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Accueil du site > Tribune Libre > Réforme Darcos à l’école primaire

Réforme Darcos à l’école primaire

Tentons d’y voir plus clair.

Xavier Darcos, ministre de l’Education nationale, est parfaitement fondé, à l’instar de ses prédécesseurs, à intervenir sur le contenu des enseignements.

En effet, il ne me semble pas antidémocratique que la République dont les représentants sont élus par le peuple, détermine ce qu’elle souhaite transmettre aux futurs citoyens. A condition bien entendu que l’honnêteté intellectuelle préside à ces choix.

En revanche, les motivations et argumentations données appellent à mon sens plusieurs remarques.

Le pourcentage de 15% d’élèves pour lesquels les acquis sont insuffisants pour l’accession au collège semble globalement dans les clous, ce qui correspond à peu près à trois élèves par classe, voire deux ou quatre.

Estimer que les problèmes rencontrés par ces enfants peuvent être résolus par une réforme des programmes et une augmentation des horaires des matières incriminées montre une profonde ignorance des choses de l’éducation et de la pédagogie ainsi qu’une sacrée dose d’arrogance, voire de mépris, à l’égard des professionnels. D’abord, cette solution est très facile à mettre en œuvre, l’est d’ailleurs déjà très souvent, éventuellement à l’aide de travail supplémentaire, devoirs du soir ou autre. Ensuite, le premier jeune professeur sait parfaitement que, face à une problématique d’échec scolaire, une solution pédagogique passe souvent par des détours insoupçonnés. Des problèmes d’écriture peuvent se résoudre grâce à l’éducation physique. La logique mathématique trouve souvent ses déclencheurs dans l’observation des phénomènes géographiques, et caetera.

Deux autres aspects sont (volontairement ?) ignorés du ministre.

Premièrement, certains enfants en échec scolaire demandent une intervention de spécialistes : orthophonistes, rééducateurs en psychopédagogie ou psychomotricité, psychologues voire pédopsychiatres. Ce qui appelle des moyens supplémentaires.

Deuxièmement, la corrélation entre l’avenir scolaire et l’origine sociale est évidente.

Alors, que penser pour conclure ?

D’abord, cessons d’évoquer des fautes. Evidemment, chaque parent veut faire pour le mieux et un professeur souhaite que chaque élève réussisse. Il n’y a pas et il ne doit pas y avoir de concurrence entre la famille et l’école.

Ensuite, cessons de dénigrer l’école. Plus un citoyen est instruit, quoi qu’il fasse, plus il a de chances de s’en sortir. Un ouvrier avec un bac pro est plus armé que le même ouvrier avec un CAP.

L’école doit permettre à chaque citoyen de parvenir à gagner sa vie si possible avec un travail qui lui plaît. Ça nécessite des moyens. Vingt élèves dans une classe, c’est mieux que trente. Un réseau d’aides à proximité est indispensable.

Enfin, l’école n’a pas à assumer les carences de la société ou de l’Etat. Il y a de la civilité dans les écoles, de la politesse, du respect. Et bien souvent les discussions permettent de transformer la révolte en réflexion.


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8 réactions à cet article    


  • ThatJazz ThatJazz 29 février 2008 17:17

    Ouh-ouh faut se réveiller, l’école ne vas pas bien, je le sais j’y ai été !

    Qu’on le veuille ou non on n’apprend pas les maths en faisant de la poterie ou de la méditation transcendantale. Un titulaire de bac pro n’a pas franchement envie de faire visseur d’écrou pendant 40 ans au cas où ça vous aurez échappé, parce que si un bac pro se retrouve en usine, ce qui arrive fatalement à cause du chômage qui touche les filières trop spécialisées, c’est un échec. Et en admettant que quelqu’un ait envie de devenir ouvrier ou artisan, pourquoi le pousser jusqu’au bac ?

