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Accueil du site > Actualités > Europe > Europe, continent des rivalités impériales

Europe, continent des rivalités impériales

L’historien américain Timothy Snyder nous met en garde sur les dangers qui pèsent sur l’Union européenne. Il est essentiel que les Européens cessent de croire que l’Europe a été fondée sur un idéal et que le conflit en Ukraine ne les concerne pas. L’écueil serait que les stigmates du nationalisme allemand encore présent dans la gauche et la droite allemandes croisent le nationalisme russe à caractère fasciste et civilisateur. 

L’historien Timothy Snyder de l’Université de Yale, diplômé de l’Université d’Oxford révolutionne l’analyse de l’histoire moderne occidentale au risque de déconcerter certains. Le premier choc est lorsque Snyder affirme que la Nation-état[1]ou l’État-nation n’a jamais existé en France et qu’il s’agit en fait d’un axiome fabriqué de toute pièce par les Révolutionnaires. La France aurait toujours été un empire que ce soit avant, pendant ou après la Révolution. Et c’est bien la notion d’empire à l’échelle mondiale qui explique où nous en sommes aujourd’hui en Europe. 

Démystification de la construction européenne

Selon Snyder, la construction européenne serait le résultat de plusieurs événements concomitants : l’échec d’une tentative de colonisation européenne par l’Allemagne, la chute des Empires maritimes européens et la volonté de survivre des nations-état de l’Europe centrale et des Balkans. Sans une structure politique européenne, les véritables Etats-nations qui situés à l’Est du continent ne pourraient pas durer. Snyder va encore plus loin en concluant que l’Union européenne est la conséquence de la Première Guerre mondiale qui a entraîné l’affaiblissement des Empires maritimes, le démantèlement des empires continentaux (Autriche-Hongrie, Allemagne et Empire Ottoman, Russie) et l’émergence des Nations-états en Europe orientale. 

L’entre-deux guerres a montré l’échec de tous à l’exception notoire de la Finlande. Les Etats-nations ont disparu très vite, en quelques mois ou en l’espace de deux décades, que ce soit la République Occidentale d’Ukraine, la Tchécoslovaquie, la Lituanie, la Lettonie, l’Estonie, l’Autriche ou la Pologne. Quant à l’Allemagne, sachant qu’il lui était impossible d’établir un empire maritime, elle a tenté pour rivaliser avec l’empire britannique de créer par la force une colonisation de l’Europe et le cœur de son projet était la conquête de l’Ukraine, ce qui implique, selon Snyder, une responsabilité historique de l’Allemagne envers ce pays. Nous reviendrons plus tard sur ce concept.

Le projet européen a permis à la France, aux Pays-Bas et plus tard à la Grande-Bretagne, au Portugal et à l’Espagne de rendre leurs échecs moins cuisants, ainsi l’Europe sert-elle à Paris, à Londres d’une vaste zone de libre-échange remplaçant ainsi l’espace colonial ; mais la structure européenne leur permet aussi d’exercer leur souveraineté qui serait impossible sur un territoire national restreint. En ce sens, Snyder prévoit que le Brexit n’aura pas lieu dans les faits puisque la Grande-Bretagne n’aura plus accès à ce grand marché économique dont elle a besoin. De plus, le Royaume-Uni n’ayant jamais constitué un Etat-nation se retrouvera seul en pleine crise identitaire. 

Il est important alors de démystifier la construction européenne. Ce projet ne viendrait pas d’un idéal ou d’une sagesse européenne mais d’une lucidité économique allemande et européenne. L’échec colonial fracassant de l’Allemagne en 1945 et le déclin des empires maritimes ont poussé l’Allemagne, la France, les Pays-Bas, l’Italie, la Belgique et le Luxembourg vers un processus d’intégration européen. Snyder rappelle que les fonctionnaires travaillant dans la politique étrangère allemande à Bonn à la fin des années quarante étaient les mêmes que ceux qui étaient impliqués dans les relations internationales de l ‘Allemagne nazie. S’il s’agissait vraiment d’un principe de paix et d’une volonté d’éviter les horreurs de la Guerre, les centres mondiaux de la paix graviteraient autour de la Biélorussie, de l’Ukraine, de la Russie, de la Pologne et d’Israël. 

