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Sondages sur les intentions de vote : le faux problème de la « marge d’erreur »

Puisque les sondages existent et continueront d’influencer le cours des campagnes électorales, autant être exigeants vis-à-vis des instituts qui les réalisent. L’absence de prise en compte des indécis n’est pas normale et donne le sentiment (totalement faux) d’une opinion sûre de ces choix alors même que la campagne des présidentielles n’a pas commencé et que tous les candidats ne sont pas déclarés. Autre absurdité, aussi énorme, voire peut-être plus : le concept de la marge d’erreur.

Agité en permanence par les instituts, le concept de « marge d’erreur » entend souligner à la fois le caractère scientifique et relatif des résultats des enquêtes effectuées sur la base d’échantillons représentatifs. Ainsi, la marge d’erreur serait de plus de 5% pour moins de 400 personnes interrogées, 4,5% pour 500 enquêtés, 3% pour 1000. Autre précision souvent soulignée par les instituts : l’absence de proportionnalité entre la diminution de la marge d’erreur et l’augmentation du nombre de personnes interrogées. Selon l’observatoire des sondages il faudrait ainsi sonder 5000 personnes pour ramener la marge d’erreur à 2% et… 10 000 pour la réduire à 1%.

La vérité est plus simple : le concept même de marge d’erreur est… totalement inopérant pour les sondages portant sur des intentions. Pour une raison simple et évidente : la véracité des déclarations d’intention ne peut se vérifier qu’après le vote. Avant le vote - ou plus exactement, avant l’établissement des résultats définitifs -, il n’est pas possible de dire si un sondage se trompe et du coup encore moins de mesurer la portée de son exactitude ou de son erreur. Avant que le dernier bulletin soit glissé dans l’urne, un sondage ne peut être tout au plus que comparé à d’autres sondages de même nature, réalisé selon la même méthode et au même moment… sachant que même si cette comparaison est intéressante et pertinente, elle ne permettra jamais d’établir quels sont les sondages les plus fiables et ceux qui sont les moins fiables.

Il est donc grand temps d’abandonner ce concept. Il faut que les instituts arrêtent de se demander s’il est valable pour toutes les méthodes d’évaluation et laissent entendre qu’une vérité pourrait être établie de façon sûre avant le vote. La véracité des déclarations d’intentions ne peut logiquement être établie et mesurée qu’après le vote. Avant ce moment crucial, les instituts feraient mieux de parler de « variations des intentions » entre les sondages. Nous serions déja beaucoup, beaucoup plus proches de la réalité…

> Article sur l'absence de prise en compte des indécis dans les sondages :

Sondage Marine Le Pen : le truc que personne n’a vu

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11 réactions à cet article    


  • HELIOS HELIOS 17 mai 2011 15:20

    ... comme toutes les mesures, un sondage n’est pas sans effet sur les sondés !
    il y a ceux qui vont corriger leurs intentions en fonction de l’avis des autres et ceux qui vont accepter le resultat et se desinterresser du principal : le vote.

    mais, ce que vous dites bien que partiellement vrai ne l’est pas totalement.

    Les sondages refletent une certaine realité et a ce titre ont un (grand) interet.
    La presence de telle ou telle autre personalité est importante pour se forger une opinion absolue autant qu’une opinion relative. Rester dans le « noir » n’est ni agreable ni efficace.

    Par contre on comprend tres bien l’usage plus ou moins detourné qui peut en etre fait. Les sondages ne s’arreteront pas, car ils sont terriblement manipulateurs. L’honneteté dans la classe politique ayant completement disparue, cet outil de propagande et de desinformation, tel qu’il apparait etre actuellement, restera indemontable de l’architecture des suffrages universels.


    • jaja jaja 17 mai 2011 15:24

      Faites comme moi refusez de répondre aux sondeurs et le problème est réglé... smiley


      • jako jako 17 mai 2011 15:59

        Jaja , j’aimerais avoir le plaisir de refuser, je n’ai jamais été sondé de ma vie et je ne suis pas jeune, et je ne connais personne qui ne le soit.


      • jako jako 17 mai 2011 16:00

        Pardon , « qui ne le soit » à remplacer par « qui ne l’ait été » smiley


      • LES RESULTATS DE VOTE AVEC 70% D ABSTENTION DEVRAIENT ETRE ANNULES..

        DEJA QUE L UMP NOUS DIRIGE AVEC 5 MILLIONS DE VOTANTS ET 500000 adherents...

