Savez-vous danser le « contango » ?
D'après Bruno Le Maire, "l'industrie agroalimentaire a comprimé ses marges et la grande distribution n'a pas contribué à renchérir les prix à la consommation des produits alimentaires. La hausse des prix des produits alimentaires résulte de la combinaison de plusieurs facteurs : guerre en Ukraine, reprise post-Covid, réchauffement climatique, crise sanitaire animale et divers facteurs de nature économique (compétitivité de l'économie, pénurie de main-d'œuvre...)".
Ainsi donc, la spéculation et l'inflation dues à des "conjonctures" purement boursières et/ou à une raréfaction calculée des produits n'auraient rien à voir avec la montée en flèche du coût des produits de consommation, alimentaires ou pas :
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+ 60% pour les huiles,
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+ 22% pour la farine,
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+ 20% pour les pâtes
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+ 16% pour la volaille."
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pénurie à répétitions et flambée des prix incontrôlable pour les carburants
Le Ministre de l'économie et des Finances sait-il que des dizaines de navires transportant du GNL tournent en rond au large de nos côtes ? Plus de 30 méthaniers transportant une valeur combinée de 2 milliards de dollars de gaz naturel restent en carafe ou tournent au ralenti dans le Golfe de Gascogne et à l'entrée de la Manche. Selon la société d'analyse maritime Vortexa, ces navires transportent une valeur combinée de 2 milliards de dollars de GNL.
Pour le Financial Times, les compagnies attendent tout simplement la montée des prix du "marché". "Les méthaniers font la queue devant les terminaux européens de réception de GNL, à la recherche de ce qu'ils pensent être le marché optimum pour ce GNL", a déclaré au journal Felix Booth, responsable du GNL chez Vortexa. "Pour l'instant, ces navires sont incités à occuper des postes en prévision du fait que le temps froid augmentera la demande d'énergie et, à son tour, fera grimper les prix".
Trente autres navires traversent l'Atlantique et devraient rejoindre les pétroliers avant l'hiver, selon les données de Vortexa.
Les méthaniers dans les eaux européennes ont doublé au cours des deux derniers mois, les pays européens ayant rempli leurs réservoirs de stockage presque à leurs limites avant l'hiver.
La météo a joué des tours aux spéculateurs qui comptaient sur l'arrivée de l'hiver pour assurer la relève du gaz russe : des températures anormalement chaudes ont entraîné une réduction de la demande de chauffage, ce qui a maintenu les sites de stockage pleins et les prix ont baissé. Les prix du gaz naturel en Europe ont chuté par rapport à leurs sommets d'août, lorsqu'ils dépassaient 346 euros (343 $) par mégawattheure.
Mais les compagnies comptent sur une augmentation des prix dans les mois à venir et ont adopté une stratégie que les Anglo-Américains appellent un "contango", c'est-à-dire une condition particulière de marché dans laquelle le prix d'un "forward" ou d'un "future" s'échange à un prix supérieur au prix "spot" attendu au moment où la maturité (échéance) du contrat sera atteinte. La courbe de "future" ou de "forward" qui en résulte a alors une pente positive (pour eux), puisque plus leur maturité est lointaine, plus ces contrats se vendent à des prix élevés. Les prix pour la livraison dans le futur se négocient maintenant à des taux plus plus élevés que pour une livraison immédiate, explique le Financial Times dans l'article cité plus haut.
Une situation similaire impliquant l'industrie pétrolière s'est produite au plus fort de la pandémie de coronavirus, lorsque l'excès de brut a conduit les compagnies à maintenir en réserve leur pétrole sur des navires comme "stockage flottant", en attendant que les prix augmentent à nouveau.
On peut lire sur Wikipedia :
"Les accapareurs sont ceux qui, pendant la Révolution française, l'Empire, et plus largement, tous les régimes en guerre, sont accusés d'entasser des produits de consommation et de les conserver pour réaliser des profits importants par suite de la raréfaction des denrées et donc de la hausse des prix."
Votée le 26 juillet 1793, la loi sur l'accaparement prévoyait jusqu'à la peine de mort pour les commerçants qui ne feraient pas la déclaration de leur stock de denrées de première nécessité.