    La vérité c’est que beaucoup arrivent en 3° sans savoir lire ou écrire correctement, alors on les pousse de plus en plus loin en espérant combler les lacunes en route. Le résultat, c’est que ceux qui se retrouvent en filières spécialisées ne peuvent ensuite même pas rattraper le cursus général si ils en ont envie.

    L’égalité républicaine c’est faire en sorte que tous les enfants de CM2 sachent lire de façon fluide, écrire sans faute, rédiger un texte court, compter et réaliser des opérations simples, connaître les bases de l’histoire. Le reste : "l’épanouissement", la "discussion", c’est de l’enrobage ! Et d’ailleurs pourquoi 20 élèves par classe ? Pourquoi pas 10 pendant qu’on y est ? Nos parents et nos grands parents étaient en classe à 40 ou 60 et avaient un meilleur niveau que nous, et sans psy, sans orthophoniste, sans sophrologue, sans psychomotricien etc etc....vous l’expliquez comment ?

    Par ce genre de raisonnement déconnecté de ce que vivent les enfants, on gache encore et encore des générations de gamins qui se verront donné un enseignement inadapté pour cause de conceptualite aigüe de la part de ceux qui construisent les programmes.


    • Textrix Textrix 29 février 2008 22:31

      J’ai un peu de mal à suivre la logique de ce commentaire en fait, expliquez-moi...

      >Ouh-ouh faut se réveiller, l’école ne vas pas bien, je le sais j’y ai été !

      Et si vous auriez su vous auriez pas venu, c’est ça ?L’auteur de l’article n’a pas dit que l’école allait bien, que je sache, et il y est allé lui aussi, comme vous, comme moi, comme tout le monde... Vous voulez dire qu’il suffit d’être allé à l’école pour en comprendre les problèmes ? Ah, bon, je ne dois plus m’étonner alors que tout le monde donne un point de vue péremptoire sur la question. Que de connaisseurs ! 

      >Qu’on le veuille ou non on n’apprend pas les maths en faisant de la poterie ou de la méditation transcendantale.

      Eh, non, pas d’emblée. Je propose d’inscrire plutôt la pratique de la poterie dans le cadre d’une remédiation en Physique, on retrouvera ensuite les outils mathématiques utiles à la compréhension des phénomènes découverts.

      Mais laissons cela, ce n’est pas le problème qui est posé par l’article. Il se penche plutôt sur les élèves qui n’ont toujours pas réussi à apprendre leurs maths en cours de maths, et du comment on peut les réconcilier avec.

      Vous, par exemple c’est la compréhension en lecture qui vous manque, ça m’interpelle, je suis professeur de lettres. Je ne préconise pas la poterie, notez, mais quelques exercices de logique, qui ont en fait rapport avec le domaine mathématique, à priori, mais vous verrez. Il ne faut pas être trop cloisonné dans sa tête, on en deviendrait obtus. La logique, ça marche, en tout cas avec les élèves, ils y mettent de la bonne volonté ; leur but à cet âge c’est encore de chercher à comprendre, pas l’inverse.

      >Un titulaire de bac pro n’a pas franchement envie de faire visseur d’écrou pendant 40 ans au cas où ça vous aurez échappé,

      Quel rapport avec ce que dit Dominique Madera ? Je le cite : « Un ouvrier avec un bac pro est plus armé que le même ouvrier avec un CAP. » Vous pouvez dire le contraire ? Qu’est-ce qui lui a échappé ? Il n’est pas en train de travailler sur l’épanouissement du titulaire de bac pro dans son travail mais sur ses chances statistiques d’en trouver.

      >Et en admettant que quelqu’un ait envie de devenir ouvrier ou artisan, pourquoi le pousser jusqu’au bac ?

      Qui a fait ça ? Mais... c’est tellement rare qu’un élève ait envie de devenir ouvrier ou artisan qu’on est aux anges devant un cas pareil ! Convaincre d’aller vers des filières courtes des gens qui n’ont rien à faire que s’embêter et pourrir la vie des autres en filière classique, c’est plutôt ça notre pain quotidien ! Quelque chose me dit que vous n’êtes pas conseiller (ou -ère) d’orientation, hein ? On sent que vous ramez loin de la question.

