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Accueil du site > Tribune Libre > Émeutes : cinq clés pour (essayer de) comprendre

Émeutes : cinq clés pour (essayer de) comprendre

La séquence des émeutes urbaines qui s’est ouverte le 27 octobre dernier a connu plusieurs temps ; essayer de voir comment ils se sont enchaînés permettra peut-être d’identifier les erreurs commises, et les solutions possibles.

Emotion

Au départ il y a l’émotion liée à la mort de deux jeunes (Zyed Benna et Bouna Traoré ) à Clichy-sous-Bois le 27 octobre ; un fait divers tragique mais pas exceptionnel. Les circonstances du drame sont floues, les policiers sont impliqués plus ou moins directement, les victimes sont des adolescents. L’émotion sur place est donc immédiate et se transforme, comme souvent dans ces circonstances, en colère et en violence. Jusque-là, la séquence est connue : d’autres quartiers ont vécu des « émeutes  » à la suite de la mort de leurs habitants, dans un contexte où les relations entre les « jeunes » et la police sont exécrables.

On peut alors penser qu’après une ou deux nuits chaudes, les esprits vont s’apaiser sous l’effet des interventions des médiateurs et autres «  grands frères », l’ouverture d’une enquête sur les circonstances du drame, et comme souvent, la modération des familles. Mais il n’en sera rien, car du côté des autorités, on commet plusieurs erreurs critiques de gestion du problème.

Stigmatisation

Devant un tel drame, qui après douze jours reste extrêmement flou quant à son déroulement - les déclarations contradictoires semblant même se succéder sur ce sujet - le plus sage est d’attendre les résultats des enquêtes administratives et judiciaires avant de tirer des conclusions et, d’abord, de simplement exprimer sa compassion pour les victimes et leurs familles. Or, que font Nicolas Sarkozy - et Dominique de Villepin qui lui emboîte le pas dans une surenchère malsaine : ils stigmatisent les victimes, en contestant tout d’abord tout rôle de la police dans ce drame, et en parlant de cambriolages (voir par exemple dans Libération article 1 et article 2). En somme, ces jeunes sont morts parce qu’ils étaient des délinquants. CQFD. Le problème, c’est qu’ils n’étaient pas connus des services de police, et qu’à ce jour personne ne sait ce qui s’est réellement passé. Ces déclarations à l’emporte-pièce, couplées avec l’utilisation du mot «  racaille » quelques jours auparavant par N. Sarkozy à Argenteuil, ont donc, une fois de plus, renvoyé aux habitants de ces quartiers une image terrible : ils ne peuvent être que des voyous, des délinquants, des moins que rien dont la vie ne vaut pas grand chose. Alors cette fois ces habitants, en tout cas les plus jeunes d’entre eux, ne vont pas se calmer, ils vont se déchaîner, dans un déferlement de violence aveugle.

Automutilation

Une des choses qui frappe le plus depuis douze jours, c’est le fait que les premières victimes de ces émeutes sont les émeutiers ; en brûlant, en cassant, en dégradant, ils détruisent leur environnement quotidien, celui de leurs parents, de leurs familles. Les violences visent avant tout leur quartier, leurs voitures, leurs équipements publics. En renforçant tous les préjugés négatifs à leur encontre (« des bons à rien qui cassent ») ils connotent encore un peu plus leurs quartiers et leurs vies de noir. Quelle entreprise ira s’installer à Clichy-sous-Bois désormais ? Qui embauchera des jeunes vivant dans ces cités qui font la une des journaux télévisés, parce que les maternelles y brûlent ? On reste un peu abasourdis devant cette violence aveugle, retournée contre soi-même. On est dans logique d’automutilation. On pourrait d’ailleurs dresser un saisissant parallèle avec les phénomènes d’automutilation individuelle  : mêmes populations adolescentes, même mal être, et quête d’une impossible identité, même violence retournée contre soi et ses proches. Ici, nous sommes en présence d’automutilation sociale.

Ces jeunes qui ne savent pas qui ils sont (français ou étrangers ?), dont la société ne veut pas - en tout cas elle leur donne cette impression, qui n’ont pas de place, au sens propre et au sens figuré, à occuper, n’ont plus alors que la violence, comme cri, comme rage, comme seul moyen d’exister, pour affirmer leur présence, pour nous obliger à les voir... Ces violences, gratuites, implacables et inexcusables, veulent dire, de la pire des façons, « regardez-nous, on existe, et cette fois, vous ne pourrez pas détourner les yeux ».

