• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > UNE morale... un million de religions

UNE morale... un million de religions

Il y a urgence qu’apparaisse dans le monde une nouvelle morale qui tienne compte, entre autres, des vertus essentielles « collectives » que sont devenues la solidarité et la tolérance, mais sans sauter dans les bras des religions et encor moins tomber entre leurs mains… Est-ce possible ?… rappelons d’abord précisément la distinction à faire.

D’abord, l’éthique et la morale. Tout individu a des valeurs. Ces valeurs sont les critères qui déterminent les décisions qu’il prend et donc les gestes qu’il pose. C’est cette combinaison unique de valeurs qui lui confére son identité et fait de lui une « personne » , avec sa propre « culture » différente de toutes les autres et peu ou prou distincte de la culture de référence à laquelle il dira et/ou on dira qu’il appartient.

Qu’il ait été affublé de ces valeurs par son éducation, ou que ce soit son expérience qui l’ait conduit à les faire siennes, chacun veut voir son éthique comme un tout bien structuré. On ne peut pas, sans perdre la raison, se soustraire beaucoup ni lontemps à la contrainte de garder à sa propre éthique une cohérence interne.

On ne peut pas vraiment TRICHER avec ce qu’on perçoit de sa propre éthique, car elle semble s’imposer, as plus qu’on ne peut facilement se convaincre que ce que l’on voit n’existe pas. Mais on peut PÉCHER hardiment contre sa propre éthique, chacun pouvant s’en accommoder.

Quand on vit en société, un consensus peut donc s’établir sur une morale qui reflétera ce que l’on est tous d’accord pour respecter et que devra refléter la loi. Chacun sera un peu en porte à faux, mais le résultat sera un compromis fonctionnel. Entre gens de même culture de référence, on peut y arriver. UNE morale et une seule, en Occident, est un but raisonnable à atteindre.

Et la religion ? La religion commence là où finit la raison. Elle n’est pas soumise à la contrainte d’une cohérence interne, car elle s’appuie sur la foi. La religion, nous l’avons dit, met la foi au dessus de la raison et supprime donc la seule autorité qui pourrait arbitrer les conflits entre croyants. Pour cette raison, elle est un obstacle a l’évolution harmonieuse de toute société qui n’est pas composée de croyants d’un même religion.

Si la religion a ce travers, pourquoi même parler ici de religion ? Parce qu’avoir une morale ne garantit pas qu’on la respectera. L’individu, que ça nous plaise ou non, a prouvé au cours de l’Histoire qu’il avait besoin d’un modèle de rétribution du bien par la récompense et du mal par le châtiment ajoutant a celui visible un autre dans l’au-dela qui puisse pallier les insuffisances du premier.

Si l’individu en est empêché, c’est son éthique qui en souffre et nous avons, comme aujourd’hui, une société amorale où dominent progressivement les éléments immoraux. La « vertu pour la vertu » n’est pas un scénario, gagnant, si ce n’est pour une toute petite minorité … Le Stoïcisme n’a pas été une solution satisfaisante à la déchéance des dieux du pantheon romain… La plebe est allé en masse vers Mithra et Jésus, qui promettaient une rétribution.

Le régime soviétique n’a pas maintenu longtemps non plus le dévouement à un monde meilleur de « lendemains qui chantent ». Quand on fait disparaitre cette fameuse «  pie in the sky » dont se moquait les marxistes, on s’apercoit vite qu’entre deux « tartes sur la terre » tout le monde prend la plus grosse, la moins chère… et la plus facile a prendre.

Dans la situation présente, alors que notre survie comme société dépend de l’avénement d’une nouvelle morale, pouvons nous penser que nous ferons l’économie de l’éclosion d’une nouvelle ferveur religieuse. ? Je ne le crois pas. Sans la foi en « autre chose » – qui justifiera les notions de générosité et de paix en y accolant la promesse d’une récompense au-delà du cours de cette vie – ils seront bien peu nombreux à accepter de sacrifier une parcelle de celle-ci par simple respect du bien et amour des autres.

Est-ce à dire que nous devions attendre qu’une nouvelle religion conquérante déferle sur le monde, celle des Islamistes, des Fondamentalistes américains, ou de l’une ou l’autre des petites sectes qui, en ces temps d’Internet, pourraient prendre le « marché de la foi » au prix de quelques miracles et oraisons ?

