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Les commentaires de Pingouin094



  • Pingouin094 Pingouin094 18 juin 2014 15:29

    Le même sondage qui dit que 83% des français estiment cette grève indamissible dit que 67% des français ignorent les causes de la grève.

    Donc, ça veut dire que l’immense majorité des français estiment inadmissible une grève dont ils ignorent la causes ? Soit la majorité des français sont des crétins finis, soit les instituts de sondages posent des questions à la cons pour avoir la réponse qui les arrange. Je penche plutôt pour la deuxième solution.

    Par ailleurs, françois hollande étant à 16% dans les sondages, ça veut également dire que 84% des français estiment « inadmissible » la politique gouvernementale, réforme ferroviaire comprise. Ce qui ne l’empêche pas de « prendre en otage les français » en continuant une politique refusée par l’immense majorité des français.

    Mais ça, ça n’est pas qu’un sondage. C’est aussi le résultat des urnes aux deux dernières élections.



  • Pingouin094 Pingouin094 18 juin 2014 15:23

    Ajoutons aux excellentes réponses de Pere Plexe que si un accident aussi grave que celui de Bretigny a pu avoir lieu, ce n’est en aucun cas la fautes des cheminots, mais bien la faute à sa stratégie politique, poursuivie par la direction de la SNCF.

    Des accidents comme celui de Bretigny, il risque d’y en avoir d’autres si on poursuit dans la même direction, si la réforme passe.

    Quand la CGT dit défendre un service public de qualité, c’est entre autre à la qualité et à la sûreté de la maintenance de nos installations qu’elle fait référence.

    Mais si vous préferez une politique qui continue à faire des « gains de productivités » en économisant sur la maintenance au risque d’autres Bretigny ....



  • Pingouin094 Pingouin094 18 juin 2014 14:54

    Je note avec humour que ceux qui hurlent à l’inégalité d’accès à un service public se range approuve une réfomre défendu par ceux pour qui le voyageur n’est plus un « usager », mais un « client »

    Disons le clairement, on est « usager d’un service public », et on est « client » d’une entreprise destiné à faire des bénéfices.

    Si la réforme passe, il ne s’agira plus d’une égalité d’accès à un service public, puisque la SNCF ne sera plu sun service public. Et ensuite, les avantages en nature des cheminots seront en tout point comparables aux avantages en nature des salariés de chez peugeot ou renault.

    Il ne viendrait à personne à l’idée d’hurler devant l’inégalité d’accès à la propriété de la voiture au motif que les salariés de renault ou peugeot ont des réductions et pas le client lambda.
    Quand vous serez (vous êtes déjà d’ailleurs) des clients de la SNCF, ça sera pareil.



  • Pingouin094 Pingouin094 18 juin 2014 14:50

    Le chiffre de 17% de gréviste est totalement fantaisiste et absolement pas crédible quand on est sur le terrain, en AG, dans les dépots et qu’on constate qui est présent et qui ne l’est pas.

    17% de gréviste, c’est le taux des faibles mobilisations à la SNCF et qui sont des échecs. Le trafic des trains à ce niveau là n’est pas ou extrêmement peu perturbé. Il existe d’autres grèves avec ce niveau de gréviste pour servir de comparaison.

    Le trafic est perturbé à un niveau très supérieur à ce qui est celui d’autres grèves avec seulemetn 17% de grévistes. Preuve s’il en est que ce chiffre est totalement fantaisiste.

    Je note avec humour qu’un sondage récent (20 minutes d’aujourd’hui) indique que seulement 22% des français soutiendraient la grève. Ce qui fait tout de même 6% de plus que les 16% des français qui font confiance à Hollande.

    Si quelqu’un prend aujourd’hui en otage le pays, c’est bien un gouvernement, désavoué dans les sondages, désavoué dans les urnes, désavoué par d’anciens partenaires dans sa majorité (EELV a quitté le gouvernement), remis en cause par une partie de sa base parlementaire et dont le 1er ministre défend une ligne politique qui n’a receuilli le soutien que de 6% des sympathisants de son parti !