Enfin, ce n’est que plus tard, avec la chute de l’Union Soviétique que les Etats-nations de l’Europe centrale, de l’Est et des Balkans vont pouvoir rejoindre l’intégration européenne qui leur permettra d’obtenir et de maintenir leur souveraineté. 

Responsabilité historique de l’Allemagne envers l’Ukraine

Selon Timothy Snyder, l’Allemagne - plutôt exemplaire dans son traitement du passé – tend à oublier sa tentative de colonisation de l’Ukraine et sa politique d’asservissement de la population de ce territoire entre 1941 et 1944. Snyder prévient que l’histoire peut se répéter. 

Le danger aujourd’hui vient de la politique étrangère russe qui encourage a gommer la responsabilité face à l’histoire. Le Kremlin essaierait de rétablir le pacte Ribbentrop-Molotov en s’alliant avec les courants d’extrême-droite et les mouvements populistes de l’Union européenne. Il propage cette vision paradoxale : l’Ukraine ne constituerait pas une vraie Nation mais un rassemblement de nationalistes fascistes et antisémites. D’ailleurs, Moscou s’est toujours servi du nationalisme ukrainien comme alibi pour commettre ses exactions en Ukraine : la grande famine de 1931-32 (quatre millions de morts), la terreur stalinienne en 1937-38, la déportation massive de la population à la fin de la Deuxième Guerre mondiale et enfin l’invasion partielle de l’Ukraine en 2014. 

Le risque est que les relents du nationalisme allemand toujours présents dans la gauche et la droite allemande favorisent le nationalisme officiel russe et trouvent un terreau fertile pour accuser le nationalisme ukrainien de tous les maux en Europe. Cela constituerait un danger considérable pour la démocratie en Allemagne et sur tout le continent. 

Snyder ne nie pas le fait que les Ukrainiens ont collaboré avec l’Allemagne nazie et participé à la Shoah comme ils avaient joué un rôle actif aussi dans la terreur stalinienne. Cependant, proportionnellement au territoire, il n’y a pas eu plus de collaboration en Ukraine qu’en Russie, conséquence d’un opportunisme plus que d’une adhésion à l’idéologie nazie (5% du territoire russe a été occupé). En Europe, il n’y a pas de lien entre l’ethnie et la collaboration, à l’exception des minorités allemandes. Snyder rappelle les conséquences de l’invasion allemande dans l’Ukraine soviétique : 3,5 millions de civils tués par l’occupation nazie (dont plus de la moitié étaient juifs) et 3 millions d’Ukrainiens morts au sein de l’armée rouge (chiffres donnés par les historiens russes). On dénombre plus d’Ukrainiens tombés au combat dans les forces alliées contre la Wehrmacht que de soldats français, britanniques et américains réunis ; inversement, plus de Français ont été tués dans les forces de l’Axe que dans les forces alliées, ce qui n’a pas empêché la France d’être considérée comme une puissance victorieuse. 

L’histoire de l’occupation allemande de l’Ukraine est une façon sérieuse d’appréhender l’histoire de l’holocauste. En effet, la Shoah est liée organiquement et intégralement à la conquête de l’Ukraine, les terres les plus fertiles de l’Europe. Sa conquête passe par l’extermination des Juifs qui vivent principalement en Ukraine, d’où le plan nazi de famine dès l’hiver 1941 dont l’objectif était d’affamer une dizaine de millions d’Ukrainiens. On prévoyait de déporter vers l’Est d’autres millions dans les dix ou quinze ans qui suivraient l’invasion. 

