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La guerre en Ukraine n’a rien à voir avec l’inflation !

 

La crise de l’inflation : que faut-il combattre ? épisode 2/3

Nous avons vu dans l’article précédent que, contrairement à la définition du Larousse, l’inflation ne traduit pas la hausse de tous les prix, de tous les produits existants, mais la hausse du prix du panier moyen des Français calculé par l’Insee. Le prix de ce panier augmente lorsque le prix de certains produits augmente, mais pas forcément tous. Nous avons également vu que, puisque personne ne consomme la même chose, le panier moyen ne correspond à personne en particulier. Donc personne ne ressent la même inflation que son voisin. Par exemple, ceux qui travaillent et doivent prendre leur voiture tous les jours vont être beaucoup plus impactés par la hausse du prix de l’essence que les retraités. Retraités qui sont majoritaires chez les votants aujourd’hui en France et décident par leur vote de la politique à tenir. Dans cet article, nous allons voir quels prix augmentent spécifiquement et pourquoi. Nous verrons que, la plupart du temps, les prix ne varient pas tout seul : des décisions politiques ont des impacts majeurs sur les hausses ou baisses de prix, ainsi que des effets d’aubaine de puissants producteurs. Comprendre que l’inflation (ou plutôt les hausses de certains prix) ne tombe pas du ciel, mais est décidée politiquement, nous amènera vers le troisième et dernier article de cette série, concernant les solutions à l’inflation.

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Lien vers la vidéo : https://youtu.be/mDtQNo9QYsM

 

Communications : des batailles juridiques

Commençons par une baisse de prix assez connue, celle des communications et en particulier de la téléphonie. Les prix des forfaits téléphoniques se sont effondrés en 2012, notamment avec l’arrivée sur le marché de free mobile[i].

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L’histoire retient que les opérateurs déjà présents sur le marché ne voulaient pas lui laisser de place. Il aurait donc forcé son arrivée en cassant les prix. On rappelle qu’il s’est largement enrichi, même avec des prix cassés, ce qui donne une idée de ce que les autres se mettaient dans les poches.

Cette histoire médiatisée n’est pas la seule raison. Un certain nombre de batailles juridiques ont eu lieu, menées par les associations de consommateurs, pour dénoncer l’entente des opérateurs entre eux, qui maintenaient des prix très élevés[ii]. En effet, contrairement à ce que la théorie économique moderne (le plus souvent appelée néolibérale) veut faire croire, lorsqu’on privatise un service public comme la téléphonie, on obtient toujours une hausse arbitraire des prix. Une des raisons est que le marché n’est jamais cédé à une multitude d’acteurs qui se font concurrence, mais toujours à une petite bande de copains. Les quelques gros acteurs qui se sont partagés le marché se mettent alors d’accord pour racketter un maximum les consommateurs. Dans la théorie néolibérale, les prix sont à l’équilibre du marché à condition que les entreprises soient en situation de concurrence pure et parfaite, que les consommateurs ont l’information parfaite de tous les prix et peuvent choisir en toute liberté sans contrainte. Cela n’est absolument jamais le cas quand il y a seulement 3 ou 4 gros groupes qui se partagent le gâteau et s’entendent sur les prix. Les gouvernements assurent toujours la première partie de la théorie : on privatise, mais jamais la seconde : on s’assure qu’il y aura concurrence. Nous avons déjà réalisé une vidéo sur le sujet des spéculateurs de l’eau[iii]. Il n’est pas raisonnable de laisser des monopoles ou des oligopoles détenir un marché. Dans ce cas, le marché privé pille les consommateurs et est moins efficace que la gestion publique.

 

[iii] https://www.youtube.com/watch?v=Cr-5T1SwG8k

 

Tabac : des hausses « pour votre bien »

A l’opposé le prix du tabac est complètement piloté par l’Etat. Le prix du tabac est publié par arrêté du journal officiel à chaque changement[i]. Sur un paquet de 20 cigarettes à 10 €, aujourd’hui environ 1,30 € correspond à un taxe douanière fixe, 5 € correspond à la taxe tabac, 2 € de TVA, 1 € pour le buraliste et 0,70 € pour le fabriquant. C’est l’État français qui a décidé de multiplier le prix du tabac par 4 en 20 ans.

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Sur la même période, le nombre de cigarettes vendues a été divisé par 2[ii]. Donc lorsque l’on vend deux fois moins de cigarettes, mais dont le prix a été multiplié par 4, on gagne juste deux fois plus d’argent. Le tabac est donc un cas intéressant où les vendeurs, fabricants comme buralistes, n’ont pas besoin de se mettre d’accord pour faire monter les prix. Ils ont juste à attendre que l’État le fasse à leur place.

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Energie : une inflation décidée

La hausse de l’électricité constatée depuis 20 ans est une question purement idéologique.

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On l’a déjà dit, la théorie néolibérale martèle que le prix optimal d’un produit ne peut s’obtenir que par le principe de concurrence. Il y a donc une volonté de détruire les monopoles publics pour les transformer (en théorie) en marché concurrentiel. Dans le cas de l’électricité (comme pour l’eau, le gaz, ou le train), seule la fourniture du service a été mis à la concurrence, la construction et l’entretien du réseau (qui coûte cher et ne rapporte rien) est laissé aux impôts. Exactement comme pour la privatisation de la téléphonie, celle de l’électricité n’a pas baissé mais augmenté les prix. Déjà, comme pour la téléphonie, il n’y a pas de réelle concurrence entre les acteurs puisqu’ils ne sont pas assez nombreux. Mais en plus, comme il est impossible pour un acteur privé de faire moins cher que le public, on s’arrange toujours pour l’aider, au moins au démarrage. Dans le cas de l’électricité, comme il était impossible pour les opérateurs privés de faire moins cher que le nucléaire, on a mis en place des lois spécifiques :

  •  D’une part, on leur a permis d’acheter de l’électricité EDF à tarif préférentiel pour le revendre[i]. Cela nous permet de produire de l’électricité avec nos impôts, pour qu’ensuite des acteurs privés l’achètent et nous la revende plus cher.
  • De plus des lois ont mis en place des « obligations d’achat à prix garantis » obligeant les consommateurs à acheter d’abord l’électricité fournie par les énergies dites « renouvelables »[ii] avant d’acheter l’électricité produite par le nucléaire. Cet effet d’aubaine pour de la production d’électricité, normalement non rentable, a augmenté la facture.