  • Pingouin094 Pingouin094 18 juin 2014 14:44

    Dans de très nombreuses entreprises, les salariés bénéficient d’avantages en nature lié à la nature de leur entreprise. Ce n’est en rien une spécificité de la SNCF. L’exemple le plus flagrant sont les salariés de l’automobile qui bénéficient de prix très réduits pour acheter leurs voitures.

    Et entre prendre le train quasiment gratuitement, et changer de voiture tous les deux ans pour un prix ridiculement bas, si j’avais le choix, je prendrais peut-être la deuxième option.

    Reste la question de taxer cet avantage. Je dirais : « oui, mais ... » cela oublie le fait que les cheminots ont déjà un salaire en moyenne inférieur à ceux du privés dans un emploi équivalent. La comparaison est facile, tant de nombreux cheminots démissionnent pour aller effectuer le même boulot dans le privé, où ils sont reçus à bras ouvert.
    Donc, réduire encore le salaire « en nature » des cheminots est évidemment extrêmement mal perçu, sauf s’il est compensé par une revalorisation équivalente et pleinement justifié du salaire « en espèce » des cheminots, pour le rapprocher des salaires du privé à emploi équivalent !



  • Pingouin094 Pingouin094 17 juin 2014 14:53

    Faux.

    Les cheminots ont souvent été en tête de mouvements sociaux bien plus larges qu’eux même, et ont souvent fait grève pour d’autres qu’eux mêmes...

    La grève actuelle n’est pas tant pour défendre les intérêts des cheminots que les intérêts des usagers du rail. Une dégradation de la qualité des transports ferroviaires sera négative pour tous, et surtout pour les usagers.

    Qui veux d’autres Bretigny, d’autres morts dans des accidents ferroviaires ?



  • Pingouin094 Pingouin094 17 juin 2014 14:51

    Spartacus : Le coût des charges sociales, c’est 149 Mds €, le coût du capital, c’est 309 Mds €. Je vous invite à regarder ces courtes vidéo, ça vous instruira.
    http://www.pcf.fr/coutduK

    Hunter : La directive européenne impose une séparation comptable des activités, mais pas une séparation en deux entreprises distinctes. Par exemple, en Allemagne, DB Netz (équivalent de RFF) est filiale à 100% de la Deutch Bahn.

    Filiale à 100% n’est pas tout à fait la même chose que 2 Epics distincts au sein d’une même holding, dirrigé par un conseil de surveillance commun qu’on peut assez facilement faire disparaître.

    Les propositions de la CGT sont 100% eurocompatibles et le choix fait en 1997 n’était pas le seul possible.

    Concernant la dette, il faut qu’elle soit reprise par l’état, puisque ce sont des investissements voulus et décidés par l’état, au nom de l’intérêt général.



  • Pingouin094 Pingouin094 16 juin 2014 09:05

    Grève à répétition ? De quand date la dernière grève nationale et reconductible à la SNCF ? 7 ans. Comme « répéitition », on a vu pire.


    22 000 cheminots étaient dans la rue le mois dernier, sans appel à la grève. Une très forte mobilisation, qui n’a eu aucune réponse de la part de la direction ou du gouvernement.

    Malgré une mobilisation forte et sans grève reconductible, le gouvernement et la direction n’ont pas répondu aux cheminots. Que restait-il alors comme moyen de se faire entendre que la grève reconductible ?

    Le droit de grève, c’est comme la liberté de la presse, ça ne s’use que lorsqu’on ne s’en sert pas.



  • Pingouin094 Pingouin094 16 juin 2014 09:02

    Qui est le privilégié ?


    Le cheminot ou bien le Patron d’une grande entreprise qui gagne 100 fois le SMIC, voir plus et qui pour sa retraite aura surtout droit à un « parachute doré » qui fait que le nombre de trimestre de cotisation, ça n’est pas son problème ?

    Ne pas se tromper de cible ...

