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Accueil du site > Tribune Libre > Syrie… de la révolution à la guerre totale

Syrie… de la révolution à la guerre totale

Le titre de cet article est repris d’une dépêche de l’Agence France Presse datée du 11 décembre 2012. Le même jour le président Obama annonçait sur la chaîne américaine ABC que les États-Unis, après la France, le Royaume-Uni, la Turquie et le Conseil de coopération du Golfe, tous pays ligués pour abattre le régime laïc de Damas, reconnaissaient la nouvelle Coalition syrienne en tant que « représentante légitime des Syriens ». Par une contradiction schizophrénique, le Département d’État inscrivait au même moment les rebelles du Front Al-Nosra sur sa liste noire des organisations terroristes. Ce sont ces mêmes insurgés, fer de lance de la rébellion, que la CIA arme et finance par le truchement du Qatar, de la Turquie et de la Jordanie. Une formation salafiste responsable à quelques heures de là d’un attentat au centre du pays ayant causé la mort de quelque 150 alaouites, communauté hérétique aux yeux des sunnites fanatiques instrumentés par Washington, Londres et Paris.

Après vingt mois de révolte durement réprimée – le soulèvement d’une fraction, mais non de la totalité de la population syrienne - la rébellion apparaît clairement et définitivement au grand jour pour ce qu’elle est : une armée constituée pour l’essentiel d’islamistes radicaux en guerre totale contre la Syrie. Des combattants dont une majorité sont étrangers au pays où ils portent le fer et le feu ; qui plus est, sont financés, armés et entraînés par les puissances atlantiques sous couvert de la Turquie, de la Jordanie, du Qatar et de l’Arabie saoudite avec la complicité tacite des Frères musulmans au pouvoir en Égypte et en Tunisie. Un état de fait que nul aujourd’hui n’oserait encore nier, ni même y songerait. Pas même la presse psittaciste tant ces bandes terroristes composées de salafistes aguerris sont maintenant omniprésents sur tous les fronts. Groupes et katibas dont les commanditaires s’inquiètent cependant en ce qu’ils les voient progressivement échapper à leur contrôle.

Le spectre de la guerre chimique.

Une inquiétude croissante notamment en raison “d’armes chimiques“ présentes en territoire syrien et dont les djihadistes pourraient éventuellement s’emparer pour en faire un usage impolitiquement correct. Notons en outre, à titre de comparaison, que face à l’afflux sur le sol syrien de (dizaines de) milliers ces “brigadistes internationaux“, l’Armée syrienne libre, en principe seule représentante habilitée de l’opposition armée, commence à faire bien pâle figure… et même à s’effacer devant la détermination et l’organisation des islamistes ultra. Il faut dire - puisque la vérité peu à peu s’impose - que seulement quinze cents déserteurs composerait cette ASL dont nos médias nous rebattent les oreilles… sachant que les forces syriennes sont une armée de conscription, l’ASL ne joue donc qu’un rôle marginal sur le terrain, n’ayant d’utilité et d’existence qu’en fonction des besoins de la propagande de guerre… cela même en soulignant a contrario que les officiers transfuges, traîtres à l’État, comptent double en apportant à l’insurrection leur savoir-faire technique et tactique ainsi que leurs capacités d’encadrement.

À ce sujet, observons que l’emploi systématique du mot “révolution“ relève de l’abus de langage et qu’il faut inverser la présentation des dépêches d’agence… selon lesquelles « le mouvement pacifique et populaire contre le régime de Bachar al-Assad s’est peu à peu transformé en une guerre sanglante, en réaction à la brutalité des forces gouvernementales » [AFP 11 déc 12]. Le mouvement n’a en effet jamais été pacifique : dès le premier jour des tireurs embusqués ont “allumé“ les forces de sécurité pour provoquer l’escalade d’une répression dont le niveau de violence n’a fait qu’accompagner la montée en puissance d’une guerre subversive, terroriste et maintenant de plus en plus ouvertement confessionnelle. Salafisme et takfirisme obligent.