Compétition

Les choses alors s’emballent, les émeutes prennent de l’ampleur, et la médiatisation enfle. Tous les supports s’emparent de ce sujet dans un mouvement schizophrène : comment en parler sans l’alimenter ? Mais, les médias chauds, et notamment la télévision, ne savent pas traiter de problèmes aussi complexes avec du recul. Ce qu’ils nous livrent, c’est de l’information brute, de l’image, de l’émotion. Ce qu’ils nous livrent, ce sont des décomptes surréalistes, avec le détail du nombre de voitures brûlées, ou le chiffre des arrestations par département. Dans ce contexte de surmédiatisation, la contagion est inévitable. Par mimétisme, il faut en être ; il faut que la cité à laquelle on appartient devienne un point rouge sur la carte du 20h de TF1. Affaire de fierté stupide, d’orgueil malsain, de vantardise inepte. Alors la compétition démarre, et l’épidémie se propage. A tel point que, au bout de quelques jours, la province a pris le relais de l’Île-de-France et se distingue - si l’on peut dire -dans cette compétition des émeutes. La médiatisation a attisé la compétition, la compétition a provoqué la contagion.

Manipulation

La situation est désormais très difficile à maîtriser : les émeutes durent et s’installent. Il est temps pour certains de s’en emparer afin de les manipuler et donc de les entretenir, rendant plus difficile tout apaisement. On pense aux criminels plus endurcis - réseaux, mafias -, pour lesquels il doit être facile d’instrumentaliser certains jeunes afin de cacher leurs propres trafics et leurs délits, qui profitent sans doute de cette situation pour régler leurs comptes, et faire prospérer le « business ». On peut aussi penser à certains extrêmistes religieux qui récupéreront demain les colères dans le réceptacle de leurs idées dangereuses. Ainsi, les émeutes vont se perpétuer sur le terrain, et demain dans les têtes.

Aujourd’hui, il faut bien sûr et avant tout rétablir l’ordre, c’est un impératif, mais une fois la fièvre momentanément retombée, il faudra sérieusement se poser la question de l’attitude des uns et des autres dans le terrible enchaînement des évènements.


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22 réactions à cet article    


  • Pom (---.---.173.8) 9 novembre 2005 12:13

    Merci pour cet article qui replace les idées afin de regarder de façon plus objective ce mouvement de violence incroyable, surtout depuis l’étranger où l’on ne connaît pas le contexte des banlieues parfois.

    Pourquoi ne pas commencer par dialoguer avant de « vouloir rétablir l’ordre publique », expression galvaudée à toutes les sauces et qui ne représente en fait qu’un but sans expliquer les moyens utilisés ?


    • Rage (---.---.120.224) 9 novembre 2005 12:41

      Bonjour,

      Encore un très bon article de votre part. Je tiens à souligner la qualité de l’analyse et surtout la clé « médiatisation » qui est essentielle.

      En effet, à force de faire du « comptage » bête et méchant de voitures brulées, cela devient l’étalon indicateur. Cela devient l’instrument à conquérir pour faire parler de soit, pour apparaître sur la carte, pour faire mieux que la veille.

      Formidables médias de l’instantané et de la bêtise, enfermés dans leur bulle « spéculative » et se nourissant des malheurs du monde. Maux et merveilles, un cocktail détonnant devrais-je dire.

      Cette spirale d’un pouvoir dépassé, de générations sacrifiés et d’une surmédiatisation du moindre évènement tend à provoquer un malaise global.

      Ce malaise se propage comme une gangraine, touchant les plus exposés, puis les classes moyennes. Nous avons tous de gros problèmes aujourd’hui, et si nous ne levons pas la tête du guidon, il faudra bien à force reconnaître que nous sommes dans le mur.

      C’est au niveau politique (courage/volonté/projection) que se situe notre problème, puisque notre Etat est hyoer centralisé. A nous de nous faire entendre.