Il faut ajouter que des augmentations artificielles du prix du kWh ont été décidées, comme en juin 2019, pour soi-disant « s’adapter au marché[iii] ». Il est assez paradoxal de prétendre s’adapter au marché en imposant une hausse brutale de prix. Il faut aussi rappeler aussi qu’à chaque fois qu’une centrale nucléaire est arrêtée pour de la maintenance, et que les centrales à charbon ou à gaz doivent être rallumées, cela augmente la facture. Le choix politique de sortir du nucléaire fait donc augmenter le prix pour le consommateur.

Le bilan de toutes ces décisions idéologico-politiques prises entre 2006 et 2020 est que le prix de l’électricité a augmenté de 60 %[iv]. Les effets de la privatisation notamment sont bien visibles, mais pas dans le sens promis.

Plus récemment, le choix des politiques français et européens de ne plus s’approvisionner en gaz Russe, a augmenté le prix du gaz sur le marché[v].

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La décision politique a tordu la concurrence. En plus, l’augmentation du prix du gaz a pour conséquence l’augmentation du prix de l’électricité à chaque fois qu’une centrale au gaz est utilisée.

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Toutes ces décisions sont purement politiques. L’inflation du prix de l’électricité, comme celle du gaz, n’est pas subie, mais décidée politiquement, soit pour des raisons de prétendue « concurrence », de « développement des énergies renouvelables » ou de « géopolitique ».

 

[v] https://www.boursorama.com/bourse/matieres-premieres/cours/_NG/

 

Essence : double racket des salariés

La hausse du prix de l’essence a été un déclencheur du mouvement des gilets-jaunes. Nous avons vu que les travailleurs exclus des villes sont les plus dépendants à l’essence et subissent plein fouet les augmentations. Par un hasard de calendrier, la forte contestation sociale qui commençait à poindre dès fin 2018, sévèrement réprimée par le gouvernement, s’est arrêtée brutalement à cause de la pandémie qui était censée décimer l’humanité ces deux dernières années. Le fait d’enfermer les gens chez eux, leur a donné l’impression de faire des économies, mais surtout, leur faire croire qu’ils couraient un danger mortel à respirer le même air que leur voisin a diminué la volonté de se rassembler.

On note que depuis 2021, le prix de l’essence est remonté en flèche, bien au-dessus que pendant la crise des gilets-jaunes. Le prix de l’essence subit des hausses bien plus fortes que l’inflation générale.

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Les vendeurs de pétrole justifient toujours les hausses de prix de l’essence en invoquant les hausses de prix du baril de pétrole[i].

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Il est vrai qu’à chaque fois que le baril augmente, le prix à la pompe augmente d’autant. En revanche, lorsque le prix du baril baisse, le prix à la pompe est loin de baisser autant. On a pu constater que lorsque les barils sont devenus gratuits en mai 2020, le prix à la pompe en France n’a fait que retrouver son niveau de 2016[ii] : 1,26 € le litre.

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Les journaux[iii] accusent habituellement les taxes d’empêcher les prix de baisser. La raison invoquée est que les taxes représentent 60 % du prix de vente. Cela n’a absolument aucun sens. Si une taxe est un pourcentage du prix de vente, alors les hausses et les baisses ne dépendent pas des taxes. Dans ce cas, si l’essence était vendue 0 €, il y aurait 0 € de taxe. Ce n’est pas une question de pourcentage trop élevé, mais du fait que la taxe concernant l’essence appelée TICPE est un montant fixe par litre d’essence, et pas un pourcentage du prix de vente. En ce moment, la TICPE est à environ 0,70 € par litre[iv]. Le prix de l’essence ne peut pas descendre en-dessous, même si le baril est gratuit. Mais en plus, pour qu’il soit rentable de distribuer de l’essence, il faut pouvoir payer la totalité de la chaîne d’approvisionnement, du transport et des personnes qui font la distribution. Ce cout est estimé à 0,10 € par litre par l’UCIP[v]. En ajoutant la TVA sur ces prix fixes, on obtient environ 1 € par litre. C’est le prix minimum en dessous duquel il n’est pas rentable de vendre de l’essence, même avec un baril gratuit. Pendant la période où c’est arrivé, en mai 2020, l’essence est descendue au minimum à 1,26 € le litre, laissant une marge confortable aux géants du pétrole. La raison est tout simplement que les vendeurs de pétrole ne sont pas en concurrence, et que les consommateurs sont captifs. Il n’y a pas des pompes à tous les coins de rue détenues par des indépendants. Seuls quelques gros poissons possèdent des stations à essence, et les consommateurs sont captifs de la station essence la plus près de chez eux ou de leur trajet. Tout le monde à l’habitude de payer cher l’essence dans les stations des autoroutes, ou à Paris, et de ne pas voir le choix. Chacun peut constater que la hausse du prix du pétrole ces dernières années a permis à ces géants de générer des superprofits[vi]. En conclusion il n’y a pas d’inflation naturelle du prix de l’essence. Il y a d’abord l’État qui décide faire artificiellement monter le prix de l’essence avec des taxes, pour ramasser de l’argent sur le dos des travailleurs qui habitent en périphéries des villes (mais les politiques s’en foutent puisque leur électorat est composé de cadres de centre-ville et de retraités). Il y a aussi des grands groupes qui s’en mettent plein les poches, parce que l’État les laisse faire.

Attardons-nous quand même sur la TICPE et en particulier sur la décision politique de mettre en place une taxe carbone en 2014[vii]. Cette taxe a fait augmenter les coûts de production de certaines énergies dites « carbonées », comme l’essence ou le gaz. Cette taxe fait partie intégrante de la TICPE et permet de lui donner une justification écologique. La vraie raison de la mise en place de cette taxe carbone a été dévoilée par le gouvernement Macron, dans le Projet de Loi de Finance 2019[viii] . On peut lire : « et enfin l’allègement supplémentaire, au 1er octobre, de 4 points des cotisations sociales employeurs au niveau du Smic dans le cadre de la bascule CICE. Ces baisses de prélèvements seront partiellement contrebalancées par la poursuite de la montée en puissance de la fiscalité sur le tabac et de la fiscalité écologique, ainsi que par la suppression de la niche fiscale pour certains usages du gazole non-routier. » La taxe carbone a, en fait, été mise en place pour payer le CICE. Faisons donc un petit récapitulatif sur le CICE.