Le gouvernement révolutionnaire, hostile dans son ensemble à l'économie dirigée, n'a pas manifesté un grand zèle pour faire appliquer la loi, laissée à la discrétion des municipalités et des sections.
Le N.O.M. n'étant, lui, pas du tout révolutionnaire, il est peu probable qu'il ait quelque réminiscence de cette loi que même les Français ont oubliée.
Même Bruno Le Maire.
15 réactions à cet article
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Message à l’auteur,
Les spéculations financières contre le Bien Commun entraînent des famines très lucratives pour certains. La Révolution Française détrône le Roi serviteur du Bien Commun et couronne le libéralisme pour le malheur du peuple.
Le N.O.M est ultrarévolutionnaire et prône le chaos total afin de permettre aux grands pilleurs internationaux de détruire les pays.
Respectueusement
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@Yann Esteveny
Je suis d’accord avec le premier paragraphe de votre commentaire.
Pour le second paragraphe, pas contre, il est probable que nous n’ayons pas la même définition du mot « révolution ». La vôtre semble considérer qu’une « révolution » est un cataclysme, alors que la mienne s’appuie sur l’étymologie du mot « revolvere », "faire revivre" en latin, notion liée à celle des saisons, c’est à dire le retour du printemps qui ne sera pas le même que celui de l’année précédente, après un tour complet, que ce soit le soleil autour de la terre ou le contraire. Ceux qui utilisent le mot dans ce sens-là considèrent qu’il s’agit d’un renversement et d’unbe permutation des classes dominantes dans une société, ce qui est discutable, d’ailleurs, car il ne s’agit pas de ’asservir les maîtres quand on affranchit les esclaves, mais d’imposer des règles plus équitables que les précédentes. Dans votre conception, les nouvelles règles sont pires que les anciennes. Moi, j’appelle ça une régression.
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@Clark Kent
Bonjour,
depuis que j’ai lu Darwin je ne crois plus dans la révolution, il y a une lettre de trop et, au final, comme une planète autour du soleil, on revient toujours au même point. L’évolution a cela de bien qu’il ne peut y avoir de retour en arrière et, contrairement aux darwinistes sociaux, je crois que l’évolution à des réserves de surprises quant aux cassos, débiles et autre manants... Evidemment, en considérant, d’un point de vue purement géo-politico-économico-truc-machin, l’humanité, il n’y a qu’une voie honorable pour la planète c’est le seppuku collectif et c’est à ça que nous prépare la dépression généralisée qui s’installe par média interposées. Seulement le grand avantage de la pauvreté est de n’avoir pas toujours accès aux biens matériels de ce monde... Alors, peut être qu’au fin fond du Kalahari, quelques tribus habituées à rire de la chaleur de la sécheresse ou de la faim tireront les leçons de notre orgueil et de notre inappétence des choses simples et perpétueront d’autres manières de vivre ensemble. En attendant, nous ici, ne devons rien attendre de mieux que le pire. -
Message à avatar Clark Kent,
Je découvre ce soir votre commentaire et apporte ma réponse.
Lorsque j’évoque la Révolution elle est d’ordre politique et se réfère à la Mère des Révolution qui est la Révolution Française. Il y a double sens dans le mot de révolution comme il y a double jeu des révolutionnaires. La Révolution promet un grand retour à un ordre naturel ou un grand bond en avant alors qu’elle accomplit une chute !
Le mot révolution a plusieurs étymologies suivant que l’on parle de la révolution astronomique ou politique. L’un évoque un ordre régulier cyclique l’autre est une rupture brutale qui marque la fin d’une époque annoncée par les révolutionnaires comme révolue. Le latin revolvere signifie rouler en arrière. La Révolution en politique consiste à rouler le peuple (dans la farine) en arrière (c’est à dire en le faisant régresser) tout en promettant plus de liberté ou une société plus équitable. Pour des besoins marketing élémentaires, la Révolution promet les lendemains qui chantent mais jamais une régression. Les tyranneaux révolutionnaires se considèrent comme des lumières du genre humain et jamais comme des architectes de la Grande Régression !Les artisans du Great Reset écriront l’Histoire officielle en précisant qu’avant la Grande Réinitialisation le peuple vivait dans l’âge des ténèbres ! Cela marchera encore une fois !