Snyder rappelle qu’au départ Hitler était fasciné par les Etats-Unis et leur empire « frontière » construit sur le travail des esclaves. Le führer s’est posé la question du choix des esclaves dans un empire allemand. Et la réponse, est dans Mein Kampf  : les Ukrainiens. Par la suite, ces derniers seront traités d’Africains ou de « nègres » dans certains documents nazis. Dans le discours allemand qui tend à affirmer que l’Ukraine est un état failli, qu’elle n’est pas une nation, que les Ukrainiens sont divisés culturellement. De telles critiques adressées à un peuple qu’on a méprisé dans l’histoire, qu’on a associé à des sous-humains, ne sont pas innocentes, selon Snyder ; de plus, elles seraient encouragées par Moscou qui a simplifié l’histoire de l’Union soviétique en deux parties : la bonne (la Russe) et la mauvaise (l’Ukrainienne), la libération contre la collaboration. La responsabilité des Allemands dans la Seconde Guerre mondiale serait une aubaine pour les Russes soucieux de les manipuler. La confusion entre l’Union soviétique et la Russie chez les diplomates russes n’est pas anodine. 

Hostilité de la Russie au projet européen

Selon Snyder, le traité de Ribbentrop-Molotov a été réhabilité par le pouvoir à Moscou en novembre 2014 au moment où la Fédération russe a commencé à soutenir tous les mouvements d’extrême-droite en Europe. La stratégie est identique à celle du fameux traité. L’objectif recherché est que toutes les énergies entrent en conflit au sein de l’Europe, l’extrême-droite pourra dynamiter l’Union européenne. L’historien rappelle que les crimes contre l’humanité en Europe ont commencé avec ce pacte mais que Moscou a bien pris soin « d’ethniciser » ces crimes, sous le compte des Ukrainiens, des Baltes, des Tatars soutenus par les fascistes occidentaux. En fait, on pourrait parler aujourd’hui de pouvoir russe antifasciste profasciste. Cela signifie que le mythe d’une guerre défensive est devenue en réalité une guerre offensive. 

Désormais, le Kremlin soutient 1) des états-clients au sein de l’Union européenne, 2) le séparatisme dans l’Union européenne, 3) le séparatisme à l’intérieur des Etats membres, 4) la droite populiste, 5) les mouvements pronazis et profascistes en Europe. Moscou fournit une théorie de la désintégration de l’Union européenne. Comme l’Europe fonctionne sur des paradigmes de relations positives entre la souveraineté, la société civile et l’intégration, il faut lui ôter les deux derniers atouts. 

Pour atteindre ce but, le Kremlin utilise une propagande efficace : diffusion de fausses informations, propagation d’une cacophonie (un bombardement de pistes contradictoires et farfelues) et élaboration d’un marketing politique, par exemple en faisant des Ukrainiens des antisémites tout en véhiculant l’idée d’une Ukraine coupable de conspiration juive (le Protocole de Sion). La Russie affirme que l’Ukraine n’est qu’un pays répressif et nationaliste, qu’il n’y a pas de langue ukrainienne mais que les Russes d’Ukraine sont forcés de parler ukrainien. Il devient important pour le Kremlin de brouiller les esprits européens d’informations contradictoires. En mars 2015, Snyder est alarmé par le fait que les Occidentaux ne l’aient toujours pas remarqué. 

La rupture avec l’Europe a eu lieu en 2013 lors de l’annonce de la formation d’une communauté eurasienne. Les leaders de la Fédération russe ont compris qu’une intégration au sein de l’Europe sera impossible car on ne peut devenir à la fois oligarques et européens. La Russie devient alors le premier Etat post-impérial à rejeter le projet européen comme tremplin. Pour Vladimir Poutine, l’Europe n’est plus un objectif. On ne réformera pas la Russie en fonction des critères européens. Les Russes redéfinissent l’intégration non pas en Etat de droit mais en mission civilisatrice. La civilisation est déterminée non pas en accomplissements mais en valeurs, en vertus (contre l’homosexualité, par exemple). En 2013, Poutine indique que l’Ukraine fait partie de cette civilisation et que jamais l’Ukraine et la Russie ne seront séparées. La guerre en Ukraine en 2014 annonce cette tournure anti-européenne. 

Si la Russie ne peut s’intégrer au projet européen, alors l’Europe ne doit plus exister. Moscou ne tolère pas l’image d’une Union européenne plus riche et plus libérale. Elle trouve en l’extrême-droite européenne une alliée qui adhère à sa vision d’une Europe redéfinie par des valeurs conservatrices et traditionnelles. Les Russes ont compris que si l’Europe ne délivre les Etats-nations, elle cesse d’exister. 