      • Hkac (---.---.242.109) 9 novembre 2005 12:50

        Analyse fine et pertinente. J’ajouterai aussi un paramètre additionnel, une nouvelle clef en quelque sorte : le rôle plus qu’ambigü des médias qui surfent entre « stigmatisation » et « compassion », qui parfois décontextualisent les faits ou les amplifient. Et par ailleurs, tout le monde sait bien que les « ghettos » un jour ou l’autre se révoltent (cf. : les émeutes des ghettos noirs à New York et à Los Angeles dans les années 80 et 90, les « townships » d’afrique du Sud). Le ghetto n’a jamais été une solution à l’harmonie sociale. Si aujourd’hui, je devais suggérer des pistes, ce serait vraiment de faire disparaitre ces ghettos sous la forme d’un programme ambitieux dépassant les clivages politiques et électoraliste. Il y a là un véritable chantier, une cause nationale. De plus, il faudrait une politique d’accompagnement tangible permettant de montrer aux habitants des banlieues concernées qu’ils ne sont pas des « sous-citoyens ». Il faudrait véritablement développer une politique « d’amour » pour tous ces enfants. Ils ont besoin d’aide avant tout. Mais voilà, qui en ces périodes de restrictions budgétaires aura ce courage ?


        • Georges (---.---.13.146) 9 novembre 2005 17:02

          Il est désolant de constater à quel point la vision des choses de cet article est complètement psychologique et ignore souverainement le point de vue politique, pourtant essentiel dans cette affaire. Que se passe-t-il ? Le ministre de l’Intérieur de la République entame la reconquête des zones de non-droit qui se sont installés dans les banlieues et colonisées par les délinquants et les islamistes. Les jeunes et les moins jeunes qui vivent de trafics et les islamistes qui se financent par ces trafics et préparent le djihad en France se sentent alarmés. Les jeunes morts dans le transformateur sont un prétexte pour soulever la population et la souder dans l’idée qu’elle est, en tant que musulmane, victime des Français, et faire de ces enfants des martyrs dans le style des martyrs de l’Intifadah palestinienne. Comme par hasard, ils ont le député du P.S. ! Jusque là, affaire connue, d’accord, mais la réaction laisse penser qu’ il y avait besoin d’éloigner à tout prix la police de cet endroit ! Il est difficile de savoir si les islamistes qui sont derrière cette émeute ont pris le train en marche ou s’ils l’ont déclenchée. Mais elle leur sera très utile, parce que ces abrutis de Français vont encore faire leur jeu et céder à leur romantisme de la violence révolutionnaire ! Et c’est ce qui arrive ! Mais sachez que ces émeutes ne sont rien d’autre que le lancement du djihad islamique en France ! En attendant qu’il s’étende à toute l’Europe ! Cela fait des années qu’il se prépare ! Voilà la vérité ! Pensez-vous vraiment que le gouvernement aurait pris le risque de décréter le couvre-feu si cela n’avait pas été le cas ? Pensez-vous que les socialistes l’auraient accepté sinon ? Le gouvernement et les responsables politiques savent très bien toutes ces choses, et de temps en temps, on apprend que la police a démantelé un réseau terroristre. Mais on n’en parle pas plus pour justement ne pas provoquer une réaction anti-maghrébine chez les Français, car il faut aussi les comprendre, ils n’en peuvent plus et risquent d’avoir des réactions peu souhaitables, notamment celle de voter massivement, aux prochaines présidentielles, pour les candidats souverainistes. Mais gauche, extrême gauche (qui a des conexions avec les islamistes) et compagnie, par pure haine du gouvernement, vont encore servir de caisse de résonnance et de courroi de tranmission aux islamistes en flattant encore les jeunes des banlieues,en demandant que le ministre de l’Intérieur demande pardon à des malfaiteurs d’avoir osé faire son travail (inouïe !) sans vouloir comprendre que jouer ainsi avec le feu les brûlera en premier ! Voyez-vous des islamistes tolérer des homosexuels et des raiveurs ? Que deviendront les Verts, les communistes et les trotskyste ? C’est surtout les islamistes qui ne veulent pas de l’intégration des Français d’origine maghrébine, parce une fois intégrés, ils échapperont à leur influence et alors, comment pourraient-ils déclencher leur djihad en France sans cette population dans laquelle se fondre ? Ouvrez donc vos yeux ! Etudiez l’histoire de l’Islam et vous apprendrez à connaître ses méthodes ! Et surtout que les français d’origine maghrébine ou de confession musulmane ne se sentent pas concernés, car personne ne confond la pratique pacifique d’une religion avec l’esprit de conquête et le totalitarisme des islamistes ! Même si, comme tous les peuples et toutes les nations, (notamment les Arabes) les Français sont à priori xénophobes, il est clair qu’ils ont accueilli et intégré beaucoup de nations et de peuples et je trouve personnelement que ce racisme anti-maghrébin n’est pas ce qu’on dit. Je vois tous les jours des personnes issues de l’immigration, tout-à-fait intégrées, ayant un travail et faisant partie du paysage. Mais il s’agit de personnes qui se lèvent le matin, qui s’habillent comme tout le monde, qui ont fait l’effort d’apprendre à parler le français. Comment voulez-vous qu’un patron embauche un jeune qui arrive débraillé, qui parle avec provocation, qui ne peut pas se lever le matin ? Un tel personage ne trouvera jamais du travail, qu’il soit de la couleur qu’il veut ! Vous savez bien que beaucoup de ces jeunes ne veulent pas être payés au smic et prèfèrent vendre du canabis ! Il ne faut pas fausser le tableau en racontant n’importe quoi ! Il y aussi le fait que les patrons ont peur de se trouver avec des employés islamistes qui vont demander une salle de prière, etc. C’est une religion qui n’est pas adaptée à ce monde ! Par exemple les chrétiens qui veulent pratiquer leur religion complètement se font moines parce que dans la vie laïque, vous ne pouvez pas observer tous les preceptes rituels de votre religion, mais l’essentiel, son esprit. Une religion ne peut quand même pas être contre l’homme ! Elle doit quand même lui permettre de pouvoir gagner sa vie ! Il faut tenir compte de toutes ces choses et comprendre que les problèmes sociaux des populations des banlieues ne sera pas résolue sans qu’ils y mettent du leur !


