Un Etat laïque pour une société multiconfessionnelle
La Cour de cassation vient de prendre deux décisions à propos de licenciements pour ports de signes religieux au travail. Elle a validé le licenciement dans une entreprise publique et l’a cassé dans une entreprise privée.

Ce faisant, elle a cassé une interprétation de la laïcité contraire à l’essence de cette laïcité, et qui court dans les discours publics et dans les esprits depuis quelques années. Ce faisant, elle est revenue à la laïcité en ce qu’elle est vraiment : une obligation de l’Etat à la neutralité religieuse et non pas un commandement de l’Etat à ce que les citoyens professent publiquement un athéisme quelles que soient leurs convictions religieuses réelles. La laïcité est un arbitrage (de l’Etat et seulement de l’Etat) de la présence des religions dans la société dans une indifférence positive envers chacune. Notre nouvelle laïcité est une profession d’athéisme par l’Etat dont il s’autorise pour commander un affichage d’athéisme aux citoyens. Cette laïcité athéisme public implique une division des personnes entre un espace privé et un espace public qui n’obéissent pas aux mêmes règles.
Une loi dite « contre le voile à l’école » a mis cette laïcité athéisme public à la place de la laïcité arbitrage. Elle a renversé à 180° la signification de la laïcité : d’une organisation de la liberté des citoyens, elle a fait une contrainte.
Cette position est intenable psychologiquement puisqu’elle impose d’avoir deux personnalités : une personnalité de l’entre soi avec un esprit religieux et une personnalité de la rue, des trains, du travail… qui ment aux autres en affichant un athéisme de façade.
Cette position est intenable politiquement car il faudrait sortir de l’espace public toutes les manifestations de religion, principalement les églises, les cathédrales, les calvaires à la croisée des chemins…etc. ce qui n’est pas envisageable.
Au lieu de prendre ces décisions de la cour de cassation comme une occasion de réfléchir à la laïcité, d’en discuter, les commentaires publiés sont tous dans le même sens d’une dénonciation, horrifiée bien souvent : il s’agirait là d’un renoncement au principe de laïcité.
Bien des commentaires expriment l’idée que la laïcité ne s’appliquerait pas partout de la même façon. C’est un contresens. La laïcité n’est pas la laïcité de la société. Il n’y a pas de comportement laïque des personnes. Il n’y a pas de laïcité des citoyens.
Philippe Valls parle de « mise en cause du principe de laïcité » ! C’est tout le contraire ! C’est une décision qui s’appuie sur la laïcité-arbitrage et la promeut. La République sort renforcée de cet arrêt. C’est une base à laquelle il faut revenir, sans prendre cinq ans, sans mobiliser les derniers recours du ministère de la Justice. Nous devons l’avoir en nous et la faire fonctionner. Il nous faut retrouver la laïcité-arbitrage et quitter ce qui s’appelle maintenant laïcité et qui est une autorisation pour l’Etat de contraindre les citoyens.
Cette décision applique la laïcité : l’Etat dans ses diverses administrations ne peut permettre qu’un de ses serviteurs affiche sa religion. Tous les autres font ce qu’ils veulent.
Au lieu de cela, les hommes politiques vont proclamer de nouvelles lois du côté de la laïcité-athéisme public et augmenter les problèmes sociétaux, faisant apparaître la nécessité pour eux de nouvelles lois, encore de nouvelles lois, ainsi qu’on peut voir cette augmentation depuis la loi « sur le voile ».
27 réactions à cet article
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Merci cogno5 d’ amener un peu de bon sens et d’ honnêteté dans le débat....ce genre d’ article captieux est plus que pénible et ne fait qu’ attiser les tensions entre citoyens.
L’ auteur de ce billet n’ imagine probablement pas à quel point les non-croyants, agnostiques et athées se sentent parfois agressés sans pour autant manifester leur désaprobation par respect pour la cohabitation pacifique entre citoyens dans l’ Etat laïc dans lequel ils vivent. -
à cogno5 et à ALEA JACTA EST
Je suis respectable et honnête.Si vous ne me présentez pas vos excuses, je replie vos messages. -
J’ ai répondu vivement, je l’ admets, et mon but n’ était pas d’ offenser mais de réagir énergiquement.