La Russie pionnière d’une politique d’éternité 

Selon Snyder, on remarque deux politiques au cours de l’histoire : la politique d’inévitabilité qui consiste à se concentrer sur l’avenir et la politique d’éternité, qui se définit par rapport au passé. En Occident, la politique d’inévitabilité a souvent dominé, par exemple, l’adoption d’une politique libérale et l’ouverture du marché entraineront l’émergence d’un système démocratique au nom des règles de l’Histoire. Quant à la politique d’éternité, elle consiste en la croyance empirique que le seul cycle dans l’histoire est celui où l’agresseur vient de l’extérieur, un agresseur qui tente de détruire nos valeurs, nos vertus. Dans les deux cas, le présent compte peu. Ces deux notions de temps fonctionnent de la même manière puisque l’un conduit toujours à l’autre. 

La Russie est pionnière dans ce domaine. Par deux fois, en l’espace d’une vie, la Russie a connu ce phénomène. Dans les années 70, sous le règne de Brejnev, on arrête de voir le futur, c’est-à-dire le progrès et la justice dans le socialisme, pour revenir à une nostalgie de la Seconde Guerre mondiale où l’Occident devient l’ennemi permanent (l’Allemagne nazie est associée à l’Occident). Dans les années 90, le capitalisme échoue en Russie. Le libéralisme n’a pas apporté les institutions démocratiques ni le bonheur pour tous. Le changement de l’inévitabilité à l’éternité a une logique, un mécanisme : les fortes inégalités économiques. L’idéal du progrès n’a plus de sens lorsqu’il ne s’agit que d’une minorité qui s’enrichit. 

La Russie est aussi pionnière pour tirer profit d’une idéologie fasciste des années 30, celle d’Ivan Ilyin, philosophe de l’État russe. Poutine fit rapatrier de Suisse les restes du penseur à Moscou en 2005 et aurait fait distribuer une copie de ses essais à tous les fonctionnaires russes en 2014. Ilyin promeut l’idée d’une nation russe préservée des menaces externes, du communisme et de l’individualisme. Cette Russie parlerait d’une seule voix et serait dirigée par un homme rédempteur qui aura rendu la véritable culture russe à son peuple. Les élections seraient des rituels conçus pour endosser ce pouvoir. Il y aurait un geste de subjugation de la nation. 

En Russie, on est passé de l’avancement social à la politique des vertus et de l’hostilité. Une fois arrivé à cette étape au niveau domestique, il devient nécessaire de l’inclure dans la politique étrangère. Le Kremlin exploite le point faible des pays européens où les populistes se servent du mythe de l’état-nation d’autrefois. 

Snyder nous met en garde, nous ne devons pas être complaisants. Ce n’est pas difficile de provoquer un changement de régime pourvu que les actions non-violentes contre un pouvoir en phase d’autoritarisme aient lieu dès le départ. Plus on attend et plus la réussite sera difficile. La tyrannie n’est jamais très loin. 

En lisant les nombreux écrits de Snyder et en écoutant ses conférences, on comprend que le cas de l’Ukraine est en fait archétypal de l’intégration européenne. Si les Européens comprenaient mieux leur histoire, ils auraient une attitude plus compréhensive envers les Ukrainiens. Il semblerait illusoire de ménager la Russie lorsque sa classe dirigeante souhaite la désintégration de l’Union européenne. De même, les pays européens nostalgiques des années 30 ne peuvent prendre pour acquis leur adhésion permanente à l’Union européenne.

 

[1]Snyder préfère l’expression Nation-état à celle d’État-nation.


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17 réactions à cet article    


  • Francis, agnotologue JL 19 avril 2018 19:32

    ’’Se faire larguer dans ce secteur signifierait, pour la France comme pour l’Europe, une soumission quasi-définitive en termes technologiques.’’
     
     C’est un comble : nous devons rester au top dans un domaine qui fera quoiqu’il arrive, notre ruine !
     
