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Quand la Russie se débarrasse du dollar…

La nouvelle n’a pas fait le tour des rédactions économiques dans le monde. Pourtant, il s’agit d’un événement très important. La Russie se débarrasserait de ses réserves de change en dollars.

Ce mouvement récent s’explique indubitablement par les sanctions que les Etats-Unis ont adoptées à l’encontre de la Russie. La réponse du berger à la bergère ne s’est finalement pas fait attendre de la part de Moscou.

 

Clarification et description

 

Avant toute chose, procédons à un rapide exercice de clarification. Que sont les réserves de change ? Il s’agit des devises étrangères et de l’or que détiennent les banques centrales. Elles revêtent assez souvent la forme d’obligations du Trésor des autres Etats. De cette façon, ces réserves rapportent un intérêt. L’utilité des réserves de change pour une banque centrale consiste à disposer de devises permettant d’agir sur le taux de change de la monnaie nationale. Par exemple, si le dollar vient à s’apprécier par rapport à la monnaie d’un pays, la Banque centrale de cet Etat peut choisir de vendre des dollars qu’elle détient en réserves.

 

Les dollars dont il est question dans le cas russe proviennent des exportations pétrolières et gazières du pays. Ces dernières constituent le moteur de l’accumulation de devises dans le chef de la Russie. En 2016, le pétrole et le gaz représentaient la moitié des revenus d’exportation de la Fédération de Russie. Or, on observe que près de 28% des exportations de la Russie avaient, à cette époque, pour destination la zone euro et 11% se dirigeaient vers la Chine. Par ailleurs, les Etats-Unis ne représentaient que 4,6% des exportations et 3,8% des importations russes[1]. Pourtant, jusqu’au moment où la crise ukrainienne a éclaté en 2014, la Russie facturait en dollars le pétrole qu’elle vendait aux Européens et aux Chinois.

 

Cet état de choses s’explique par la centralité du dollar dans le commerce international. Nous reviendrons plus tard sur cette donnée. En tout état de cause, depuis 2014, la Russie se distancie des Etats-Unis. Il en résulte une utilisation plus retreinte qu’autrefois du dollar de la part de Moscou. Ce mouvement s’est accéléré puisqu’au cours du deuxième trimestre 2018, la Banque centrale de la Fédération de Russie a converti plus de 100 milliards de dollars de ses réserves en euros et en yuans. Cette décision fait suite à un durcissement des sanctions américaines décidé en avril de l’année dernière[2].

 

La recomposition des réserves de change de la Russie a pris les proportions suivantes.

 

Evolution des réserves de la Banque centrale de la Fédération de Russie entre le premier et le deuxième trimestre de l’année 2018 (en milliards de dollars)

Source : Banque centrale de la Fédération de Russie, janvier 2019.

 

Entre le premier et le second trimestre de l’année dernière, 200 milliards de dollars étaient enregistrés sur les comptes de la Fédération de Russie. Trois mois plus tard, l’importance du billet vert dans la comptabilité de la banque centrale de ce pays avait fondu de moitié (100,32 milliards de dollars). Du même coup, l’euro a supplanté la devise américaine. En effet, au 1er trimestre 2018, l’euro était comptabilisé dans les avoirs de la Banque centrale russe à hauteur de l’équivalent de 102 milliards de dollars. Au 30 juin 2018, ce montant était passé à 201,02 milliards de dollars. Cette progression spectaculaire, puisqu’il s’agit, mine de rien, d’un doublement est inférieure à l’évolution caractérisant le yuan. Ce dernier, au premier trimestre 2018, valait l’équivalent de 23 milliards de dollars dans les réserves de la Russie. Cette position a été triplée en l’espace d’un trimestre. Les yuans détenus par la Banque de la Fédération de Russie valaient à la fin du mois de juin 2018 l’équivalent de 67,34 milliards de dollars. Ces arbitrages de la part de la Russie sont impressionnants. Il est vrai qu’ils se positionnent à rebours de la centralité du dollar dans le commerce international.

 

King dollar

 

Pour rendre compte de cette importance du dollar, il suffit de faire part de l’étonnement de journalistes du site d’informations d’information états-unien Bloomberg tout à leur découverte de ce que des responsables européens désiraient promouvoir l’euro dans les échanges commerciaux sur le Vieux Continent[3]. Ces mêmes commentateurs ne manquaient pas de relever que la Chine avait revendu une fraction importante de ses actifs libellés en dollars en 2017. Le monde se dédollarise.

 

Il n’y a, dans le fond, que les commentateurs états-uniens pour s’en étonner. On peut les comprendre. Le dollar occupe une fonction de pivot du système monétaire international depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Les accords de Bretton Woods, signés le 23 août 1944 par les nations alliées, reposaient sur un système de parité fixe des monnaies par rapport au dollar. Ce dernier était défini par un poids en or. Une once d’or valait 35 dollars. Le rattachement du dollar à l’or suppose que les États-Unis ne pouvaient pas connaître de déséquilibres majeurs de leur balance des paiements afin de préserver la valeur en or de leur monnaie conçue comme pivot du système. Précisément, cette condition ne va plus être respectée au fil du temps.