Je pense, au contraire, que cette montée d’un fanatisme qui trouverait comme d’habitude son plein développement et donc toute sa malice dans une alliance étroite avec le pouvoir politique civil, peut être contrariée. Elle peut l’être par un effort pour que s’établisse une morale universelle qui ne s’appuiera pas sur UNE foi et UNE religion, mais sur une myriade de croyances.. Autant de croyance, qu’il y a de croyants, chacun ayant la sienne en ce qu’il voudra et y trouvant l’espoir – ou la menace – d’une retribution de ses œuvres.

Dieu ne peut-il pas avoir, pour ceux qui veulent le trouver, autant de facettes que peut en prendre leur foi ? Or, ce Dieu que chacun bâtirait a son image serait le parfait « juge équitable » dont l’être humain semble avoir besoin, pour que chacun puisse chosir de faire le bien plutôt que le mal sans se sentir floué.

Le danger des religions, c’est leur masse, vite critique, et l’énergie qu’elles peuvent canaliser dans toute direction, bonne ou mauvaise, au gré des caprices de quelques individus. La foi ne disparaîtra pas, ni le besoin d’un sens à cette vie, prenant la forme d’une rétribution attendue.

Quand chaque croyant est littéralement un « libre penseur », toutefois, le danger disparaît. Quand coexistent des milliers de religions, Il ne reste de significatif qu’un accord sur une morale qui fait consensus et dont tout dogmatisme a été extirpé. C’est la grâce à se souhaiter. Amen..

Pierre JC Allard

Moyenne des avis sur cet article :  2.41/5   (17 votes)




Réagissez à l'article

16 réactions à cet article    


  • Montagnais .. FRIDA Montagnais 30 octobre 2012 11:17

    « Elle peut l’être par un effort pour que s’établisse une morale universelle qui ne s’appuiera pas sur UNE foi et UNE religion, mais sur une myriade de croyances.. »


    Bonjour, vous avez écrit supra

    - Rome

    Et pour illustrer vos propos de morale - de ferveur - universelle, on ne peut résister à qqs instants de pur bonheur.. regardez l’expression de la multitude de visages, jeunes, vieux, femmes, enfant, hommes.. Impressionnant is’nit ?

    Rome, la Troisième..


    Vous avez raison, un million de religions et croyance, une seule morale, un seul empire.



    • Antoine Diederick 30 octobre 2012 21:04

      « Reste la conclusion d’Allard, qui porte l’empreinte des »lumières« mais que je trouve hélas bien optimiste :
       »Quand coexistent des milliers de religions, il ne reste de significatif qu’un accord sur une morale qui fait consensus et dont tout dogmatisme a été extirpé.«   »

      oui très trop optimiste.....


    • Chamiot 30 octobre 2012 12:13

      Bonjour Mr Allard,

      Je joins quelques extraits d’un texte (évidemment) non publié. L’original est trop long.

      Je ne sais si vous en retirerez quelque chose (probablement pas). Repliez si cela ne vous plaît pas (et si vous savez comment faire !)

      Ne vous inquiétez pas en tout cas pour votre morale « universelle » de tolérance et consorts, elle est déjà en place (enfin chez « nous »). Nous sommes en plein dedans. Prétendre l’imposer à ceux qui sont encore vivants, en revanche, est une autre affaire...

      ......................................

      Nous vivons en Europe dans un temps où triomphe la morale du troupeau, celle du plus grand nombre, pleine de haine et de ressentiment pour tout ce qui était fort, tout ce qui était au-dessus, tout ce qui était dur, risquait et créait.

      La forme politique de cette morale des faibles, de la quête enragée des droits égaux (c’est-à-dire en fait de la disparition de tous les droits [Note 1]) s’appelle la démocratie. Elle n’a bien sûr rien à voir avec les modèles grecs ou latins qui sont si souvent invoqués. La République romaine, comme les Cités grecques étaient au contraire des modèles de sociétés hiérarchisées allant des castes dirigeantes aux esclaves en passant par la plèbe. La démocratie, telle que « nous » l’entendons n’a jamais existé .