          • nicolas aubert 91 9 novembre 2005 17:06

            Merci pour ta synthèse très juste de la situation. Juste un complément sur les manipulations. Tu oublis celle du gouvernement en place. Tous les observateurs s’accordent à dire qu’ils s’agit de l’expression d’un malaise, non d’un déchainement de violence gratuite (même les RG sont d’accord sur ce constat ! ) Ne soyons pas naîf, la seule solution pour que chacun des candidats de droite actuellement au pouvoir ( suivez mon regard !) puisse tirer les marrons de cette crise, c’est que le feu couve jusqu’en 2007 pour jouer le crédo de la peur ! Voila pourquoi on ne nous parle uniquement que de répression, de délinquants et de voyous, c’est pour continuer à alimenter la chaudière !


            • G (---.---.202.84) 9 novembre 2005 21:33

              Juste un témoignage de mon expérience : J’ai vécu dans la banlieue d’une grande ville et c’était vraiment craignos. Mais dans ce quartier pas un Arabe, que des Français bien de chez nous. Je pense que si l’on concentre toute la « misère du monde » dans un quartier, il ne faut pas s’attendre à des merveilles, ce n’est pas une question de couleur de peau. Quelle que soit la race, vous mettez des gens sans boulot et sans argent, vous laissez mijoter quelques années et assuremment vous obtenez un coktail détonnant.


              • Manu (---.---.77.234) 9 novembre 2005 21:57

                J’invite l’auteur de cette diatribe d’ouvrir lui-même les yeux et de s’informer :

                *stigmatiser une religion (en l’occurrence l’islam) est absurde : il suffit de voir comment une partie de la société américaine (chrétienne évangélique) cherche à s’accaparer le pouvoir pour imposer sa vision des choses (anti-avortement, anti-homosexualité, anti-contraception, etc.)

                *un pays comme la Pologne (plus de 95% de catholiques) connait également des problèmes dans ses banlieues.

                En réalité, quelque soit la population, un cantonnement dans des barres isolées ne peut, qu’à long terme, dégénérer.


                • Sylvio (---.---.117.156) 9 novembre 2005 22:25

                  Exactement, que ce soit des personnes d’origine, française, maghrébine, vietnamienne, c’est pareil !