    Les dividendes aux actionnaires coûtent infiniment plus aux entreprises privées que les charges sociales. Ne pas se tromper de cible, le problème majeure de la France, c’est le coût du Capital, pas le coût du travail.



  • Pingouin094 Pingouin094 15 juin 2014 22:19

    Topaze : plusieurs contre-vérités dans vos propos :


    1°) La SNCF est globalement bénéficiaire, et verse même des dividendes à son actionnaire (l’état), le contribuable ne paye rien et n’est en aucun cas une « vache à lait » concernant la SNCF.
    Mais maintenant que ce n’est plus un usager mais un « client », comme dans toute boîte privée, plus on peut soutirer de fric au client, mieux on se porte...

    2°) Revoyez vos connaissances en procédés industriels. Si un système à une durée de vie « théorique » de 10 ans, c’est bien qu’il s’agit d’une moyenne, sujette à variation. Arrive la notion de qualité, d’écart type, etc...
    Le problème c’est que même si 99.99% des sabots survivent 10 ans, le 0.01% qui tombera en panne au bout de 9 ans occasionnera des retards de train, ce qui est très mal vécu.
    Le problème est plutôt le très haut niveau de qualité attendu par les usagers d’un service public. Ils ne tolèrent aucun problème.


    Parceque pour des entreprise privées, les clients ont paradoxalement une bien plus grandes tolérances aux désagréments.
    Par exemple, j’ai pris l’avion il y’a 2 semaines, une boîte privée, low-cost. J’ai eu 14 heures de retards pour un système de sécurité défaillant, ayant obligé l’avion à faire demi-tour en plein vol et m’ayant du même coup fait raté la correspondance.
    Ais-je eu le droit à mon arrivée à une gentille hôtesse me proposant une enveloppe pour me faire rembourser comme ça arrive à la SNCF pour à peine 20 minutes de retard ? Absolument pas ....


  • Pingouin094 Pingouin094 15 juin 2014 22:04

    Déjà, si des étudiants cherchent à passer le bac, c’est qu’ils ont un souci. Pour être étudiant, il faut avoir le bac. Ce sont les lycéens.


    Non, blague à part... Je vous signale que les bus, les métros, les tramways fonctionnent, ou même les taxis. Et que je sache, quand on est au lycée à Paris, on ne passe pas le bac à Lille.

    Donc, les arguments à la con, ça suffit un peu.

    Quant à moi, quand j’entends le mot « otage », je pense à 200 adolescentes nigériennes aux mains de fous intégrises. Employés le même mot pour quelqu’un qui va devoir se lever un peu plus tôt le matin, même s’il a effectivement d’autre stress avec son bac, c’est juste ... indécent.

    Il me semble que le « nord » et le sens des réalités et le poids des mots, c’est vous qui l’avez perdu.



  • Pingouin094 Pingouin094 15 juin 2014 22:00

    A exemple à la con, exemple à la con et demi.


    7 « clients » sont morts il y’a un an à Brétigny, des dizaines d’autres blessés, certains en garderont des séquelles toute leur vie. Déjà aujourd’hui, les conducteurs arrivent avec peine à communiquer aux mainteneurs de l’Infra que tient, quand on passe sur cette aiguille là, ça bouge quand même beaucoup, ou tient, le KVB (le machin qui a manqué quand un train s’est crasché en espagne) ne marche plus sur telle zone.
    Quand nous serons dans deux entreprises différentes, ça n’ira pas mieux, bien au contraire.

    Et le risque, c’est un nouveau brétigny au bout.

    A la SNCF comme en voiture, il vaut mieux parfois arriver en retard que de ne pas arriver du tout ...



  • Pingouin094 Pingouin094 15 juin 2014 21:55

    L’expérience passé prouve qu’il vaut mieux effectivement anticiper les risques.

    A moins que dans d’autres sujets le « principe de précaution » vous soit une notion totalement inconnue, elle n’est pas dénuée non plus de sens à la SNCF et dans le dialogue sociale.

    Surtout quand le risque est certain à 99.99%...



