Impérialisme ou la main de l’étranger !
- Dessin de Ali Dilem dans Liberté
C'est bien connu, la vision et la compréhension des choses diffèrent de là où on se trouve. C'est ainsi pour la question de " l'impérialisme ". Qu'on soit citoyen d'un pays impérialiste ou qu'on soit citoyen d'un pays non-impérialiste, on n'est pas tout à fait d'accord sur l'interprétation des évènements qui mettent en jeu ces protagonistes.
Prenons en guise d'exemple la France et l'Algérie, exemple qu'on pourra généraliser aisément.
En Algérie - pays non-impérialiste donc - s'est installé depuis l'indépendance - et même bien avant - la suspicion quant à cette question. En gros : tu n'es pas avec nous, donc tu es à la solde de l'étranger. C'est comme ça que naquit le mythe du hizb franca dit " parti de France " et ensuite la main de l'étranger. Accusation en péché mortel pour un concitoyen patriote qui aime son pays.
Louisa Hanoune, secrétaire générale du PT (parti des travailleurs) ne va pas par quatre chemins. L'intervention des occidentaux en Afghanistan, en Irak, puis en Libye et dernièrement au Mali est l'agression impérialiste de pays qui n'ont qu'une seule chose en tête : la violation de la souveraineté nationale. " Tous les maux du monde viennent de impérialisme ! " clamait-elle à un journaliste de DzairTV il ya quelques semaines elle la leader de la défense des ouvriers algériens. A la réunion du bureau politique de son parti lors de l'intervention militaire des forces françaises au Mali l'an dernier, elle faisait part de son inquiétude en dénonçant " un complot qui vise à provoquer l'implosion des pays dans la région, en première ligne l'Algérie. " Plus récemment, dans cette même émission, elle mettait en garde contre la manipulation ou la récupération par des intérêts extérieurs ou des ONG de mouvements intérieurs du pays comme le mouvement Barakat. La suspicion en général ne se fait pas par demi-mesure.
Alors, de France, les choses sont bien plus simples et nettement plus claires. Le mouvement Barakat est un mouvement démocratique qui s'inscrit contre le 4e mandat d'un président-candidat malade qui prône le changement pour l'avènement d'une démocratie et d'une 2e République. Et l'intervention militaire au Mali qui finalement a dû se faire avait pour but la résolution 2085 du 20 décembre 2012 pour « reconstituer la capacité des forces armées maliennes » qui permettrait aux autorités de reprendre le contrôle des zones du nord de son territoire, tout en préservant la population civile. Intervention largement soutenue par la classe politique française et l'opinion publique. Ce qui fut aussi le cas pour celle en Libye.
Alors quid de la réalité de la géopolitique ? Est-elle seulement l'agression dominatrice des puissances impérialistes ? Ou seulement, pour les cas cités plus haut, des interventions de dernier recours pour le bien des populations qui demandent leur liberté ? La réponse comme souvent est dans l'entre-deux. La violation des souverainetés des peuples et des nations demeurent exceptionnelle et souvent explicable, et l'intérêt stratégique et géopolitique des pays puissants ou non une réalité qui compte.
I.H.
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