                  Marre d’entendre ces préjugés même sur Agoravox, on va vraiment en arrivé à la guerre civile avec des comportements pareils.

                  Pourquoi vous étonnez vous que des personnes d’origines maghrébines deviennent raciste anti-blanc quand on les traite chaque jour de « bougnoule », « racaille », « sale gris », ces personnes qui les insultent ouvertement sont honteuse et devraient déjà se regarder dans un miroir.

                  Aujourd’hui en France :
                  - environ 10% de personne en difficulté d’origine étrangère, la plupart d’entre-elle ne sont pas raciste.
                  - 20% de personnes ont voté FN, parti ouvertement nationaliste et xénophobe, ce qui représente au moins 10 millions de personnes. Qui est raciste ? Qui n’accepte pas l’autre ? Qui va entrainé une guerre civile ? Les mots haineux de tous ces français sont plus fort que les armes, les insultes font beaucoup plus mal que quelques voitures cramés et quelques pierres lancé par des ados en colère.

                  Alors au lieu de voir la réalité en face certains préfèrent s’en prendre à la religion musulmane « bien différente » de la religion cathlique, « incompatible » avec notre société. Certains préfères croire à des complots d’islamistes alors que ce ne sont que des gamins en colère.

                  Vraiment en lisant ces commentaires, je commence à avoir une certaine honte d’être français.

                  Comme tous le monde le dis, imaginez vous 15 ou 20 ans dans de telle cité, sans argent, sans travail, sans esperance, rejeter par leur pays (quelquesoit votre origine), sans avenir... Certe les politiques ont fait quelques efforts, certes les français ont été tolérants envers leurs débordements, beaucoup de pays n’aurait pas fait mieux dans un même cas. Mais le racisme est toujours là et il a pris de l’ampleur car les différences se sont accentués : eux plus pauvre, nous plus riche, eux plus révoltés, nous plus indifférents, eux en recherche de reconnaissance, nous qui les ignorons (voir rejetons). Comment voulez-vous que la situation s’améliore, ne croyez pas que l’eau va coulé sous les pont avec le temps, au contraire avec ce qu’il s’est passé, ces cités se sont encore enterrés, le regard des (autres) français s’est encore assombris sur eux, la discrimination et la peur de l’autre sera encore plus forte.

                  Les 2 causes à tout ça sont :
                  - Ces cités qui sont des ghettos social et ethnique
                  - La discrimination, la peur, l’indifférence, le rejet de leurs habitants.

                  Où sont nos valeurs de fraternités et d’égalités ? Pour ramener l’ordre, va-t-on supprimer de certaines libertés ? C’est déjà le cas de certains quartiers français ce soir (couvre-feu appliqué au majeur) ?

                  Je sais très bien que la majorité des personnes ici pensent à peu près comme moi, mais une grosse partie de la population devrait réfléchir un peu avant de déterrer encore plus la hache de guerre.

                  Face à cela, je comprend que certains jeunes qui ont peur pour leur avenir commence à se révolter, je comprend que certains en ai marre de cette violence mais la solution n’est pas une escalade vers la violence, comme dans un couple, il faut savoir dialoguer, trouver des accords, des solutions et ne pas s’emporter à se taper dessus ou à taper sur ces gamins !


                  • (---.---.37.29) 9 novembre 2005 22:54

                    reponse a sylvio

                    ecoute mon ami ,si tu as honte d’etre Français, va vivre en algerie au Maroc ou au Pakistant mais la bas, tu ne pourra pas dire le quart de ce que tu viens de dire ce soir.

                    La France on l’aime ou on la quitte


                    • Sylvio (---.---.117.156) 9 novembre 2005 23:04

                      Je n’ai pas dit que je n’aimais pas la France, j’adore ce pays.

                      J’ai honte de faire partie d’une population qui ont des compatriotes comme toi, et ce serait des français come toi qui devraient partir si ils n’aiment et ne respectent pas sa devise, je te la rapelle « Liberté, Egalité, Fraternité », et ceci est valable pour tous les français autant du point de vue social que ethnique.

                      La devise de la France n’est pas « On l’aime ou on la quite ».


                      • Jean (---.---.66.2) 9 novembre 2005 23:53

                        Il y a du vrai un peu partout. L’important est de prendre du recul face aux choses qui nous arrivent ces derniers temps, étant donné qu’il est déjà trop tard (?).