Malgré les communiqués triomphalistes la guerre perdure

« La rébellion a fait tache d’huile dans l’est désertique » [ibidem] ! Une sorte d’antiphrase car n’eut-il pas fallu écrire que les rebelles “occupent“ les espaces désertiques de l’est, ce qui du point stratégique est à l’évidence d’un maigre profit ? « Les forces gouvernementales pilonnent villages et quartiers rebelles, indifférentes au sort des civils martyrisés » [ibid]. Généralement les civils fuient les zones de combat et le journaliste oublie ici, désespérément, les individus de tous âges et conditions, déchiquetés aveuglément par les engins infernaux et autres véhicules piégés des “bons“ insurgés. « Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), infatigable vigie du conflit, 42.000 personnes, en majorité des civils » [ibid]. Même la presse la plus conformiste ne se fait plus d’illusion sur ce fameux “OSDH“, tout aussi partial que l’Agence ici mentionnée, en principe tenue par des obligations “de sérieux et de rigueur“ liées à des fonctions de service publique… En quoi, vous demanderez-vous, cette émanation de l’opposition en exil - l’OSDH - est-elle « infatigable » ? Quant aux 42 000 morts il conviendrait de préciser qu’un tiers environ appartient à l’armée nationale regroupant des appelés de toutes obédiences religieuse, ou aux forces de sécurité syriennes. Qu’enfin tous les civils victimes des combats ne sont ni obligatoirement des innocents ni nécessairement des dissidents.

D’ailleurs, à lire attentivement la dépêche citée, celle-ci confirme nos pires craintes à savoir que la soi-disant rébellion n’est en réalité qu’un mouvement sectaire, djihadiste venu de l’étranger et soutenu par lui… ce qui devrait, en toute logique, conduire la coalition islamo-atlantiste à intervenir tôt ou tard pour brider son Golem destructeur… « Le 10 décembre, des jidahistes d’Al-Nosra et de groupes qui lui sont liés ont pris la totalité de la base de Cheikh Souleimane, dernière place forte de l’armée à l’ouest d’Alep… Les combattants d’Al-Nosra, disciplinés et combatifs, font l’admiration de nombreux Syriens, contrastant avec le rejet qu’inspirent désormais des bataillons de l’ASL jugés “corrompus“. Majoritairement syrien, le Front al-Nosra a attiré les éléments radicaux de la rébellion, dont des jihadistes étrangers. Leur haine des “mécréants“, conjuguée au jusqu’au-boutisme du régime qui instrumentalise les fractures confessionnelles, fait planer sur la Syrie, autrefois riche de ses multiples communautés, le spectre d’une libanisation du conflit. » [ibid].

La bannière noire flotte sur la marmite du diable

Peu de remarques à faire sur une citation qui parle d’elle-même : marginalisation de l’ASL dont les médias se gargarisaient, prédominance de troupes djihadistes animés par la “haine des mécréants“, ce qui traduit en langue vulgaire, signifie une volonté bien arrêtée d’éradiquer les Chrétiens, les Druzes et les Alaouites, mais également les Musulmans sunnites dont le zèle religieux ne serait pas pleinement éprouvé. Nous sommes ici en présence d’un takfirisme très analogue à celui pratiqué naguère par les « brutes sanguinaires » du GIA [Groupe islamiste armé] puis du GSPC [Groupe salafiste pour la prédication et le combat] actifs a en Algérie au cours des années Quatre-vingt-dix, avant de muer - janvier 2007 - en Al-Qaïda au Maghreb islamique - AQMI. Des groupes, quelle que soit leur étiquette, qui devraient en principe refaire parler d’eux, l’Algérie devant possiblement prendre la suite de la Syrie dans la chaîne ganglionnaire des abcès de fixation/déstabilisation programmés dans la foulée des “Printemps arabes“.

