Taxe carbone : la montagne accouche d’une souris
La base taxable ne sera pas de 14€ par tonne de CO² émis, comme l’avait annoncé précipitamment François Fillon dans l’espoir d’étouffer toute polémique, mais de 17 € la tonne avec l’instauration de régimes de faveur pour les secteurs de l’agriculture, de la pêche et du transport routier.
C’est loin, très loin même, des 32 € par tonne de CO² émis préconisés par le rapport Rocard (cf. en particulier la page 43) pour que cette TVA verte ait une influence plus ou moins immédiate et durable sur la consommation énergétique des ménages, et partant, des effets bénéfiques sur l’environnement.
Bref, la montagne que nous promettaient Sarkozy et le gouvernement Fillon pour lutter contre le réchauffement climatique a accouché d’une souris : la taxe est trop faible pour être efficace ; elle est trop forte pour être indolore ; elle est également injuste parce qu’elle pénalise plus particulièrement les citoyens le plus modestes et ceux qui vivent dans les départements ruraux.
Sous le prétexte de protéger l’environnement, le gouvernement a donc instauré en réalité un impôt nouveau, uniforme et aveugle, dont l’inefficacité est d’ores et déjà annoncée compte tenu du pseudo arbitrage effectué par Nicolas Sarkozy.
« Les petits moyens, disait l’économiste Stuart Mill, ne produisent même pas de petits effets ; ils ne produisent aucun effet. »
Même la presse ne sait plus qu’en penser et se contredit de façon parfois spectaculaire. Tel est le cas du journal Le Monde qui, dans son édition électronique du 10 septembre 2009, titre à la fois « L’Élysée parie sur une taxe carbone fiscalement neutre mais efficace » et « Avec une taxe très inférieure à 30 euros, l’impact écologique sera limité ».
On est donc aux antipodes d’une fiscalité écologique intelligente qui pourrait reposer sur d’autres instruments tels que le bonus malus, la mise en œuvre du principe du pollueur payeur, la taxation des superprofits des compagnies pétrolières, la mise en place d’aides afin que les ménages, notamment les plus modestes, puissent accéder plus facilement aux énergies alternatives, etc.
Le gouvernement a donc opté en faveur d’un racket fiscal pur et simple.
Quand je pense que la secrétaire nationale des Verts, l’inénarrable Cécile Duflot, avait traité implicitement Ségolène Royal de démagogue, pour se précipiter ensuite à l’Elysée afin de discuter du sujet avec le petit Monarque et qu’elle l’accuse maintenant de lui avoir menti…
Allo Cécile ?… Pourquoi tu tousses ?
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