                        Pour Sylvio ... il faudrait d’abord se renseigner sur le nombre de votants FN en 2002. 20% pour l’extrême droite ne signifie pas 60/5 = 12 Millions... mais bien moins (âge, abstention).

                        Pourquoi ? Une gauche non présente, et une droite peu convaincante.

                        Après, vous parlez de respect, chose qui doit être évidemment réciproque.

                        Peut-être y’a-t-il un amalgame ainsi qu’une généralisation des « 2 » côtés...

                        « Le jeune des banlieues » est-il forcément un voyou ? « Le français » est il toujours BCBG privilégié et pratiquent-ils tous l’équitation ? (écouter les chansons, ça aide).

                        Non. La vie n’est facile pour personne.

                        Après il faut toujours être apte à prendre du recul et ne pas se focaliser sur des prétextes uniquement ressasés et bons à détruire (moralement et physiquement).

                        Le fait est là, il faut le surmonter et les efforts doivent être communs.


                        • Sylvio (---.---.117.156) 10 novembre 2005 00:26

                          Certe, je ne pense pas qu’il y’ai 10 millions de raciste « primaire » qui l’affirme, mais combien ont des préjugés ou la peur de l’autre ?

                          Je n’ai rien à avoir avec les cités, je viens des classes moyennes, je suis d’origine provenco-savoyarde, d’un milieu « rurbain » (20km de Chambéry), j’ai depuis un an, un CDI avec un salaire de 2000€ (brut). Bref, je fais plus parti des BCBG et je ne dis pas tout ça pour m’appitoyer sur mon sort.

                          J’ai justement beaucoup de personne autour de moi qui ont des préjugés, des peurs de l’autres qui entraîne toutes cette violence entre 2 groupes qui représente une part minauritaire mais conséquente de la population :
                          - les racistes « anti-arabe »
                          - les racistes « anti-blanc »

                          A cela on peut ajouté 2 groupes plus importants :
                          - les personnes ayants des projugés ou des peurs de l’autre envers ceux des cités
                          - les personnes des cités ayant le sentiment d’être rejetés/abandonné par les (autres) français. Ces groupes là ne se font pas la guerre mais sont le terreaux et le coeur de cible des 2 groupes cités auparavant.

                          Et ce qui m’indigné énormément c’est de voir sur un journal citoyen, non pas des racistes anti-blancs, ou des personnes qui des cités qui se plaignent mais des racistes primaires (peu nombreux) et quelques personnes qui ont de sacré préjugés sur les personnes d’origines maghrébines ou sur la religion musulmane.

                          Le fait d’avoir des parents enseignants qui m’ont appris la tolérance et d’avoir été au lycée de banlieue (il y’a 10 ans) et donc cotoyé les personnes des cités m’a toujours fait réfléchir sur ces problèmes, je le cerne très bien, sa cause est ce racisme causé par les différence culturelle et sociale, sa solution est l’appaisement entre ces groupes et la mixité culturelle et sociale (ce qui prendra beaucoup de temps).


                          • Migration américaine (---.---.149.25) 10 novembre 2005 01:48

                            Ce soir, j’ai lu l’excellent article de Sophie Kauffman du MONDE intitulé France, États-Unis, modèles contestés qui pose, à mon avis les vraies bonnes questions que je vous soumets : ...comment un pays si à cheval sur la diversité culturelle, au point de mener de grandes batailles internationales pour l’imposer à l’Unesco et à l’OMC, peut-il refuser à ce point la diversité, de sexe, ethnique et religieuse, dans la formation et la composition de ses propres élites, tous secteurs confondus ? Comment un pays dont la devise comporte le mot fraternité peut-il assister aux incendies successifs et meurtriers d’immeubles insalubres d’immigrés sans remettre en question sa politique d’accueil de ces populations ? Comment un pays si prompt à dénoncer le racisme ailleurs refuse-t-il de l’affronter au coeur de sa propre société ? Comment les dirigeants d’un pays dont la devise comporte aussi le mot égalité continuent-ils à s’arc-bouter sur ce principe abstrait, républicain, pour refuser d’étudier sérieusement les moyens concrets de remédier aux inégalités les plus flagrantes, et bombarder un intellectuel beur ministre délégué à la promotion de l’égalité des chances sans lui fournir ni moyens ni feuille de route, ni même donner un contenu au concept d’égalité des chances ? Un pays comme la France peut-il exiger un rôle dirigeant en Europe et décrier la même Europe dès lors qu’elle implique des concessions ? Peut-il récuser, sous prétexte d’horreur anglo-saxonne, tout autre modèle social que le sien, lorsque le taux de chômage et le malaise des banlieues infligent un démenti spectaculaire au succès de ce modèle français ? Peut-il bloquer des négociations sur les règles du commerce mondial pour préserver une petite clientèle d’agriculteurs ? Peut-il se considérer comme le vainqueur moral de l’affrontement transatlantique sur l’Irak et rester muet devant les révélations désastreuses de corruption d’anciens ambassadeurs et de grandes entreprises françaises par Saddam Hussein ? Mais la journaliste ne propose pas de réponses ....et vous ?