Damas tombée, il faudra envoyer ces combattants ingérables tuer et se faire tuer sur d’autres fronts d’intervention occidentalistes… Un orage sec couve au Mali qui ne demande qu’à dévêler les dunes vers la plaine de la Mitidja. Il s’agit de faire d’une pierre deux coups : fixer sur un théâtre d’opération les éléments les plus virulents et, sous couvert de guerre sainte – djihad – les mettre au service d’un vaste dessein toujours d’actualité, celui du projet “Grand Orient“ – Initiative greater Middle East - lancé par GW Bush en février 2003, lequel vise au remodelage géographique et politique - au final vis la normalisation exhaustive - de l’aire arabo-islamique, de l’Atlantique à l’Indus. Une terminologie qui s’est effacée des écrans mais que l’on voit parfaitement à l’œuvre en Syrie, après la Libye et avant l’Iran.

La Syrie recycle les djihadistes libyens, tchétchènes, somaliens

Retour au front syrien. « L’étendard des jihadistes, le drapeau noir frappé du sceau du prophète, flotte sur la base cheikh Souleimane… Un grand nombre de combattants sont des étrangers, arabes ou originaires du Caucase » [AFP 9 déc 12], entendez des Tchéchènes, naguère soutenus en sous-mains par la CIA contre la Fédération de Russie. Ils combattent ici en compagnie de Daguestanais et d’asiatiques « s’exprimant en russe ». La dépêche suivante du 10 déc. nous apprend que le chef de la brigade islamiste Al-Nosra auquel revient cette victoire est un Ouzbek ! Décidemment Il faut de tout pour faire une “révolution syrienne“ !

Pourquoi insister ici sur cet ultime épisode ultime de la prise de cheikh Souleimane « dernière garnison gouvernementale d’importance à l’ouest d’Alep » [ibid] et bien parce que s’y trouve un complexe “scientifique“ pouvant abriter des armes chimiques ? Le 8 déc. le gouvernement syrien dans deux missives adressées conjointement au Conseil de Sécurité et à M. Ban Ki-moon mettait « en garde contre l’utilisation par les groupes terroristes d’armes chimiques contre le peuple syrien, déplorant l’inaction de la Communauté internationale après la prise de contrôle par un groupe terroriste d’une usine privée fabriquant du chlore toxique à l’est d’Alep » [AFP]. Le groupe mentionné était cette fois encore Al-Nosra, omniprésent sur tous les points chauds du champ de bataille. Même topo pour la base la base de cheikh Souleimane où les salafistes se sont bien gardé de bombarder le « centre de recherche », non pour épargner la vie des 140 soldats loyalistes qui s’y trouvaient retranchés, mais dans la crainte d’atteindre un magasin d’armes chimiques. Des djihadistes bien informés, disciplinés, organisés et dociles.

Des armes de destruction massives parfaitement opportunes.

Simultanément le Département d’État américain laissait filtrer l’information selon laquelle l’armée syrienne aurait armé au gaz sarin 1 des bombes destinées à être larguées depuis les airs ! Dans tous les cas de figure ces armes - réelles sans aucun doute, puisque Damas n’a pas nié leur existence, jurant de ne point s’en servir contre sa propre population - seront le prétexte idoine pour une intervention directe. Que ce soit pour empêcher qu’elles ne tombent entre les mains des salafistes, parce que l’armée bassiste aurait la velléité d’y recourir ou parce que Tel-Aviv l’exigera…

L’affaire vient de loin. Le procès de la Syrie à ce motif commence avec la destruction de l’Irak baasiste en 2003. Dès cette époque et jusqu’à l’été dernier, les armes chimiques et bactériologiques ( !) syriennes sont associées dans le cadre d’un même hideux tableau, celui d’un État voyou promoteur du terrorisme anti-démocraties. Une rhétorique équivalente à celle qui a permis de conditionner les opinions publiques occidentales pour leur faire accepter - et même souhaiter - l’intervention manu militari en Mésopotamie 2.