Le CICE, crédit d'impôt pour la compétitivité et l’emploi, était un avantage fiscal permettant aux entreprises de payer 6 % d’impôts en moins pour tous les salaires inférieurs à 3 000 € net mensuel. Ce cadeau directement dans la poche des entreprises coûtait 20 milliards d’euros par an à l’Etat. Aujourd’hui ces avantages sont directement écrits dans la loi puisque le gouvernement a définitivement baissé les impôts des entreprises. D’après les économistes les plus en faveur du dispositif, ces 20 milliards d’euros annuel permettraient de sauver chaque année 100 000 emplois. Avec 20 milliards d’euros annuel, on paye plus de 400 000 personnes à 3 000 € net par mois. Il aurait donc été beaucoup plus efficace de créer 400 000 postes dans les associations sportives pour les enfants, de personnel éducatif spécialisé dans le handicap, de personnel soignant pour personnes âgées etc. Le CICE est un des plus gros gaspillages d'argent public jamais organisé, avant 2020.

Sur les 3,8 milliards d’euros gagnés par l’Etat en 2016 sur la taxe carbone, 3 milliards ont été affecté au CICE. Donc cette « taxe carbone » n’a pas le moindre rapport avec l’écologie. Plutôt que les entreprises payent des impôts sur le salaire brut des employés, ce sont les employés qui, en dépensant leur salaire net pour se chauffer l’hiver, ou pour remplir leur réservoir d’essence pour aller travailler, payent la taxe carbone. La taxe carbone c’est un transfert des impôts des entreprises vers les salariés. La hausse du prix de l’essence depuis 2014 sous couvert d’écologie, est un cadeau fiscal au patronat. L’inflation qui en résulte est juste le résultat d’un cadeau du gouvernement, payé par les salariés.

 

[viii] https://www.economie.gouv.fr/files/files/Actus2018/RESF_2019_web.pdf

 

Les chocs pétroliers

Pour mémoire, depuis plus de 50 ans les deux seuls périodes de forte inflation en France ont été les deux chocs pétroliers de 1973 et 1979[i]. Nous sommes tellement dépendants du pétrole que son prix influence toute l’économie.

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Le premier choc pétrolier a lieu dans un contexte de crise de la monnaie, au moment de la fin des accords de Bretton Woods[ii]. Ces accords datent de 1944. Ils ont été signés par 44 pays pour mettre en place un système de régulation de la monnaie basé sur le dollar. A partir de cette date, c’est le dollar qui fait foi pour tous les échanges internationaux. Le dollar est censé être garanti par l’or. Toutes les monnaies des autres pays signataires dépendent du dollar. Cela a notamment obligé les signataires à se procurer des dollars, donc à exporter leur production vers les États-Unis, grands gagnants du système. Cependant même en exportant vers les États-Unis, les dollars étaient trop rares pour satisfaire les échanges internationaux. Cette situation est appelée dollar gap[iii]. Pour régler le problème du manque de dollars, les États-Unis décident de faire tourner la planche à billets, sous couvert de plans d’aides à la reconstruction. Le célèbre plan Marshall[iv] a été signé par 17 pays Européens dès 1947, sous la promesse d’aider à reconstruire l’Europe. Dans les faits, ce plan a permis aux Etats-Unis de faciliter les exportations vers l’Europe et donc de freiner la mise en place de concurrents européens. Les accords de Bretton Woods et le plan Marshall sont les deux piliers de la domination américaine sur l’Europe. Pendant près de 30 ans, les Etats-Unis ont installé leur domination en Europe, en faisant tourner la planche à billets du dollar, et tout le monde était obligé de les accepter. Les dollars sont devenus de plus en plus abondants à l’extérieur des Etats-Unis, à force d’importations des Américains en échange de ces dollars. Cette situation est appelée dollar glut[v]. Les accords de Bretton Woods se sont arrêtés en 1971 lorsque l’Allemagne a commencé à en avoir marre de se faire piller sa production industrielle par des dollars fraîchement imprimés pour l’occasion. Elle a exigé de se faire payer en or, puisque les dollars étaient censés être garantis par de l’or. Le Président Nixon a préféré mettre fin aux accords immédiatement. Cela donne une idée de l’escroquerie de tout le système mis en place.

Rappelons maintenant que les Etats-Unis sont le plus gros producteur de pétrole au monde[vi]. En 1971, ils subissent un double risque : la fin de l’hégémonie du dollar américain sur le commerce mondial et leur besoin en pétrole, non couvert par leur propre production. Pour que les Américains puissent ouvrir de nouveaux puits, et notamment exploiter les schistes bitumineux, il est nécessaire que le prix du baril de pétrole augmente fortement pour rendre rentable ces nouveaux gisements. Des rencontres ont lieu entre les représentants américains et les pays de l’OPEP au début des années 70. Ces rencontres débouchent sur une décision des pays de l’OPEP d’augmenter fortement les prix en 1973, c’est le premier choc pétrolier, dont les premiers bénéficiaires sont les Etats-Unis.

Le deuxième choc pétrolier de 1979 a lui pour origine (au moins officielle), la révolution iranienne et la guerre Iran-Irak. Pour faire court, la révolution iranienne prend notamment sa source du fait que la CIA et le MI6 (donc les services secrets américains et britanniques) ont organisé l’opération AJAX[vii] pour renverser le Premier Ministre iranien Mossadegh en 1953. Ce dernier avait nationalisé les puits de pétrole en 1951 et immédiatement connu un blocus international pour l’empêcher de vendre son pétrole. Les profits du pétrole qui ne sont pas captés par des grands groupes privés c’est mal. En plus ça pourrait donner des idées à d’autres. L’opération AJAX met à la tête de l’Iran le général Zahedi pour reprivatiser tout ça. En 1954, des accords sont signés entre l’Iran, les Etats-Unis et les Britanniques pour se partager les recettes du pétrole pour une période de 25 ans, c’est-à-dire jusqu’en 1979. 1979, c’est le début de la révolution iranienne, qui débouchera dès 1980 sur la guerre Iran-Irak (avec l’Irak allié des Etats-Unis sur ce coup-là) et sur le deuxième choc pétrolier. L’intervention de la CIA pour renverser un gouvernement et en tirer profit en 1954 est considérée comme la première d’une très longue série, en particulier au sein des pays producteurs de pétroles de tous les continents.

L’augmentation des prix du pétrole en 1973 se fait donc de manière concertée, décidée, au plus grand profit des producteurs américains. Le choc pétrolier de 1979 est le résultat de l’ingérence américaine sur les pays exportateurs de pétrole. Les hausses des prix du pétrole ne viennent pas d’une opération du Saint-Esprit, mais sont la conséquence directe de politiques américaines.