      Un esprit fulgurant comme Nietzsche avait identifié cette évolution morale (le triomphe des faibles qui s’appellent eux-mêmes les Bons) il y a plus de 100 ans et annoncé avec la mort de Dieu, le temps de la pitié glapissante, de l’unification européenne, des valeurs sans valeur, de la société égalisée et de la chasse aux forts. Il fallait à cette époque une singulière acuité intellectuelle, un esprit aiguisé comme un scalpel, pour discerner les prémices d’un tel mouvement alors que les sociétés européennes semblaient en pleine santé (i.e. en pleine vigueur hiérarchique, en un temps où on pouvait encore distinguer et exclure) [Note 2]

      Aujourd’hui a contrario, les symptômes dégénératifs sont tellement évidents qu’ils devraient maintenant parler à toute intelligence moyenne. Même si une action est impossible (et elle l’est, impossible, mais c’est un peu compliqué à expliciter ici et maintenant), on devrait pouvoir rencontrer de nombreuses personnes qui ont au moins fait un diagnostic, fût-il partiel. C’est-à-dire qui ont compris...

      - que l’égalité est une monstruosité, inaccessible et fondamentalement incompatible avec toute organisation sociale et toute vie, puisque la vie « est » hiérarchie, et rien d’autre.

      - qu’il est et sera non seulement permis, mais nécessaire (de toute éternité), de pouvoir distinguer, hiérarchiser entre les individus d’un groupe (sur des critères, notamment, d’âge, de sexe et de capacités physiques et intellectuelles, c’est-à-dire de valeur pour le groupe), de pouvoir distinguer (= tracer une frontière), hiérarchiser entre les peuples, les groupes humains, les races (peu importe le nom qu’on utilise). Cette capacité vitale, c’est ce que la morale actuelle appelle négativement et compulsivement « racisme » ou « exclusion » ou « discrimination ».

      ........................................

      .......................................

      J’ai fini par comprendre mon erreur première. Non, il n’est pas plus facile maintenant de discerner la décadence européenne aujourd’hui plutôt qu’à l’époque de Nietzsche, bien au contraire. Et pourtant les symptômes de cette dégénérescence, qui n’étaient alors que germes, sont à présent monstrueux : invasion allogène primitive et massive par appel du vide (disparition de la capacité de rejet), disparition des mythes localisés (si nécessaires avec la mort de Dieu accomplie en Europe), individualisme et solitude (fin du lien social), féminisme et fin de la famille hiérarchisée (et donc pérenne), pédagogisme anti-adulte et fin de l’instruction, castration du mâle (invention de la pédophilie, promotion de l’homosexualité), fin de tout dressage / éducation des générations montantes qui, au lieu d’être une force et une chance, deviennent une charge et un danger.

      Plus de cent années se sont écoulées depuis l’intuition nietzschéenne. Il annonçait/espérait, à contre-courant du processus de destruction hiérarchique, les temps forts d’expériences inédites de discipline collective.

      ........................................

      .........................................

      Nietzsche annonçait aussi de profondes et durables rechutes socialistes (nous y sommes depuis longtemps...). Il assignait enfin au nihilisme européen la durée indicative de deux siècles avant qu’il ne touche le fond et que l’inanité des valeurs en cours ne finisse par être reconnue. Pour l’heure, nous sommes, à l’évidence, en plein dans la phase d’hyper-moralisme (saturée d’interprétations chrétiennes) consécutive à la reconnaissance de la mort de Dieu en Occident.

      Quand est ressentie l’absence d’une morale fournie ex-Deo, se fait d’autant plus jour la nécessité d’une hyper-morale, la morale enragée du plus grand nombre qui s’auto-justifie (le troupeau dit : en-dehors de moi, ne peut exister aucune autre morale). L’expression politique de cette morale des droits égaux s’appelle la démocratie, où les chefs (les moutons de tête) en sont réduits à chercher leur légitimité dans la représentation (ils agiraient sans cesse "au nom du peuple") et à feindre de vivre selon la même morale que leurs électeurs-moutons dans la crainte perpétuelle d’une nouvelle « affaire ». Signalons pour ceux qui ne l’auraient pas compris qu’il n’y a pas plus d’affaires qu’auparavant et surtout qu’elles ne sont pas plus graves (bien au contraire). Les accès de fièvre sont presque insignifiants par rapport au passé, mais ce qui a changé, c’est la sensibilité du thermomètre. Le troupeau accepte de moins en moins que quiconque puisse s’abstraire de sa morale (le troupeau dit : il n’y a morale que par moi, donc il ne peut y avoir qu’une seule morale) alors qu’il FAUT deux morales : celle des seigneurs, des prêtres (qui permet le maintien de la structure) et celle de la masse (qui lui donne une raison de vivre et de servir : au stade religieux, c’est la Religion qui est le mythe originel et donne du sens).