    Parce que, ne nous leurrons pas : les capitalistes feront de l’IA ce qu’ils ont toujours fait de la technologie : un outil de contrôle de plus des travailleurs. Plus besoin de renouveler et d’instruire des classes laborieuses qui sont d’autant plus redoutables qu’elles sont instruites, les robots feront tout.


    • V_Parlier V_Parlier 20 avril 2018 13:59

      @JL
      Erreur d’article ?


    • Francis, agnotologue JL 20 avril 2018 14:10

      @V_Parlier
       
      oui : le bon endroit .


    • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 19 avril 2018 20:59

      Fascinant ce Timothy Snyder.

      Je me suis toujours demandé ce qu’il se passait dans la tête de ceux qui étaient à la source des fake news. Le font-il pour l’argent ? Le font-il pour leur relations ? parce qu’ils sont bêtes ?

      Or Timothy Snyder n’a pas l’air d’être bête, ne donne absolument pas l’impression de le faire pour l’argent. C’est un vrai croyant, un idéologue en croisade.

      Il y a des heures de vidéo de ses discours sur Youtube, parfait ! Je vais y faire un tour pour savoir à quel moment il s’est perdu dans ses raisonnements ce brave homme. Autre avantage : c’est moins technique que la terre plate.


      • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 20 avril 2018 11:43

        @La Voix De Ton Maître

        Quand on l’écoute, il a l’air tout à fait cohérent et mesuré : il prend la démocratie au sérieux, il envisage les divers groupes de pression, les effets de la crise actuelle. Alors comment est-il possible que dans son cheminement de pensée il en arrive à désigner la Russie comme principal coupable et l’occident comme victime ?

        Le problème de ce monsieur Snyder, est qu’il a passé trop de temps avec intelligentzia des anciens pays du bloc communiste (c’est une sphère qui a peu en commun avec notre bourgeoisie de l’ouest) au point qu’il aille conclure que : Non le russe n’aime pas la démocratie. Je pourrai m’étendre car je connais le milieu, mais je fais court.

        Pour contrer la critique évidente que l’UE n’a pas l’air de l’aimer non plus, il impose le fait que l’Europe n’est une association d’empire coloniaux.

        Une faute d’analyse qui débouche sur une autre, qui débouche sur la conclusion farfelue que les USA sont la seule et vraie démocratie.

        Le commun des mortel n’a pas vraiment les moyens de naviguer dans la sphère intellectuelle de la société. Les gens analysent l’information telle qu’elle leur est donnée.
        Donc quand un mec moyen comme moi analyse l’information il se dit, après 18 ans de moyen orient, que non seulement « les démocraties » s’en foutent de la démocratie, mais en plus ils sont lamentables quand ils jouent aux impérieux. Il n’y a pas de démocratie ni d’un côté ni de l’autre.

        Snyder et l’auteur vivent dans une bulle dans laquelle toute contradiction (Brexit, Trump, nationalisme) ne peut être expliquée que par des fake news, des hacks ou par l’agent russe Trump.
        Il faudrait qu’ils sortent un peu causer avec les gens de la rue (les kibice, les cokneys) au lieu de chercher la vérité dans les vernissages, car il y existe une forme de sagesse dont ils n’ont pas la moindre idée (Ou si vraiment cela leur fait peur qu’ils lisent Global Trumpism de Blyth, il n’y a pas de complot)


      • microf 20 avril 2018 12:38

        @La Voix De Ton Maître

        Très très bon commentaire.
        Votre question est très pertinente, on pourrait l´étendre, non seulement pour ceux qui sont á la sources des fake news, mais de tout ce qui se passe de mauvais dans le monde et des commanditaires qui sont derrière. Car tout ce qui se passe dans la diffusion des fake news, c´est le MAL.
         
