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Un dialogue alternatif qui frise le ridicule à Brazzaville

" L'Afrique s'effondre", cette sorte de sonnette d'alarme de l'écrivain Chinua Achebe ne semble pas être intériorisée par les africains et surtout les hommes politiques congolais de l'opposition. Grands donneurs de leçons d'alternance politique sur le pouvoir en place, mais incapables d'appliquer la même alternance dans leurs partis et plateformes politiques respectifs. Au cours des assises du dialogue alternatif, inter-opposition, des leaders polititiques se sont injuriés mutuellement avec des menaces publiques et prêts à en venir aux mains, le 27 juillet dernier juste après la cérémonie d'ouverture.

Au congo, les opposants au pouvoir ont bien besoin de faire sensation, après avoir boycotté le dialogue national inclusif qui a réuni, du 13 au 17 juillet derniers, plus de 600 congolais, à Sibiti dans le département de la Lékoumou. Ils ont cru utile d'organiser ce qu'ils ont appelé le "forum national alternatif".

Cette initiative de l'opposition congolaise n'est pas mauvaise en soi, mais lorsque au lieu du débat franc et sincère, on fait recours à la violence, aux pratiques non démocratiques pour faire valoir ses droits, c'est là où le bât blesse. En tout cas, les leaders africains en général et congolais, en particulier, manquent de maturité politique.l'illustration la plus parfaite est le spectacle de mauvais goût servi par les leaders de deux partis du Congo aux assises du dilogue alternatif.

En effet, René Serges Blanchard Oba, président du Mouvement pour la Solidarité et Développement (MSD) et Pascal Tsaty-Mabiala, secrétaire général de l’Union Panafricaine pour la Démocratie Sociale (UPADS), ont proposé à leurs délégués et ceux d’autres partis politiques de l’opposition dans la salle, une scène de vie courante digne des sketchs que l’on regarde sur les chaines de télévision de Brazzaville et Kinshasa.

Quand s’ouvraient les travaux de leur réunion, René Serges Blanchard Oba, et Pascal Tsaty-Mabiala étaient assis, l’un à côté de l’autre. Puis, brusquement, personne n’a compris comment la raison les a quittés pour laisser place à l’instinct violent qui sommeillait en chacun d’eux. C’est René Serges Blanchard Oba qui est rentré en affront direct contre Pascal Tsaty-Mabiala qui, peu de temps avant cette scène murmuraient quelques mots à l’oreille du président du MSD. 

En tout cas, ces mots ont dû piquer à l’oreille de Blanchard Oba comme des dars de moustiques ou d’abeilles pour susciter une aussi soudaine que vive réaction de sa part. L’échange de propos assez virulents entre les deux hommes n’a pas laissé de doute sur la bassesse de certains de « nos leaders » politiques qui cachent mal leur nature belliqueuse et leur haine les uns envers les autres. Certains diraient même que cette querelle affichait en réalité leur hypocrisie, leur démagogie.

Le ton très haut de Blanchard Oba semblait donné à penser qu’il sonnait le glas son appartenance circonstancielle à cette opposition nihiliste : « J’ai quitté l’autre bord politique pour ici, ce n’est pas pour blaguer », grondait-il.

Comme un pompier pyromane, Pascal Tsaty Mabiala, objectait, avec un ton plus bas : « Cela veut dire quoi ? Est-ce important, tout ça ? »

Mais, la raison s’étant éloignée depuis longtemps, les deux hommes se sont mis debout, l’un face à l’autre, comme deux coqs, se lançant des invectives. Il ne leur restait que de s‘échanger des coups de poings ou des gifles, parce que personne des deux n’a pu contenir la proportion, généralement, élevée de l’inconscient qui l’habite. Les appels au ressaisissement des autres opposants n’ont eu qu'un impact tardif sur le courroux déversé par ces deux acteurs.

Selon certaines indiscrétions, la tension est montée entre les deux hommes parce que Blanchard Oba aurait fulminé à cause du nom « d’un des leurs », André Okombi Salissa qui a été annoncé comme membre du présidium alors qu’il était absent de la salle.

Au-delà, ces deux dirigeants politiques, qui aspirent à des hautes fonctions dans le pays, ont affiché leur incapacité de s’abstenir de s’énerver devant leurs militants. Ce qui est sûr est que s’ils sont, eux, incapables d’éviter un spectacle de rue à leurs militants, ces derniers ont les yeux ouverts pour voir et comprendre que leur leaders ne méritent pas leur confiance.

Intransigeants qu’ils sont, l’un et l’autre, René Serge Blanchard Oba et Pascal Tsaty Mabiala ont, à partir de leur querelle d’enfants en public, démontrécomment l’extrémisme qu’ils pratiquent en politique leur est intrinsèque. Mais cet incident est aussi révélateur de ce que ce conglomérat de partis politiques aux intérêts divergents ne peut pas constituer un socle capable de conduire le Congo à bon port. 


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1 réactions à cet article    


  • Dom66 Dom66 31 juillet 2015 15:43

    Je me souviens d’un gros titre en première page d’un grand quotidiens Français, que je lisais il y a au moins 10 ans, au bar de l’hôtel Méridien Président à Dakar

     

    "L’Asie Monte, l’Afrique plonge" A quand les montres ou autres objets de technologie moderne « Made in Africa » ?

    Quand l’Afrique sortira de la merde, les poules auront des dents. Hélas pour les peuples Africains

     

    Votre article montre une face de la démocratie à l’Africaine

     

     

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