 

[vii] https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Ajax

 

Effet en cascade

Si les prix de l’énergie et de l’essence augmentent, cela fini par se répercuter à rebours sur la production et le transport. Donc le prix de vente d’un certain nombre d’autres produits va augmenter en cascade par cet effet. Ces derniers sont pour certains de vrais marchés concurrentiels et ne font que répercuter l’augmentation qu’ils subissent. C’est notamment le cas de l’alimentaire. Les producteurs qui sont en situation de marché concurrentiel, n’ont pas la force des lobbies auprès des décideurs parisiens. Ils subissent les augmentations des prix décidés par les plus gros poissons et se font pressurer. Nous avons vu le cas plus haut de producteurs qui forment un quasi-monopole et peuvent augmenter les prix. Dans le cas des petits producteurs, ce sont leurs acheteurs (les grands distributeurs) qui sont en situation de quasi-monopole et peuvent donc tirer les prix d’achat vers le bas.

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La guerre en Ukraine

Un certain nombre de médias accusent la guerre en Ukraine d’être la cause de l’inflation aujourd’hui. C’est juste complètement faux. Cette croyance vient en partie du choix du titre de l’Insee pour sa note de conjoncture 2022[i] : « guerre et prix ». Une sorte de jeu de mots avec le roman de Tolstoï « guerre et paix ».

Il y est pourtant très clair que l’inflation en France a démarré dès la reprise économique de juillet 2021. Une deuxième accélération est très visible dès janvier 2022, alors que l’opération Russe en Ukraine n’a démarré que le 24 février. Il est impossible d’accuser cette opération alors que la hausse a démarré bien avant.

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Cette idée de l’impact de la guerre en Ukraine vient d’une autre partie de la note de conjoncture concernant les difficultés d’approvisionnement. Un peu moins de la moitié des entreprises répondant à l’enquête des secteurs de l’industrie manufacturière et du bâtiment déclare avoir des problèmes d’approvisionnement. Une toute petite minorité déclare que ces problèmes sont directement liés à la guerre en Ukraine. Elles déclarent plutôt que ces problèmes sont indirectement liés à cette guerre. En clair, elles savent que les prix augmentent et accusent la guerre. L’influence des médias joue là-dessus un rôle central. On observe ici directement une boucle d’information : les médias font circuler l’idée que la guerre en Ukraine est responsable de l’inflation. Les chefs d’entreprises entendent donc ce récit. Lorsque l’Insee demande aux chefs d’entreprises si l’inflation provient des conséquences de la guerre en Ukraine, ils répondent que oui, puisqu’ils l’ont entendu dans les médias, et non pas parce qu’ils le vivent. L’Insee publie alors sa note de conjoncture et les médias peuvent dire que l’inflation vient de la guerre en Ukraine puisque c’est l’Insee qui le dit.

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Le site des douanes françaises[ii] nous permet de savoir que l’Ukraine n’est pas du tout un partenaire majeur de notre pays, ni pour les exportations, ni pour les importations. Il n’est pas dans le top 20, ni d’un côté, ni de l’autre. Le top 20 représente les ¾ des échanges.

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Mais en plus, si on détaille les échanges par pays[iii], on peut constater que les importations en provenance d’Ukraine n’ont pas faibli.

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De l’autre côté des autres belligérants, on constate avec surprise, que les importations en provenance de Russie n’ont pas faibli non plus. Le montant des importations a même explosé. Devinez pourquoi… À cause de l’énergie.

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Tout particulièrement, la facture des importations de pétrole en provenance de Russie a explosé. Le montant importé des hydrocarbures naturels a été multiplié par 4, passant de 1,5 milliards d’euros à 6,6 milliards d’euros. Quel franc succès des sanctions économiques. Take that Putin  !

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La baisse des échanges avec la Russie est bien plus visible du côté de nos exportations : les Russes n’achètent plus les produits à haute valeur ajoutée de nos industries, en particulier les avions. Tous ces efforts vont permettre à la Russie de poursuivre la relance son industrie. Nous sommes dépendants de son énergie, elle ne le sera plus de nos technologies. Take that Putin  !

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Il est donc absolument impossible d’accuser ce conflit d’avoir le moindre impact direct sur l’inflation française à cause de difficultés d’approvisionnement. Si on doit accuser quelque chose au sein de ce conflit, ce sont uniquement « les sanctions contre la Russie » qui, pour le moment, n’ont pour résultat qu’une accélération de la hausse du prix des hydrocarbures, et un transfert massif d’argent (+ 8 milliards d’euros) de notre pays vers la Russie.

En revanche, quand on ne perd pas la mémoire, on peut se rappeler que l’Insee titrait juillet 2021 que l’augmentation du coût des matières premières serait le moteur de l’inflation. En décembre 2021 que c’était l’augmentation du coût de l’énergie qui créait l’inflation[iv]. L’inflation était déjà bien installée, sans aucun rapport avec le conflit Russo-Ukrainien.

Pour finir, si on revient sur la note de conjoncture de cet été, on peut constater dans la partie consacrée à l’international, que l’inflation touche tout le monde occidental depuis 2021. Elle touche d’ailleurs en premier lieu les Etats-Unis et le reste de l’occident suit derrière. Une preuve supplémentaire, s’il en faut, que l’inflation n’est pas causée par le conflit en Ukraine.

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[iv] https://www.insee.fr/fr/statistiques/6010078?sommaire=6005764

 

Profits particuliers et luttes d’influences cachés derrière l’inflation

En conclusion, si on résume, les prix qui augmentent d’abord, et le plus, viennent, soit de choix politiques délibérées, notamment dans le domaine de l’énergie, soit de gros monopoles privés qui s’en mettent plein les poches, et parfois les deux à la fois. Il n’y a pas d’augmentation venue du ciel, liée à des phénomènes incontrôlés ou à cause d’un mauvais comportement des Français. Seuls les choix politiques d’augmentation de certains prix et de laisser de grands groupes piller l’économie sont responsables de ce fait. La guerre en Ukraine présentée en ce moment comme responsable de l’inflation est un non-sens complet. Pour savoir ce qui créé les hausses de prix, il suffit de regarder les délires idéologiques des décideurs et les plus gros bénéficiaires dans les grands groupes privés. Tout cela menant peu ou prou aux mêmes personnes.

Il nous reste donc à voir, maintenant que l’on constate qu’un certain nombre de prix augmente, ce qu’il faudrait faire pour que les Français n’en souffrent pas. Sans surprise, c’est à peu près l’inverse de ce qui est préconisé par les économistes de plateau de télévision, et par les politiques.

 


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35 réactions à cet article    


  • Clark Kent Clark Kent 2 novembre 2022 09:18

    L’équation sur laquelle repose l’économie de marché est insoluble :


    - faire toujours plus de gains de productivité en réduisant les coûts de personnel.

    - produire toujours plus pour vendre plus et « faire de la croissance ».


    Cet énoncé ne tient pas compte du fait que les coûts de personnel que l’on réduit dans le premier terme de l’équation sont aussi les salaires, donc le pouvoir d’achat, dont on a besoin dans le second terme.


