Le projet Hitlérien de Nouvelle Europe
« L’Europe c’est la paix », « L’Europe c’est la réconciliation franco-allemande », « L’Europe est une invention française », « L’Europe c’est la démocratie », « L’Europe c’est la prospérité », « L’Europe est une ouverture sur le monde », ou encore « L’Europe permet de faire contrepoids aux États-Unis »….
Que ce soit à l’école, à la télévision, à la radio et dans tous les journaux, ces slogans nous sont tellement constamment répétés depuis notre naissance qu’ils ont fini par nous paraître évidents, irréfutables, nobles, justes, inoffensifs et réconfortants.
Pourtant, ils reposent sur une présentation truquée de l’histoire qui n’a qu’un très lointain rapport avec la réalité.
L’Europe En Marche (1942)
La prétendue « construction européenne » a des origines bien plus anciennes que le traité de Rome de 1957, et elle poursuit des objectifs qui restent cachés au grand public.
Le vrai projet des « États-Unis d’Europe » de Victor Hugo en 1849, ou bien le projet hitlérien de « Nouvelle Europe » et sa reprise par les États-Unis après 1945, sont notamment des sujets tabous.
Il est pourtant essentiel de les connaître si l’on veut bien comprendre ce qui se passe actuellement. Par exemple le projet de Traité transatlantique, la mainmise des grands groupes industriels et financiers sur la vie politique, économique et sociale du continent européen, les événements en Ukraine, l’hostilité de plus en plus manifeste de l’UE contre la Russie et le monde musulman, la soumission à Washington et à Berlin….
Comme le dit un proverbe chinois, « les choses les plus pénibles à apprendre sont aussi celles qu’on a le plus intérêt à savoir ».
« Das Neue Europa »
Adolf Hitler rencontre Benito Mussolini à Rome le 9 mai 1938 afin de créer « une nouvelle Europe » : une union des pays européens qui serait sous leur contrôle. Une délégation de juristes est alors constituée pour concevoir cette « nouvelle Europe » qui a vocation à supprimer les frontières, affaiblir la souveraineté des États et créer un vaste Empire où l’axe Berlin-Rome appliquerait sa politique territoriale, économiques et diplomatique. Walter Hallstein est nommé personnellement par Adolf Hitler comme représentant nazi pendant les négociations d’Etat avec l’Italie fasciste entre le 21 et 25 juin 1938 afin de mettre en place un cadre juridique pour la « Nouvelle Europe ».
La collaboration française favorable au projet
Dès 1941 les journaux français titrent « 1941 sera la grande année du regroupement de l’Europe a déclaré le führer » (Paris soir publié le 1er février 1941). Cette « nouvelle Europe » conçue par le juriste allemand Walter Hallstein est alors montrée aux Français comme une solution de paix en Europe alors que la France est occupée. Le gouvernement de Pétain collabore avec le gouvernement nazi dans l’objectif d’instaurer une « Pax Germania » à travers toute l’Europe. L’occupation du IIIème Reich sur le continent tout entier est donc présenté à la population comme un espoir de mettre fin une bonne fois pour toute à la guerre en Europe. Une propagande de grande ampleur sera mise en place afin de préparer les consciences à cette « nouvelle Europe ».
La propagande de Vichy entre 1941 et 1942
Pour Vichy, il faut « imiter l’Allemagne » qui est un exemple à suivre. L’argument économique est utilisé en affirmant que cette nouvelle Europe permettrait de libérer le marché ce qui à terme favoriserait les échanges commerciaux. Pour le régime de Vichy, la France est trop petite pour faire face au monde extérieur. Pour peser, elle doit occuper une place importante dans cette nouvelle Europe.
Les Français ne pouvaient qu’être favorables à ce projet selon le régime de Vichy considérant que seul ce dernier était capable de comprendre les réels problèmes que la France rencontrait à l’époque. Pour Vichy, la France devait faire partie de la Nouvelle Europe pour pouvoir peser. Pour la propagande de l’époque, le régime estimait qu’être contre cette construction européenne, c’était s’enfermer, et vouloir une nouvelle fois la guerre avec l’Allemagne. « Connaissez-vous mieux que lui les problèmes de l’heure ? »
Les expositions de la France européenne sous Vichy
Le gouvernement de Pétain inaugurera avec les autorités nazies l’exposition intitulée « La France européenne » le 6 juin 1941 à Paris au Grand Palais. Les tracts et affiches qui doivent faire la promotion de cet événement mettent en avant le projet d’une « construction de l’Europe ».
L’objectif de cette exposition est de sensibiliser les Français sur l’importance de construire une Europe de paix sans frontière comme le montre une comparaison entre la carte de la vieille Europe d’hier et la carte de la nouvelle Europe de demain. Celle-ci était présenté dans l’exposition de la France européenne.