Je vous présente mes excuses si vous considérez mes propos offensants mais je maintiens mon ferme désaccord avec le contenu de votre article.
Je vous reproche de faire une présentation complètement faussée de la réalité laïque française, avec des affirmations gratuites sans aucun fondement comme par exemple, celle d’ interpréter le respect de la loi comme une volonté idéologique athée de la part de l’ Etat, ce qui me paraît une grossière erreur d’ appréciation de votre part.
Je réitère l’ idée que l’ Etat est là pour veiller aux équilibres et éviter les tensions qui ne manqueraient pas de surgir entre citoyens s’ il n ’ assumait pas correctement son devoir d’ arbitrage. -
Ce que montre le sondage, ce n’est pas que les sondés confondraient laïcité politiquement imposée et laïcité dans les textes, c’est qu’ils refusent l’inadéquation des textes censés représenter la volonté des peuples, et cette volonté dans son exercice.
En d’autres termes, la décision prise revient à dire : « La laïcité n’est pas la laïcité »..-
La frontière entre une entreprise publique et une entreprise privée, n’est-elle pas celle entre l’espace public et de l’espace privé ? Une frontière peut-être pas toujours très précise ?
S’il y a litige, c’est tout de même bien d’avoir un arbitrage juridique, non ?On peut trouver une certaine logique dans la décision de la Cour de cassation.
La laïcité devrait-elle s’insinuer et « interdire » jusque dans l’entreprise, alors même que personne n’y représente l’Etat, ou son corps de fonctionnaires ? L’entreprise, espace privé s’il en est, mais où tout de même des régles de droit public (code du travail) sont en vigueur.
Lequel Code laisse à chaque employeur une bonne marge de liberté et d’appréciation pour décider comment la gérer.On ne verra pas un employé de banque travailler en bermuda et tongs, tout comme dans de nombreuses « grandes surfaces » commerciales et autres entreprises, une « tenue de service » est imposée contractuellement à la base, donc contractuellement acceptée par le (la) salarié(e).
Si le port d’un foulard sur les cheveux ne pose pas de problèmes, ne gêne en rien l’activité de l’entreprise, je ne vois pas pourquoi un employeur serait autorisé à licencier une personne pour cette raison ... très dérisoire !La frontière entre l’espace public et de l’espace privé ? Une église par exemple est-elle un « espace privé » ou « public » ? Imagineriez-vous que l’on interdise à des femmes de porter un foulard (une mantille) si elles le souhaitent ... alors que c’était chose très commune il y a 3 ou 4 décennies, et que cela l’est encore en Espagne dans certains coins.
En fait il y quatre espaces : le « public » représentant l’État (élus et corps de fonctionnaires), le seul espace réellement astreint contractuellement à cette neutralité laïque. L’espace « public » fréquenté par des personnes privées (mairies, postes, gares, organismes publics ...). Le (purement) « privé ». Et le « privé » fréquenté par un public qui n’est pas obligé de s’y rendre (cinémas, commerces, cafés , restaurants, plages ...).
Faut-il interdire le port d’un foulard au femmes qui visitent des musées ?Je ne connais pas ce dossier, mais « à priori » ayant tendance à faire confiance aux compétences des magistrats, si la Cour de cassation a cassé ce licenciement, c’est qu’elles avait des raisons qu’elle a clairement notifiées dans son « Arrêt » pour justifier sa décision ... Ces Arrêts, chacun peut les consulter pour en connaître les détails.
Le voile (foulard) trouble bien davantage les esprits (de certains) qu’il ne trouble l’ordre public !
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@njama
Votre commentaire est très pertinent et beaucoup plus mesuré que les réactions de l’ auteur de cet article.
A propos de la mantille( dont certaines sont de vraies oeuvres d’ art) je voudrais juste faire observer qu’ elles n’ ont aucune connotation sexiste contrairement au voile islamique qui fait vraiment problème avec, de surcroît,l’ obligation qui est faite aux femmes de le porter systématiquement. -
L’usage courant tu terme laïcité renvoie à une conception étroite de sa définition.