    C’est l’endettement qui permet de maquer temporairement cette incohérence. Mais vivre à crédit n’a qu’un temps. Un jour ou l’autre, il faut payer l’addition et les intérêts. Le retour à la réalité s’appelle « austérité » ou « rigueur, accompagnés d’un appel à »se serrer les coudes"..


    Du coup, le système « libéral » risque de s’étouffer puisque le second terme de son équation est compromis par un reflux de l’endettement et la contraction des salaires. Et le plus abject, c’est que le phénomène s’amplifie mécaniquement pour maintenir et même développer la rémunération du capital.


    Dans ces conditions et pour les banquiers qui, actuellement contrôlent aussi bien le pouvoir politique que le pouvoir économique, la guerre est perçue comme une alternative à l’austérité, mais elle présente l’inconvénient de ne fournir la sortie de crise qu’aux survivants. Alors, le spectre du cataclysme est utilisé pour faire accepter aux populations de payer les dettes de ceux qui se présentent comme leurs « créanciers » alors qu’ils sont leurs « débiteurs ».


    La condition nécessaire mais pas suffisante pour sortir de ce piège serait de (re)mettre en place une régulation des marchés financiers et des banques par l’état. C’est justement ce que les susnommés rejettent en usant, pour le faire admettre, de toutes les techniques de manipulation qui constituent la « fabrication du consentement ».


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 2 novembre 2022 17:25

      @Clark Kent

      • faire plus de gains de productivité : pourquoi pas ! si l’on arrive a produire autant moins cher et/ou en se fatiguant moins, pourquoi s’en priver ?
      • en réduisant les coûts de personnel. S’il s’agit de ne pas payer équitablement le service rendu, c’est bien sûr une erreur. S’il s’agit de produire la même chose avec moins d’heures de travail, pourquoi s’en priver ?
      • produire toujours plus pour vendre plus et « faire de la croissance ». La c’est clairement une erreur. Le bon sens voudrait que l’on parte du besoin pour produire ce qui est souhaité. Et non de produire toujours plus en cherchant ensuite à vendre en utilisant la grande pollution du moment : la pub et le marketing.

        Revenons simplement au bon sens
        et tout ira mieux

      Et ok avec vous, toujours raisonner avec des équilibres
      Remunérations = pouvoir d’achat.
      C’était d’ailleurs mon premier post sur AV smiley

      https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/refaire-le-monde-avec-bon-sens-a-237261


    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine Toolstoy : Guerre & Réchauffement 3 novembre 2022 08:48

      @Clark Kent

      En 1964, dans le livre de Philo pour la terminale Math-Elem :
      Chapitre : Sciences et Techniques
      le progrès technique permettra à l’humanité de s’affranchir des tâches pénibles en les transférant à des robots.

      On ne disait pas aux enfants que nous étions que, le Capitalisme ne l’entend pas de cette oreille :
      tout le bénef pour les 1% et que les autres se démerdent !


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 4 novembre 2022 08:24

      @Toolstoy : Guerre & Réchauffement
      le progrès technique permettra à l’humanité de s’affranchir des tâches pénibles en les transférant à des robots.

      eh oui !
      OUI aux optimisations qui profitent à tous
      NON à un partage inéquitable du travail et des richesses issues de ce travail.
      c’est tout le sens de mes réflexions et propositions.


    • Joséphine Joséphine 2 novembre 2022 09:55

      En Mai 2021, bien avant la guerre donc, le journal Contrepoints avait déjà expliqué qu’une inflation était sur le point dévaster le peuple français. Parce que payer les gens à rester chez eux et distribuer des chèques magiques ne pouvait que nous mener droit dans le mur ! 

      L’inflation qui vient ? - Contrepoints



      Et tout le bétail  qui se fait tester et vacciner aux frais de la sécu ils auront coûté combien aux con-tribuables ? !!! Vous n’avez pas fini de payer des charges sociales en France !



      • I.A. 2 novembre 2022 18:58

        @Joséphine

        « Et tout le bétail qui se fait tester et vacciner aux frais de la sécu ils auront coûté combien aux con-tribuables ? !!! Vous n’avez pas fini de payer des charges sociales en France ! »


        Dommage que vous conjuguiez coûter au mauvais temps : le bétail en question continue à se faire tester aujourd’hui  tests d’ailleurs toujours obligatoires pour certains soins hospitaliers, et toujours exigés par certains docteurs Knock... Il y a certes moins de barnums en ville, mais il y en a encore.


        En gros, les plus cons sont en train de couler la Sécurité Sociale.


      • Yaurrick Yaurrick 5 novembre 2022 20:08

        @Joséphine
        Ben oui, le péquin moyen abreuvé par l’état nounou refuse de remettre en cause l’obligation d’affiliation et le monopole de la Sécu, il ne fallait pas être grand clerc pour comprendre que la catastrophe arrive à grande vitesse.


      • Lynwec 2 novembre 2022 10:22

        C’est l’évidence même que l’inflation n’a rien à voir avec ce conflit monté de toutes pièces il y a huit ans et même bien avant, de même qu’elle n’avait rien à voir non plus avec la tragi-comédie covidiste, alibi nécessaire pour génocider la population et justifier la destruction de l’économie existante .

        Dès lors que la monnaie créée ne repose plus sur rien et que la planche à billets mouline en fonction des besoins (illusoires) de domination mondiale (ou locale), l’inflation est la suite logique .

        Quand en plus, on y ajoute les décisions stupides et coûteuses (masques, tests,injections, confinements, soutien logistique et financier à une colonie néo-nazie...) de dirigeants placés pour ne prendre que celles-là (quoiqu’il en coûte aux gueux) et creuser la Dette, on accélère la course vers le précipice .


        • leypanou 2 novembre 2022 13:11

          Article très formateur comme d’habitude.

          Je retiens ceci : "Pour savoir ce qui créé les hausses de prix, il suffit de regarder les délires idéologiques des décideurs et les plus gros bénéficiaires dans les grands groupes privés

          ", car on ne le répètera jamais assez, le délire écologique y a sa part de responsabilité, en particulier sur l’énergie.

          Car, sous prétexte de transition énergétique, les gouvernements achètent l’énergie sur le marché on spot qui est très spéculatif, au lieu de signer un contrat à long terme avec les états fournisseurs. Des états voyous sont même allés jusqu’à saboter les pipelines Nord Stream pour être sûrs que le gazoduc soit arrêté à jamais, et tout çà fait partie d’un plan global appelé Agenda 2030 où toute la vie sera régimentée.