Le projet est donc présenté de la manière suivante :
- « Hier, l’Europe cloisonnée des démocraties inefficaces »
- « Demain, la Nouvelle Europe sans frontière dessinée par Adolf Hitler »
« Il n’y aura plus de frontières, les communications seront faciles, il y aura des grands axes de communication qui permettront d’avoir enfin un sentiment européen et favoriseront le commerce. »
Dès la cinquième seconde, deux immenses cartes apparaissent sous nos yeux avec l’effacement des Nations devant l’Empire, pour resurgir de nouveau en arrière-plan à la fin du reportage.
Cette exposition ouvrit ses portes le 31 mai 1941 avec pour commissaire Jacques de Lesdain, directeur de L’Illustration. Le reportage diffusé le 06/06/1941 mentionne les noms de quelques participants lors de l’inauguration : Fernand de Brinon, ambassadeur de France ; le Général von Stülpnagel, Militärbefelshaber (commandant militaire) en France ; « le représentant du nonce apostolique en France » (Valerio Valeri).
Une seconde manifestation de la France européenne, intitulée « La vie nouvelle », se déroula à partir d’avril 1942. Elle fut inaugurée en présence du général Eugène Bridoux, ministre secrétaire d’État à la Guerre, et du ministre d’Allemagne Rudolf Schleier, second d’Abetz – moins fringante, vu l’enlisement de la Wehrmacht en Russie.
Une seconde manifestation de la France européenne, intitulée « La vie nouvelle », se déroula à partir d’avril 1942. Elle fut inaugurée en présence du général Eugène Bridoux, ministre secrétaire d’État à la Guerre, et du ministre d’Allemagne Rudolf Schleier, second d’Abetz – moins fringante, vu l’enlisement de la Wehrmacht en Russie.
Dans son discours du 22 juin 1942, Pierre Laval souhaita la victoire de l’Allemagne, en n’oubliant pas d’évoquer la construction de cette nouvelle Europe…
La Confédération Européenne (Europäischer Staatenbund) 1943
Le ministère des Affaires étrangères du Troisième Reich a également travaillé sur le projet d’une « Europe unie ». En collaboration avec la SS, le bureau de Ribbentrop a accordé une attention particulière à cette question après la défaite de Stalingrad. Il est devenu nécessaire de proposer une idée susceptible de mobiliser la population des pays européens contre la puissance croissante de l’Union soviétique. Le bureau de la propagande de Goebbels a ensuite publié un communiqué appelant à poursuivre activement « une nouvelle image européenne de la politique étrangère allemande ». Fondé en 1942, le nouveau « Comité européen » au sein du ministère des Affaires étrangères du Reich a commencé ses travaux.
Le 21 mars 1943, Ribbentrop envoya à Hitler un mémorandum dans lequel il affirmait la nécessité d’une « Confédération européenne ». La composition de cette nouvelle entité politique devait comprendre l’Allemagne, l’Italie, la France, le Danemark, la Norvège, la Finlande, la Finlande et la Slovaquie. Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Croatie, Serbie, Grèce et Espagne.
Un mémorandum du ministère des Affaires étrangères de l’Allemagne du 9 septembre 1943 révèle la structure de la future Confédération européenne. La structure proposée ne diffère pas du tout de la structure actuelle de l’UE. Les questions économiques devaient être régies par le Conseil économique européen et il a été suggéré de créer une Union monétaire européenne et une Banque centrale européenne. Toutes ces idées ont ensuite été mises en œuvre dans l’Union européenne dans un format libéral.
Sur la page Wikipedia disponible qu’en anglais et en espagnol il y a précisé ceci :
« L’économie européenne devait être réorganisée par accord mutuel entre les États membres, les barrières douanières internes et autres étant progressivement supprimées. Les réseaux transeuropéens de chemins de fer, d’autoroutes, de voies navigables et de lignes aériennes devaient être développés selon un plan commun. La Confédération devait reposer en partie sur des traités diplomatiques antérieurs signés entre les puissances de l’Axe, le pacte d’acier italo-allemand, le pacte tripartite et le pacte anti-Komintern ».
Ce plan allemand d’une Europäischer Staatenbund devait reposer sur les traités antérieurs dont le pacte d’acier de 1939 qui est le deuxième traité de cet ordre.
Conclusion
Le projet européen a été voulu par Hitler et Mussolini et conçu par Walter Hallstein. Lorsque les Américains ont « libéré » l’Europe de l’Ouest, ils se sont efforcés de relancer ce plan en retournant Walter Hallstein afin de vassaliser l’Europe de l’Ouest conformément à ce qui était convenu avec Staline sur le partage de l’Europe lors des conférences de Téhéran, Yalta et Potsdam.
Pour aller plus loin :
Les expositions de la France européenne sous Vichy (Le Canard républicain)
L’histoire de Walter Hallstein (La Gazette française)
Les origines cachées de la Construction Européenne (Conférence de François Asselineau)
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