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Accueil du site > Tribune Libre > Un couple infernal

Un couple infernal

Les Anciens rapportent qu’avant le commencement des temps, et bien avant la venue des hommes et des femmes, et des plantes et des bêtes, il y eut l’Identité. Elle était une et divisible et immortelle, et toujours semblable à elle-même. Son pouvoir s’étendait jusqu’aux confins de l’univers, à tout l’univers ; et autant qu’on s’en souvienne, ce fut une époque heureuse, une époque de prospérité et de contentement permanent ; un règne qui semblait ne devoir jamais prendre fin, dans un monde exact, méticuleux, un monde de clones, de sécurité, d’ordre, de plénitude et de pureté. Puis, contre toute attente, il advint qu’à force de tourner, de se répéter, l’Identité fut prise de vertige, de déraillement, et se mit soudain à dépérir, atteinte d’un trouble mystérieux. Tous les sages de l’univers furent consultés ; puis les sages se consultèrent les uns les autres. Mais comme ils partageaient tous le même avis, une pensée unique et aucune imagination, et n’ayant point trouvé d’explication à ce phénomène sans précédent, encore moins le moyen d’y faire face, ils cessèrent de se consulter et se résignèrent à regarder l’Identité courir à sa perte. A certains signes, l’on sut cependant que quelque chose d’inhabituel se préparait. Ce fut d’abord cette sensation d’agitation, d’inconfort, qui s’emparait des esprits, puis la possibilité même de concevoir l’anormal, l’intrusion d’un facteur inconnu et la perspective d’un futur, par conséquent d’un passé, choses tout à fait nouvelles et guère rassurantes dans cet univers pur, étale et sans ombres. L’on se mit à scruter le lointain, à pousser des soupirs, à éprouver des envies, à voir l’univers bouger, la matière s’ouvrir, comme sous la poigne d’un marcheur invisible. Nul ne se douta que c’était le temps qui faisait ainsi son entrée. Le temps et le vide. Alors la résignation fit place à la colère et à une farouche détermination d’échapper à ce sort funeste. Continuer à vivre coûte que coûte, tel fut le mot d’ordre. Et c’est sur ces entrefaites que survint un miracle – du moins est-ce ainsi qu’il fut interprété par la suite –, où l’on vit apparaître le sexe, comme surgi du néant, qu’accompagnait comme son ombre un inconnu, un être étrange et distordu, dont personne n’eût soupçonné l’existence et qui paraissait aussi puissant que l’Identité elle-même. Le premier moment de surprise passé, et après un mouvement de recul, l’Identité demanda : « Etranger, tu as l’air si bizarre, qui es-tu donc et d’où viens-tu ? » L’inconnu regarda l’Identité allongée sur sa couche, puis se tourna vers l’horizon et dit : « Je viens du lointain, de l’autre côté de l’univers, là où repose le vide.  

 - Etranger, sache qu’il n’existe qu’un seul univers, c’est le mien, et c’est celui-ci.

 - Il y a pourtant un autre univers de l’autre côté, et sur lequel je règne. Convenez qu’il a bien fallu que je vienne de quelque part.

 - Admettons, fit l’Identité avec une moue sceptique. Et qui es-tu donc, étranger ?

 - Ceux qui ne me connaissent pas m’appellent la Différence, autrement je suis le Multiple, et voici mon bras gauche, ajouta la Différence en désignant le sexe qui serpentait à son côté.

 - Moi je m’appelle le Même ou l’Identité, dit l’Identité en se redressant, et tout le monde me connaît, comme tout le monde est fait à mon image. Et je me suffis à moi-même, dit encore l’Identité en considérant le sexe de haut. Maintenant réponds-moi, étranger. Que veux-tu ? Que cherches-tu ? »

 La Différence se rapprocha.

 « Asseyons-nous, ô Identité, si vous voulez bien, et je vous dirai tout. »

 L’Identité prit place à contrecœur, en étouffant un gémissement.

 « Je t’écoute, étranger, mais sois bref et cesse de te tortiller comme cette excroissance qui te sert de bras gauche. Au fait, comment l’appelles-tu déjà ?

 - Ô Identité, c’est le sexe, tout simplement. N’ayez crainte, et puis il est fort utile, vous verrez. Et justement, ô sublissime Identité, je suis venu vous faire une offre que vous ne pouvez dédaigner.