          • Et hop ! Et hop ! 2 novembre 2022 17:58

            @leypanou

            Ben oui, la loi de l’optimisation du marché, c’est que pour maximiser les profits, la main invisible doit faire baisser l’offre, donc créer des pénuries.


          • lecoindubonsens lecoindubonsens 2 novembre 2022 17:05

            "Il n’est pas raisonnable de laisser des monopoles ou des oligopoles détenir un marché. Dans ce cas, le marché privé pille les consommateurs et est moins efficace que la gestion publique"

            C’est bien de l’écrire une fois de plus.

            Le bon sens voudrait que tout ce qui influe largement sur la vie des citoyens soit sous contrôle des dits citoyens, et non sous le contrôle de seulement quelques citoyens qui affichent clairement leur objectif = faire du fric ... pour eux.


            • Et hop ! Et hop ! 2 novembre 2022 18:05

              @lecoindubonsens :

              Un marché concurrentiel suppose qu’il y ait des dizaines de milliers de producteurs indépendants.

              Or le système néo-libéral consiste à concentrer la production mondiale dans les mains de quelques trusts pour exploiter des situations de quasi-monopoles avec ententes secrètes. Ces trusts ont d’ailleurs les mêmes actionnaires.


            • lecoindubonsens lecoindubonsens 3 novembre 2022 07:19

              @Et hop !
              Nous sommes absolument ok sur votre dernier post ci dessus.
              C’est pourquoi mon projet prône la liberté maximale, le libéralisme (presque) absolu quand il s’agit de petites entreprises (qui peuvent donc être nombreuses),
              mais au contraire, pour les grosses entreprises qui ont un impact majeur sur nous, le projet prône le contrôle par l’ensemble des citoyens (en remplacement d’un contrôle seulement par certains). Allez disons la nationalisation si l’on emploie ce qui est un gros mot pour certains.
              Et alors, la démarche s’inverse : au lieu de produire toujours plus en tentant d’augmenter sa part de marché et ses bénéfs via le marketing et la pub (les pollutions du moment), c’est analyse des besoins et production pour y répondre, sans concurrence et sans les pollutions citées. Que d’énergie économisée et quelle tranquillité pour nous sans pub, appels téléphoniques, spam, etc.


            • Et hop ! Et hop ! 3 novembre 2022 14:52

              @lecoindubonsens :

              Les grossses entreprises se justifient pour certaines productions industrielles de grandes échelles (automobiles, cimenteries, sidérurgie,..) dans une certaine limite (rachat et concentration de plusieurs marques), mais pas du tout pour les boulangeries, restauraurants, cafés, coiffeurs, laboratoires pharmaceutiques, taxis, maisons de retraites, cliniques, agences immobilières,... qui sont trustées par des chaînes capitalistes et qui cessent d’être des petites entreprises indépendantes en concurrence. En France il y avait plusieurs milliers d’ateliers et d’usines de chaussures indépendantes, avec leurs marques, il y avait un marché.

              Le système français des pharmacies fonctionne très bien avec une marge commerciale sur les médicaments qui est fixée et très faible (mais libre sur la parapharmacie), le nombre de pharmacies est fixé proportionnellement au nombre d’habitants, interdiction pour un non pharmacien de posséder une pharmacie, et pour un pharmacien d’en posséder plusieurs, il doit s’en occuper personnellement.

              Même les réseaux bancaires pourraient être imposés sous la forme d’agences indépendantes avec un patron comme un agent immobilier, en plus d’imposer aux banques un vrai fonctionnement mutualiste.

              Pour les réseaux d’eau, d’électricité, de trains, de routes, de pompiers, de gendarmerie, la notion de marché et de concurrence n’a pas de sens. 


            • lecoindubonsens lecoindubonsens 3 novembre 2022 18:09

              @Et hop !
              OK avec vous sur
              "Les grossses entreprises se justifient pour certaines productions industrielles de grandes échelles (automobiles, cimenteries, sidérurgie,..)« 
               »mais pas du tout pour les boulangeries, restaurants, cafés, coiffeurs, taxis, maisons de retraites, cliniques, agences immobilières« 
               »Pour les réseaux d’eau, d’électricité, de trains, de routes, de pompiers, de gendarmerie, la notion de marché et de concurrence n’a pas de sens.« 

              plus réservé sur
               »mais pas du tout pour laboratoires pharmaceutiques«  : ce n’est pas le labo du coin qui va inventer et produire un bon vaccin pour tous.
               »Même les réseaux bancaires pourraient être imposés sous la forme d’agences indépendantes avec un patron" : la banque est de plus en plus composée de services informatiques complexes dépassant les possibilités de l’agence du coin. Et en plus je propose un système financier qui rend inutile la concurrence.


            • Et hop ! Et hop ! 4 novembre 2022 20:26

              @lecoindubonsens :

              Je paralis des laboratoires pharmaceutiques d’analyses médicales (analuses de sang, d’urines, antibiogrammes,..) qui ont longtemps été faites dans l’arrière boutique des pharmacies.

              Mais pour la fabrication des médicameents, c’est aussi en grande partie vrai.

              D’une part les phramaciens étaient jusque dans les années 1970 des personnes capables de faires dans leur officine des « préparations galéniques » selon une prescription originale faite par un médecin, ils en avaient le droit, et les médecins aussi.
              D’autre part, dans la centaine de grands médicaments reconnus indiscutablement comme efficaces (il n’y en a pas plus derrière les milliers de produits commercialisés), plus de la moitié sont des substances naturelles, la plus part du temps venant d’une plante (opium extrait du pavot, camphre, Synthol extrait de plantes aromatiques comme le menthol), une autre grande partie étant les antibiotiques qui sont des dérivés de la pénicilline qui est une moisissure, donc aussi de plantes, d’autres venant de produits simples comme l’aloès, l’alcool, le mercurochrome, le bicarbonate, le Daquin (du nom de son inventeur qui était un médecin de Louis XIII). Par exemple l’Aspirine qui est le médicament le plus courant, on croit que c’est une invention récente, alors que c’est de l’acide acétyle-SALÉCILlique, un alacaloïde extrait d’un arbre très courant, le saule, SALECIA, connu par les Gaulois pour ses qualités fébrifuge, anti-inflammatoire, circulatoire et antiseptique, donc depuis plus de 2000 ans. Autre exxemple, la chloroquine est la molécule de synthèse inventée par un chimiste allemand pour fabriquer à partir de produits chimiques l’alcaloïde appelé quinine, extrait de l’arbuste américain Quinola, connu depuis le XVIe siècle pour ses propriétés fébrifuges, antiseptiques, anti inflammatoire, anti-amibiennes.