  • Pingouin094 Pingouin094 15 juin 2014 21:47

    Spartacus, Fergus et autres vipères, essayer de connaître ce que vous prétendez critiquer.


    Le système de retraite SNCF est entièrement indépendant du régime général de retraite. Quel que soit notre régime et ses règles, il n’en coûte qu’à la SNCF qui paye des cotisations patronales plus élevées qu’une entreprise privée.
    Mais comme elle paye également ses salariés à des salaires moins élevés que dans le privé (pour preuve les augmentations significatives de salaires de tous mes collègues ayant quitté la SNCF pour le privé), l’entreprise y trouve son compte.
    A chacun de préferer le salaire immédiat ou différé.

    Ensuite, l’âge légal de départ à la retraite et le nombre de trimestre nécessaire pour avoir droit à une retraite à taux plein sont deux notions entièrement différentes.
    En l’occurrence, bien que pouvant partir à 57 ans, les salariés de la SNCF (hors roulant) doivent cotiser 42 ans comme tous les salariés du privé. Donc, ceux qui partiront à 57 ans le feront avec une retraite très réduite.

    Pour ma part, je doute fort de partir à 57 ans,même si j’en aurais théoriquement le droit. Il me restera encore trop de trimestre à cotiser.

    Apprenez donc ce que vous critiquer, vous aurez l’air moins bête ...



  • Pingouin094 Pingouin094 21 mars 2014 16:30

    Wesson :

    J’ai trop entendu les occidentaux justifier leurs interventions militaires impérialiste par la lutte contre le fondamentalisme musulman et la nécessité de les défendre contre un infâme dictateur qui bombardait sa population civile pour ne pas tiquer quand j’entends les mêmes arguments pour défendre Poutine.

    Wesson : Souteniez-vous l’intervention libératrice des rafales français pour sauver les Lybiens des bombardements de l’armée de Kadhafi ? Souteniez-vous l’intervention américaine en Afghanistan pour en chasser les fondamentalistes musulmans ?
    Si oui, vous seriez cohérent avec vous-même.

    Pour les lecteurs qui seraient dans le cas contraire, je leur demande de s’interroger quand ils entendent les mêmes arguments dans la bouche non plus d’Obama et Sarkozy, mais dans celle de Poutine.



  • Pingouin094 Pingouin094 21 mars 2014 16:24

    Euh, il ne faut pas déconner non plus. Poutine n’ a aucun sans froid ni aucune prudence !

    Les USA ont été belliciste et Poutine a répliqué en déployant ses soldats en Crimée, en assiégeant, voir en prenant d’assaut des bases militaires ukrainiennes en Crimée, en organisant une farce de referendum (même si le résultat aurait sans doute donné le même résultat dans un référendum organisé correctement, le référendum qui a eu lieu reste une farce). Moi, je n’appelle pas ça du sang froid et de la retenu.

    Ce qui nous évite d’être proche de la 3ème guerre mondiale, c’est que aussi belliciste que soient les USA, ils ne le sont pas au point d’envoyer leurs soldats sous le nez des soldats russes une fois que ceux-ci ont sortit la kalach-nikov, dégoupillé le cran de sûreté et mis le doigt sur la gachette...

    Mais parlé de sang-froid et de retenu ...

    Bon, je n’essaierais jamais de convaincre quelqu’un qui cite Jean-Marie Le Pen. Je note juste avec amusement pour certains à gauche voir très à gauche qui prennent la défense de Poutine que c’est en France Jean-Marie Le Pen qui défend Poutine contre les « néo-nazis » de Kiev...
    Ca pause pas un minimum question ?



  • Pingouin094 Pingouin094 21 mars 2014 16:20

    Bien sûr que les USA sont aujourd’hui le principal impérialisme, qu’il faut dénoncer et combattre.

    Doit-on pour autant oublier que d’autres puissances ont des visées impérialistes et notamment la Russie ?

    L’ennemi de mon ennemi est-il toujours un allié sincère et doué des plus nobles intentions ?