La neutralité de l’Etat,en regard des convictions intimes ou pratiques confessionnelles, n’est qu’un des aspects de cette position de principe, le nier est inconséquent ou malhonnête.
La laïcité vise de la même manière à limiter voire inhiber toute propension du religieux à interférer, fixer son empreinte , au coeur de la scène publique et des différentes strates (législatives, exécutives, juridiques) du pouvoir et des contre-pouvoir, presse, associations ...
Une déclinaison partielle et partiale de ce concept au profit de mouvances au caractère totalitaire (fusionnant selon les circonstances religion, idéologie, pouvoir politique et répressif) ne peut susciter que des réflexes de méfiance ou de refus républicain.
Vous noterez que ces précautions de langage en s’adressent pas au seul fait religieux mais englobent toute idéologie à caractère despotique, le libéralisme financier au premier rang.
D’aucune association anti-racist, satellite du pouvoir proto-lébiral, se proposait de penser une société multi-culturelle, l’auteur imagine un futur multi-confessionnet, croit il pouvoir en définir les contours à lu seul ?
Liberté de culte, certes, dans les limites fixées par les lois republicaines et les principes d’égalité
pour chaque confession et chaque individu, ces valeurs n’étant pas divisibles.
Remarques à propos du patrimoine historique et architectural,
quid les jours fériées, issus de fêtes religieuses dont les historiens s’accordent a penser que leur réalité est largement antérieure à l’ère chrétienne, dilués aux calendrier républicain au point d’en perdre leur signification originelle (du moins l’espace de quelques siècles) ?
de ces monuments, vestiges d’un ordre défunt, figés à tous les points cardinaux de notre mémoire, cathédrales, églises, basiliques, monastères, palais, chateaux-forts, bastides, mas, immeubles haussmanniens,
Faudra t il les détruire, tels les bouddhas de Bamiyan pour satisfaire aux fantasmes d’un égalitarisme de convenance ?
et quand viendront le temps des chefs d’oeuvre de la littérature, de l’opéra, des arts plastiques ?!
La laîcité, au même rang que la libérté, dans tous ses états, les acquis sociaux furent obtenus au prix de luttes durables, douloureuses, souvent sanglantes,
ne les sacrifions pas, fusse au prix d’une de l’apparence trompeuse d’une indifférence au sort d’une communauté cherchant sa place et son destin au sein de la nation,
et qui aurait tout à perdre à l’abdication de nos principes.
Le communautarisme, cetet geôle promise aux démunis et à la condition féminine,
votre talentueux article parait s’en faire l’avocat-
Vous dites en détail ce qui n’est pas la laïcité et ce qu’elle est devenue depuis 10 ans, environ et qui nous perd complètement.
J’annonce depuis 2005 l’augmentation des problèmes, en intensité (voir les insultes que je reçois et je vous remercie au passage d’argumenter et ne pas insulter) et en objets de litige.Donc, il faut, pour les tenants de l’anti-laïcité athéisme d’Etat, une nouvelle loi.Et une écrasante majorité de Français voient dans cette laïcité athéisme, la laïcité. Je le déplore.
J’annonce que quand cette loi sera votée, apparaîtra un nouveau litige, appelant un durcissement de la laïcité... avec une nouvelle loi... avec des discours négatifs, violents, insultants ceux qui ne partageront pas cette demande d’augmenter la répression des religions... etc.Parce que nous avons renoncé à la laïcité.Cette décision de la Cour de cassation aurait pu permettre de s’en rendre compte. -
Vous n’avez pas lu (ou pas compris) les deux arrêts de la Cour de Cassation (il y en a deux) : Qu’il s’agisse d’une entreprise privée ou publique n’a pas d’importance....
S’il s’agit d’un organisme privé (comme l’association Baby loup) c’est la circonstance qu’il gère ou non une activité qui doit être regardée comme une mission de service public qui importe.
Si la réponse est oui, le principe de laicité s’applique
Si la réponse est non, il ne s’applique pas.
Le problème est que la Cour de Cassation a refusé de voir en la gestion d’une crèche une mission de service public.
