Le Barack Obama du GOP : Michaël Steele élu président du Parti républicain
La révolution américaine fera-t-elle tâche d’huile dans le reste du monde ? Hier, l’ancien gouverneur-adjoint de l’Etat du Maryland (2003-2007), Michael S. Steele a été élu président du Parti républicain, lors du Comité national, à…Washington DC (District of Columbia). Ainsi, le GOP (Grand old party) fait sa mue, en élisant à sa tête, son premier africain-américain. Un effet Obama qui s’explique par la perte des électeurs noirs et hispaniques lors de la présidentielle de novembre dernier ? « Sans aucun doute », disent des responsables républicains qui affirment que, pour reconquérir le pouvoir, il faut s’ouvrir. Et, semble-t-il, ce remodelage était devenu vital, durant les années Bush mais, personne n’avait réellement vu ni senti venir le danger car, le pire président américain de tous les temps, George Walker Bush, a aussi la particularité d’avoir fait le plus confiance aux africains-américains.
A l’issue de cinq tours de scrutin, Michaël Steele est parvenu à surclasser ses adversaires du jour, au nombre de quatre, qui ont eux aussi sollicité la présidence du Parti républicain. Trois candidats, le président sortant du Gop, Mike Duncan, Saul Anuzis, représentant du Gop dans le Michigan et Ken Blackwell, ont abandonné l’élection, après des résultats décevants, lors des premiers tours de scrutin. Au fil des tours, il (Steele) était resté en lice, avec Katon Dawson, le président du Parti républicain en Caroline du Sud. Le suspense était à son comble, avec cet ultime tour. Après dépouillement de tous les bulletins, il a terminé avec 91 votes en sa faveur, contre 77 pour son rival, soit un dépassement du seuil requis de 6 voix supplémentaires, le qualifiant d’office, pour la présidence du GOP.
Elu pour un mandat de deux ans, il s’estime heureux et, dans son discours prononcé après son succès, il a été longuement ovationné, pour ses petites formules oratoires. Considéré comme un « Roi de l’agora » car excellent orateur en public, cet avocat n’a pas manqué de répéter ses formules gagnantes : « C’est génial », ou l’inoubliable « Drill, baby drill », sorte de « Yes We Can » à lui. Il a notamment précisé : « Il est temps que nous fassions, quelque chose de complètement différent. […] Nous allons fouiner dans tous les recoins, de chaque salle de réunion, de chaque quartier et de chaque communauté. » Prenant l’allégorie de l’emblème de son parti à savoir l’éléphant, il a poursuivi en ces mots : « Nous allons dire à nos amis et à nos adversaires que nous voulons qu’ils soient avec nous, car nous voulons travailler avec eux. En revanche, pour ceux d’entre vous qui sont prêts à faire obstacle à notre volonté, hé bien, tenez-vous prêt, nous allons vous faire trébucher en vous écrasant. »
La reconstruction du Parti républicain est un vaste chantier. Le nouveau président sera confronté aux forces centrifuges et disparates au sein du parti, entre une partie, tenante de la ligne dite dure, voir extrémiste, et les autres, considérés comme centristes ou encore, les modérés. Michaël Steele fait partir du courant centriste, ce qui lui avait valu auparavant, d’être éjecté lors des précédentes courses électorales, comme au Sénat, entre autres. Michaël Steele, catholique romain, est néanmoins considéré comme un conservateur convaincu, notamment, sur les questions sociales ou fiscales. Malgré sa participation dans les instances internes du GOP, son manque d’expérience est signalé, dans certains milieux conservateurs, même comme, il suscite beaucoup d’espoir. De là à parler de Steelemania, ce n’est pas demain la veille.
Indéniablement, il faut noter que, même chez les républicains désormais, la diversité est entrée dans les mœurs. A cet effet d’ailleurs, Holland Redfield, représentant républicain des îles vierges américaines, a déclaré : « Si notre parti n’est pas prêt à aller dans cette direction, alors, faudrait trouver un dinosaure pour nous conduire, d’autant plus qu’un noir, gagnerait encore difficilement dans mon île, une élection. Mais, c’est le moment et c’est la meilleure des choses à faire. »
Michaël Steele a « construit » sa réputation avant de postuler à ces élections. Il n’est surtout pas un inconnu. Il fut notamment un commentateur sur la très conservatrice chaîne de télévision, Fox news. Mais aussi, il fut le contrepoids d’Obama, lors de la Convention nationale républicaine de l’année dernière, à Saint-Paul, où, il prononça un discours épique, entonnant même le fameux refrain de la chanson « Drill, baby, drill », devenu, une sorte de cri de ralliement des républicains.
>>>Allain Jules
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