  • Pingouin094 Pingouin094 21 mars 2014 16:19

    Dénoncer la vision hérité de la guerre froide des chancelleries occidentales et l’impérialisme va-t-en guerre des USA ne dispense pas d’un regard lucide sur les ambitions géopolitiques de la Russie.

    Donc oui, l’UE et les USA ont eu un rôle majeur de déstabilisation de l’Ukraine et sont à l’origine des troubles actuels.

    Néanmoins, oui aussi, Vladimir Poutine a pour objectif politique de restaurer l’influence internationale de la Russie à la hauteur de ce qu’elle fut lors de la période soviétique. C’est un objectif affiché, revendiqué, notamment lors de ses campagnes électorales et à de multiples reprises.

    Donc oui, l’annexion de la Crimée par la Russie est aussi une étape nécessaire dans son projet « Eurasie » de Russie, puissance régionale majeure, pont entre l’Asie et l’Europe ; projet détaillé, officiel et tout à fait connu de quiconque suit un peu la politique russe.

    Pour en terminer, dénoncer l’impérialisme mondial des USA ne doit pas faire oublier qu’il existe d’autres impérialismes régionaux, notament l’impérialisme russe qui s’exprime en de multiples occaions : Crimée, mais aussi Géorgie, Tchetchenie ...

    Et de ne pas oublier que Poutine rêve effectivement de ne plus être un simple impérialiste régional, mais un impérialiste national à l’égal d’Obama !



  • Pingouin094 Pingouin094 20 mars 2014 17:08

    Trois remarques :

    1°) Le droit de stationner 25 000 hommes dans des bases à l’étranger ne donne pas le droit de les déployer dans les rues du pays et encore moins de prendre le contrôle des bases militaires du pays.
    Si vous lisiez à la une du « Figaro » que les forces militaires françaises de déploient dans les rues d’Abou Dabi, et ont pris le contrôle du parlement des Emirats Arabes Unis, je pense que personne n’irait dire que la France a le droit d’avoir 5000 hommes à Abou Dhabi et comme il n’y en a que 3 000, elle est dans son droit !
    Arrêtez les conneries...

    2°) Le referendum qui a eu lieu ne respectait aucune des bases élementaires d’un vote libre et sincère. Voir mon message ci-dessus.

    3°) Il n’empêche que la Crimée a été russe pendant 500 ans et ukrainienne pendant 20 ans. De 1950 à 1991, je doute que beaucoup de criméens aient fait la différence entre être administrativement rattaché à l’Ukraine et à la Russie.
    Conséquence : tout criméen agé de plus de 25 ans peut légitimement se définir comme russe. C’est cette histoire récente qui compte, pas un passé remontant à l’antiquité.
    Il n’y a que certains sionistes pour faire remonter les droits historiques d’un peuple sur une terre à plusieurs milliers d’années. Pour moi, ce qui compte, ce sont les deux dernières générations. Et là, y’a pas photos... Le rattachement à la Russie serait légitime (s’il était avalisé par un référendum sincère et honnête)



  • Pingouin094 Pingouin094 20 mars 2014 14:17

    Un article dans la bien-penseance simplificatrice d’un BHL, mais qui ignore la complexe réalité du monde. Essayons de soulever quelques points :

    1°) La crimée a été Russe pendant des siècles. Son rattachement à l’Ukraine dans les années 1950 n’était qu’une formalité administrative au sein de l’URSS. La Crimée n’est plus Russe depuis moins de 25 ans.
    La question de son retour au sein de la Russi est donc une question légitime ; si ce n’est en regard du droit international (fixé d’abord par les Etats au nom de leur intérêt propre à conserver l’unité de leurs frontières) du moins au regard de l’histoire et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes

    2°) Néanmoins, le référendum qui vient d’avoir lieu ne représente aucune garantie d’un scrutin libre et sincère : organiser sous occupation militaire de la Russie, en l’absence d’observateurs internationaux (refoulés physiquement par l’armée russe, y compris avec des tirs d’intimidations), en un délais trop court pour permettre un véritable débat sur un enjeu aussi majeur, avec une question biaisée : pour l’indépendance / pour plus d’autonomie et comme résultat concret le rattachement à la Russie qui n’était pas la question posée...