 

Avec le recul, le dollar s’est avéré être un pivot bancal. Le stock d’or détenu par les États-Unis ne va, au fil des années, plus suffire à couvrir le volume des dollars circulant en dehors des USA. Or, le système de Bretton Woods laissait la possibilité à chaque pays, mais avec l’accord de tous ses partenaires dans le système, de procéder à des ajustements monétaires si nécessaire (dévaluation ou, au contraire, réévaluation). Tout pays partie prenante à la conférence de Bretton Woods, puisqu’il avait des réserves en dollars américains, pouvait décider de les changer contre l’or que les États-Unis possédaient. La situation du dollar a été bien caractérisée par un économiste belge, Robert Triffin (1919-1993)[4]. Le paradoxe que Triffin repère dans les relations monétaires entre nations occidentales est le suivant. A la sortie de la guerre mondiale, l’Europe et le Japon sont des terres ravagées en comparaison des États-Unis dont la production industrielle a doublé entre 1940 et 1945. Les États-Unis sont donc, à cette époque, clairement la nation qui accumulé un capital dont les autres nations sous parapluie américain ont besoin pour leur reconstruction. Le monde enfanté par les accords de Bretton Woods fonctionnait comme un système de financement de la croissance des exportations américaines en solvabilisant la demande du Japon et des pays d’Europe occidentale.

 

Donc, à l’époque, logiquement, le dollar est la monnaie qui inspire confiance. En basant le système monétaire international sur le dollar, l’attrait pour ce dernier est pleinement consacré. Ce qui a pour effet, paradoxalement, de le fragiliser, car fournir des liquidités au monde occidental en plein effort de reconstruction peut conduire à un déficit de la balance des paiements des États-Unis. Avec le temps, les émissions de dollars vont déstabiliser la politique monétaire de l’oncle Sam. Par ailleurs, les pays qui exportaient vers les États-Unis accumulaient des dollars qui étaient alors convertis dans les monnaies locales. Ce qui y alimentait l’inflation puisque la masse monétaire y augmentait en raison des taux de change fixes. L’Allemagne, traumatisée par l’hyperinflation de l’entre-deux-guerres, va alors vouloir commencer à faire rembourser ses dollars excédentaires en or. Comme les USA ne veulent pas entamer leurs réserves, ils ont suspendu la convertibilité-or de leur devise nationale le 15 août 1971. Les conséquences de l’adoption de taux flottants ont été importantes puisque les monnaies ont, à partir de ce moment-clé, pu varier entre elles de manière nettement moins contrôlée au gré des mouvements des capitaux.

 

Il n’en reste pas moins que le dollar continuera à partir de 1971 à occuper un rôle central dans le système monétaire international. Les autres pays de la planète vont alors financer les déficits américains qui avaient déjà été à la base du démantèlement du système de Bretton Woods. Si le dollar s’effondrait, le commerce international s’effondrait également. Depuis 1970, les Etats-Unis n’ont connu que quatre années de surplus budgétaire (1998, 1999, 2000 et 2001). Depuis 1977, les Etats-Unis sont en déficit commercial chronique. Si l’on élargit l’analyse à l’ensemble des rentrées que les Etats-Unis tirent de l’extérieur, il faut scruter ce que l’on appelle la balance des opérations courantes. Cette dernière n’a plus été positive qu’au cours de sept exercices depuis 1970 (1970, 1971, 1973, 1974, 1975, 1976, 1980, 1981, 1991)[5]. La place du dollar a donc bel et bien servi d’instrument de financement par l’extérieur des déficits américains. C’est cet élément central de la finance internationale qui est en train de se défaire progressivement sous nos yeux.

 

Renaissance chinoise

 

Il est toutefois clair que la recomposition de réserves de la Russie a tout à avoir avec le durcissement des sanctions contre Moscou. Certains chiffres le prouvent aisément. Les réserves de la Fédération de Russie comptent 15% de yuans (pour une moyenne mondiale de 1,5%). En ce qui concerne l’euro, sa récente et fulgurante progression au sein des réserves russes tranche avec le fait que la monnaie unique européenne est de plus en plus délaissée dans les réserves des banques centrales de par le vaste monde.

 

C’est ainsi que le poids de l’euro sur la scène internationale a rapidement augmenté entre 2001 et 2003. A cette époque, la part de la monnaie unique européenne dans les réserves des banques centrales est passée de près de 24% à plus de 27% avant de se stabiliser aux alentours de 26%. La crise financière de 2006-2007 a entraîné une chute rapide et constante avec un mouvement de stabilisation depuis la fin de l’année 2016 jusque 2018 à hauteur de 22% des réserves mondiales[6].

 

La Russie ne fait, pour autant, pas exception à un mouvement plus lent et plus imperceptible de montée du yuan. Cette dernière n’a en rien perdu de sa vigueur cette année en dépit de la dépréciation du yuan face au dollar. C’est ainsi que les banques centrales ont augmenté leurs actifs en yuans de 32,6 % au deuxième trimestre de l’année 2018. D’ici 2022, la part du yuan dans les réserves mondial devrait, d’après la banque d’affaires Goldman Sachs, doubler et passer à 3% des réserves des banques centrales. Deux monnaies seront victimes de cette modification. Il s’agit du dollar et du yen.