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« Le problème est que la Cour de Cassation a refusé de voir en la gestion d’une crèche une mission de service public. »
Un petit ajout : alors même qu’elle admet qu’il s’agit d’une activité d’intérêt général...alors que l’intérêt général est essentiel dans la reconnaissance d’une mission de service public.
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J’ai bien vu ça, mais ça ne change rien par rapport à ce que je veux dire. Je me suis appuyé sur le titre de « l’humanité »
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Les écoles ont une mission de service public, l’Education - pour les enfants ayant un minimum de 3 ans au 31 décembre de l’année scolaire.
Si Babyloup est un organisme privé, il n’est pas une « crèche » au sens des crèches municipales, qui sont elles publiques, créées pour assurer un service public. Seules les crèches municipales sont gérées par une collectivité locale, mairie ou communauté de communes, les autres ont toutes des statuts d’association ICIL’ASSOCIATION BABYLOUP est une structure associative d’accueil mixte.
Ma voisine est nourrice, elle assure les mêmes services, elle garde de jeunes enfants etc. , si elle a envie de mettre un voile sur sa tête, j’imagine que vous n’allez pas lui demander l’enlever ... au prétexte que garder des enfants ... nian- nian-nian et patati et patata ... et la laïcité ma brave dame !!! hein ... mission de service public !!!!
Un médecin en libéral assure lui aussi une mission de service public, et si ce médecin est une femme (de confession musulmane ou non) qui a envie de se mettre un voile (foulard) sur la tête ... vous n’allez pas exiger qu’elle l’enlève, non ?
Pour une infirmière en libéral, idem ...
En hôpital (établissements publics ou cliniques privées), les tenues standardisées sont imposées contractuellement, comme à Carrefour, Leroy-Merlin, la Poste ... ce n’est pas une question de « laïcité » !Faut arrêter les délires ...
Je suis complétement d’accord avec la Cour de cassation qui a annulé le licenciement ...
"Elle a jugé que ce principe [de laïcité] ne peut être invoqué pour priver les « salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service public » (…) « des protections que leur assurent les dispositions du Code du travail »."
Cette affaire de 2008 (c’était sous Sarkozy) a été politisée ... et Manuel Valls en remet une louche comme un gros Baloo ... y-en a pas un pour rattraper les conneries de l’autre !
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Article d’ une INCROYABLE MALHONNETETÉ INTELLECTUELLE qui confond interdiction de port de signes OSTENTATOIRES religieux dans les écoles et certains espaces publics avec une pseudovolonté athéiste de l’ Etat.
Votre postulat de« laicisme athée » est FAUX et ridicule...L’ Etat maintient les religions dans une sphère d’ ordre privée...POINT BARRE !!!
L’ Etat ne professe absolument rien , ni croyances, ni superstitions, ni athéisme et c’ est très bien comme ça car dans le cas contraire les choses risqueraient de s’ envenimer sérieusement..L’ Etat exerce un rôle d’ arbitrage plus que jamais nécessaire surtout face à l’ émergence de courants religieux profondément intolérants et hyperviolents .
Cessez votre bla-bla inutile qui ne convaincra personne.-
Si vous ne vous excusez pas de vos insultes et de vos majuscules, je replie cette réaction.
Mettre insultes et majuscules signifie la faiblesse de votre point de vue et votre impossibilité de l’argumenter. -
Je vous présente mes excuses si vous considérez mes propos offensants et je reformule ma réponse.
Vous confondez interdiction de port de signes ostentatoires religieux dans les écoles et certains espaces publics avec une pseudovolonté athéiste de l’ Etat.
Votre postulat de« laicisme athée » est faux et ridicule...L’ Etat maintient les religions dans une sphère d’ ordre privée...point barre !!!
