentation de la demande de viande et de produits laitiers, de la concurrence pour l´obtention de terres pour produire des biocarburants, de l´industrialisation et de l´urbanisation », selon le document. Selon l´ONG, la réforme du système alimentaire doit passer par davantage d´investissements dans l´agriculture paysanne et familiale, la valorisation des ressources naturelles, un meilleur accès aux marchés pour les petits exploitants, la lutte contre le gaspillage, d´eau notamment, et l´arrêt des subventions à la production de biocarburants dans les pays riches.

 Le rapport a également, réclamé l´arrêt de la domination de quelques grandes multinationales sur le marché des matières premières agricoles et des semences. Prenant l´exemple de l´Inde, Oxfam a rappelé que la croissance économique y a plus que doublé entre 1990 et 2005 mais que le nombre de personnes souffrant de la faim a augmenté de 65 millions. En effet, les populations pauvres en milieu rural restent exclues du développement économique. En parallèle, l´engouement des Etats-Unis pour le bio-éthanol a conduit à utiliser 15% du maïs mondial pour en faire du carburant, même en période de forte crise alimentaire. Et l´ONG de rappeler que la quantité de céréales nécessaires pour faire le plein d´éthanol d´un véhicule 4x4 peut nourrir une personne pendant un an.(7)

Comment nourrir la planète ?

Le plus sérieusement du monde, on dit que la FAO étudie un scénario se basant sur une alimentation complémentaire d’insecte ! « On dit que les sauterelles frites ont un goût qui se rapproche de la crevette et que la majorité des insectes ont un goût de noisette. Il faut savoir que plus de 95% des millions d´espèces d´insectes qui peuplent la planète sont comestibles et sont consommés quotidiennement en Afrique, en Asie et en Amérique centrale. Pour de nombreux spécialistes, l´élevage d´insectes nécessite beaucoup moins de ressources alimentaires et peut être une alternative intéressante pour les décennies à venir dans la mesure où cela permettrait de subvenir aux besoins alimentaires des dix milliards d´habitants de la planète ».(8)

Les partisans de la réduction de la population

Déjà au début des années 1960, le Rapport Meadows du Club de Rome : « Halte à la croissance » donnait le « La ». Pour les experts, il fallait réduire la population. En 2100, nous risquons d´être non pas 9 mais 10 milliards d´individus dans le monde. C´est en tout cas ce que prévoit un nouveau rapport des Nations unies. « A 9 milliards, se disait-on, il faudra se serrer. Mieux, partager les ressources et les richesses. Mais à 10 milliards ? Un rapport des Nations unies, publié le 3 mai penche plutôt vers une poursuite de l´augmentation. Et prévoit que 10,1 milliard d´individus arpenteront le monde en 2100. (..) Il semble impossible d´éviter la crise écologique globale. Tout au plus, pouvons-nous l´atténuer. C´est en tout cas la tâche à laquelle s´attelle l´association Démographie responsable. Oui, il faut en finir avec l´apologie des familles nombreuses dans les pays du Sud (et du Nord) et cela passe par l´amélioration du niveau de vie et une meilleure éducation... malheureusement ces deux derniers critères sont liés fortement à la consommation d´énergie et à la destruction de l´environnement. Alors, que faire ? La décroissance n´est pas seulement économique, elle doit être aussi démographique. Toujours les grands mots et les grandes utopies...mais la Terre : forêts, cours d´eau, océans....animaux sauvages... ne pourront survivre à une telle quantité d´humains qui ne sont pas prêts à sacrifier leur mode de vie à la survie de la planète et qui veulent tous un grand confort...si les humains ne sont pas capables de limiter leur nombre il est évident que « la nature » s´en chargera d´une façon ou d´une autre.(8)

Même si à l´heure actuelle de nombreuses organisations alimentaires recommandent de consommer de préférence des insectes plutôt que de la viande, à la fois pour des considérations économiques et écologiques, il paraît difficile de changer les mentalités occidentales et de convaincre les Européens de consommer ces nouvelles espèces » (9).