              Tout ceci pour dire que la plupart des grands médicaments ont été longtemps fabriqués dans des petits laboratoires artisanaux ou des petites usines avec une dizaine de salariés, ils ne nécessitent pas plus de précautions que pour fabriquer du Ketchup, de la mayonnaise en tube, les charcutiers, les pâtissiers, les traiteurs n’empoisonnent personne,

              Chaque pays pourrait avoir ses propres entreprises de fabrication d’aspirine ou d’autres médicaments, d’antibiotiques ou de vaccins, sous leurs propres marques, avec plusieurs laboratoires dans chaque départements. Comme pour les chaussures dont la commercialisaton a été monopilisée par trois ou quatre marques mondiales (Nike, Addidas, Reebock,.), il pourrait y avoir en France des milliers d’entreprises, de marques et de peties usines indépendantes.

               Il doit certainement y avoir quelques médicaments nouveaux, des molécules en cours de brevet, qui nécessitent pour leur production des installations de très haute technologie, je ne suis pas sûr que ce ne soit pas ceux qui sont problématiques.

              Il y a une logique commerciale qui est perverse : une firme cottée en bourse a pour premier objectif de rapporter de l’argent à ses actionnaires qui désignent les dirigeants avec cet objectif. Il faut donc des médicaments vendu très chers, donc avec un brevet qui assure un monopole, donc il faut que ce soient des médicaments nouveaux, avec un éborme budget publicitaire, de promotion, de lobbying, de corruption pour massifier ses ventes. Ces nouvelles molécules doivent par tus les moyens prendre la place des médicaments qui marchent, mais qui ne rapportent pas des marges extraordinaires. C’est la logique commerciale, il faut créer un monopole pour que la concurrence ne fasse pas baisser lles prix, et les profits des actionnaires.

              Il pourrait y avoir à nouveau en France des milliers de laboratoires et d’usines pharmaceutiques indépendantes, avec une concurrence saine basée sur l’expérience des usagers et pas sur la propagande publicitaire. Des méicamebts free of profits boursiers et feu of publicité.


            • I.A. 2 novembre 2022 19:02

              Je me sens quand même moins con après avoir lu votre travail, avec toutes ces références  merci.


              • the clone the clone 3 novembre 2022 08:32

                Un petit pays de 40 millions d’habitants fournit toute les denrées pour la planète ..... lol

                On nous prend vraiment pour des billes, merci les journalopes des merdias de faire votre sale boulot de désinformation .....


                • chantecler chantecler 3 novembre 2022 08:53

                  @the clone
                  L’Ukraine est le pion de l’occident pour maintenir le néolibéralisme et la mondialisation .
                  Et V. Zelenski remplace semble t’il avantageusement B . Eltsine .

                  Quand les Ukrainiens réaliseront la manière dont ils ont été trompés , ça risque de leur faire mal .
                  Enfin pour ceux qui sortiront indemnes de cette guerre .
                  Tout est donc à vendre .
                  Y’ a bon pognon pour les intoxiqués du fric , du $ , de la £et autres monnaies en cours.

                  En attendant ne lésinons pas .
                  Nous n’avons plus un rond : sommes surendettés , ultra déficitaires , ne pouvons nous offrir l’énergie à coût US , mais donnons, donnons de l’argent des armes ...
                  Empruntons encore et toujours pour ce faire .
                  Jusqu’au jour où ....

                  Les Américains , les Britishs et amis nous le recommandent , l’exigent et nous remercient pour maintenir leur système avec leurs banques, leurs bourses , leurs oligarques et leur argent papier pour les gueux .


                • Géronimo howakhan Géronimo howakhan 3 novembre 2022 09:09

                  @chantecler

                  Mes salutations, certes, cela dit, l’autre coté de la pièce est que l’argent n’ayant jamais rien fabriqué du tout, cela nous montre le seul chemin que nous n’aurions jamais du quitté, mauvais choix et mauvais tournant qui se produisit avant tout mentalement dans notre psyché il y a des millénaires..
                  juste ce que je vois..
                  Sommes nous prêt pour ce saut ?
                  Non.....
                  Alors la raclée en fait auto créée doit continuer, c’est le principe de la souffrance non comprise donc non résolue.
                  Il est même possible que le soi disant libre arbitre soit un mythe, au niveau où nous le plaçons...

                   smiley


                • Géronimo howakhan Géronimo howakhan 3 novembre 2022 09:12

                  @Géronimo howakhan

                  corriger « du quitté » par « du quitter »..désolé..
                  et « prêt » par« prêts »

                  décidément...


                • the clone the clone 4 novembre 2022 13:27

                  @chantecler

                  Quand les Ukrainiens réaliseront la manière dont ils ont été trompés , ça risque de leur faire mal .

                  Bah, s’ils sont autant mougeons que les Français avec Macron ça passera comme une lettre a la poste ....


                • Adèle Coupechoux 3 novembre 2022 13:29

                  Merci pour ce travail. Comment arrêter cette spirale infernale ?

                  Quand les « armées » soutiennent toutes ces politiques.


                  • Décoder l'éco Décoder l’éco 3 novembre 2022 16:39

                    @Adèle Coupechoux
                    Il faut comprendre que « Nous sommes en guerre », mais pas contre un virus.
                    Globalement contre toutes les émanations de l’ONU.
                    L’OMS pour la santé,
                    le FMI pour l’économie,
                    la FAO pour l’agriculture,
                    la Banque mondiale pour la pauvreté,
                    le GIEC pour l’écologie.


                  • Adèle Coupechoux 3 novembre 2022 19:08

                    @Décoder l’éco
                     

                    Oui, nous somme enfumés par cette organisation qui est totalement complice avec l’oligarchie. Rien qu’en Europe..

                    Qui sont les milliardaires d’Europe ? Comment ont-ils construit leur fortune et comment en font-ils usage ? L’Observatoire des multinationales et ses partenaires du réseau ENCO dressent le portrait des super-riches du vieux continent. Une histoire d’inégalités croissantes et de démocratie fragilisée.

                    https://multinationales.org/fr/enquetes/connaissez-vos-milliardaires/


                  • envoiededisparaition 3 novembre 2022 15:00

                    Bonjour 

                    interessant mais juste une chose. Pensez à l’électricité c’est au coeur de notre monde et son cout va augmenter sans aucun doute (si on n’en manque pas) avec les graves impacts sur notre vie et notre pays


                    • suispersonne 3 novembre 2022 16:30

                      Encourageons tous les humains peu informés de la réalité « économique » à se procurer ECONOMIX, agréable à lire et même à déguster.

                      Le plus important des artifices est la légende de la concurrence libre et non faussée.