L’ Etat ne professe absolument rien , ni croyances, ni superstitions, ni athéisme et c’ est très bien comme ça car dans le cas contraire les choses risqueraient de s’ envenimer sérieusement..L’ Etat exerce un rôle d’ arbitrage plus que jamais nécessaire surtout face à l’ émergence de courants religieux profondément intolérants et hyperviolents -
ALEA JACTA EST
Je vous remercie de vos explications.On discute. La démocratie accepte que les hommes ne se mettront jamais d’accord sur tout et que nous ne pouvons que discuter sans cesse. Et comme il faut tout de même décider quelque chose, il y a l’unité républicaine qui emporte une direction d’action. Mais même quand le chemin est engagé, il est toujours possible de dire que ce n’est pas par là qu’il faut aller.Donc nous ne sommes pas d’accord. Dont acte.Je ne vois pas que l’Etat arbitre. Je vois qu’il contraint. C’est un renoncement.C’est perdu d’avance. Il faudra de nouvelles lois, à la suite d’autres objets qui seront perçus comme conflictuel.Je prends date avec tous mes concitoyens et avec vous donc.-
En 2009, j’annonçais déjà la fausse route que représente l’inversion de la laïcité en athéisme public des citoyens :http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/la-laicite-n-est-pas-une-tradition-57903-
@Péréol
Je crois que l’ Etat arbitre et permettez-moi de vous expliquer notre désaccord.
Essayez de prendre le problème à l’ envers.Il y a de nombreux non-croyants, agnostiques ou athées qui se sentent constamment agressés par certains signes ostentatoires de croyances religieuses qui, pour certains d’ entre eux sont ressentis comme une insulte à leur intelligence et à leurs valeurs morales.Ces non-croyants ne manifestent pas publiquement leur profonde réprobation par souci de l’ ordre public et afin de maintenir une bonne cohabitation pacifique entre citoyens mais ils ne se sentiraient plus tenus par ce contrat moral si l’ Etat ne faisait pas appliquer courageusement les mesures laïques dont il a l’ engagement.
Ce que vous semblez désirer pourrait provoquer l’ effet inverse et attiser de violentes tensions entre citoyens et certaines communautés, et l’ Etat laïque a justement pour mission d’ éviter cela...il en est le garant.-
@ ALEA JACTA EST
Vous ne pouvez pas renverser le problème. Ce n’est pas une démarche intellectuelle acceptable.
D’autre part et surtout, cela me donne raison.Cela fait de l’athéisme une religion qui se sent agressée par les autres religions...et cela entraîne la société française dans une guerre de religion. C’est la destruction de la laïcité de l’Etat. -
Je vais rajouter que c’est la création de ce problème qui est le problème.
Vous êtes sûr qu’il y a un problème. En proposant le renversement du problème, ce qui n’est pas une démarche intellectuelle valable, vous signifiez bien que pour vous il y a problème.Vous refusez de faire société avec ceux qui ne sont pas comme vous.Or, la laïcité de l’Etat dit que chacun s’habille comme il veut et met ce qu’il veut sur sa tête. la laïcité de l’Etat dit que celles et ceux qui travaillent pour l’Etat ne peuvent pas étaler leur religion. -
Cher ALEA JACTA EST
Il y a de nombreux non-croyants, agnostiques ou athées qui se sentent constamment agressés par certains signes ostentatoires de croyances religieuses qui, pour certains d’ entre eux sont ressentis comme une insulte à leur intelligence et à leurs valeurs morales.
C’est l’occasion ou jamais pour eux d’exercer leur esprit de tolérance « laïque » ... prenez-le comme une aubaine spirituelle ! un exercice philosophique.contrairement au voile islamique qui fait vraiment problème avec, de surcroît,l’ obligation qui est faite aux femmes de le porter systématiquement.
J’aime beaucoup certains voiles (foulards) berbères, qu’ils soient amazirgh, kabyle, chaouï ... je les trouve magnifiques !!!! j’en ai vus aussi de très beaux en Syrie.
Au sujet du voile, ne faites pas d’amalgame ... ce n’est qu’une petite fraction des musulmans non représentatifs à eux-seuls de l’islam ... nous ne devons pas connaître les mêmes musulmans.
Choisir de faire évoluer une culture (locale) à coup de lois est non seulement discriminatoire, mais totalitaire, essayez d’être plus fin ...
Pour sourire un peu de cette question qui semble vous agitez, écoutez Nasser ...
http://www.youtube.com/watch?v=D-DZUnh8-RoCordialement.