 

C’est d’ailleurs la devise nippone qui souffrirait le plus de cette réallocation des avoirs des banques centrales. La chute du yen dans les réserves devrait dépasser les 12%. Celle du dollar sera, pour sa part, plus modérée (4%). Sur le plus long terme, le déplacement du dollar en faveur du yuan devrait être davantage prononcé.

 

Les mouvements de modifications de réserves des banques centrales se produisent toujours avec un temps de décalage sur les évolutions économiques. Alors que la puissance américaine constituait un fait accompli au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la livre sterling était toujours la première monnaie de réserve dans le monde jusque durant les années 50 du siècle dernier, époque à laquelle elle fut définitivement supplantée par le billet vert.

 

En 1950, 55% des réserves en devises des banques centrales dans le monde étaient libellées en livres. Dans les années 1960, cette part est passée à 30% avant de plonger en-dessous des 15% à partir de 1970[7].

 

De surcroît, la montée en gamme de l’économie chinoise va conférer à l’Empire du milieu un poids de plus en plus central dans l’économie internationale. Lancé en mai 2015, le plan intitulé « Made in China 2025 » se vise à la promotion de l’industrie manufacturière. « Ce premier plan d’action sur dix ans vise à transformer le géant manufacturier qu’est la Chine en une puissance mondiale manufacturière » [8].

 

Importante question

 

Dans la foulée, un enjeu majeur relatif à la montée du yuan a trait à la montée d’un modèle économique différent de celui des Etats-Unis. En effet, le yuan est une devise dont le cours est contrôlé par l’Etat alors que la valeur du dollar est déterminée librement par la confrontation de l’offre et de la demande sur les marchés. Il en résulte que la prédation du capital financier sur le travail et les processus productifs sortira affaiblie de la confrontation yuan-dollar au fur et à mesure de la progression de la devise chinoise dans les échanges internationaux.

 

La suite de cette analyse visera à faire le point sur les mécanismes permettant au yuan de ne pas être une monnaie aussi librement échangeable que l’euro ou le dollar. Nul doute, à ce propos, que la description de dispositions échappant à la logique du capitalisme néolibéral financiarisé pourra servir de points de repères en ces temps de crise profonde du capitalisme néolibéral occidental.

 

Lorsque l’on parle d’une monnaie dont le cours est administré, on fait référence à un mécanisme de fixation des prix. Le taux de change d’une monnaie, c’est son prix exprimé dans une autre monnaie. Le cours du yuan est administré en ce sens que l’administration, c’est-à-dire le politique, en fixe le prix face aux autres devises (on dit, dans ce cas, que le yuan n’est pas pleinement convertible).

 

Depuis 2005, ces devises sont principalement le dollar, le yen, l’euro et le won (la devise sud-coréenne). Le pilotage du yuan est effectué de façon souple puisque les autorités chinoises laissent évoluer leur devise à l’intérieur d’une bande de fluctuation. Concrètement, depuis le 17 mars 2014, le taux de change du renminbi est fixé chaque matin par la banque centrale et est autorisé à monter ou à baisser de 2% au jour le jour. Si le yuan évolue en dehors de cette bande, la banque centrale intervient en vendant des devises étrangères en cas de dépréciation trop marquée du yuan. En cas d’appréciation de ce dernier, la banque centrale va, au contraire, vendre des yuans.

 

En procédant de la sorte, la Chine utilise ses prodigieuses réserves, en fait, les plus importantes au monde, accumulées en devises (plus de 3.000 milliards de dollars) pour régler le taux de change de sa devise. Les autres pays du Sud font autrement. Sous la pression du FMI et de la Banque mondiale (qui ne sont jamais intervenus en Chine), les banques centrales du Tiers-monde travaillent essentiellement à partir de leurs taux d’intérêt. Lorsque leur monnaie se déprécie, ils augmentent les taux pour attirer les capitaux extérieurs. Et dans le cas où leur devise s’apprécierait trop, ces pays baissent leurs taux pour diminuer leur attractivité. Cette stratégie pourrait paraître attrayante de prime abord pour des pays qui disposent de moins de réserves que la Chine. Elle présente, cependant, un inconvénient majeur. En faisant dépendre leur destin de la finance occidentale, ces pays sont sujets à de fortes variations en ce qui concerne le taux d’investissement. Ces soubresauts sont à poser en lien avec la conjoncture économique du moment au sein des pays fournisseurs capitaux. Si une situation de crise y éclate, on va alors assister à un exode des capitaux au sein des pays émergents. C’est ainsi qu’entre 2008 et 2009, plus de 60 milliards de dollars ont quitté les pays émergents pour revenir vers leurs sièges sociaux au nord[9].

 

C’est ce schéma que la Chine a voulu éviter. Pour ce faire, elle a empêché que des mouvements trop brusques d’entrées et de sorties de capitaux ne nuise à la stabilité de son économie. Dans le jargon des économistes, on dit que la Chine n’a pas libéralisé son compte de capital. La fermeture du compte de capital du pays implique logiquement que sa devise ne puisse s’échanger de manière complètement libéralisée.