        J´ai demandé un jour á un ami Prêtre ce qu´était le mal ? comment on peut le définir ?.
        Il m´a donné un exemple pour essayer de me faire comprendre ce qu´était le mal, il a dit ceci« l´Ogre est un animal qui mange les enfants des autres, ce qui est mauvais.
        Pendant qu´il mange les enfants des autres, ses enfants á lui ne trouvent rien á dire, ce sont les autres qu´il mange.
        Mais voilá qu´un jour, l´Ogre n´a plus d´enfants á manger, alors que fait-il ?, il se tourne vers ses propres enfants et se met á manger un par un jusqu´au dernier.
        Il me dit voilá comment il faut définir la mal, parcequ´une fois engagé dans la voie du mal, on ne s´arrête plus, on ne réfléchi même plus si on fait le mal, on continue seulement parcequ´on en profite, en oubliant qu´on fait du mal aux autres, par exemple, les parents des enfants mangés qui restent pleurer leurs enfants.
        Alors le mieux, c´est de ne même pas commencer, penser au mal que celá va faire á d´autres.

        Je prendrais d´autres exemples.
        Prenez tous les milliardaires qu´il ya dans le monde. Tant de pays aujourd´hui sont tellement endettés au point de ne même plus savoir comment rembourser leurs dettes, et ces detttes ont été contactées auprès des Institutions qui appartiennent á des personnes physiques.
        Ces personnes peuvent effacer ou renoncer au remboursement de ces dettes, et celá ne les rendra jamais pauvre, ces personnes seront toujours très riches á ne pas savoir ce que faire de leur fortune. Que se passe t-il dans la tête de ces gens ?.

        Le feu- Président du Burkina-Faso SANKARA a dit une fois au sujet de la dette » si nous payons nos dettes, nous allons mourir, car il ne nous restera plus rien, mais si nous ne payons pas nos dettes ceux á qui nous les devons, ne vont pas mourir, parcequ´ils en ont assez.
        Il avait raison car ceux lá sont plein aux As comme on dit, et celá ne les gènerait en aucun cas d´effacer les dettes des pays endettés, mais ils ne le font pas. Que se passe t-il dans la têtes de ces gens ?.

        Si ces personnes prenaient chacun un seul pourcent de leur fortune pour mettre dans le développement, la crise économique aujourd´hui dans le monde, serait règlée, et ces personnes seraient toujours aussi très riches. Mais hélas, ceux lá n´y pensent même pas, et la crise ne fait que s´amplifier, la souffrance dans un monde si riche, augmenter. Que se passe t-il dans la tête de ces gens ?.

        Une fois le Sociologue Jean Ziegler est interviewé au sujet des multinationales diriger pas par des primitifs d´une quelconque tribut, mais bel et bien par des personnes ayant fait de hautes études.
        Il a dit que les Dirigeants de ces multinationales, sont des personnes très intelligents, cultivés, et souvent très gentilles lorsque vous conversez avec elles, au point oú vous pouvez même devenir leur ami.
        Mais en même temps ce sont ces personnes qui gèrent ces multinationales qui causent tant de dégats dans le monde, tant au niveau humain que dans la Nature.
        Qu´y a t-il dans leurs têtes ?, ne voyent-ils pas ce qu´ils causent comme tant de mal ?.

        On pourrait multiplier ces exemples.
        Que ce passe t-il dans nos têtes ?. C´est á chacun de nous répondre á cette question car elle nous concerne tous chacun á son niveau, tel dans ce Forum oú il y en de nombreuses personnes qui se font fait des maitres pour insulter, dénigrer, tenir des propos méprisants envers les autres, alors que ce devrait être un Forum d´échanges, que se passe t-il dans leurs têtes ?.


      • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 20 avril 2018 14:20

        @microf

        Absolument.

        Je crois qu’on est trop faibles pour accepter la réalité, certains appellent cela des bais cognitifs, d’autres la cristallisation, l’entropie... qui mène à une impasse. A force de tolérer l’inacceptable on s’en trouve à être obligé à le justifier sous peine d’autodestruction.

        Pour ce qui est du Troll, c’est à mon avis un phénomène de la communication de masse sur nos pauvres petits esprits primitifs.
        A l’époque de la tribu, tous les individus en interaction étaient physiquement présents :
        - Les individus se connaissaient et connaissaient leurs histoires respectives en les observant au jour le jour
        - Le leader ne pouvait abuser extrêmement de son pouvoir, sans le risque de se retrouver caillassé un soir pendant son sommeil. De même pour tout membre de la tribu.