                      Ensuite, ils pourront revenir réfléchir avec Décoder l’éco.

                      Qui sait ? L’épidémie actuelle de stupidité pourrait refluer ?


                      • Décoder l'éco Décoder l’éco 3 novembre 2022 16:40

                        @suispersonne
                        Je plussoie pour Economix. C’est un bon début.
                        Jacques Généreux aussi.


                      • Adèle Coupechoux 3 novembre 2022 19:11

                        @suispersonne

                        En plus l’information est diffusée sous forme de BD ! Merci pour l’information.


                      • franc tireur 3 novembre 2022 17:43

                        résultat logique et attendu de l’impression monétaire depuis 2008

                        pas d’issue ,l’euro continuera de plonger(dollar protégé comme valeur refuge) ,ce qui permet de diminuer l’endettement


                        • LeMerou 4 novembre 2022 07:44

                          @Décoder l’éco

                          Bonjour, 

                          Diable que l’article est long, je l’ai lu jusqu’au bout avec attention. Félicitations pour ce résumé très compréhensible, assez impartial, quel dommage par contre que ce dernier, ne reste que dans ce forum.

                          Il aurait toute sa place dans une communication « populaire », peut être permettrait-il à certain de prendre conscience de ce qu’il arrive.

                          Il est sûr, que ce dernier, même si n’est qu’un simple résumé, tombant sur le bureau d’un rédac’chef de n’importe quel média, finisse hélas à la poubelle, avant d’être qualifié en premier d’élucubrations complotistes, puis de séditieux. L’auteur pouvant presque venir grossir les rangs des fichés « S »....

                          Bref, encore merci pour cet article fort bien fait.

                          Bien évidemment, il peut susciter des commentaires sur le fait qu’il est incomplet, ne prenant pas en compte certains fondements (supputés, que personne ne connait réellement en fait, car ne faisant pas parti de ce petit cercle d’initiés). 


                          • freedom2000 freedom2000 4 novembre 2022 11:18

                            Quand une entreprise licencie uniquement dans le but de réaliser plus de bénéfices, les sociétés concurrentes font de même pour ne pas être à la traîne, mais d’un point de vue macro-économique, cela fait moins de consommateurs à terme, c’est donc scier la branche la branche sur laquelle on est assis...

                            Je suis toujours convaincu que le Covid a été créée dans le but de faire perdre les élections à Donald Trump, vrai élection libre. L’arrivée de Joe Biden a permis la guerre en Ukraine et cette inflation galopante n’a désormais qu’un but : éliminer la classe moyenne partout dans le monde.

                            Un Zuckeberg qui va vu fondre sa fortune, passer de 100 milliards à 30 milliards ne vivra pas plus mal, de même qu’un riche possédant 60 millions et qui se retrouve avec seulement 10 millions ne sera pas pauvre..

                            Mais un ménage qui a pu économiser 100 000 euros et qui demain se retrouve avec seulement 20 000 e sera en position délicate à terme...


                            • LeMerou 4 novembre 2022 19:16

                              @freedom2000

                              Bonjour.
                              « Je suis toujours convaincu que le Covid a été créée dans le but de faire perdre les élections à Donald Trump »
                               smiley

                              En terme de « complotisme », mot à la mode depuis quelques temps, c’est un peu tiré par les cheveux, mais chacun est libre de penser ce qu’il veux bien sûr. Mais ça m’a bien fait rire. Merci.
                              Par contre, que cette chose ait servi des intérêts, me paraît plus probable.

                              Si je me laisse aller au Machiavélisme le plus primaire, par quel moyen la Chine peux devenir réellement la première puissance économique, sans s’attirer les foudres des autres ?
                              Les affaiblir insidieusement, par un ralentissement de production de certaines choses devenues indispensables chez ses adversaires. Comment la justifier, sans créer des troubles mondiaux non plus ?
                              La bête infâme smiley

                              En inventant d’abord une histoire « abracadabrantesque », créant la bête infâme, qui va semer la frayeur chez les autres. Se dédouanant de tout en mettant en avant une lutte impitoyable, enfermant une population servile chez eux, pendant de nombreuses semaines, arrêtant ou baissant ainsi la production.

                              Attention une baisse ciblée, de la production de produits exportés, pas les produits intérieurs ni énergétiques, nécessaire à la continuité de la vie intérieure. Bon, certes la bête à pu faire quelques dégâts chez eux, mais quand ont voit à quoi tiens la vie humaine dans ce vaste espace de liberté individuelle. Ce n’est pas cher payé.

                              Et plus de deux ans après, les effets commencent à se faire sentir, doucement.

                              Quant au conflit Ukrainien, qui couvait depuis des lustres et dont l’Europe ne s’est pas occupé pendant plus de dix ans tout de même. Elle sort son glaive vengeur, déchaînant des trains et des trains de sanctions, le clamant haut et fort en plus.
                              Se flagellant elle même, s’asservissant par la même occasion de plus en plus à son plus fidèle allié.

                              Merde, il ne s’arrête pas !!! Le Pays a été ruiné, quelques instants, puis gagne de l’argent depuis. Et nous ? enfin l’Europe, ben ont s’endette afin d’éviter des révoltes. Et auprès de qui ont s’endette ?
                              Devinez ? 


                            • Lynwec 4 novembre 2022 20:29

                              @LeMerou

                              Covid—>confinements--->vote électronique--->possibilité de tricher...CQFD

                              Quand l’outil existe, les gens l’utilisent...


                            • Ecométa Ecométa 4 novembre 2022 21:06

                              Que faut-il combattre ? Mais la course au seul profit et l’affairisme qui le motive ! 

                              La seule loi qui existe en économie, du moins celle capitaliste, c’est celle du plus fort financièrement parlant ! 

                              Il n’est pas un seul grand économiste, chez les classiques comme chez les néo classiques, chez les plus anciens, comme les plus récents, tel des prix « Nobel », comme Maurice Allais, qui n’ait abjuré.

                               Ce dernier disait : (extrait du Monde du 29 juin 1989) il y a donc 33 ans : « Ces quarante-cinq dernières années ont été dominées par toute une succession de théories dogmatiques, toujours soutenues avec la même assurance, mais tout à fait contradictoires les unes avec les autres, tout aussi irréalistes, et abandonnées les unes après les autres sous la pression des faits. A l’étude de l’histoire, à l’analyse approfondie des erreurs passées, on n’a eu que trop tendance à substituer de simples affirmations, trop souvent appuyées par de purs sophismes, sur des modèles mathématiques irréalistes et sur des analyses superficielles des circonstances du moment. »

                              Rien n’a changé c’est même bien pire ! 

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