      >La vérité c’est que beaucoup arrivent en 3° sans savoir lire ou écrire correctement, alors on les pousse de plus en plus loin en espérant combler les lacunes en route.

      Alors ça c’est nouveau ! Qui est ce « on », que je lui explique ma façon de penser ? Et « on » ne me dit jamais rien ou quoi ? Pourtant je lis toutes les circulaires ! Revoir le paragraphe au-dessus : nous avons aussi du mal à dissuader les illettrés d’aller en filière classique, mais ceux-là c’est plutôt leurs parents qui insistent pour les envoyer au casse-pipe.

      >Le résultat, c’est que ceux qui se retrouvent en filières spécialisées ne peuvent ensuite même pas rattraper le cursus général si ils en ont envie.

      Là je suis perdue : le résultat de quoi ? Du fait que les bac pro s’embêtent devant leur écrou ? Que les troisièmes illettrés doivent continuer jusqu’au bac ? Mais quelle est la relation logique entre les idées que vous alignez ? Ou serait-ce que vous vous contentez de répéter des phrases toutes faites ?

      > L’égalité républicaine c’est faire en sorte que tous les enfants de CM2 sachent lire de façon fluide, écrire sans faute, rédiger un texte court, compter et réaliser des opérations simples, connaître les bases de l’histoire.

      Miam, donnez-nous la recette du « faire en sorte que tous les enfants », j’y suis jamais arrivée, j’ai honte des appréciations élogieuses balancées par ma hiérarchie, mais bon, c’est parce que les autres n’y arrivent pas non plus, à croire que le « faire en sorte que tous les enfants » c’est pas évident. Bon, donc l’égalité républicaine serait une utopie ? En fait il en existe des définitions moins restrictives que la vôtre, qui permettent d’intégrer dans la République même les illettrés. Ou bien il faudrait retirer leur citoyenneté à ceux qui ne réussissent pas à l’école ? (Entre parenthèses, lire de façon fluide, c’est un peu léger comme niveau d’exigence à dix ans, la compréhension en lecture c’est tout de même un minimum ! Vous dites ça parce que ce n’était pas votre fort ? Faut pas tout mesurer par rapport à soi, halte à l’égocentrisme ! Par contre, écrire le français sans fautes à cet âge c’est peut-être placer la barre un peu haut, mais c’est que vous, vous étiez bon en orthographe au CM2, vous, la preuve, vous n’avez pas fait beaucoup de fautes. Mais vous connaissez les problèmes que pose l’orthographe française ? Non, hein ? Ce n’est pas plus votre tasse de thé que l’orientation des élèves de troisième... En fait on vous soupçonnerait presque de ne pas tout à fait maîtriser le sujet. Vous savez ce qu’on leur recommande en troisième ? D’éviter dans leurs devoirs argumentatifs les clichés et les idées toutes faites qui ne sont basés ni sur la connaissance ni sur la logique ; tous les élèves n’y arrivent pas, d’accord, mais au moins ils font un effort.)

      >Le reste : "l’épanouissement" ;, la "discussion", c’est de l’enrobage !

      Le reste de quoi ? L’enrobage de quoi ? et de quoi vous parlez, au fait ?

      > Nos parents et nos grands parents étaient en classe à 40 ou 60 et avaient un meilleur niveau que nous, et sans psy, sans orthophoniste, sans sophrologue, sans psychomotricien etc etc....vous l’expliquez comment ?

      Je veux bien croire que vos parents aient eu un meilleur niveau que vous, mais s’ils étaient "40 ou 60" en classe... si nous parlons toujours du CM2, vous devez être d’un âge franchement canonique, votre photo est menteuse ! Je ne me sens pas jeune pourtant, moi qui suis arrivée comme élève au collège la première année où il s’ouvrait à tous les enfants, parce que l’explication du meilleur niveau de nos anciens au collège (et pas au primaire, vérifiez vos sources, si vous en avez, ce dont je doute fort) c’est qu’on ne prenait que le gratin, les autres, au turbin.