                            • Martine G. (---.---.165.249) 10 novembre 2005 02:04

                              Et bien dites donc cela ne vole pas haut ! La France on l’aime ou on la quitte ??? Et bien quelle société tolérante et inclusive ?

                              Une certaine France est raciste oui...et obtus en plus !

                              Mais il y a aussi des gens avec des valeurs de partage et de bonne volonté. Et tant mieux !

                              Ces jeunes beurs ont besoin qu’on leur redonne une estime de soi et cela commence par du TRAVAIL POUR LEURS FRÈRES ET LEURS PÈRES !

                              La violence pour combattre la violence conduit au pire !


                              • (---.---.198.170) 10 novembre 2005 09:41

                                Vous avez raison de rappeler que les Français prompts à se poser en donneurs de leçons sur l’égalité, la solidarité, etc. sont les derniers à se montrer solidaires et aptes à adapter leur société déclinante au nouveau contexte politique et économique découlant d’une mondialisation accrue.

                                La solution serait d’accepter de revoir notre fameux « modèle social » devenu inefficace. Mais cela implique de changer les mentalités puisque toute réforme (je parle de réforme au sens de « progrès ») est vécue par chaque corporation comme autant d’atteintes à ses « avantages acquis », ceux-ci se posant en dogme chez une majorité de « citoyens ».

                                Etre citoyen signifie être solidaire et oeuvrer dans l’intérêt général. Or, depuis des années, ces Français qui se posent en défenseurs de l’égalité ne renonceraient pour rien au monde à leurs petits privilèges (je ne parle pas de donner plus aux « riches » et moins aux « pauvres », mais de faire un effort pour que la préservation de l’emploi ou de l’enrichissement des uns ne se fasse plus au détriment de ceux qui n’ont rien et dont, finalement, la majorité d’entre nous se désintéresse).

                                C’est bien là où le bât blesse : l’égalité oui, mais en conservant ses petits passe-droits (un sport national). D’où une régression psychologique aussi alarmante qu’incompatible avec le sens des responsabilités et des réalités qui devrait pourtant nous habiter.

                                On peut continuer à faire l’autruche et à faire semblant de penser qu’en ne changeant rien, la situation va finir par s’arranger toute seule. Ca s’appelle du déni de vérité... ou la pensée magique !

                                Jusqu’à quand va durer ce comportement infantile ? Jusqu’à quand les élus démagogues cacheront-ils la vérité sur la situation dangereuse dans laquelle cette régression mentale nous enfonce ? Jusqu’à quand les citoyens continueront-ils à tendre une oreille compatissante à leurs beaux mensonges ? La question est là.