        QUELLE GRANDE « MINORITE »...........DES MINUS...

        TOUSENSEMBLE


      • etonne 17 mai 2011 15:34

        on peut être diplome en histoire et sciences politiques et être incompétent en statistique. Il n’y a pas de honte à cela. La marge d’erreur est une notion qui ne concerne que la variabilité des résultats de tirages aléatoires liéeà la taille de l’échantillon. C’est un indicateur indispensable pour gloser sur les comparaisons. Cette notion n’est en aucun cas liée au contenu des questions.

        pour votre info vous pouvez lire une introduction à la notion ici


        • Fergus Fergus 18 mai 2011 09:54

          Bonjour à tous.

          Après lecture de l’article, c’est à peu près le commentaire que je voulais écrire, quoiqu’en termes plus diplomatiques que Etonné.

          Qui plus est, une intention déclarée ne peut constituer une erreur qui ne pourrait être vérifiée le jour du vote car cette intention est bien la réalité du moment pour la personne sondée.

          D’accord avec l’auteur en revanche sur l’absence de doute qui fausse la perception de la réalité en obligeant les sondés à se positionner. Il en va de même dans les enquêtes commerciales qui, depuis des années, ont fait disparaître le « ne se prononce pas » ou « ne sait pas » et donnent par conséquent des résulats parfois très discutables mais nettement plus vendeurs par les boîtes de marketing aux patrons ayant commandé ces enquêtes.


        • paul 17 mai 2011 17:06

          La rigueur statistique appliquée aux sondages d’opinions, par nature fluctuantes, est un art bien difficile , pour ne pas dire illusoire .
          On a vu les bévues de ces sondages dans le passé avec des résultats tombés à coté de la plaque : Balladur en 1995, Jospin en 2002, Royal en 2007 qui avait un boulevard devant elle .
          Et je ne parle pas de DSK qu’on nous « vendait » comme le meilleur opposant à sarko .
           La manipulation de certains sondages ces derniers temps, par leurs commanditaires, leur a fait perdre beaucoup de crédibilité : affaire des Roms à Grenoble, le RSA ....
          Critiques aussi sur la méthode : sondés payés pour répondre, questions par internet, questions induisant les réponses attendues par le commanditaire . Et publiées par le Figaro ( au hasard ) .
          Les indécis devraient être classés dans « n.s.p. » : ne se prononcent pas .Le sont il toujours ?
          Quid d’une déontologie dans ce métier : donner une température à un moment T ou vendre une pub politique ?


          • Fergus Fergus 18 mai 2011 10:08

            Bonjour, Paul.

            Pour ce qui est de Balladur, de Jospin ou de Royal, les enquêtes reflétaient bien la réalité à un moment M, et seule l’évolution de la campagne les a rendues caduques lors du scrutin. En ce qui concerne Jospin, les RG avaient constaté le probable problème qui a débouché sur le 21 avril dans les sondages confidentiels des 3 jours précédant l’élection, ce qui était impossible à évaluer auparavant, d’où le maintien suicidaire de candidatures multiples à gauche. 

            D’autre part, vous dénoncez l’ambiguité de la relation entre le commanditaire d’une enquête, et de fait elle existe mais ses effets sont en fait plus limités qu’on l’affirme généralement, les instituts n’ayant aucun intérêt à se décrédibiliser. A cet égard, vous citez Le Figaro, or Le Fig-Mag est l’hebdomadaire qui publie, depuis des mois, les sondages les plus désastreux pour Sarkozy.


          • BOBW BOBW 17 mai 2011 21:20

            Ce qui est trés curieux c’est que les médias ne parlent guère de ce sondage sur internet ??? smiley


            • non667 17 mai 2011 22:24

               1°les sondages sont un outil de manipulation
               2°si on veut avoir des sondages précis c’est facile il suffit d’augmenter l’échantillon c’est plus cher ok mais par l’insee et les rg c’est le contribuable qui paie donc r .à b .
              3°sur les 40000 bureaux de votes il y en à plusieurs centaines dont les résultats sont très proche aux dernières élections des résultats nationaux . en prélevant l’échantillon dans ces zones on peut avoir des résultats précis , de la même façon si on veut avoir des sondages bidons il suffit de choisir la zone autrement !
              moralité : ne pas les croire et les dénoncer inlassablement . smiley smiley

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