 

Internationalisation du yuan et force de l’Etat chinois

 

Pourtant, comme nous l’avons vu, la Chine est une puissance montante en pleine renaissance. Aussi désire-t-elle que sa monnaie soit davantage utilisée dans ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Cet objectif, somme toute légitime, aurait pu entrer en contradiction avec la limitation de l’ouverture du compte de capital. En effet, l’usage international d’une monnaie est facilité par la généralisation des mouvements de capitaux qui la concernent.

 

Comment la Chine a-t-elle géré cette opposition ? Le gouvernement chinois a repéré, il y a déjà quelques années de cela, une demande croissante de yuans vu l’ampleur des échanges de tous les pays du monde avec la Chine. Les autorités chinoises ne devaient pas faire trop d’efforts pour séduire des partenaires internationaux. Il leur était donc loisible d’imposer leurs conditions au capitalisme financier international dans un rapport de forces bien compris. Cette disposition d’esprit est caractéristique de la méthode dont le yuan s’est diffusé dans le monde. Examinons cet aspect des choses d’un peu plus près. Nous verrons que jusqu’à présent, l’ouverture de la Chine aux investisseurs internationaux est le fait des Chinois eux-mêmes sans pression de l’extérieur.

 

Remettre le politique aux commandes au-dessus de l’économique suppose une certaine pratique de la planification. Cette dernière n’a rien d’évident pour des générations d’Européens habituées, depuis des décennies, à la libéralisation des marchés financiers. Voilà pourquoi il s’avère intéressant de décrire dans le concret les voies et moyens selon lesquels Pékin administre sa monnaie.

 

Il existe non pas un mais deux marchés de changes pour les yuans. On trouve, d’une part, le yuan onshore (désigné par l’abréviation CNY dans la presse économique) et d’autre part, le yuan offshore (CNH). Le yuan onshore ne circule qu’à l’intérieur des frontières de la Chine. Il forme la plus grande part de la masse monétaire chinoise. C’est ce yuan qui est strictement encadré par les autorités chinoises. En vertu de ces dispositions, il est impossible de spéculer contre le yuan et partant, de déstabiliser l’économie chinoise dans le chef des capitaux étrangers. Ces derniers peuvent se rabattre sur le yuan offshore. Ce dernier ne peut être acquis qu’en dehors des frontières de la Chine.

 

La création en 2004 du yuan offshore démontre un grand sens de la planification de la part du gouvernement chinois. La mise en avant de cette monnaie s’est faite de façon progressive. Au départ, il n’était possible de la trouver qu’à Hong Kong puis Singapour. L’arrivée du yuan offshore dans les pays occidentaux est plus récente. C’est en 2014, par exemple, que le yuan offshore est arrivé en France. C’est la Banque de Chine qui a fixé le montant de yuans offshore qui circulera dans chacun des pays partenaires de la Chine dans l’internationalisation du yuan.

 

De cette façon, l’Empire du Milieu ne risque pas de voir des montants trop importants de yuans circuler en dehors du pays. Si tel était le cas, les paiements et les investissements auxquels donnent lieu le yuan offshore pourraient finir par submerger l’économie chinoise. A l’été 2018, on trouvait 1.250 milliards de yuans offshore en dehors de la Chine. Par comparaison, la masse monétaire en circulation en Chine était, à la même époque, de 180.000 milliards de yuans[10]. On fera également remarquer que le yuan offshore s’échange sans problème selon la loi de l’offre et de la demande. Vu les faibles quantités en jeu, cette disposition n’entraîne aucune conséquence pour l’économique chinoise et le cours administré du yuan onshore. Voici la répartition exacte des yuans offshore à travers le monde

 

Répartition des comptes libellés en Yuans offshore dans le monde en 2018 (milliards)

Source : Banque des Règlements Internationaux, novembre 2018.

 

Pour garantir que l’opération d’internationalisation du yuan se passe sans encombre, ce sont des banques d’Etat chinoises qui en assurent la promotion directement auprès du public. En Belgique, c’est la Bank of China, propriété intégrale du gouvernement chinois, qui s’acquitte de cette mission[11]. Cet impressionnant réseau de banques publiques, puisque c’est lui qui a accès aux yuans émis en Chine, fait respecter les règles imposées par la partie chinoise dans les paiements en yuans. Pour éviter que des flux à caractère spéculatif ne soient organisés, les envois de yuans entre particuliers sont prohibés.

 

Donc monsieur X à Anvers ne peut envoyer de fonds à Monsieur Y à Shanghai, lequel ne pourra pas spéculer à la Bourse en Chine pour le compte de Monsieur X et renvoyer à ce dernier son capital ainsi que sa plus-value (éventuellement minorée d’une commission). De surcroît, les banques publiques désignées par le gouvernement chinois pour promouvoir le yuan imposent une série de conditions à leurs homologues occidentales avec lesquelles elles mettent en œuvre la politique d’internationalisation du yuan.

 

Les entreprises occidentales désirant effectuer des transactions en yuans sont soumises à des conditions drastiques. Elles doivent certifier qu’elles sont opérationnelles et entretiennent des relations commerciales effectives avec la Chine. Ce qui signifie que les paiements en yuans depuis et en direction de la Chine continentale ne seront effectués que dans la mesure où un véritable besoin d’affaires est prouvé auprès des banques d’Etat chinoises qui servent d’intermédiaires entre la Chine et l’Occident. L’idée est là encore de protéger l’économie chinoise de mouvements spéculatifs. Par contre, si le lien avec l’économie productive locale est établi, la partie chinoise acceptera volontiers ce paiement qui rend, en fin de compte, la Chine moins dépendante du dollar. Un véritable besoin d’affaires est censé exister ipso facto si un client occidental possède une filiale ou un partenaire commercial en Chine continentale.