                                • vince (---.---.158.102) 10 novembre 2005 12:47

                                  arréter de stigmatiser les cites,pouqoi le pb se pose.Est ce que les differents cultures existentes ds ces quartiers se respectent ? Une etnie n’impose pas sa loi ? Travailer pour 1000 euros ça intéresse ces gens ? Nourrir une tribu dans son F2 est_ce normal ? Si chaque logement est prévu pour tant de personnes les offices HLM devrait obliger le quota prévu par logement et éviterait sans doute bcp de désagrement car vivre les uns sur les autres ça tiens d’avoir un self controle et de plus pour etudier ça tien du miracle.Les problemes ne viennnet pas de la rue mais de la vie en logement tres restreint qu’on respire mieux a l’exterieur.la vie a l’occidentale prouve qu’on s’occupe moin des aieux et chacun pour soi ça a aussi du bon du chacun pour soi car qq’un qui est bien ché lui ne va pas ds la rue errer ou le vent l’emporte,de plus si vous travailer pour nourrir une famile entiere et vous ne pouver vous offrir vos projet je comprend la haine et ce n’est pas la société a payer. le prix a payer pour vivre a l’occidentale.Un bon coup de pied ds la fourmillère des sangsues qui certains aimes vivre au crochets d’autres sous pretextes d’ un rapprochement familiales....


                                  • José Peres Baptista José Peres Baptista 10 novembre 2005 13:10

                                    Je vous propose à tous un témoignage, le mien.


                                    • benny (---.---.15.21) 10 novembre 2005 14:55

                                      Je suis chef de chantier pour une entreprise allemande a alger

                                      ici en algerie le commentaire reccurent qui revient sur les evenements de ces derniers jours sont :« nous n’arrivons pasa acomprendre les emigrée »

                                      il est vrai qu’il y’a une nette difference entre ceux qui sont née apres l’independance du pays en algerie et en france ici j’ai eu l’occasion de travaille avec de jeune ingenieurs algeriens remarquable , trés qualifiée et tres jeune,de plus en plus eduquée.

                                      il me semble qu’en france un beur ingenieur c’est plutot rare

                                      il y’a une nouvelle algerie qui se construit un collegue algerien m’avait dit qu’en gros les beurs devait etre « pauvre et gentil » on qu’ne leurs donnent pas leurs chance Il ne faudrait pas s’aliené un pays commme l’algerie qui en plus de son petrole,gaz,or,diam,vanadium,alu ,manganese ... a comme une envie de revanche et cela commence dans le monde des affaires ou dans le secteur des btp les francais sont marginalisée au profit des americains,allemand et surtout chinois et je peut vous assure que cela va trés vite , tres trés vite ce n’est ni leùmaroc ni la tunisie ici il y’a de l’argent bcp meme et l’algerie vire de bord et entrain de s’alinié sur les americains Ce a quoi je voulait en venir c’est qu’une algerie riche pourrait nous aidée a maitrise ces jeunes


                                      • (---.---.128.208) 12 novembre 2005 19:31

                                        Deux commentaires au regard de cet article nous aidant à mieux comprendre le phénomène. Deux autres cles en fait.

                                        Un axe politique où il est difficile d’imaginer que Mr Sarkozy n’essaie pas de récupérer quelques électeurs extrémistes. Du coup au lieu de calmer le jeu, il relance chaque fois qu’il en a l’occasion. Où va s’arrêter la surenchère. Un axe psychologique qui invite a réflechir sur l’accessibilité à la notion de responsabilité. Outre l’effet groupal qui conduit à une dillution du sentiment de responsabilité, la question que l’on peut se poser est celle de l’existence d’une instance psychique capable d’exercer un contrôle chez ces jeunes.


                                        • Bibasse (---.---.96.6) 13 novembre 2005 18:25

                                          Dans un contexte où chacun a sa propre interprétation des événements, les articles aussi pertinents que le votre sont trop rares.


                                          • Patricia (---.---.152.115) 15 novembre 2005 16:04

                                            J’ai du mal à considérer que des personnes qui font des cocktails molotovs et qui tirent sur la police et qui défient des cordons de CRS soient de « pauvres enfants » avec lequel il faut renouer le dialogue ....


                                            • Sylvio (---.---.13.250) 15 novembre 2005 19:09

                                              Patricia : et ben pourtant SI (voir si dessous) et il faut aussi savoir les soumettre à la justice, comme tout français.

                                              Ce sont de « pauvres » (socialement, économiquement, vivent une discrimination au quotiden) « enfants » (pour environ 50%) avec qui il faut renouer le dialogue : tu proposes donc de ne pas les écouter, et ne pas leur expliquer le mal qu’ils font et subissent (même un criminel on l’écoute et on lui parle lors d’un jugement).

                                              C’est sûr pour résoudre un problème, il vaut mieux le faire disparaître (...), c’est lamentable d’entendre ça.

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