Conclusion

 L’astrophysicien bien connu Hubert Reeves voit dans l’anomie actuelle les signes d’une apocalypse .Il écrit « le gaspillage des ressources naturelles, les rejets de gaz carboniques et l´écart grandissant entre riches et pauvres sont en train de causer la perte de l´humanité ». Il s´en remet à une « volonté communautaire » pour que ce scénario catastrophe soit évité. D´après lui, la disparition de la race humaine bien qu´hypothétique, ne peut être écartée à court terme. « On ne touche pas à des milliers d´années, on parle d´une échelle de quelques décennies ». Si nous disparaissions, il s´agirait, depuis l´apparition de la vie sur terre, de la sixième extinction, la première depuis le départ des dinosaures il y a de cela 165 millions d´années. Reeves nous dit que « la seule différence, c´est que, pour la première fois, une espèce disparaîtra par sa faute ». Quand on y pense bien, la science qui devrait être la bouée de sauvetage de l´humanité, et somme toute, au service de notre bien-être, deviendrait-elle le fruit de notre décadence et de notre disparition ? »(10)

 Le chauvinisme de la prospérité du Nord, la spéculation atroce, le détournement de la nourriture par bio-nécro-carburant interposés, pour les 4x4 et les changements climatiques de plus en plus récurrents, amènent inexorablement l´humanité au déclin. Cette anomie concerne, en priorité, les millions d´hommes de femmes et d´enfants des Sud épuisés qui seront les variables d´ajustements d´un eugénisme accepté tacitement dans ce XXIe siècle de tous les dangers

1.Philippe Chalmin 1848, 2011 : les révoltes de la faim, Le Monde économique 15.02.2011

2.Pierrette et Gilbert Meynier http://badjadja.e-monsite.com/rubrique,gilbert-meynier-4,797063.html

3.Daniel Krajka http://www.usinenouvelle.com/article/les-matieres-premieres-dans-l-age-de-l-instabilite.N152038 Le 17 mai 2011

4.Chems Eddine Chitour : Les émeutes de la faim. Mondialisation.ca, Le 8 février 2011

5.Michel Chossudovsky : La famine mondiale Global Famine Traduit Dany Quirion Alter Info 4 mai 2008 :

6.Jean Ziegler : « Le massacre de la faim se déroule dans une normalité glacée » L´Humanité des débats. 5 Février 2011

7.Faim dans le monde : catastrophe en 2050 Al Manar. Mercredi 1er Juin 2011

8.http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=44246&Itemid=999

9.http://www.terraeco.net/10-milliards-d-humains-en-2100,17220.html# 5. 05.2011

10.Mehr Licht. L´humanité va-t-elle disparaître ? Site Oulala 5.11.2003


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11 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 14 juin 2011 10:17

    « Si on ajoute à cela l´hypocrisie des promesses du Millénaire (réduire de moitié la faim d´ici 2015), nous avons un tableau complet de la mise en scène des pays industrialisés qui laissent en 2011 sur le bord de la route un milliard de personnes menacées par la faim. Pour éradiquer ce fléau, il suffirait de seulement 30 milliards de dollars par an ».

    Dans cet objectif, ces 30 milliards, et plus, sont dépensés chaque année en pure perte depuis plus de 50 ans...

    Commercialisation des produits vivriers : LE Grand Secret (de Polichinelle ?) !


    • Numero 19 Numero 19 14 juin 2011 11:16

      Une donnée manque à votre article : QUI a faim aujourd’hui ?
      Pour moi, il ne s’agit pas tant de réduire la population, mais mieux l’éduquer, afin d’avoir plus de gens aptes à utiliser et créer des outils plus « éco » (économiques ou écologiques).

      Et quand vous avez 7 enfants, il est difficile d’avoir de quoi investir dans leur scolarité et donc d’assurer le bien-être du groupe à moyen terme.
      Pas d’emploi + apport de nourriture gratuit > temps pour faire des enfants > procréation > trop de monde, personne de suffisamment qualifié pour augmenter le niveau de vie du groupe (création d’entreprise, création d’activité économique, exploitation du terrain) > famine > aide de l’étranger...
      Avec un tel comportement, et l’attribution d’aides sans conditions, il est certain que la famine restera une constante et que le besoin d’aides ne changera pas de si tôt.

