Le métro est une routine, une récurrence. Escaliers, corridors, marches, escalators, quais, rames, quais, voyageurs, marches, voyageurs, guichets, escaliers…à l’infini de nos voyages. Une mécanique des frictions et des corps en mouvement, des périples entre deux appels d’air. Une routine précise et inconsciente.
Mails une légère incise est apparue, un grain de rétine qui agace l’œil et pique légèrement aux extrémités de nos déploiements. On se surprend à regarder un bagage isolé sur le quai, on dévisage longuement cet homme, dont le seul crime est d’avoir l’air nerveux, on sursaute intérieurement à ce bruit trop strident ou trop sourd. Un trouble comme un souffle désagréable à modifié nos habitudes innombrables, comme une incitation à notre propre peur, à notre propre dérèglement, écho perplexe des menaces dont on nous parle désormais tous les jours, scansion des unes matinales et des porte-parole patentés.
On essaye de taire cette menace dont on ne sait la réalité, de l’oublier, et heureusement on l’oubliera, mais on frissonne en pensant que de toutes façons le mal est fait.
« On essaye de taire cette menace dont on ne sait la réalité »
Les réseaux occultes qui téléguident « la guerre contre le terrorisme » ont besoin de votre peur. Pourtant les risques d’être victime d’un attentat terroriste en Europe sont infimes. Méfiez-vous plutôt en traversant la route.
On se surprend à regarder un bagage isolé sur le quai, on dévisage
longuement cet homme, dont le seul crime est d’avoir l’air nerveux, on
sursaute intérieurement à ce bruit trop strident ou trop sourd.