    3°) Le nouveau pouvoir en Ukraine pose un certain nombre de questions. De par son rôle dans la « révolution », l’extrême-droite y dispose d’une influence largement supérieure à son réel soutien dans l’électorat. Quant au reste du gouvernement, les observateurs sincères reconnaissent qu’un clan d’oligarches a chassé l’autre, le lobby du pétrole a triomphé du lobby du gaz, belle avancée pour les peuples.
    Les premières réformes du nouveau pouvoir - comme le projet d’interdiction du parti communiste ukrainien - ne donnent pas l’impression d’un grand élan démocratique.

    4°) Un peu de « Real Politik » enfin. Il y’a 25 ans, l’Ukraine était partie intégrante de la Russie. L’Ukraine est et reste « l’arrière-cour » de la Russie pour reprendre l’expression de la guerre froide des USA vis-à-vis de l’Amérique Centrale.
    Toute ingérence occidentale en Ukraine ne peut être que considéré par la Russie comme un geste agressif envers elle.

    A partir de là, que pourrait faire la France et l’UE pour le bien-être du peuple ukrainien ?

    Tout d’abord, l’UE doit agir avec infiniment de précaution, de doigté et de finesse lorsqu’elle agit dans la sphère d’influence de la Russie. Jamais la Russie n’acceptera que l’OTAN ne s’installe à ses frontières et Poutine a montré à plusieurs reprises qu’il avait « les moyens de ses ambitions », y compris par l’usage de la force comme il l’a fait contre la Georgie, en soutenant Bachar Al Assad, ou en envahissant la Crimée sans tirer un coup de feu.
    Idem, il est évident que la Russie ne laissera pas s’installer un pouvoir en Ukraine trop ouvertement pro-occidental et influencer par l’occident.
    Enfin, il faut garder en tête que oui, la Russie a une certaine légitimité en Crimée et dans tout l’ouest de l’Ukraine.

    Ceci posé, que pourrait faire une UE réellement soucieuse de l’intérêt des peuples et non pas soucieuse de ses intérêts géostratégiques propres ?

    1°) La priorité est d’avoir en Ukraine un gouvernement légitime, issu des urnes et - on l’espère - où l’influence de l’extrême droite soit contenu ( 10% aux dernières élections, même s’ils doublent leur score, ça ne fait que le score de Marine Le Pen en France et la même influence on peut l’espérer).
    L’UE doit donc s’attacher à soutenir l’organisation d’élection libre et transparante en Ukraine - en partenariat avec la Russie ;
    L’UE devrait apporter un soutien neutre et non partisan pour que les ukrainiens déterminent librement leur choix.

    2°) La situation en Crimée devrait être « gelée » tant que les élections en Ukraine n’ont pas eu lieu. Il faudrait que l’UE négocie avec Poutine la suspension du processus de rattachement de la Crimée à la Russie pour plusieurs mois, jusqu’à l’organisation d’un nouveau referendum - organisé de manière légitime et qui serait reconnu par la communauté internationale comme par l’Ukraine.

    3°) Un tel referendum ne pourrait avoir lieu qu’à plusieurs conditions :
     a) Le retour des soldats russes dans leurs bases,
     b) l’instauration en Ukraine d’un pouvoir légitimé par les urnes ; afin que les criméens sachent à quoi ils s’engagent s’ils venaient à choisir de rester en Ukraine et qu’on en finisse avec la crainte d’un gouvernement « néo-nazi » en Ukraine.
     c) L’instauration d’une campagne électorale en Crimée qui prenne le temps du débat, sous le contrôle d’observateurs internationaux tant de l’UE que de la Russie, afin que les élections soient reconnus par tous.

    Voilà qui me paraîtrait plus serieux.