      Cela dit, évitez de répéter l’abréviation de « et cœtera », et d’ajouter des points de suspension, qui veulent dire la même chose. Pas besoin de psy, orthophoniste, sophrologue ou psychomotricien pour comprendre ça, non ? Il suffit d’écouter le professeur, comme le faisaient les générations auxquelles leurs parents l’avaient appris. La vôtre doit en faire partie.

      >Par ce genre de raisonnement déconnecté de ce que vivent les enfants...

      Se connecter à ce que vivent les enfants, à quarante ou soixante par classe, sans me préoccuper de leur épanouissement ni privilégier la discussion, je vais avoir du mal, là, moi. Curieux, car je suis le pur produit de l’élite de l’école de grand-papa (non, ce n’est pas une blague), et je conceptualise pourtant comme une malade pour fabriquer des cours qui servent à quelque chose. Arghh, je me suis démasquée, je suis une pédagogue qui réfléchit au lieu de taper avec la règle sur les doigts comme ma maîtresse en C.P. !

      >on gache encore et encore des générations de gamins qui se verront donné un enseignement inadapté pour cause de conceptualite aigüe de la part de ceux qui construisent les programmes.

      Inadapté à quoi ? Éclairez vos implicites, que diable, conceptualisez donc de façon un peu plus efficace, je ne peux discuter sur du vent !


    • ThatJazz ThatJazz 29 février 2008 22:58

      Je suis désolée, j’avoue que je me suis un peu enflammée, et comme j’ai écrit vite j’ai fait plein de fautes ! Je vous rassure, la photo est bien la mienne, et je voulais absolument pas blesser qui que ce soit. Quand je dis que je suis allée à l’école, je veux dire que j’y suis allée dans les années 1990 et que donc les nouvelles méthodes je les ai testées et j’ai vu leurs effets sur mes camarades de classes et sur moi. Des effets pas terribles pour tout vous dire. C’est pour ça que quand j’entends ou quand je lis des propos qui me semblent un peu "summer hill", ça m’énerve très vite, j’ai envie de dire "mais attendez nous on a eu plein de lacunes avec ce système, arrêtez de le défendre !". Et croyez-le ou pas, beaucoup de gens de mon âge -j’ai 21 ans- trouveraient plutôt bien qu’on retourne aux enseignements fondamentaux.

      Pour ce que je disais sur les filières spécialisées, je vais essayer de clarifier un peu. On oriente beaucoup de jeunes dans des bacs pro qui souvent sont des impasses parce que c’est trop spécialisé. Une fois leur bac en poche ils ne peuvent souvent pas travailler. Normalement, les filières BTS leurs sont réservées, mais beaucoup de bacs généraux y vont ce qui fait qu’il y a moins de place pour les bac pro. Et si ils veulent aller en fac, ils ont trop de lacunes pour suivre, c’est un vrai problème. D’ailleurs je ne suis pas conseillère d’orientation, en passant :). Pour vous raconter une anecdote, quand j’étais au collège, je connaissais un garçon qui voulait devenir artisan comme son père. Et bien les conseillères ont pas arrêté de vouloir le faire passer au lycée. L’inverse existe aussi bien sûr, beaucoup de jeunes passent au lycée et ne suivent rien du tout.