      Dans ce contexte, qui peut, malgré l’évidence tragique des symptômes, oser penser à l’encontre des valeurs cardinales de la grande Egalité ?

      .............................................
      .............................................

      Le même outil, la lame aiguisée, qui m’a si bien servi dans mes études et ma carrière de chercheur (chercher c’est d’abord, et avant tout, être capable de s’attaquer à des modèles préexistants) me dessert maintenant quand il s’agirait d’approuver les valeurs fausses des Droits de l’Homme et de la grande Egalité (cosmopolitisme, mondialisme, indifférenciation sexuelle, pédagogisme, assistanat et parasitisme social...), quand il s’agirait de croire que ces valeurs sont destinées à se renforcer chez nous et à s’étendre partout chez les autres, quand il me faudrait admettre que ce processus constitue un progrès, et même LE progrès.

      ...............................................
      .............................................

      C’est tout le contraire... La situation en Europe est un intermède morbide, une impasse historique. Sur un plan temporel, jamais auparavant dans l’Histoire, ces valeurs n’ont eu cours. Sur un plan spatial, une vaste majorité d’Humains vit encore aujourd’hui dans une morale des valeurs saines (= hiérarchiques). Il est clair cependant qu’il s’agit de sociétés encore au stade religieux, donc non concernées par la problématique européenne du renouvellement mythique qui est liée à la mort de Dieu. Le regain actuel de l’Islam en Europe est lié simplement à sa valeur d’agrégation communautaire qui triomphe "par défaut" sur la friche européenne d’une déstructuration déjà accomplie. Il n’est pas lié à une augmentation de sa valeur propre. Quand l’Europe était encore vivante (et donc, hormis le cas de l’expérience nazie, encore au stade religieux) c’est elle qui imposait sa religion en Afrique (et ailleurs...) et construisait des églises.

      Que les valeurs, la morale exclusive actuellement en vigueur chez nous relèvent de l’égalitarisme revanchard des faibles (lutte constante, acharnée et violente, sous la bannière du ressentiment, contre les anciens dominants  : Blancs, mâles, catholiques (en France), adultes, savants...) et non pas de la recherche illusoire d’une égalité dénuée de sens ne signifie évidemment pas que la hiérarchie a disparu. C’est impossible puisque toute structure veut une hiérarchie. Mais il s’agit maintenant d’une élite cosmopolite, obligée de se cacher en permanence sous des faux-semblants (les « marronniers » idéologiques obligés des « modestes », des « exclus », de la « justice sociale », de la « parité », de la « discrimination » etc...). Cette élite est encore là transitoirement tant qu’il y a du grain à moudre. Quand les valeurs égalitaristes (qui sont, socialement, des valeurs de mort) auront nécessairement stérilisé, dans une région donnée, la possibilité de créer des richesses par un travail en commun (fin de la valeur travail sur le mode « à chacun son dû », impossibilité physique et intellectuelle croissante due à la disparition de toute dureté et frustration dans l’élevage des enfants (vertus masculines) : baisse dramatique de toute résilience, absence d’instruction, illettrisme, stupidité, individualisme destructeur, délinquance, addictions, augmentation fatale de la proportion d’assistés), cette élite apatride, qui n’aura plus rien à confisquer, partira sous d’autres cieux.


      • Antoine Diederick 30 octobre 2012 21:18

        les valeurs égalitaristes , ce sont celles de l’égalité devant la loi, pour l’essentiel ?


      • Antoine Diederick 30 octobre 2012 21:21

        vous entamez le débat sur l’élitisme et peut-être celui de la critique de l’excellence ?

        le débat sur le goût de l’effort, de l’attitude méritante (là c’est plutôt lié au système de valeur).