Le 23 août dernier MM. Obama, Cameron et Hollande s’acoquinent dans ce but au sein d’un “ Front Commun“ afin de coordonner leurs actions « en cas d’utilisation ou la menace d’utilisation d’armes chimiques par le régime syrien  ». Le 27 août, le président Hollande précisait que «  l’emploi d’armes chimiques par le régime syrien serait une cause légitime d’intervention directe de la communauté internationale ». Le 31 août, M. Fabius se déclare à nouveau prêt à une « réponse immédiate et fulgurante », le ministre rappelant que “l’utilisation d’armes bactériologiques et chimiques par Damas constituerait une ligne rouge [à ne pas franchir] et entraînerait une réaction internationale ». Quant au prédécesseur de M. Fabius au Quai, M. Juppé, celui-ci n’est jamais en reste, envisageant pour sa part une intervention sans feu vert préalable des Nations Unies [NouvObs 2 sept 12]. On ne saurait mieux dire. Saluons au passage la belle unanimité réunissant majorité et opposition unie dans et par de belles perspectives d’idylle belliciste.

In fine

Par le biais de deux lettres identiques - déjà mentionnées - adressées au président du Conseil de sécurité et au Secrétaire général des Nations Unies, le ministère syrien des Affaires Étrangères signalait que le journal turc Yurt avait récemment publié des informations relatives à la fabrication d’armes chimiques près de la ville méridionale de Gaziantep, par des militants d’al-Qaïda, lesquels entendraient les utiliser contre des civils syriens ! À ce propos des séquences de vidéos diffusées sur la Toile donneraient à voir les moyens d’acquérir en Turquie des substances entrant dans la composition de gaz de combat et leurs méthodes de production. Si c’est effectivement le cas, attendons la suite des événements. Celle-ci ne devrait pas trop tarder.

Notes

(1) Gaz volatile et corrosif, le sarin est un composé hautement instable d’acide chlorhydrique, d’isopropanol, de fluorure d’hydrogène, de trichlorure de phosphore et du difluor. Dans les années soixante l’armée américaine a mis au point un projectile divisé en deux parties chacune contenant l’un des composant de ce gaz hautement létal. L’une accueillait du difluor, la seconde un composé d’isopropanol assorti d’un catalyseur chimique appelé isopropylamine. L’envoi du projectile de type obus entrainait la rupture de la membrane de séparation entre les deux substances chimiques qui se mélangeaient ensuite au cours de sa trajectoire. Le M 687 armé de gaz sarin a été testé avec succès en 1969.

(2) En mars 2003, le Secrétaire américain à la Défense, M. Donald Rumsfeld, accuse la Syrie et l’Iran de fournir des aides à l’armée irakienne. Puis la responsable du Conseil national de sécurité, Mme Condoleezza Rice, renouvelle ces accusations et ces avertissements, mais, cette fois, en les adressant seulement à la Syrie. Le 3 mai, le secrétaire d’État Colin Powell venait en personne à Damas exposer les griefs américains et tancer d’importance les autorités politiques syriennes. À cette époque l’analyse des dirigeants syriens est déjà très négative et n’exclut pas une future confrontation avec les États-Unis, rappelant qu’après le 11 Septembre Washington avait maintenu - contre toute évidence - la Syrie sur la liste des États complices d’activités terroristes. Le 22 juillet 2003, le New York Times, titrait sur le développement effectif d’armes chimiques et biologiques par Damas. M. John Bolton responsable au Département d’État des questions de désarmement – c’est lui qui en 2002 fait passer à la trappe le protocole de vérification de la Convention sur les armes biologiques, un comble ! - présente un rapport dans lequel il accuse la Syrie de ne pas donner les bonnes réponses, constituant ainsi une source latente d’aide au terrorisme international, une menace réelle pour l’indépendance du Liban et un danger potentiel pour la région en poursuivant ses programmes d’armes de destruction massive. En conséquence, le 11 novembre 2003 le Congrès vote le “Syria Accountability Act“ autorisant le président des États-Unis à promulguer toutes sanctions nécessaires à l’encontre de la Syrie.