        Le troll est un phénomène double qui en découle :
        - Un phénomène de fatigue de fait que l’on est obligé encore et encore de répéter de manière éloquente et précise son histoire personnelle aux autres qui ne nous ont jamais vu au point qu’on n’en prenne plus la peine. Cela pousse les trolls au dédain, cela pousse ensuite les auteurs au dédain.
        - La distance physique, voir, l’anonymat de l’auteur tout comme du troll qui les motivent à ne plus prendre au sérieux la responsabilité et les conséquences de ce qu’ils disent. Ils ne font plus partie d’un groupe interdépendant.

        Dans un forum, il y a donc très peu de contraintes naturelles. La solution n’est pas de jouer sur la libertés des uns ou des autres, sinon les auteurs se retrouveront à se congratuler dans leur bulle à la manière de l’intelligentzia de l’Est qui pointe tous leurs maux sur un communisme qui a depuis longtemps disparu.

        Le bien le mal... la grande majorité de auteurs viennent pour tenter de prouver quelque chose, ils ne sont pas forcément du côté du bien.


      • Jean Roque Jean Roque 19 avril 2018 22:12

         
         
        LES SUBVENTIONS AUX COMMUNES PASSERONT SOUS CONTRÔLE DE L’UE
         
        OBJECTIF : FORCER TOUTES LES COMMUNES A ACCEPTER DES COLONS

         
         
        (projet de loi Macron de Rothschild)
         
         
        AUGMENTATION DE LA GABELLE A L’UE : +1,5 MILLIARD, + 3 MILLIARD EN PROJET


        • Cateaufoncel 20 avril 2018 00:01

          Encore un de ces livres, comme il en paraît mille par année, ou deux mille, qui prétendent mettre solennellement la planète en garde contre ceci ou contre cela, et qui ne provoquent jamais la prise de conscience universelle escomptée par l’auteur.

          Le mieux, c’est donc d’ignorer ce genre d’ouvrages. Soit l’auteur se trompe et on perd son temps. Soit on estime qu’il a raison et, alors, on se désespère du faible écho soulevé par ses alarmes.

           


          • zygzornifle zygzornifle 20 avril 2018 09:52

            Ce ne sont pas les dangers qui pèsent sur l’Europe mais les dangers qu’elle fait courir a ses citoyens ....


            • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 20 avril 2018 12:19

              L’auteur a certainement lu mes articles, notamment : 


              «  »Le « projet européen », de la genèse à l’avortement historique !«  »



              • microf 20 avril 2018 13:11

                @Mohammed MADJOUR

                Bonjour @Mohammed Madjour, je viens de lire votre article, il est formidable, il était très en avance á l´époque oú vous l´avez écrit, pourriez vous le republier ?, car il est on ne peut plus d´actualité.


              • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 20 avril 2018 16:07

                @microf

                Mais il est toujours sur Agoravox, il suffit de relire. Republier... Je ne suis pas d’ailleurs sûr qu’il repassera le mur de la « modératitude ». Je collectionne les articles « refusés » bien qu’ils soient bien notés...

              • microf 20 avril 2018 20:39

                @Mohammed MADJOUR

                Merci, bien que l´article soit toujours sur Agoravox ce que ne savent pas de nombreuses personnes, moi par exemple je ne le savais pas, il faut le republier, l´envoyer et voir si la modération l´accepte oú pas, car cet article est bon et tombe á point.


              • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 21 avril 2018 18:26

                @microf


                Je vais essayer...

              • sheridan31 20 avril 2018 14:30

                ce texte est nul et orienté contre la russie, je croyais lire le monde


                • UnLorrain 20 avril 2018 17:38

                  Snyder tisonne...aiguillonne. Un excellent blogueur que je consulte régulièrement,ironise souvent dans ses justes analyses intramuro,entendre merdinFrance,et clôture sa feuille pertinente du jour par cet acronyme CPEF qui veut dire « Ce Pays Est Foutu »

                  H16 m’inspirant,je propose cet acronyme CEEF « Cette Europe Est Foutue » et ça,Poutine l’a compris,c’est a cause de lui cet état de fait j’pari !!

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