 - Etranger, je croyais t’avoir dit que je me suffisais à moi-même, ou ne m’as-tu pas entendu ?

 - Ô illustrissime Identité, j’ai bien entendu. Mais quand vous m’aurez entendu en retour, vous comprendrez que le monde a changé et que vous ne pouvez désormais plus vous suffire à vous-même. Le fait que je sois là en est bien la preuve. Alors si vous voulez voir votre situation s’améliorer, vous auriez intérêt à m’écouter.

 - Etranger, je te trouve bien impertinent de parler avec autant d’arrogance pour quelqu’un d’aussi mal façonné et répugnant. Je ne sais sur quel univers tu règnes, mais ce qui est sûr et certain c’est que tu te trouves sur le mien en ce moment. Je suis plein et tu es vide, ne l’oublie pas.

 - Ô carissime Identité, pardonnez-moi si j’ai pu vous heurter, ce n’était nullement mon intention. Je suis si peu dans votre univers, et j’en sais si peu ; mais je sais au moins une chose, c’est que vous vous trouvez en bien mauvaise posture, à la fin d’un stade, et que si l’on ne vous vient pas en aide, vous et les vôtres ne tarderez pas à disparaître de la surface de l’univers. Je ne vous apprends rien, vous le savez, ô Identité.

 - Tu m’as dit que tu t’appelais comment ?

 - Ceux qui ne me connaissent pas m’appellent la Différence, je vous l’ai dit. Autrement je suis le Multiple.

 - Et pourquoi le « Multiple » ?

 - Parce que je transporte le nombre et le rythme ; en quelque sorte la diversité.

 - Hum…voilà qui tombe mal, moi je suis pour l’homogénéité. Mais revenons à ce que tu disais sur mon état. Je t’écoute.

 - Voilà, vous tenez à la vie, rien de plus normal. Vous voulez continuer à régner, et c’est compréhensible. Mais à cause de ce trouble mystérieux dont vous souffrez, vous n’avez aucune chance d’échapper à la mort, à moins de me laisser intervenir.

 - Alors, Différence, que proposes-tu ?

 - Rien moins que vous sauver la vie, ô Identité.

 - Et d’où tirerais-tu ce pouvoir ? Et pourquoi le ferais-tu ?

 - Ô Identité, comprenez que ce pouvoir ne m’appartient pas en entier, mais à tous les deux. Et notez qu’il ne s’agit pas seulement de vous sauver la vie, mais aussi de vous donner la possibilité de choisir une autre vie. Une vie plus intense, plus contrastée, plus créative. Une vie plus riche, plus divertissante, plus passionnée. Une vie colorée au cours de laquelle vous pourrez accéder aux strates les plus reculées de la connaissance et du plaisir, aux univers multiples qui vous étaient jusqu’alors fermés. Comme vous voyez, je vous convie tout simplement à une autre dimension de la vie. Une dimension supérieure. Il ne dépend que de vous. J’aimerais moi aussi profiter des avantages de cette nouvelle existence, voilà pourquoi je vous offre mon aide. Tout seul il me sera difficile d’y parvenir, mais à nous deux nous y arriverons. Cependant, sans moi vous disparaîtrez. Vous avez le choix.

 - Ai-je vraiment le choix ?

 - Oui, Identité, vous avez le choix. Dès mon entrée dans votre univers, vous avez acquis la liberté, et la liberté de choisir. Votre destinée ne dépend plus que de vous : disparaître ou revivre. Et si vous choisissez la vie, je peux vous aider.

 - Etranger, pour quelqu’un d’imparfait, tu m’as l’air bien sûr de toi. Et si je choisis la vie, comment comptes-tu y arriver ?

 - Ô Identité, vous voulez sans doute dire : comment comptons-nous y arriver ?

 - Je t’écoute, mais gare à toi si tu cherches à m’induire en erreur, alors je te renverrai dans le vide de ton inexistence.

 - Ô Identité, c’est très simple, il suffit de nous unir.

 - Comment dis-tu ?

 -Je dis qu’il suffit de nous unir, et ensuite tout nous appartiendra, et tous les bienfaits et tous les univers. La belle vie… Nous deviendrons les maîtres du monde, éternels et tout-puissants, libres.

 - Nous unir… tu as dit : nous unir. Etranger, dois-je comprendre par là te mélanger à moi ?

