Royal Pietà
Le 18 avril, prenant prétexte de déclarations de Nicolas Sarkozy faites 3 jours auparavant au cours d’un déjeuner avec des parlementaires : « M. Zapatero n’est peut-être pas intelligent… », elle a soulevé un tollé de protestations de la part des membres du gouvernement et provoqué la confusion des socialistes, en présentant des excuses au nom des français au premier ministre espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero.
L’idée d’utiliser ‘l’excusitude’ n’était pas stupide en soit mais Dame Ségolène aurait été bien avisée de tenir compte du bon sens des adages et, en l’occurrence, de celui qui dit que le mieux est souvent l’ennemi du bien.
Si elle avait fait montre de moins d’impulsivité, elle aurait réfléchi au sens exact de la déclaration de Nicolas Sarkozy lorsqu’il a continué, parlant toujours du premier ministre espagnol : « Cela ne l’a pas empêché de remporter deux fois les élections. »
Après deux années de règne Tsarkoziste, aucun citoyen français qui possède un centime d’euro de jugeote ne peut plus ignorer que lorsque le président veut se montrer injurieux il ne fait guère preuve de subtilité.
Comme tout citoyen français détenteur d’un centime d’euro de jugeote, Dame Ségolène Royal aurait dû traduire : « José Luis Rodriguez Zapatero est peut-être jugé comme quelqu’un qui n’est pas très intelligent mais on se méprend sur son compte. La preuve en est qu’il a remporté deux fois les élections. ».
Elle aurait ainsi évité l’erreur monumentale de récidiver dans le même registre, à si peu d’intervalle, des excuses du même genre que celles présentées, lors de sa visite à Dakar deux semaines auparavant, au peuple sénégalais devant un demi millier de socialistes.
Elle aurait ainsi évité que deux membres du gouvernement cherchent à la faire passer pour folle ce qui est, on en conviendra, un moyen bien pratique pour éliminer une gêneuse.
Il faut dire aussi qu’elle tend complaisamment les verges pour la battre.
• D’abord avec l’introduction de son discours à Dakar :
« Quelqu’un est venu ici vous dire que ‘l’Homme africain n’est pas encore entré dans l’Histoire. »
Quelqu’un !
Ne se souvenait elle pas de qui il s’agissait ? Cet oubli révélait il des signes annonciateurs d’Alzheimer ?
• Ensuite en sautant sur la première occasion pour présenter de nouveau des excuses au premier ministre espagnol : « Les propos injurieux tenus par Nicolas Sarkozy n’engagent ni la France, ni les français » « Le mépris verbal, les déclarations fanfaronnes et désinvoltes qui se multiplient dans les propos du chef de l’Etat : ça suffit. »
Comment s’étonner
- que le premier ministre, Brice Hortefeux, la prétende atteinte de "palilalie", (trouble de la parole dont souffrent les personnes qui répètent systématiquement les mêmes mots)
- que Frédéric Lefebvre, porte parole de l’UMP, insinue qu’elle pâtit de problèmes mentaux : « Je le dis de la manière la plus sérieuse… Je pense que Mme Royal a besoin d’une aide psychologique… Quand vous cumulez ce type de comportements, ça veut dire qu’il y a un problème, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond, il y a quelque chose qui ne va pas. »
Toutefois, il se peut qu’elle persiste à utiliser ‘l’excusitude’ en tant que concept de campagne électorale et il reste encore trois ans avant les prochaines présidentielles.
Au nom de la solidarité féminine, je me permets donc de lui suggérer les noms de quelques personnes à qui elle peut présenter des excuses au nom de la France et des français.
Pour se mettre en train, elle pourra faire part de ses regrets à Anne-Marie Comparini que Patrick Devedjian, en bon émule de son maître à penser, Nicolas Sarkozy, a qualifiée de « Salope » en juin 2007.
Elle pourra ensuite envoyer des excuses à celles et ceux qui ont été victimes de l’ire de notre vénéré et impulsif président :
- David Martinon, porte parole de l’Élysée à l’époque, et Lesley Stahl, journaliste de CBS, tous deux apostrophés « Quel(le) imbécile ! » lors d’une interview qui a lieu pour l’émission de CBS, 60 Minutes, en octobre 2007
- le quidam qui, pour avoir refusé de serrer la main présidentielle, s’est entendu baptiser « Pauvre con ! » lors du Salon de l’agriculture en février 2008
- tous le journalistes qualifiés de nullards en mars 2009 : « Les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore, les bandits eux, ont une morale »
- aux descendants de Vauban auquel Léo Ferré a fait l’affront de dire « Merde » pendant toute une chanson,
- aux descendants de Talleyrand offensé par Napoléon 1er qui lui a déclaré de manière on ne peut plus odieuse : « Vous êtes de la merde dans un bas de soie »
- à sa gracieuse majesté la reine d’Angleterre et stigmatiser ce rustre de Cambronne qui a osé répondre fort discourtoisement « Merde » à une aimable invite de ses sujets.
PS - Je tiens à remercier tout particulièrement Monsieur Hortefeux d’avoir enrichi notre vocabulaire.
Monsieur Hortefeux, le corps médical, et (peut-être) ceux qui en souffrent mis à part, qui, en effet, peut se vanter d’avoir jamais entendu le mot « palilalie » avant ce mois d’avril 2009 ?
Personne n’osera plus désormais dire de certaines de nos chères aïeules qu’elles râbachent. De manière plus élégante, nous hocherons la tête et l’air navré confierons qu’elles souffrent de palilalie.
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