        •  C BARRATIER C BARRATIER 30 octobre 2012 17:19

          Dès que quelques personnes sont d’accord entre elles pour obéir à un gourou ou à celui qui exprimera leur accord, elles cherchent à étendre leur influence, et n’hésitent pas à être critiques vis à vis d’autres groupes qui ne sont pas sur leur longueur d’onde.
          Se constituent des groupes qui se séparent..des sectes. Quand une secte réussit à prendre le pouvoir politique d’un pays elle devient une religion...Les sectes sont les religions des autres.

          Sans aller jusque là, suivant les climats, les lieux de vie, montagne, mer , désert etc ....les hommes ont des modes de vie et de pensée qui divergent. Pour beaucoup, penser que quelqu’un qui pense différemment qu’eux puisse les valoir n’a pas de sens. Ils n’ont pas le sens de la relativité de la vérité.

          C’est déjà très bien s’ils ne souhaitent pas imposer leurs vues par la force (militaire, économique...)et s’ils tolèrent les autres groupes. Mais la tolérance ne suffit pas bien sûr, il faut le réel et profond respect des êtres différents de soi...

          L’auteur ne trouvera rien de mieux que la laïcité, qui n’est pas du tout une opinion, ni une philosophie, ni une croyance, qui est simplement la volonté de se respecter dans les différences. En table alphabétique des news :

          Laïcité de notre République et de chacun

           http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=196

           

          Voir aussi comment trouver des solutions pratiques pour la vie quotidienne :

          Laïcité : Un guide pratique à l’intention des élus

           http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=207
          Dans la laïcité il y a place pour toutes les religions. Mais il s’est produit une évolution par l’approfondissement de la notion d’égalité..étendue aux femmes qui doivent avoir les mêmes droits que les hommes. Notre devise républicaine et notre déclaration des droits devenue universelle y sont pour quelque chose. Un laïque ( je ne dis pas un laïc, au sens de « non prêtre »), c’est à dire une personne qui met en avant le profond respect dû à chacun quoi qu’il pense, homme ou femme, ne pourra pas respecter une religion, une philosophie plaçant la femme avec moins de droits que l’homme.

          Un responsable religieux peut être laïque comme un athée peut l’être si son respect va jusque là, l’égalité des hommes et des femmes. Un responsable religieux comme un responsable athée peut ne pas être laïque s’il combat toutes les philosophies différentes de la sienne.

          Dans cette affaire, dieux ou pas dieux n’est pas le problème...le problème est la nécessité d’un minimum d’entente au niveau de l’humanité. A-t- elle le choix pour survivre ? Je ne le crois pas.

          Les valeurs communes existent : les hommes comme les femmes savent ce qui est bien pour chacun. Les uns et les autres manifestent de beaux élans de solidarité. De là à aboutir à une morale universelle il y a un monde ! Et pour garder le plus important qui est le respect des différences, il ne faut pas vouloir tout unifier !


          • Antoine Diederick 30 octobre 2012 21:01

            dans la laïcité, y-a-t-il une place pour les sectes religieuses ?


          • Le péripate Le péripate 30 octobre 2012 17:27

            Si la solidarité est une vertu, il faut alors admettre qu’une troupe de soldats passant un village au fer et au feu est vertueuse.
            C’est que la solidarité est un mode de l’action, et un mode de l’action ne dit rien sur sa moralité.


            • Antoine Diederick 30 octobre 2012 21:33

              il peut exister une solidarité entre des bandits, en effet...

              donc, quelle solidarité....la solidarité est -elle une vertu ?

              Une réponse ici

              Ce qui est au coeur de la morale collective est le bien commun.


            • nenecologue nenecologue 30 octobre 2012 20:20

              C’est bien gentil de vouloir une morale universelle ...

              Mais savez vous que les chrétiens et les musulmans par exemple sont fait pour s’entendre ?

              Quand un musulman tue un chrétien , il le fait au nom du djihad , ce qui lui ouvre toutes grandes les portes du paradis ...
              Quand un chrétien se fait tuer par un musulman au nom de sa religion , il devient un martyr et monte direct au paradis ...
              En egypte et au mali il y a actuellement une réelle connivence entre les musulmans et les chrétiens pour l’accès au paradis.

              • Antoine Diederick 30 octobre 2012 20:53

                Bonsoir,

                Nous sommes entrés dans une énorme crise morale, crise éthique, c’est exact.