 - Ô Identité, sauf tout le respect que je vous dois, c’est bien ce que je veux dire.

 - Comment oses-tu ! Etranger, te rends-tu compte de ce que tu me demandes là ? Te mélanger à moi ?!… Un être aussi sale, répugnant, imparfait !… D’un côté un être vide, sans substance, et moi qui de l’autre détiens tout ce que l’on peut souhaiter.

 - Sauf la vie, ô Identité. Sauf la vie.

 - Quelle vie ? Alors même que je possède tout : la pureté, la rigueur, la beauté, la plénitude, l’unicité, l’intégrité, le contentement perpétuel, la puissance, le respect et l’absolue fidélité des miens et aux miens.

 - Rien que solitude et enfermement, ô Identité. Tout cela n’est que finitude et enfermement ; alors que je vous aide à briser vos chaînes, que je vous ouvre les ciels et vous apporte l’amour et l’infini, le rythme et le nombre, la couleur et la gloire. Une autre vie. Une vie meilleure, et telle que vous n’en avez jamais rêvé.

 - De quoi me parles-tu là ? Je n’éprouve guère de solitude et encore moins d’enfermement ; au contraire je me sens épanoui de plénitude. Et qu’est-ce donc que l’amour et l’infini ? Que valent ces fariboles face au socle qui me tient de puissance et d’intégrité, face à la satisfaction, au respect et à la fidélité absolue ?

 - Ô Identité, vous semblez bien vite oublier que les choses ont changé, déjà l’orgueil vous égare ; vous faites fi de tout ce qui est en train d’évoluer autour de vous et en vous ; que cette puissance, cette fidélité et ce contentement permanent ont fait place au temps et au terrible drame qui vous accable en ce moment, à la mort qui vous aspire peu à peu. Alors qu’il vous suffit d’ouvrir les yeux et de voir que seul l’amour peut vous sortir de là et vous dérouler des perspectives infinies. Croyez-moi, seul l’amour pourra venir à bout de vos ennuis ; et il est au-delà du respect, de la fidélité et du contentement. Bien au-delà, ô Identité. Infiniment… Et que faites-vous de l’ivresse des transports et des sommets ? Des joies de la transcendance et de la sublimation ? Du miel des orgues et de la poésie ? De la fièvre des arrachements, des découvertes et de l’inattendu ? Que faites-vous de l’exploration et de l’apprentissage des univers lointains, insolites, inconnus ? Et y régner en maître et sur toutes les espèces à venir ? Ah ! Aller au-delà de soi, sortir de soi, à la rencontre des autres… de l’autre. Allez-vous renier tout ce bouillonnement de vie pour la tiédeur du foyer, de la fidélité et du respect ? Et puis si vous tenez tant au respect, vous pourrez bien l’obtenir par le biais de la gloire. Mais la gloire ne saura venir de la répétition, de l’enfermement, de l’immobilité et du sommeil, ni de la plénitude, encore moins par ceux qui vous ressemblent et vous égalent ; la gloire se nourrit de méprise, de dépassement et de la fréquentation du vide et de l’inconnu.

 - Tout de même, étranger… me mélanger à toi… un être de nulle part… un inconnu sans feu ni lieu… sans racines, sans foi. Me mélanger à toi, c’est m’exposer au vide et aux vents de toutes sortes, et à ceux de la trahison, de la folie, de l’incertitude et du jeu. A l’aventure, au risque, au danger. Me mélanger à toi, c’est m’abaisser, m’avilir, me souiller. Me mélanger à toi, c’est devenir impur, c’est me dévoyer, m’abandonner, me perdre et disparaître. Etranger, es-tu sot à ce point pour me faire une telle proposition ? Cherches-tu vraiment à me sauver ou cherches-tu à me perdre ? Comprends bien que je suis prêt à tout accepter sauf le mélange, qui est la pire chose qui pourrait m’arriver. Avec le mélange je cesse d’exister en tant que moi-même, en tant qu’Identité ; avec le mélange je brade ma qualité et cesse d’être, par défaut même de ce qui me fait être ; en cédant ma pureté, je cesse tout simplement d’exister. Est-ce ainsi que tu veux me sauver la vie, étranger ? Est-ce en m’apportant la mort que tu veux me rendre à la vie ? Devrais-je souffrir le pire des attentats contre moi-même pour une renaissance et une liberté illusoires ? Tu me parles de mélange… Ainsi je devrais commettre le crime le plus abominable qui se puisse concevoir pour un peu de vie ? Le remède serait pire que tout et que ce mal qui me ronge. Tu me parles de mélange !… Comment oses-tu me pousser à croire que seules la trahison et la rupture ouvrent le chemin à la vie et à la création ? Qu’il suffirait de détruire pour construire et encore détruire… Ainsi devrais-je me frotter à l’immonde et à l’abîme pour atteindre la grâce et les sommets ? M’allier à l’imparfait pour obtenir le présent ? Quitter le confort et la maîtrise de la répétition pour me lancer dans la fosse du désordre et de l’incertitude ? Abandonner ce que j’ai de plus précieux, ma pureté, pour naître à l’amour et à l’infini ? Faut-il donc s’oublier pour accéder à l’amour ? Faut-il tout renier pour ensuite dénier ? Quel est donc cet amour dont tu parles auquel il faut sacrifier le plus cher, et cela même qui constitue votre essence et fonde votre existence ? Est-ce en m’apportant le vide que tu me combleras de plénitude ? Est-ce en me souillant que tu me rendras à ma dignité ? Oh, étranger… est-ce ainsi que tu veux me sauver ? Vouloir t’unir à moi… ou vouloir me tenir… Me mélanger à toi ? Ce serait l’erreur fatale… le crime des crimes… le commencement de la Faute. Cela dit, si tu as une autre solution à me proposer que celle du mélange, je veux bien encore t’écouter, étranger, mais de grâce, n’abuse pas de ma patience et de mon attention, sinon il t’en cuira. »

 Puis l’Identité se tut et se renversa sur sa couche, éprouvée par cette tirade. Par moments, son corps se tendait brusquement, impulsé par la douleur, et s’affaissait pour laisser couler un filament de glaire. La Différence l’observait en silence ; voyant cela, l’Identité fit l’effort de se reprendre et murmura : « Etranger, je t’ai dit que je voulais encore bien t’écouter. As-tu d’autres solutions à me proposer ?

 - Ô Identité, au risque de vous fâcher, la sincérité m’oblige à vous dire « non », je n’ai pas d’autre solution que celle-là même que je m’évertue à vous apporter et que j’estime la plus juste et la seule appropriée à votre situation.

 - Le mélange ? Est-ce toujours ça ?

 - Seulement l’union, ô Identité.

 - Le mélange… j’entends bien.

 - L’union et la vie, ô Identité.

 - Le mélange… l’impureté.

 - La vie, ô Identité. Rien que l’union, l’amour et la vie.

 - Le mélange. La corruption.

 - Le rythme, ô Identité. Rien que l’union, le rythme, l’amour et la vie.

 - L’avilissement, la bassesse… le stupre, le désordre, la saleté… l’insécurité…

 - La vie, ô Identité. Il ne tiendra qu’à vous de faire pencher la vie du côté où il vous plaira, et hors de la bassesse, du stupre, de la saleté et du désordre, comme et quand ça vous dira et au lieu que vous choisirez. D’abord la vie, ensuite de la vie vous ferez ce qui vous siéra.

 - Mais ce sera toujours avec le mélange… le mélange… Si c’est toujours le mélange, tais-toi et va-t-en. Retourne d’où tu viens, étranger.

 - Et vous abandonner à votre triste sort ? Non !…

 - J’ai dit : va-t-en !

 - Pour ainsi mieux mâcher vos regrets et ruminer votre désespoir ? Non !…

 - Va-t-en, étranger !

 - Pour mieux éprouver vos tourments et supputer les avantages de la mort ? Ou alors… pour savourer à l’avance et en secret les jouissances de la vie qui s’annonce.

 - Arrière, étranger ! Va-t-en !

 - Ô Identité ! Et moi qui vous croyais douée de plus de raison ! S’incliner de la sorte devant quelques menus désagréments et scrupules, quand la vie éternelle vous réclame et vous promet monts et merveilles, liberté, richesses et gloire.

 - Arrière, étranger ! Arrière !…

 - Se résoudre ainsi au trépas quand le meilleur sur vous est à venir et passe par l’union qui vous porte à vivre.

 - Assez ! Etranger, assez ! Arrière !…Arrière !… Triple arrière fourchu !

 - Je m’en vais, ô Identité, je m’en vais… me retire. Je ne tiens pas à drainer vos dernières forces et préfère les savoir au service de la réflexion. Voyez, je ne vous demande pas une réponse immédiate. Prenez le temps qui vous reste, et n’est-ce pas qu’il vous en reste, pour la réflexion. Réfléchissez… mais réfléchissez vite. Vous avez toujours su faire preuve de réflexion par nature, pour votre vie vous saurez bien le faire par nécessité et atteindre enfin à la véritable pensée. Je m’en vais… je m’en vais, et pour tout dire, sans pouvoir vous promettre de revenir.

  Et comme la Différence amorçait un retrait, l’Identité la rappela : « La vie… souffla-t-elle. Ô Différence, vous avez bien dit la vie, n’est-ce pas ?

 - Oui, la vie, ô Identité.

 - Vous avez dit l’union ?

 - Oui, l’union, ô Identité.

 - Vous avez dit l’amour ?

 - Oui, c’est cela… l’amour, ô Identité.

 - Alors commençons par la vie, et vite.

 - D’abord par l’union, ô Identité. En passant par l’union.

 - Par l’union ?!…Mais comment ?

 - Par l’accouplement, ô Identité.

 - Mais encore ?

 - Par la fornication, ô Identité.

 - Et comment ?

 - Grâce au sexe, ô Identité. Grâce soit rendue au sexe. Avec le sexe, par le sexe, toujours le sexe, cinq fois par le sexe, cinq fois, ô Identité. Grâce au sexe. Et à la septième fois…

 - Le sexe ?… Ô Différence, est-ce cet avorton à la langue fourchue qui vous sert de bras gauche ?

 - Oui, ô Identité. Mais vous verrez combien il est nécessaire et utile ce sexe qui vous donnera vie, et encore vie, et toujours vie.

 - Oh, le sexe… Est-ce vrai, ô Différence ?

 - Oui, Identité.

 - Alors allons-y, mais j’aimerais tant me préserver, ô Différence.

 - Vous vous préserverez, ô Identité. Vous vous préserverez… vous vous préserverez tant qu’il vous plaira par la suite.

 - Alors finissons-en !

 - Oh oui, commençons, ô Identité. A la vie ! A l’amour ! A la vie ! A l’amour ! A la mort ! A l’avant ! A la vie ! A l’amour ! A la mort ! A l’amorce ! A la vie !…

 - Oh !… Oh !… Oh, Différence !… Est-ce là l’union ?

 - Oh oui, Identité… Oh oui… C’est le rythme… c’est le rythme… c’est la vie. A bas la répétition ! A bas la fidélité ! Et que vivent le sexe et l’union. Que vive le rythme !... (A suivre)

 

Marcel Zang
 


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1 réactions à cet article    


  • Menouar ben Yahya 13 septembre 2010 17:08


    J’ai retrouvé ce texte rime sur le sujet identité, beaucoup moins abscons que le votre, moins intéressant mais qui en plein débat sur l’identité nationale m’avait soulagé.

     

    Identité nationale :

     

    Mon identité est aussi vaste qu’un univers,

    Elle s’enrichit sans cesse, des horizons les plus divers.

    Elle émerge de toutes mes appartenances, de toutes mes expériences,

    De toutes mes joies, mes croyances, mes peines, mes souffrances.

    Mon identité mue continuellement sous ses oripeaux,

    Elle se régénère de terreaux anciens et nouveaux,

    Elle invente des connexions neuronales,

    Qui sont pour elle autant de « fanal ».

    Qu’elle grandisse à l’ombre d’un arbre et d’un oiseau

    Ou bien d’un hymne et d’un drapeau,

    L’Histoire lui a apprit à ne pas oublier ses idéaux,

    Elle puise son suc de toutes les influences du pays nourricier,

    Pour donner des fruits égal à l’arbre fruitier.

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Zang

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Ecrivain et auteur dramatique d'origine camerounaise. Prix Sacd 2010 "Nouveau Talent Théâtre" Dernière publication : "Pure vierge" (Ed. Actes Sud-papiers) A paraître chez le même éditeur, "Le Programme" "Je suis naturellement poète, parce que je suis la vérité qui parle par erreur" (Fernando Pessoa) Normal 0 21 (...)


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