 


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19 réactions à cet article    


  • Cocasse Cocasse 13 décembre 2012 11:14

    Connaissez vous la position de la Russie ou de la Chine à cette heure ?

    Et celle d’Israël ?

    • Talion Talion 13 décembre 2012 14:03

      Si la Syrie tombe il est très probable qu’Israël en profite pour essayer d’écraser le Liban et de l’envahir.


    • cedricx cedricx 13 décembre 2012 16:24

      « Il est possible que les Israéliens profitent du chaos en Syrie pour mener des opérations sur le sol de son voisin afin de neutraliser son arsenal chimique. »


      Tu te fous de nous ou tu nous prends pour des crétins ? Les seules armes dangereuses au moyen orient sont celles que détiennent les fanatiques religieux au pouvoir en Israël.
       Israël c’est notoire jette de l’huile sur le feu dans le conflit syrien où les enjeux pour elle sont multiples, se débarrasser d’un régime qui ne lui est pas favorable, fragiliser un pays qui revendique ses territoire spoliés, expulser de la région les chrétiens honnis par l’état hébreux et ne l’oublions pas, la Syrie est le plus court chemin pour une invasion terrestre de l’Iran etc...etc...etc...

    • Talion Talion 13 décembre 2012 18:34

      « Tu te fous de nous ou tu nous prends pour des crétins ? »

      Je crois que la bonne réponse est la deuxième...


    • Talion Talion 15 décembre 2012 11:02

      Venant de la part d’une personne habitant un pays dirigé par des criminels de guerre et des criminels contre l’humanité, ton appréciation tombe quand même légèrement à plat mon cher Matsada...


    • njama njama 16 décembre 2012 22:37

       il faut neutraliser l’arsenal chimique ... israélien ...

      http://mcpalestine.canalblog.com/archives/2007/06/04/5183426.html

      Traces de poison : La sombre histoire d’Israël

      Par Salman Abu Sitta

      Article paru en anglais dans l’édition d’Al-Ahram le 27 février 2003. L’auteur est le président de la Palestine Land Society, Londres.

      L’historien palestinien Salman Abu-Sitta a écrit en 2003 cet article très intéressant qui traite d’un épisode inconnu de la guerre 1948.
      Il montre que les dirigeants israéliens ont utilisé des armes biologiques avant même que l’Etat d’Israel soit créé, sous le nez des impérialistes britanniques pendant les derniers jours de leur Mandat.

      http://www.ism-france.org/analyses/Traces-de-poison-La-sombre-histoire-d-Israel-article-6041

      L’utilisation d’armes biologiques a ainsi été un instrument de la Nakba

      http://www.planetenonviolence.org/Ephraim-Katzir-4eme-President-D-Israel-Fondateur-Du-Programme-D-Armes-Biologiques_a2879.html

      Nes-Ziona centre de recherches sur les armes chimiques et biologiques

      http://www.geostrategie.com/cogit_content/proche_moyen/LesmystresdeNes-Ziona.shtml

      Salman Abu Sitta

      Documentation of al-Nakba

      Abu-Setta, has spent 40 years digging for any detail of information about, or related to, Palestine before, during and after the creation of Israel. Abu-Setta’s self-imposed mission has encompassed not only documenting al-Nakba, but also ensuring that « the memories and identity of the occupied homeland are never lost ». The documentation process began when he was 30 years-old, when he stumbled on the memoirs of the Turkish chief of Beersheba, when Palestine was under Ottoman rule. The document dated back to the early years of the last century.