 

Le moins que l’on puisse dire est que la façon de procéder des autorités chinoises constitue un franc succès. « Le RMB est la 5ième monnaie pour le règlement des transactions internationales. En 2013-2014, environ entre 14 et 16 % du commerce de la Chine étaient réglés en renminbi (presque 0 en 2009) »[12]. On notera que cette internationalisation s’est produite alors que la Chine s’est attelée à régler une crise financière interne qui aurait pu, faute de traitement adéquat, porter un sérieux coup aux finances publiques du pays.

 

Comme quoi, un solide réseau de banques publiques et un Etat limitant l’activité des marchés constituent d’évidence de bien meilleures méthodes que la libéralisation financière et la dérégulation. Cette leçon mérite d’être méditée alors qu’une nouvelle déflagration financière pointe à l’horizon en Europe et aux Etats-Unis…

 

[1] Observatory of Economic Complexity, janvier 2019.

[2] Bloomberg, 9 janvier 2019.

[3] Bloomberg, ibid.

[4] Robert Triffin, Gold and the Dollar Crisis : The future of convertibility, Yale University Press, New Haven (Conecticut), 1960.

[5] Banque Mondiale, janvier 2019.

[6] Banque Centrale Européenne, juin 2018

[7] Catherine R. Schenk, The Retirement of Sterling as a Reserve Currency after 1945. Lessons for the US Dollar, University of Glasgow, pp.9-10.

[8] Chine Magazine, 19 mai 2015.

[9] Caixa Bank, monthly report, 2 septembre 2013.
Url : http://www.caixabankresearch.com/en/13im09_f1-es. Date de consultation : 30 janvier 2019. Calculs propres.

[10] Banque mondiale, China Money Supply M2, août 2018.

[11] L’Echo, 14 février 2011.

[12] Lahet, Delphine. « Le degré d’internationalisation du Renminbi. Un bilan d’étape fondé sur une revue de la littérature », Revue d'économie politique, vol. vol. 127, no. 5, 2017, pp. 761-811.


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23 réactions à cet article    


  • Decouz 17 février 2019 09:55

    "Un krach du billet vert se prépare. Il est inévitable. Le principal risque planétaire actuel, c’est une crise de la dette souveraine américaine. La plus grande économie du monde n’est plus qu’une vaste illusion. Pour produire 14.000 milliards de revenu national (PIB), les États-Unis ont généré plus de 50.000 milliards de dette totale, qui leur coûte 4.000 milliards d’intérêts par an. » Le dollar est devenu la plus grande bulle spéculative de l’histoire et va s’effondrer prochainement. Quant aux attaques à l’encontre de l’euro, elles ne sont qu’un écran de fumée pour masquer la faillite de l’économie américaine, soutient Myret Zaki dans son dernier livre « La fin du dollar ».Myriet Zaki, auteur du « La fin du dollar » *Le ton est donné. Tout au long des 223 pages de son nouveau livre, la journaliste Myret Zaki se lance dans un réquisitoire impitoyable à l’encontre du dollar et de l’économie américaine, qu’elle juge « techniquement en faillite ».

    C’est vrai. Il existe une sorte de conspiration du silence, car énormément d’intérêts sont liés au dollar. La gigantesque industrie de l’asset management (investissement) et des hedge funds (fonds spéculatifs) repose sur le dollar. A cela s’ajoutent des intérêts politiques évidents. Si le dollar ne maintient pas son statut de monnaie de réserve internationale, les agences de notation pourraient rapidement ôter à la dette américaine sa notation maximale. A partir de là s’engagera un cercle vicieux qui va révéler la réalité de l’économie américaine. Il s’agit de maintenir les apparences à tout prix, même si le vernis ne correspond plus du tout à la réalité.

    http://northstarcompass.org/french/nscfr93/dollar.htm


    • Samson Samson 17 février 2019 12:28

      J’ai cru lire quelque part que depuis l’an passé, la banque centrale chinoise garantit aux pays exportateurs de pétrole qui acceptent l’échange en yuan sa convertibilité en or, ce qui porterait un coup de boutoir très sévère au pétro-dollar.

      Quant à la banque centrale russe, il semble qu’elle procède au rachat systématique de tout l’or produit sur les territoires de la Fédération de Russie, accroissant ainsi de manière spectaculaire son stock depuis au moins deux ans.

      Avec le développement de la nouvelle route de la soie (Belt and Road Initiative) qui permettra un acheminement rapide des marchandises extrême-orientales jusqu’aux frontières orientales de l’€urope par voie continentale, c’est un géant économique qui se développe à nos portes en vue de se substituer au déclin de la puissance économique du bloc occidental.