      Ma mère est née dans les années 50, et à cette époque, je crois qu’elle m’a dit qu’ils étaient une trentaine en classe, et mon père est de 1938, à cette époque ils étaient encore plus en classe. J’ai vu des lettres de mes grands parents et arrières grands parents qui ne sont pas allés au delà du certificat d’étude, et honnètement, ils écrivent mieux que moi ! Avec une belle écriture et sans faute...Et je ne peux pas m’empècher de penser que malgré toutes les imperfections de cette époque (ma mère est d’une famille ouvrière et elle m’a raconté comment c’était le collège de ville pour une fille d’ouvrier...) on a quelque part perdu en niveau depuis. Je pense que c’est bien qu’on se préocuppe des enfants, qu’on soit plus gentil et plus ouvert, mais aujourd’hui ceux qui sont issus du système actuel font face à beaucoup de problèmes.

      Après je ne me situe absolument pas dans le camps de ceux qui tapent systématiquement sur les profs, parce qu’au contraire je trouve qu’ils ont du mérite. Et c’est aussi parce que j’ai eu des bons profs sur ma route qu’aujourd’hui je suis en master en fac et que ça se passe bien. Alors encore désolée pour mon enflammade de tout à l’heure, et sans rancune j’espère !


    • Textrix Textrix 1er mars 2008 17:39

      Mais non, pas de rancune, je ne fonctionne pas à l’affectif et vous n’avez pas l’air complètement perdue pour la réflexion indépendante smiley.

      Et ne vous inquiètez pas non plus pour mes élèves, je ne suis pas aussi pète-sec avec eux : je fais largement usage de « l’enrobage », la discussion et la compréhension, quoi. Non que je sois sentimentale, mais pédagogiquement c’est plus rentable, eh oui.

      Et si vous avez eu des gens qui vous ont instruite à la Summerhill en France, dites-vous que vous êtes un cas rare, non une généralité : quand à la fin des années soixante, après une décennie de démocratisation du collège on a analysé l’échec massif des "bonnes vieilles méthodes" auxquelles on avait soumis tous les enfants et non plus seulement l’élité bourgeoise, croyez-vous que l’appel à une pédagogie plus efficace ait été suivi ? Non. On a continué, et ça dure... Alors accuser la recherche pédagogique d’avoir généré un échec qu’elle avait annoncé si on ne changeait pas, c’est un peu « trop » pour tout ceux qui se sont heurtés à la résistance du système au changement.

      Une fois de plus, les vieilles méthodes marchent toujours très bien pour ceux avec qui elle marchent. La préoccupation de monsieur Madera à mon avis, ce sont les laissés pour compte, et justement avec eux ça ne marche pas, alors y revenir, comme solution... Il y en a qui ont essayé, figurez-vous. La liberté pédagogique des enseignants est une réalité. Ce ne sont pas les méthodes qui font l’échec scolaire, hélas, sinon nous ne serions pas si démunis.

      Vous avez l’air capable de réfléchir et d’évoluer et de n’être pas à vie vouée aux clichés de comptoir : alors cherchez à mieux comprendre et mieux connaître le système et ses réels défauts (M. Madera et Ninou en parlent, justement) et lisez-les plus à fond, sans préjugés. Dites-vous que l’image de vos bons vieux grands parents ce n’est pas une base de travail et de réflexion sérieuse. Pour mieux vous en convaincre lisez cette nouvelle d’Italo Calvino où un pauvre et brave ouvrier italien analphabète qui a lutté pour envoyer ses enfants à l’école découvre qu’elle ne leur apprend que des bêtises (que la terre tourne autour du soleil, et non l’inverse comme c’est évident quand on a des yeux et un peu de bon sens) et en plus les pousse à contester l’autorité paternelle puisqu’ils sont persuadé que c’est l’école qui a raison contre lui. Il ne peut voir de faille dans son raisonnement qui est le bon sens même alors que l’école "marche sur la tête" comme on dit. Eh bien ces raisonnements de l’évidence ce sont ceux que vous tenez, ne vous en déplaise, vu de la place où je suis, et bien entendu la discussion ne peut avancer puisque je refuserai contre toute évidence d’enseigner que le soleil tourne autour de la terre...

      Enfin, arrêtons là et cordialement. Si vous voulez une méthode pour développer l’esprit critique et scientifique, essayez Descartes, (Le discours de la Méthode, justement), le texte où il décrit sa façon de procéder est court, clair, et toujours valable.