       Abu-Sitta says. « I kept collecting all and any material on every inch of my homeland. »


    • Robert GIL ROBERT GIL 13 décembre 2012 11:51

      On nous sert le même scénario que les débuts de la guerre afghane, avec les talibans héros contre les russes, armés par l’occident, puis devenus ensuite les diables de l’enfer contre la population civile, et combattus par l’occident. Quelle est la bonne version ? On connaît nos classiques, on se souvient des mensonges pour inciter l’opinion à soutenir les interventions humanitaires, à la Bush, à la Kouchner ou à la BHL… ; et justement maintenant, comme pour l’Irak, on nous parle d’armes  chimiques. La zone d’exclusion aérienne se prépare, les bases de l’Otan sont en alerte, les navires de guerres croisent au large, et les systèmes « Patriot » à la frontière seront là pour protéger les populations civiles. Les mêmes méthodes, les mêmes mensonges ! Assad, les occidentaux ou les jihadistes, quel que soit le vainqueur, le peuple syrien n’a rien à y gagner…

      mensonges et propagande font le lit de la manipulation !

      voir : SYRIE, L’IMPASSE AVANT L’IMPLOSION


      • leypanou 13 décembre 2012 12:20

        @auteur :

        Merci à l’auteur pour ces informations.

        En attendant, les Français sont informés par i-télé, bfm-tv, francetélévision, france inter, france culture, le monde, libération, le figaro, etc, etc via l’OSDH ou l’AFP.

        A ceux qui ont encore quelque doute sur le manque de scrupule de l’empire et de ses laquais, cet article est très intéressant. Mais que peut faire le peuple français ? Les autres décident pour lui et les pauvres Syriens, c’est pire car ils vivent sur leur propre chair les conséquences d’une politique qui leur échappe complètement (les manifestants pacifiques du début ont été vite débordés par des enragés qui veulent en finir avec B Al Assad, coûte que coûte).

        Mêmes les soutiens manifestes de la quasi-totalité des médias français pour les Tchéchènes étaient scandaleux, mais bon, en France, on est habitué aux parti-pris (par exemple, affaire Timechenko, « révolutions colorées », Pussy Riots, etc, etc).

        Vivement une vraie information où les citoyens peuvent se faire leur opinion eux-mêmes.


        • filo... 13 décembre 2012 12:46

          En France vous ne ratez pas une occasion de vous venter d’être le berceau de droit de l’homme et d’être la plus grandes démocratie au monde, alors agissez et utilisez les moyens démocratiques à votre disposition.

          Obligez votre président et votre gouvernement de faire une vraie politique de gauche progressiste et d’abandonner son alignent aveugle sur les américains.

          S’ils refusent alors destituez les !


        • bacchus bacchus 13 décembre 2012 14:07

          filo,

          malheureusement en France nous avons des medias complices, qui lessivent littéralement les cerveaux francais.
          Mais vous avez parfaitement raison et comment faire pour exiger des medias la vérité et surotut la neutralité de leur infos ?
          on si on manifestait pour cela ?


        • bigglop bigglop 13 décembre 2012 19:01

          Simultanément à l’affaire du gaz sarin, il est absolument exact que l’ignoble Assad a bombardé les rebelles avec des missiles dans cette vidéo tuant aussi des civils.


        • Constant danslayreur 13 décembre 2012 12:38

          C’était un excellent article jusqu’à :
          " Quant aux 42 000 morts il conviendrait de préciser qu’un tiers environ appartient à l’armée nationale regroupant des appelés de toutes obédiences religieuse, ou aux forces de sécurité syriennes. Qu’enfin tous les civils victimes des combats ne sont ni obligatoirement des innocents ni nécessairement des dissidents."

          Bref ce que vous dites c’est que les deux tiers des 42 000 victimes sont civiles mais qu’on se rassure dans les chaumières, elles ne sont pas obligatoirement innocentes smiley


          • volt volt 13 décembre 2012 13:22

            Karma m’avait dit qu’à Beyrouth elle pouvait en loger max une demi-douzaine dans son loft, moi avec mes 400m carrés, je prenais le reste ; et il y avait bien sûr encore quelques dizaines, répartis entre les copains. Le lieu de rassemblement, par vagues minutées, était un concert de rock sur la côte, dans une boîte pour blacks ; le transport de nuit était moins risqué par des routes secondaires. Ils ne sortiraient jamais, sinon pas à plus d’un, et on avait bien bossé sur quelques faux-papiers indispensables, Karma avait son imprimerie… Il a fallu investir bouffe, mais ils savaient y faire. Pas de jambon évidemment... Je me retirais discret aux heures de leurs prières, comme Nerval sur son Santa-Barbara ; j’avais répandu quelques croix ça et là sur quelques tables, histoire qu’ils ne me prennent pas pour un mécréant.