      Et pendant ce temps là, la vassalité €uropéenne et atlantiste aux diktats de Washington n’a rien trouvé mieux pour complaire à ses maîtres qu se revendiquer de ces valeurs « humanistes » fondatrices de la construction €uropéenne (et dont, des sorts dévolus au peuple grec, aux gilets jaunes, ..., on perçoit à usage interne toute la pertinence smiley ) plomber les exportations de ses propres producteurs par des sanctions économiques qui n’ont pour effet que d’accélérer encore le mouvement.


      • Samson Samson 17 février 2019 14:51

        @Samson
        « ... plomber les exportations ... »
        lire : ...et plomber ainsi les exportations ...
        Sorry ! smiley


      • machin 17 février 2019 12:46

        Un bel et bon article.

        Très clair.

        Léconomie ne m’intérresse pas beaucoup, et là curieusement je vous ai lu avec beaucoup d’intérêts.

        Merci.


        • Croa Croa 17 février 2019 17:18

          Les réserves russes ne contiennent que des dollars, des yuans et des euros ?

          À mon avis certainement pas ! Ils ont forcément encore de l’or, probablement de la livre, du franc suisse, etc.
          Par ailleurs l’évolution des réserves russes sur deux trimestres seulement ne signifie pas grand chose même si l’on y suppose un retournement de tendance. Encore faudrait-il confirmer cela ! 


          • xavier dupret xavier dupret 17 février 2019 19:22

            @Croa La livre et le franc suisse sont très marginaux aujourd’hui. L’or aussi (puisqu’une obligation d’Etat rapporte un intérêt). Comme je l’ai indiqué, c’est une réponse aux sanctions. 


          • novo12 17 février 2019 19:39

            A partir de 1913, la convertibilite du dollar en or n’existait plus en pratique, en raison de la creation du systeme de reserve fractionnaire par le federal act. Depuis cette epoque le dollar est cree par la dette. Le meme systeme de reserve fractionnaire a ete adopte par la France et l’Allemagne pour financer la guerre de 1914. Voir cette video pour comprendre la reserve fractionnaire : https://youtu.be/Ehme7ai4C_s Le systeme de reserve fractionnaire est une pyramide de Ponzi. Voir cette video en anglais sur la creation de la reserve federale (par le federal act de 1913 : https://youtu.be/5IJeemTQ7Vk

            Depuis environ 10 ans l’Europe et les Etats Unis ont multiplie par 5 la masse monetaire. La Chine n’est pas en reste non plus : https://youtu.be/iG-rqgJi_T0 La pyramide de Ponzi va forcement s’ecrouler. Le tout est de savoir quand.


            • Garibaldi2 18 février 2019 03:43

              @novo12

              Il fut une longue période aux USA pendant laquelle il était interdit de détenir de l’or, sauf s’il s’agissait d’objets (bagues, colliers, ...).

              ’’Executive Order 6102 : L’interdiction de l’or aux USA en 1933

              L’Executive Order 6102 est un décret signé le 5 Avril 1933 par le président américain Franklin D. Roosevelt interdisant la thésaurisation des pièces d’or, des lingots d’or au sein des États-Unis. Cette loi a criminalisé la possession de l’or monétaire à tout individu, société, association ou personne morale. Selon Roosevelt, La « thésaurisation » de l’or aurait freiné la croissance économique. L’interdiction de posséder de l’or était passible de $ 10.000 d’amende et ou jusqu’à cinq à dix ans d’emprisonnement.

              Toutes les personnes durent livrer leur or avant le 1er mai 1933, avec une tolérance pour une petite quantité de monnaie en or (160 grammes en tout) : l’or fut acheté à 20 dollar l’once $ par le gouvernement. (Noter que la plupart des citoyens américains qui possédaient de grandes quantités d’or l’avait transférée auparavant à des pays comme la Suisse, en anticipant cette décision du gouvernement américain).

              Le prix de l’or officiel a été tout de suite augmenté à 35 $ l’once, résultant en une perte immédiate pour tous ceux qui avaient été forcés de vendre leur or. Et a également permit de réaliser au gouvernement un juteux bénéfice !. Ce prix de 35 Dollars pour une once d’or est resté en vigueur jusqu’au 15 Août 1971, lorsque le président Richard Nixon a annoncé que les dollars des États-Unis ne seraient plus convertir les dollars en or à une valeur fixe, abandonnant ainsi l’étalon-or pour les taux de change.

              La propriété privée de l’or a été légalisé en 1964. La limitation de la propriété de l’or aux États-Unis a été abrogée par le président Gerald Ford.’’


              C’est le fameux : le dollar c’est notre monnaie, mais c’est votre problème.

              On parle bien d’or physique car en plus ils sont arrivés à créer de l’or papier ! : https://la-chronique-agora.com/marche-or-papier-versus-physique/


            • banban 18 février 2019 01:17

              C’est réjouissant tout cela. il semblerait bienque la prochaine guerre mondiale aura l’ambilité se coup si de se passez de l’autre coté du continent eurasiens.

              vue se que les américains les russes ont dans leur silos et ce que nous prépare a mettre les chinois dans les leurs, j’en suis bien content.


              • Garibaldi2 18 février 2019 03:33

                Par exemple, si le dollar vient à s’apprécier par rapport à la monnaie d’un pays, la Banque centrale de cet Etat peut choisir de vendre des dollars qu’elle détient en réserves.


                Heu, pour ma part, je dirais plutôt que l’état en question va se positionner à l’achat sur sa propre monnaie, et qu’il va payer ces achats en dollars.


                • xavier dupret xavier dupret 18 février 2019 06:37

                  @Garibaldi2 Ce qui revient au même. Sa monnaie va se réapprécier par rapport au dollar. Cela dit, pas mal de pays émergents travaillent de la façon que j’ai décrite par rapport au dollar, ils gèrent leurs réserves de manière à tenter de stabiliser un taux de change.


                • Garibaldi2 18 février 2019 09:37

                  Désolé mais ça ne revient pas au même. Ce à quoi les marchés sont sensibles c’est quand une monnaie est demandée.

                  Si je vends mon dollar, je le vends contre une autre monnaie. Laquelle ? Une monnaie étrangère ? Non, je vends mon dollar à moi-même en achetant de ma monnaie.

                  D’ailleurs, c’est l’explication simple retenue par Wikipedia pour soutenir une monnaie :

                  ’’En cas de dépréciation d’une monnaie : le pays peut choisir d’utiliser sa réserve de change d’une devise étrangère pour acheter de la monnaie locale, ce qui constitue une augmentation de la demande de la devise locale, afin de contribuer à soutenir le cours de la devise.’’

                  https://fr.wikipedia.org/wiki/Interventions_sur_le_march%C3%A9_des_changes


                • xavier dupret xavier dupret 18 février 2019 10:35

                  @Garibaldi2 En termes de flux, c’est la même opération. En plus, Wikipedia, comme source, pas top, hein...


                • Garibaldi2 18 février 2019 11:26

                  @xavier dupret

                  ’’En septembre, la Banque centrale de Chine est encore intervenue pour soutenir sa monnaie, en vendant 20 milliards de dollars contre des renminbis, selon Brad Setser, du Council on Foreign Relations. Le dollar vaut 6,9373 renminbis et s’approche du seuil des 7 renminbis qu’il avait frôlé fin 2016 à 6,9795.’’

                  https://www.lesechos.fr/23/10/2018/lesechos.fr/0600020861226_les-marches-poussent-la-monnaie-chinoise-vers-le-seuil-des-7-renminbis-par-dollar.htm

                  En clair, la Banque Centrale de Chine a bien acheté des Yuan (renminbis = yuans) avec des dollars dont elle voulait se débarrasser. Ce qui est important dans l’opération c’est bien qu’il y a demande de yuans et non pas vente de dollars.


                • xavier dupret xavier dupret 18 février 2019 12:52

                  @Garibaldi2 On chipote un peu là, Dans les pays émergents, on vendu du dollar. C’est cela qu’on accumule principalement dans les réserves. 


                • xavier dupret xavier dupret 18 février 2019 16:10

                  @xavier dupret vend du* (foutu correcteur orthographique)


                • Garibaldi2 19 février 2019 05:46

                  @xavier dupret

                  Il faut distinguer 2 attitudes différentes : acheter de sa propre monnaie pour la soutenir en faisant cet achat avec une devise dont on veut se débarrasser, par exemple le dollar. Ce pourrait être le cas de la Turquie dont la monnaie est attaquée par les USA. Double effet, contribuer à la baisse du dollar, et contribuer à la stabilité de sa propre monnaie.

                  Sa monnaie étant stable, vendre du dollar pour acheter une autre devise, d’une part pour contribuer à affaiblir de dollar et d’autre part pour constituer une réserve de change dans une monnaie qu’on estime plus fiable et devant se renforcer sur le long terme. Par exemple acheter du franc suisse ou du florin néerlandais en vendant ses dollars.

                  Pour la Turquie, il est évident que ce n’est pas en se battant sur le terrain de la monnaie qu’elle fera plier Trump. Une seule solution : lancer un ultimatum avec un délai court de menace de sortie de l’Otan. Sous-entendu, en cas de sortie, obligation d’évacuer les 2 bases de l’Otan en Turquie.


                • xavier dupret xavier dupret 19 février 2019 09:27

                  @Garibaldi2 S’il faut, en plus, intégrer des complots dans le calcul...


                • Garibaldi2 19 février 2019 10:25

                  @xavier dupret

                  Je ne comprends pas trop ce que vous voulez dire...

                  Dans ce bas monde tout n’est que calculs, coups bas, mensonges, peaux de banane, espionnage et intox. Rien de nouveau sous le soleil. Khadafi voulait lancer une monnaie garantie par l’or et libeller le prix du pétrole libyen en dollar, Saddam aussi voulait afficher le prix de son pétrole en dollar, on sait ce qui leur est arrivé même si ce n’est pas là les seules et uniques raisons de leur chute.


                • eau-du-robinet eau-du-robinet 19 février 2019 20:21

                  Bonjour,

                  .