      Cordialement.

      Textrix


    • ninou ninou 29 février 2008 20:40

      @ThatJazz

      "Nos parents et nos grands parents étaient en classe à 40 ou 60 et avaient un meilleur niveau que nous, et sans psy, sans orthophoniste, sans sophrologue, sans psychomotricien etc etc....vous l’expliquez comment ?"

      D’abord, sur le supposé meilleur niveau de nos "vieux", j’ai un doute...

      Ensuite, nos parents et grands parents avaient une autre éducation celle des enfants scolarisés actuellement. On ne leur demandait que d’obéir aux adultes... (faut-il être nostalgique ?)

      De nos jours, c’est l’excès inverse : tout tourne autour de l’enfant, et ce avant même sa conception !! Il sait, l’enfant, qu’on l’écoute quand il donne son point de vue (ça c’est plutôt un point positif...). Le problème c’est que l’adulte le lui demande pour tout et n’importe quoi et souvent....obéit à ses caprices (par lâcheté, ignorance, fatigue ou manque de temps...peu importe).

      Vu dans un magasin : Une mère et sa fille (3 ou 4 ans)

      "-Qu’est-ce-que tu veux comme dessert ma chérie ?

      -Des lactimels comme ssez mamie

      -La dernière fois tu ne les as pas bus, c’est moi qui les ai finis...

      -Si ! Ze veux des LAC-TI-MELS !

      -Bon... tu promets de les boire ?"

      - ......(pas de réponse car chérie court déjà à la caisse à la recherche d’une friandise à obtenir)

      Et maman met les "lactimels" dans le caddie

      Entendu en classe :

      "Ma mère elle a dit que je ne devais pas faire la punition parce que vous n’avez pas le droit de donner du travail écrit à faire à la maison" 

      "Oh non ! Pas du basket ! Moi j’veux faire du foot. J’m’en fout je jouerais pas !"

      "On est obligé de faire ce travail maîtresse ?"

      Je pourrais en écrire des pages et des pages... (et je vous passe, volontairement, les comportements perturbateurs...)

      Et vous voudriez nous en coller 40 des comme ça !!!! (Je vous signale au passage que ces réactions quotidiennes sont le fait d’élèves de tous niveaux sociaux confondus et de tous niveaux scolaires - cancres comme petits génies).

      Nous devons gérer ces petits egos surdimensionnés du mieux possible. Et avec ça faire, nous faire respecter. Nous ne choisissons pas nos élèves (et ce ne sont pas les instits qui vont les faire changer), nous ne choisissons pas nos programmes, nous ne choisissons pas notre budget, nous ne choisissons pas nos infrastructures et la marge de manoeuvre que constitue la liberté pédagogique est assez faible.

      Enfin, en ce qui me concerne, je suis de plus en plus convaincue que la structure "école" est tout à fait inadaptée et obsolète pour les élèves que nous y accueillons maintenant. N’espérez pas de progrès avant que nos politiques et pédagogues en aient pris conscience. 


      • ninou ninou 29 février 2008 20:41

        Quand je relis mon commentaire, je me demande comment ça se fait que j’aime encore mon métier !!


      • Textrix Textrix 29 février 2008 22:42

        Parce que ce qu’on fait c’est utile pour les gamins. Courage, Ninou, c’est ça qui compte et vous n’êtes pas seule ; et ce n’est pas sur le genre de fatras idéologique ci-desssus qu’on juge son métier. Relisez Le Meunier son fils et l’âne, (La Fontaine), c’est mon mantra dans ces cas-là, et merci à mon prof de sixième qui me l’a fait apprendre par coeur, mais bon, fastoche, on n’était que vingt-cinq en classe, même dans un collège urbain du début des années 70.


      • ninou ninou 1er mars 2008 00:18

        Je viens de le relire.

        C’est vrai que ça fait du bien !

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