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Cher ALEA JACTA EST
Je ne sais quel âge vous avez ? je vais bientôt vers mes 57.
Et je me souviens ... à tel point que c’en est inoubliable.Je me souviens d’un temps, pas si lointain pourtant, où l’on se pressait pour aller applaudir les youyous qui ponctuaient les concerts des sœurs Djurdjura au Théâtre de la Ville à Paris. Puis le temps a passé, les youyous se sont transformés en bruit auquel un homme a un soir ajouté l’odeur.
Aujourd’hui, les youyous sont devenus sujets de polémiques à l’Assemblée, habilement poussés par des politiciens qui viennent prêter main forte à cette stigmatisation d’une partie de la société que l’on n’a pas réussi à intégrer.
A quand l’interdiction des merguez le long des manifestations ou du couscous dans les restaurants ?
C’est aussi ce monde que l’on dit (improprement) « arabe » , une très grande diversité, une magnifique diversité !!!!
http://www.youtube.com/watch?v=QnIe1gO4bkA
Chant Chrétien Kabyle Tallalit Isegmane
http://www.youtube.com/watch?v=GT2ajv1feysPourquoi donc chez eux, ce n’est pas un problème ... et que ici en France cela devrait l’être ?
Ne jetez pas de l’huile sur le feu ... -
Bonsoir njama
J’ ai 54 ans et je suis prof en Espagne.Je vous ai expliqué l’ autre jour que ce pays se dit laïc mais, malgré tout, il y a des classes de religion ( non obligatoires bien évidemment) dans les collèges et lycées publics.
Pour moi ça pose un vrai problème car mes autres collègues et moi enseignont tous des matières qui sont de l’ ordre de la connaissance, et par contre le prof de religion professe des enseignements qui sont de l’ ordre de la Foi.Pour moi cette présence religieuse est vraiment incongrue dans un lycée public et je n’ apprécie pas qu’ on mette sur un même plan des activités aussi différenciées.
Moi je peux démontrer mes théorèmes et n’ importe quel être doué de raison serait obligé d’ en admettre la validité universelle, ce qui n’ est bien évidemment pas le cas des profs de religion...
J’ ai aussi des élèves arabes qui portent le voile puisque ce n’ est pas interdit ici.A partir du moment où c’ est légal je m’ adapte et je n’ en fais pas une jaunisse.D’ ailleurs mes élèves arabes avec qui j’ ai d’ excellents rapports ne soupçonnent absolument pas que j’ émets de sérieuses réserves sur le port dudit voile.Pour moi ce n’ est pas ce qu’ il y a de plus grave.Je serais très satisfait si les filles arabes étaient pleinement convaincues qu’ elles peuvent disposer pleinement de leur corps et de leur esprit sans qu’ on puisse rien leur imposer au nom d’ aucune croyance ou d’ aucune religion.
En ce qui concerne la culture arabe, je ne peux que souscrire à vos propos et en souligner l’ extrême richesse à tous les points de vue( esthétique, littéraire, musicales,culinaires, etc ..etc..). Il y a aussi les qualités humaines orientales d’ hospitalité et de chaleur humaine qui ne peuvent que me séduire.
Reste le problème religieux :
L’ autre jour vous m’ avez dit, avec raison que je ne connaissais pas tous les courants de l’ Islam.J’ aurai qu’ une seule question à vous poser njama :
c’ est quoi pour vous un musulman modéré ?? pour moi c’ est quelqu’ un qui ne va pas interpréter le Coran au pied de la lettre( comme Nasser justement)...ce qui veut dire qu’ un musulman modéré sera toujours un hérétique aux yeux des intégristes.Pour moi le seul et vrai problème est là...Le Coran est sensé tout contenir( la vie sociale et économique,la poltique, la justice, etc..) et n’ est pas révisable.J’ ai lu le livre d’ Ibn Warraq qui ne fait que me confirmer dans cette vision que j’ ai de cette religion...l’ impression qu’ on ne peut pas s’ en sortir tant que le texte original sera considéré comme Parole de Dieu.