                La réflexion devrait tourner autour de ’raison et substance’ ou encore ’raison et nature’ et/ou encore entre ’raison et foi’.


                • philouie 30 octobre 2012 22:10

                  Il semble assez évident que le monde moderne est en pleine déliquescence morale.
                  le matérialisme est de ce point de vue en échec patent. Pire la plupart des adultes se montrent désorienté et très peu ont une clair idée des valeurs qu’il leur faudrait défendre. le relativisme moral est passé par là, plus personne ne détient la vérité, pire rien n’est vrai. A peine la science s’essaye de produire du vrai, pour le reste tout n’est que point de vue. L’exemple venu d’en haut nous montre chaque jour que même ce qui semblait intangible comme de dire « le vol c’est mal », ne repose sur pas grand chose : ce qui mal , c’est de se faire prendre.

                  Dans l’analyse que vous faites d’un sursaut religieux manque l’idée que ce qu’apporte la religion n’est pas seulement la menace d’une punition dans l’au-delà, mais aussi et surtout la pratique régulière qui est une façon de dompté les appétits : l’avidité qui est manifestement un des pires fléaux que subit l’humanité ne se combat pas à coup de raison raisonnante : il y faut des exercice, il y faut de la discipline.


                  • Antoine Diederick 30 octobre 2012 22:25

                    l’avidité serait le péché de gourmandise que le modèle de consommation de masse nous imposerait, anihillant les principes des vertus...

                    la tempérance étant soumise au seul désir de possession matérielle ou de l’objet éphémère, le consommable...

                    c’est une forme d’abdication de la volonté et du courage et donc une forme de soumission au sens qui ne sont pas totalement la révélation de la vertu ou des vertus.

                    car , au moins, pour connaître la ou les vertus, il faut expérimenter et éprouver les sens , individuellement pour faire soi le désir de vertu. En somme, il n’y aurait de vertu que parce que nous expérimentons le désordre de nos sens....

                    cela ne serait rien à titre individuel, si ce n’est que le « mode idéologique » actuel encourage collectivement le refus d’une tempérance au nom de la liberté, et de la liberté de consommer...


                  • philouie 30 octobre 2012 22:59

                    Il semble néanmoins que nous arrivons à une fin de cycle, pour la simple raison que la consommation est une sur-consommation des matières premières qui ne sont pas renouvelable à foison.
                    Il faudra bien alors que se lève une culture de la modération.

                    d’autant que cette sur-consommation est aussi un déséquilibre entre un monde pauvre producteur et un monde riche consommateur. le choc des civilisations sera un choc économique qui sera d’autant plus tragique que les matières premières convoités sont plutôt coté tiers monde.

                    tout est prêt pour le crash.


                  • Christian Labrune Christian Labrune 30 octobre 2012 23:28

                    Au fond, vous n’êtes pas très loin de Voltaire qui, en tant que philosophe, n’avait aucun besoin du Dieu des monothéismes pour se conduire honnêtement, mais considérait que pour contenir la « canaille » dans le droit chemin, on ne pouvait guère en faire l’économie : on ne peut pas mettre un flic derrière chaque citoyen, mais si on lui greffe dans la cervelle un Dieu rémunérateur et vengeur qui lui inspire la plus grande trouille, ce crétin saura se tenir plus tranquille.

                    Ca, c’était le XVIIIe siècle. C’est déjà un peu loin. Depuis cinquante ans, les sociétés développées de l’occident se passent très bien de Dieu ; le christianisme y est définitivement mort et cela n’empêche pourtant pas les citoyens de se conduire à peu près honnêtement : le nombre des crimes violents et des délits n’a cessé de diminuer, dans nos sociétés. On peut aller de Paris à Lyon sans risquer d’être détroussé, et traverser entièrement Paris à pied à trois heures du matin, ce n’est pas vraiment vivre dangereusement. Ce n’était pas le cas au XVIIIe siècle.

                    Bref, vous nous proposez une vision bien pessimiste de l’homme, vous en faites une espèce d’animal condamné jusqu’à la fin des temps à être dressé à la carotte et au bâton, incapable de raison, de discernement, de libre arbitre. C’est plus de de deux millénaires et demi de philosophie que vous jetez allègrement à la poubelle. C’est bien triste.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès