Non seulement les auteurs démontent de manière implacable le caractère profondément antidémocratique de l’UE, et comment elle renforce les plus forts, mais plus fondamentalement ils indiquent que toute cette construction est profondément viciée, et ne pourra probablement pas être corrigée. C’est pourquoi ils parlent de la « Fin de l’Union Européenne », comme un éloge funèbre à peine anticipé.

Des vices de forme beaucoup trop important
Le livre comporte une longue et passionnante analyse du phénomène de
polarisation industrielle de l’Europe autour de l’Allemagne, déclenché par l’euro, le marché unique, et l’intégration des pays de l’Est. Pour les auteurs, «
il est possible que les problèmes véritables révélés par la crise de 2010-2013 proviennent du cœur et non du pourtour (européen) ».
Ils notent que le développement industriel est polarisé, la périphérie étant asséchée par le cœur économique, «
qui attire à elle tous les facteurs mobiles, capitaux et travailleurs, ce qui contribue à renforcer son industrie (…) à l’inverse, le processus assèche la région la moins développée, dont les capitaux s’exfiltrent et dont la main d’œuvre migre vers la région la plus riche (…) Ainsi un retard originel engendre… plus de retard encore à l’arrivée ».
Mais aujourd’hui, un rien fait vasciller ce château de carte,
comme avec le CETA et la Wallonie «
c’est le grand désarroi, c’est l’immense impuissance de l’éléphant qui tremble devant une souris. Et qui sait que s’il l’écrase, dix autres naîtront aussitôt (…) qu’adviendrait-il si un grand Etat membre entrait en résistance ? ». Il faut dire que «
le Brexit signe la fin du mythe de l’irréversibilité de l’appartenance communautaire », et que les pays qui sont en périphérie vont en général mieux.
La Finlande envisage sereinement la sortie de l’euro. Même les plus euro-béats finissent par admettre la direction folle prise par l’Union Européenne, tel Jacques Attali qui reconnaît que «
l’on ne pourrait plus faire Airbus aujourd’hui »
Source : « La fin de l’Union Européenne », Coralie Delaume et David Cayla, Michalon