                  « Nous avons presque décuplé nos réserves d’or au cours des dix dernières années, précise Elvira Nabioullina, présidente de la Banque Centrale de Russie. Nous diversifions notre portefeuille de devises. Nous évaluons tous les risques, y compris financiers, économiques et géopolitiques ».
                  https://fr.rbth.com/economie/81290-vente-obligations-russie-usa-etats-unis-dette-am%C3%A9ricaine
                  .
                  Les experts jugent toutefois que cette décision a été motivée par les tensions survenues suite à la mise en place en avril de nouvelles sanctions par Washington à l’encontre de milliardaires russes, de membres du gouvernement ainsi que de sociétés telles que le conglomérat Renova et le producteur d’aluminium Rusal.
                  .
                  Ces actions hostiles ont alors poussé de nombreuses personnes en Russie à souhaiter des contre-sanctions susceptibles d’affecter les parts du pays dans les obligations américaines ou entrainant le retrait des banques russes du système SWIFT.

                  « C’est avant tout une décision politique, affirme Sergueï Souverov, analyste en chef au sein du groupe financier BKS. La Banque Centrale détient 30% de ses actifs sous forme d’obligations américaines et a été critiquée de toutes parts pour cela. Ainsi, compte tenu des sanctions américaines, la démarche de réduire les actifs en dollars semble logique  ».
                  https://fr.rbth.com/economie/81290-vente-obligations-russie-usa-etats-unis-dette-am%C3%A9ricaine


                  • Garibaldi2 20 février 2019 16:18
                    Garibaldi2 31 janvier 03:46

                    @Julien S


                    C’est tout à fait faux ! Mes liens indiquent bien que c’était le gouverneur de la banque de France qui devait juger de l’opportunité de la vente au vu des cours de l’or. Ce n’était donc pas Sarko qui pilotait l’opération.

                    L’article indique clairement :

                    <<Étonnant quand on sait que "le rythme de mise en oeuvre du programme de vente" devait dépendre du jugement du gouverneur de la BDF sur son opportunité, "en particulier au vu de l’évolution des cours observés sur le marché de l’or". >> (rapport de la cour des comptes)


                    Bien que je sois un fervent opposant à Sarko, je n’ai jamais apprécié qu’on le charge dans cette affaire de vente d’or à vil prix alors qu’il avait mis cette opération de vente entre les mains du gouverneur de la BdF, certainement mieux placé que le ministre pour apprécier la situation des marchés.

                    Le gouverneur de la BdF s’est tiré de cette affaire blanc comme neige alors qu’il portait une lourde responsabilité. Il s’agissait de Christian Noyer qui a poursuivi sa carrière sans problème.

                    Concernant mon premier post l’auriez-vous mieux compris si je l’avais commencé par ’’mode humour on’’ ?!


                    • Garibaldi2 20 février 2019 18:46

                      @seul le contenu compte...

                      Vous êtes un gougnafier de la pire espèces et un pathétique bouffon économiste autoproclamé.

                      Parler de Molins c’est pas de la digression ?! Vous pensez que je vous ai attendu pour connaître le parcours de Molins ?!!!!!!!!!!

                      Que vient faire ici la digression sur le raid judiciaire contre la France Insoumise, pour qui j’ai voté et que je soutiens : https://www.agoravox.fr/commentaire5331361

                      Le gouverneur de la BdF est indépendant de Bercy, et inamovible. C’est lui qui a décidé de la date des ventes, il avait toute latitude pour cela.

                      A aucun moment il n’a signalé à Sarkozy qu’il convenait de ne pas se dessaisir de cet or. Et éventuellement d’en acheter à bon prix. D’ailleurs, personne n’a protesté contre ces ventes pendant le temps où elles se sont produites. Vous peut-être  ?!!!

                      P’tain, si les militants syndicaux et les marxistes d’aujourd’hui sont à votre image, le combat du prolétariat contre le capitalisme n’est pas près d’être gagné ! Intolérant et borné, incapable de dire ’’je me suis mal exprime’’, le petit peuple n’a qu’à fermer sa gueule !

                      Faut dire que quand on commence son article sur le ton du ’’moi je suis au courant et pas les autres’’ : ’’La nouvelle n’a pas fait le tour des rédactions économiques dans le monde.’’,

                      alors que  :’’La Russie se débarrasse de ses dollars pour acheter de l’or, par Audrey Duperron, L’Express du 30 août 2018’’ !

                      https://fr.express.live/la-russie-se-debarrasse-de-ses-dollars-pour-acheter-de-lor/

                      ’’La dédollarisation s’accélère : le rythme avec lequel la Russie se débarrasse de ses bons du Trésor américain a atteint son plus haut niveau depuis 2011, par sputniknews le 21 mars 2018 ’’

                      https://fr.sputniknews.com/economie/201803211035600440-russie-usa-dollar-or/

                      ’’Pourquoi la Russie se débarrasse-t-elle de ses obligations américaines, le 7 août 2018’

                      https://reseauinternational.net/pourquoi-la-russie-se-debarrasse-t-elle-de-ses-obligations-americaines/

                      C’est plus une tête que l’on a mais une courge géante !


                    • quartiersauvage 29 juillet 2019 23:01

                      Merci, aussi clair et didactique que possible.

                      C’est une évolution de plusieurs années, qu’on a pu observer au moins depuis 2009, avec le projet d’une nouvelle monnaie (les DTS avaient été envisagés).

                      Voir « une nouvelle monnaie pour le monde »

                      L’aboutissement de ce processus est sans doute à l’origine des sanctions financières et des droits de douane pratiqués par Trump, et dont la généralisation traduit l’isolement des USA.

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