      Donc l’idée serait de limiter le taux de natalité des populations pauvres le temps que leur niveau de vie s’élève. Ce type de politique semble fonctionner dans les pays asiatiques (vietnam, chine), où les choses se sont bien arrangées ces dernières décennies.

      Donc moins d’enfants par famille (disons 3 ou 4 par couple), une meilleure éducation, donc une optimisation de l’exploitation des ressources.
      Privilégier la qualité à la quantité.


      • caramico 14 juin 2011 11:28

        Si je ne prends plus ma voiture, est-ce que ça nourrit les Africains ?

        Boutade, mais certains Africains, peu nombreux certes, ceux que je croise à Genève par exemple, n’ont pas l’air mal nourri.
        Et le plein de leurs véhicules coûte plus cher que le mien.


        • Annie 14 juin 2011 13:07

          D’abord les prix alimentaires, notamment le blé et le maïs ont baissé de moitié depuis les années 40 et d’environ de 25% depuis les années 60, en même temps que la production augmentait.
          Ensuite le système alimentaire en soi n’a pas beaucoup d’impact sur le nombre de personnes souffrant de la faim. C’est un paramètre, mais bien moins important que la mondialisation, les politiques économiques, ou encore les régimes fonciers qui contribuent à maintenir la pauvreté et la malnutrition dans certains pays.
          La pire des solutions est d’imaginer qu’il y a un système alimentaire mondial auquel un autre système alimentaire mondial pourrait se subsituer pour y remédier. Les plus grandes famines se sont produits dans les pays où la production et la distribution alimentaire étaient contrôlées par l’état. Imaginez cela à l’échelle mondiale !! D’autant plus que l’alimentation peut être utilisée comme arme de guerre.
          L’inde cité en exemple dans l’article a en fait un problème de surproduction alimentaire : http://devconsultancygroup.blogspot.com/2011/06/oxfam-gets-india-wrong-problem-of.html
          http://www.aidh.org/alimentation/images/Cdh-mars06-inde.pdf

          Le problème n’est donc pas en soi le système ou la production alimentaire, mais celui de la dotation en droits, notamment à une alimentation suffisante comme le définissait Sen, pour qui le problème est davantage un problème de demande que d’offre et qui s’inscrit dans un cadre juridique. Avec comme dans les pays occidentaux, des filets de sécurité sociale lorsque le pouvoir d’achat ne permet pas de subvenir à ses besoins alimentaires. Ce qui suppose un certain degré de développement, et pas seulement économique, et des pays bien gouvernés.
          Il y a aussi le phénomène des biocarburants, mais il est marginal et peut et devrait être facilement inversé le plus rapidement possible.
          Tout cela pour dire qu’il ne faut pas abandonner les populations qui souffrent de la faim, au contraire il faut les aider, surtout lorsqu’il y a suffisamment à manger pour tout le monde, mais que faire du système alimentaire le grand coupable des famines et du problème de la faim dans le monde est regarder les problèmes par le petit bout de la lorgnette, et cela en dépit de la spéculation alimentaire qui exacerbe les difficultés, mais qui ne les crée pas .


          • Robert GIL ROBERT GIL 14 juin 2011 13:40

            et oui bientot meme au nord, manger ou conduire il faudra choisir :

            http://2ccr.unblog.fr/2010/11/08/manger-ou-conduire/


            • snake 14 juin 2011 15:06

              Vous tapez dans le mille. La nourriture, l’écologie, la survie, voilà le véritable enjeux du siècle à venir.


              Mais votre conclusion est incorrecte. L’homme ne disparaîtra pas (malheureusement ?). La force d’une espèce réside dans sa profusion. L’humanité aura beau connaître une dégringolade démographique historique (par sa faute), cela ne suffira pas à le faire disparaître.

              Par contre, le niveau de vie chutera d’autant, tout naturellement. Tant qu’il y a profusion des denrée alimentaires, il y a multiplication de l’espèce. Dans notre cas, à la profusion se sont mêlé les progrès techniques, faisant chavirer un équilibre millénaire. Notre croissance résulte du rééquilibrage de la balance (les autres espèces en payent le prix). Sauf que l’équilibre est instable et que le progrès technique se perdant avec la profusion, l’humanité semble condamnée à connaître un triste et macabre effet yoyo démographique. 