            Faut dire qu’au niveau hygiène ils m’ont foutu un beau cirque, mais ça va… c’est pour la bonne cause, puis c’était pas trop long. Heureusement que j’avais encore mes bons contacts au village, et discrets, on leur a refourgué quelques vieux kalachs bulgares, les mêmes qui avaient servi contre les soldats du vieux par ici, avec encore des fusils de chasse, quelques flingues ; les caisses de munition devaient suivre.

            Ils n’avaient aucune peur, tout se faisait dans une grande joie, même si ça manquait de femmes tout ça. Leur attirail était étrange : en général, un couteau ou canif, la keffieh du nord, un pull plutôt sérieusement troué, et surtout le phone le plus hightech possible pour les contacts et le réseau. Et il a beaucoup aidé le réseau… jamais j’ai fonctionné comme ça sur vingt mails en même temps et une floppée de comptes fb.

            Ensuite, assez vite, il a fallu organiser leur come back vers tell kalakh via la frontière. Pas du gâteau… mais les contacts sur les villages étaient très bons, il suffisait de livrer. Mes dons de magnétiseur sur les barrages de l’armée étaient encore meilleurs qu’à l’époque ; et avec ma formation d’acteur, j’embobinais d’avance tous les vigiles possibles, j’étais capable de tous les accents de tous les coins du bled, de changer d’âge en deux temps trois mouvements. Avant même que j’aborde un barrage, le mec baissait la tête sous le poids de la culpabilité qu’il y aurait à m’interroger… Faut dire que s’ils m’avaient pincé avec ce que j’avais en coffre, je serais encore au frais…

            Une fois de retour, quel bordel ils avaient laissé ! mais ils ont vite manqué… Quelle belle ambiance ! comme ils sont beaux, généreux, solidaires, touchants, attachants. Mais déterminés surtout.

            Bien sûr je leur ai jamais parlé d’AV ou même du réseau voltaire et de ce qu’on y distillait, dans l’ignorance la plus totale voire le mépris affirmé, de désinformations contre eux, contre leur peuple et la grandeur, la justesse de son combat… ils auraient explosé l’ordi, la télé, et sans doute moi avec.

            C’est bizarre tout de même tous ces afghans qui parlaient si bien l’arabe.


            • Ronald Thatcher Ronald Thatcher 14 décembre 2012 09:25

              ça semble inévitable, hélas, et les socialo-traitres jouent les gros bras en envoyant le porte-avions CDG près des côtes syrienne, y’a pas de petits profits.
              Sarko a eu sa guerre, le flan veut la sienne, des gosses fous qui possèdent les codes de la bombe.


              • njama njama 16 décembre 2012 20:32

                près des côtes syriennes

                pas si près que cela , la Syrie dispose d’excellents missilles Yakhont dernier cri 
                Portée 300 kms ...


              • yvesduc 14 décembre 2012 22:55

                Espérons que Pingouin094 vous lira !


                • loire42 loire42 16 décembre 2012 11:43

                  Un autre point de vue de la guerre livré par nous contre des civils

                  http://www.infosyrie.fr/actualite/

                   


                  • Stof Stof 16 décembre 2012 14:06

                    Je constate que dans le petit cercle des « idiots utiles », un islamiste est un méchant à la solde de l’étranger lorsqu’il combat un dictateur comme Assad ou Khadaffi, et devient un gentil qui n’a que quelques bombinettes pour se défendre lorsqu’il se retrouve face à Israel. smiley


                    • njama njama 18 décembre 2012 20:31

                      Pas de réactions depuis 2 jours, sur une sujet si essentiel qui engage la France !
                      A croire que les modérateurs d’AgoraVox zappent le sujet ?

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