Respectueusement
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"Les peuples n’ont pas élu leurs gouvernements pour que ceux-ci les « offrent » au marché. Mais le marché conditionne les gouvernements pour que ceux-ci leur « offrent » leurs peuples. Avec la mondialisation libérale, le marché est l’instrument par excellence de l’unique pouvoir digne de ce nom, le pouvoir économique et financier. Celui-ci n’est pas démocratique puisqu’il n’a pas été élu par le peuple, n’est pas géré par le peuple, et surtout parce qu’il n’a pas pour finalité le bonheur du peuple."
José Saramago, écrivain portugais - Le Monde Diplomatique, octobre - novembre 2005
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@Adèle Coupechoux
excellente synthèse, merci
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@Adèle Coupechoux
Je confirme. -
Je crois que même Le Maire connaît les causes de l’inflation et sait parfaitement bien ce que spéculation veut dire. Et l’auteur sait pertinemment bien que notre ministre sait, et que la loi sur l’accaparement n’existe plus
Comme quoi, le temps continuera à passer, et il y aura toujours des accapareurs.
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@gruni
damned !
je suis démasqué ! -
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@gruni
Sauf qu’une loi, même si elle est tombée en désuétude, est toujours applicable tant qu’un état continue à exister en tant que tel et que cette loi n’est pas abrogée. C’est pour ça que les féministes ont obtenu l’abrogation de la loi interdisant le port du pantalon par les femmes, non par crainte de représailles, mais pour bien montrer l’oppression dont elles sont victimes.
A ma connaissance, la loi sur les accapareurs n’a jamais été abolie, mais elle est soigneusement planquée sous le tapis, puisque ce sont les accapareurs eux-mêmes qui seraient chargés de l’appliquer, en tant qu’exécutif.
En ce qui concerne le fait que Bruno Le Maire soit au courant des agissements de ses amis, je n’en doute pas, et c’est bien pour ça que ça m’énerve de le voir ou l’entendre nous raconter des contes de fées pour nous endormir. Un état digne de ce nom ne laisserait pas la fluctuation des cours sans contrôle ni intervention à la discrétion des arnaqueurs.
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@Clark Kent
Avec ce qui nous attend, je crois que nous aurons encore souvent l’occasion de nous énerver.
Merci pour votre réponse d’une parfaite lucidité. -
@grounichion
Mais qu’est-ce que ca veut dire ? Tu te permet d’aller sur un autre article que tes torchons, surtout pour ne rien dire ?
As-tu fais ton ausweiss pour venir ici ? -
« la loi sur l’accaparement prévoyait jusqu’à la peine de mort pour les commerçants qui ne feraient pas la déclaration de leur stock de denrées de première nécessité. »
Aujourd’hui, ça en ferait, des têtes coupées...
Ce que nous rappelle charclot est sage : l’avantage des pauvres, c’est qu’ils ne dépendent pas des biens et des services autant que nous. En outre, s’il s’agit de mode de vie plutôt que de misère, alors pas de couleuvres à avaler…
J’ai connu des châtelains, en ce sens qu’ils vivaient dans un vrai château. L’hiver, ils ne chauffaient que 2 pièces, la cuisine (par la cuisinère) et la salle à manger (feu de cheminée). Les gros pulls étaient de mise, vous produisiez de la buée en parlant.
J’ai toujours constaté ce type d’ascétisme chez des familles de militaires et chez des nobles ou d’anciens nobles. Même si parfois c’était juste pour mieux resplendir en public (belles voitures ou restaurants gastronomiques par exemple), la plupart du temps c’était surtout une question de rigorisme « façon jésuites », ou spartes.
… Strictement rien à voir avec le consommateur moyen, qui surchauffe chaque hiver, refroidit chaque été, mange de la viande une fois par jour, prend sa voiture pour faire 500 mètres, installe une télé dans chaque chambre et souscrit un abonnement Netflix...
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Le Maire n’est que le dictaphone de Macron, il distille le poison que le boss lui dicte ......
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