              • Roberton 14 juin 2011 18:48

                Parler d´alimentation et de démographie sans évoquer les conditions économiques de vie dans 30 ou 100 ans est lire dans une boule de cristal.

                Les bio-carburants sont les concurrents direct de notre alimentation. Le jour arrivera ou nous aurons de moins en moins de pétrole. En conséquence nous devrons changer radicalement notre manière de cultiver (160 millions de tonnes d´engrais fabriqués à partir do pétrole (azote) ou retirés de la terre comme le phosphore et la potasse, et de 100 à 150 litres de diésel pour ha/an pour planter, traiter et récolter). De 1900 à 2000, la production mondiale a augmenté de 600%. Et la population en conséquence est passé de 1,7 à 6,8 milliards et ne pourra plus être nourrie suffisamment.

                Regardons la Corée du Nord avec 1 million de morts de faim pour imaginer notre futur sans engrais et pétrole. Les bio-combustibles à grande échelle sont donc inimaginables avec une crise alimentaire. Le plus important est même de savoir quels combustibles pour les camions, trains, navires et avions, qui transportent les marchandises. Malheureusement avec 88 Mb/j, rien ne remplace le pétrole, sans conter que toute la production d´électricité est aussi dépendante du pétrole pour sa construction et maintenance, dû au ciment, verre, isolants, électronique etc. Nous retournerons en 1900 avec la fin du pétrole.


                • tvargentine.com tvargentine.com 14 juin 2011 20:23

                  Article réactionnaire qui laisse entendre que d’un coté il y a les « pauvres africains » et de l’autre le reste du monde plein de fric


                  Que les africains commencent par choisir la société dans laquelle ils veulent vivre,car les Chinois sont parti de rien comme les africains et aujourd’hui il domine le monde



                  • iciailleurs 14 juin 2011 22:10

                    Il faut faire attention à la formulation du titre, les enfants ne sont pas nourris avec du carburant.


                    • zadig 15 juin 2011 06:56

                      Bonjour,

                      "Les Américains ont subventionné, en 2009, la transformation de 144 millions de tonnes de maïs et de centaines de millions de tonnes de blé en biodiesel et bioéthanol. "

                      Votre source SVP

                      Salutations.


                      • Rémi Manso Manso 17 juin 2011 06:49

                        Comme cet article l’explique dans sa 2ème partie, la natalité excessive de certaines régions du monde pèse lourdement sur la question environnementale et sur celle de la faim dans le monde. Les efforts de réduction de l’empreinte écologique des occidentaux doivent donc aussi être accompagnés par la stabilisation des effectifs des pays pauvres : c’est dans l’intérêt de tous les êtres humains.

                        Il faut savoir que les prévisions de l’ONU pour 2050 relèvent de trois hypothèses de fécondité et conduisent à trois niveaux de population : une hypothèse basse conduisant à 8,1 milliards d’habitants, une moyenne (9,3 milliards) et une haute (10,6 milliards).

                        L’hypothèse basse est accessible si nous nous en donnons les moyens, elle conduirait à une situation plus facile à gérer tant du point de vue de la sécurité alimentaire de l’humanité que de la préservation de son environnement.

                        Ces moyens sont bien connus : il s’agit de l’éducation des jeunes filles des pays pauvres (qui est très en retard sur celle des garçons), de la généralisation de la planification familiale, comprenant le libre accès à la contraception (rappelons que d’ores et déjà 30% des grossesses ne sont pas désirées) et enfin de la diffusion de messages culturellement adaptés, alertant les populations sur l’impasse vers laquelle conduit une famille trop nombreuse, afin de les inciter à modérer leur procréation.

                        Au vu de tous ces éléments, pourquoi ne pas demander solennellement à l’ONU d’appeler les Etats de la planète à mettre en œuvre les politiques démocratiques citées plus haut, ainsi que d’aider à leur financement, afin de tenter de stabiliser la population mondiale au plus vite ?

                        « 8 milliards en 2050 : c’est possible ! »

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