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Chroniques municipales

Un printemps pénivauxois.

L’aventure d’une élection à Vaux-le-Pénil dans la Seine-et-Marne peut laisser indifférent ceux qui tout comme moi n’ont jamais mis les pieds dans cette ville lovée sur un méandre de la Seine. C’est même avec une curiosité empreinte d’étonnement que je découvre qu’une de mes chroniques figure dans le carnet de route d’une élection à l’heure du confinement. Un ouvrage collectif sous la houlette de Jean-François Chalot que jamais la politique au sens noble de ce mot ne rebute. Voilà bien ce qui nous sépare, lui croit encore à la démocratie participative et ne cesse de se battre pour infléchir les comportements spécieux des professionnels de la chose publique.

Dans cet ouvrage, vous allez suivre, étape par étape, l’épopée non pas d’une victoire, le terme serait usurpé, mais d’un petit coup gagnant qui a permis à cinq élus d’une liste citoyenne de s’immiscer dans un conseil municipal dont ils sont censés constituer une force d’appoint de la majorité. J’use volontiers de circonlocutions pour décrire ce qui relève ici, non de l’adhésion franche et inconditionnelle mais bien d’une entrée par effraction électorale. La liste de cette fameuse gauche raisonnable avait besoin des voix des trublions pour l’emporter au second tour, d’où un accord du bout du cœur.

Le début de l’histoire comme souvent est fait de succès, de déception, de trahison. Il ne peut en être autrement dans cet univers impitoyable. Des espoirs de 1995 qui ne fleuriront pas à la belle récolte de 2001 avec un succès dès le premier tour qui sera prolongé en 2008 avec cependant les premiers signes de dissension. La démocratie participative devenant bien vite la pierre d’achoppement d’une entente de façade. Le pouvoir semble pour certain n’avoir de sens que lorsqu’il ne se partage pas.

C’est tout logiquement qu’un homme se pensant providentiel prend en mains les destinées de la ville. Nous sommes en 2014 et c’est le temps des reniements, des déceptions et des entourloupes. Le schéma classique dans ce microcosme où l’ambition d’un seul prend le pas sur les belles idées et les premières intentions. Jean-François Chalot n’est pas homme a baissé les armes, il se mut alors en militant associatif pour compenser les faiblesses d’un engagement qui s’étiole tout en restant présent au conseil municipal.

Les élections municipales surviennent alors dans ce contexte de méfiance mutuelle. Deux listes se constituent au sein d’une même mouvance progressiste. Celle qui a la préférence de l’auteur reçoit plus de 27 % des suffrages et pourra négocier son ralliement à celle en place en position de force. Hélas le confinement passe par là et sa gestion souvent autocratique de ceux qui demeurent en fonction durant cette trop longue parenthèse démocratique.

JPEG Après naturellement il convient de panser les plaies, de reconstruire une confiance écornée et surtout d’envisager l’avenir en n’obérant pas le passé. Ce présent document est l’occasion de faire le point, de coucher sur le papier les ambitions futures, de redonner vie à un espoir et un combat qui a subi de plein fouet la terrible vague d'abstention.

C’est d’ailleurs à ce propos que j’ai apporté une petite contribution avec une chronique sarcastique sur le parti des pêcheurs à la ligne. Mais l’essentiel est ailleurs, sur cette volonté farouche de bouger les lignes, d’infléchir les maux dont souffrent nos concitoyens laminés par une crise aux multiples visages. C’est le récit au quotidien de ceux qui ne désarment pas, qui croient envers et contre tout aux vertus du militantisme, de la participation et peut-être de l’utopie.

Au Vaux-en-Pénil ou bien ailleurs, c’est un formidable souffle d’espoir quand beaucoup, dont votre serviteur, sombrent dans un pessimisme abyssal. Merci donc à Jean-François et ses collègues de lutte de ne jamais baisser les bras quand tout nous incite à le faire à commencer par l’exemple déplorable de la politique à l’échelon national.

Municipalement leur.


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5 réactions à cet article    


  • Clark Kent Séraphin Lampion 20 août 2020 09:59

    Même à l’échelle d’un village d’une centaines d’habitants, le pouvoir exerce une fascination sur ceux qui le subissent, mais surtout sur ceux qui l’exercent, et ce n’est même pas la perspective d’enrichissement personnel qui est en cause, la plupart du temps.

    Les personnalités politiques dirigeantes en place et les « challengers » sont intoxiquées par un agent pathogène (le « pouvoir ») qui les conduit à manifester un narcissisme pathologique.

    Dans le « Discours sur la condition des grands », à une époque où il ne s’agissait pas de « démocratie représentative », Pascal rappelait que la détention du pouvoir était un leurre : « Surtout ne vous méconnaissez pas vous-même en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres […] Car tous les emportements, toute la violence, et toute la vanité des Grands vient de ce qu’ils ne connaissent point ce qu’ils sont. »

    On comprend les dégâts que peut causer cette pathologie connue comme « syndrome d’hubris » à une échelle nationale et impériale, dans le monde politique, mais aussi dans celui de l’entreprise, privée ou publiques.

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