Dans les annés 80 j’ avais des potes libanais à Paris qui m’ expliquaient que je me trompais lourdement sur`la nature de l’ islam et à l’ époqiue j’ avais moi-même des doutes...en 2013, je me rends compte les faits historiques ont plutôt tendance à me donner malheureusement raison.
Bonne fin de soirée Njama.
Jje te remercie pour tes réponses et sache que je te lis toujours avec attention.T’ as raison sur un point : faut pas se focaliser sur les sujets qui fâchent et savoir apprécier la richesse des autres...là dessus on est bien d’ accord. -
Un dernier détail njama.J’ ai horreur des bourreaux qui se font passer pour des victimes d’ une prétendue intolérance.Il y a de nombreux posteurs sur Agora qui avancent « masqués » et qui adoptent cette position, ce qui a le chic de m’ agacer profondément.
Au sujet de « Pourquoi je ne suis pas musulman » d’ Ibn Warraq( érudit pakistanais) , voici le lien de ce livre gratuit qui contient énormément d’ informations qui permettent de comprendre la formation de l’ Islam et de son contenu.
http://ingiagzennay.free.fr/IbnWarraq.pdf
Il faut avoir le courage de lire ce livre avant de se forger une opinion, et ne pas se limiter à la lecture des seuls textes dits sacrés.
Ce livre est l’ équivalent du fameux et très interessant« Pourquoi je ne suis pas chrétien » de Bertrand Russell...
Il y a aussi bien évidemment le « traité d’ athéologie » de Michel Onfray qui taille un beau costard aux 3 monothéismes dominants. -
Bonjour Aurélien,
A l’origine, la laïcité était la séparation du temporel (l’Etat) et le spirituel (l’Eglise). Elle visait l’ingérence de l’Eglise dans la politique. Et c’est dans cette définition que vous comprenez la laïcité, ce qui correspond, d’ailleurs, à l’interprétation dans beaucoup d’autres pays. Or, en France, historiquement, la laïcité s’érigea comme l’adversaire de la religion catholique, et de cette opposition naquit l’impression que la laïcité est une alternative à la religion. Depuis que l’Eglise a accepté le principe de la séparation des pouvoirs, la laïcité française se cristallise essentiellement autour de l’islam et des populations musulmanes, mais puisque ce fait est politiquement inavouable, on a préféré l’habiller d’une apparence impartiale en désavouant nos origines chrétiennes et en soumettant toutes les religions aux mêmes restrictions, notamment l’interdiction des signes « ostentatoires ». Sont aussi tombées sous cette interdiction certaines de nos traditions comme l’arbre de Noël et la crèche sur la place du village, ou des illuminations « Joyeux Noël » et autres références bibliques. Interpréter la laïcité comme une prise de distance avec le christianisme, le mettant au même plan que les autres religions, avec ni plus ni moins d’importance que celles-ci, s’apparente à un rejet de notre culture. La laïcité n‘a plus de querelle, aujourd’hui, avec le christianisme, qui, de toute façon, était déjà laïc dès le début - « Rendez à César ce qui est à César … ». Elle concerne les religions qui ne connaissent ou ne reconnaissent pas la laïcité, et notamment l’islam, qui, pas sa nature même, contrôle le temporel autant que le spirituel. L’Eglise a depuis longtemps accepté la laïcité, mais le principe de la séparation et l’indépendance de l’Etat et la religion est étranger à l’islam.En théorie, on pourrait justifier un statut particulier pour le christianisme en Europe en tant que héritage culturel et socle commun des peuples européens. La question se posait lors du débat sur la Constitution en 2005. Mais au lieu de choisir la vérité historique et souligner le rôle du christianisme dans l’édification de la civilisation européenne, le gouvernement français a préféré l’ignorer. La réticence à reconnaître l’héritage chrétien de l’Europe est dû à une certaine prudence politique, et des considérations électoralistes ne sont peut-être pas étrangères à cette timidité. L’interprétation de la laïcité comme rejet de la religion ou comme l’athéisme, laisse un vide spirituel, vite rempli par d’autres idéologies. L’islam, la nouvel religion en Europe, s’infiltre tout doucement, tout naturellement dans ce vide, car il est dans la nature de l’homme de chercher un sens à la vie, et cette interrogation, naturelle et incontournable, peut égarer l’individu dans toutes sortes de fanatismes.
L’interprétation française du concept de la laïcité, que vous mettez en question, cherche, effectivement, à confiner la religion à la sphère intime et privée. Vous considérez que c’est une erreur et vous protestez depuis des années contre cette interprétation. Bien que mes propres articles sur le sujet vont un peu dans votre sens, je crains que votre lutte est vouée à l’échec.
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Je ne tiens pas dans cet article (ni dans les autres) un propos historique. Cela ne veut pas dire que je ne m’intéresse pas à l’Histoire ni que j’en comprends pas la force structurante pour notre présent. Simplement, ce n’est pas de ça que je parle.
Ensuite, en quelques mots, mon point de vue historique sur la question : l’Etat dans son ensemble, était piloté par la religion catholique, par la Royauté.la laïcité a connu un grand moment instituant quand l’Etat s’est accaparé l’éducation des enfants, qui n’étaient pas dans les fonctions régaliennes et qui était assurée, en FRANCE, principalement par l’Eglise.La laïcité a paru souvent comme un anticléricalisme, dans ce moment instituant. Du côté, de l’institué, il s’agit d’affirmer que l’Etat est piloté par des principes moraux qui ne doivent rien à l’Eglise, en indifférence totale, ni en plus, ni en moins, et comprenant la « permission » donnée au citoyen de faire ce qu’il veut en matière religieuse. Même d’ouvrir des écoles. A condition que ces écoles pratiquent les injonctions de l’Etat. Elles peuvent faire ce qu’elles veulent « en plus, on pourrait dire.Quand vous écrivez »Depuis que l’Eglise a accepté le principe de la séparation des pouvoirs,« »Elle concerne les religions qui ne connaissent ou ne reconnaissent pas la laïcité« pour moi, vous êtes hors sujet : L’Etat n’a pas à s’occuper de la façon dont la religion catholique accepte ou non la laïcité de l’Etat. Ce ne sont pas les religions qui portent la laïcité. Vous êtes à l’envers.Nous sommes dans un autre moment instituant, et la laïcité nouvelle qui s’institue est anti-laïque. Dans son institué même. »L’interprétation française du concept de la laïcité, que vous mettez en question, cherche, effectivement, à confiner la religion à la sphère intime et privée.« Ce confinement de la religion à la sphère privée n’est pas l’interprétation de la laïcité, c’est une chose très récente. Je n’ai pas le labo de socio que je voudrais avoir, mais je subodore que les notions de »sphère" sont arrivées en même temps. Pour justifier cette idée que la laïcité, c’es la schizophrénie du citoyen avec un dehors lisse et ce qu’il veut en dedans.Je conteste même l’idée d’une sphère privée et d’une sphère publique. Donc, encore plus le fait qu’elles auraient des lois différentes (et que ce serait ça, la laïcité).Le problème pour moi n’est pas d’abord que cette laïcité contrainte sur le citoyen aboutit à l’inverse de ce qu’elle annonce (mais peut-être aboutit-elle à ce qu’elle veut vraiment), le problème pour moi est que, dans ce mouvement d’inversion, nous perdons notre âme, si j’ose m’amuser ainsi avec les mots.Quant au fait que ma lutte soit vouée à l’échec, c’est fort possible. Cependant, je ne vais pas me mettre du côté des vainqueurs du fait que ce sont les vainqueurs. J’y perdrais mon âme (lol). -
Edgar Morin, le 26/08/13 :La France qui, dans les faits, est une République à la fois une et multiculturelle devrait l’inscrire dans la Constitution pour répondre à la réalité. Avant même l’arrivée des immigrants de l’outre-mer, il y a eu la France des Bretons, des Alsaciens, des Occitans, etc., un pays multiculturel, un pays uni fait de multiples cultures. Là aussi on est prisonnier d’une pensée binaire : ou bien la République homogène ou bien le communautarisme fermé. Alors qu’au contraire, le multiculturalisme s’inscrit dans une unité ouverte et riche, l’unité dans la diversité.
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