Il me semble que comme Todd, vous sous évaluez 2 facteurs au moins.
Avec la plus grande population de migrants au monde sur les trente quarante dernières années, les écoles américaines sortent d’une période ou jusqu’à un enfant sur deux dans certaines régions, n’avaient pas l’anglais comme langue maternelle et/ou l’entendaient peu à la maison.
Jusqu’aux nouvelles politiques d’immigration, les migrants avaient en tendance des niveaux scolaires beaucoup plus bas que les locaux. Avec les nouvelles politiques, c’est le contraire (immigration choisie). Les nouveaux arrivants sont en tendance plus scolarisés que les américains parait-il.
Cela est massif. On estime à 60 millions le nombre de latinos d’origine en 2020. Ils sont déjà plus nombreux que les noirs. Et c’est sans compter les autres, notamment asiatiques.
Un facteur clef, susceptible d’avoir fait baiser le niveau scolaire moyen mais aussi dans l’avenir de le faire monter, me semble méconnu par vous et Todd.
Et si toutes les femmes de ménages et boueux mal payés sont latinos et parlent mal l’anglais, le fait que leurs gosses s’en sortent avec difficulté n’est pas nécessairement significatif a soi tous seul d’une question uniquement sociale. Le culturel peut jouer..
Les universités, les écoles, sont le sanctuaire, chez eux comme chez nous des intellos progressistes, politiquement corrects. Ce que Todd et vous négligez complètement, c’est que les enfants d’enseignant raflent les meilleurs places partout, là bas comme ici, mais plus en France bien sur.
La grande différence est qu’avec du fric, les parents américains peuvent encore franchir les filtres du politiquement correct. En France, c’est plus difficile. SI tu ne répond pas que « ce sont les capitalistes qui ont voulu les guerres », ou ose prétendre que « le solaire est très polluant du fait du processus de production du silicium », , tu n’aura pas ta mention au bac par exemple et la bonne prépa...
Et c’est ces milieux éducation nationale and co, autogérés par les syndicats, qui ont systématiquement tenté d’éliminer les gosses des autres. Et à leur frais.
Todd montre très bien que l’acceptation des inégalités croissantes à été« conceptualisée intellectuellement avant de devenir une réalité économique ». Il voit aussi que « certaines élites » se coupent du peuple« . Il ne voit pas que ce sont les enfants et petits enfants des profs socialisant démocrates, peuplant les universités et désormais les banques, qui méprisent les petits. Et quand il parlent des moins éduqués plus éloignés des élites, il ne comprend pas que c’est faux... ! Le prolo de base est beaucoup moins éloigné du prof d’école ou de fac que leurs arrières grand pères respectifs.
Dans leur mode de vie, leurs modes de consommation, leurs loisirs, etc...ils sont proches comme jamais, et c’est pour cela que les élites macronistes s’efforcent de voir des analphabètes partout....
Ils pensaient, grâce au diplôme, échapper à la stigmatisation dont ils font preuve pour leurs ancêtres pauvres et pour les pauvres actuels. Mais ils ont la trouille d’être confondu avec des bac plus 2 voir des bacs moins trois qui réussissent.
Parce qu’un autre secret qu’ils négligent, c’est que le filières pro qu’ils méprisent, sortent des gens qui gagnent parfois pas mal plus qu’eux et sont culturellement sans doute également au dessus. Je pense à des copains fleuristes, coiffeurs, cuisiniers, boulangers, qui ont des vies variées et intéressantes, plus que beaucoup de bac plus 6 jamais sorti du système éducatif/.
Même Todd en son temps avait dénoncé le caractère fantasmatique des articles du monde de libé qui pensaient que 10% des prolos ne savaient pas vraiment lire...
Mais il tombe dans le piège.
C’est la classe moyenne sup éduquée de gauche qui à des états d’âme. Ceux de ses gosses qui sont devenu banquiers comme Macron sont plutôt content, ceux qui sont resté prof pensent que la société est injuste ( les fifi par exemple), mais tous pensent que les prolos s’abêtissent...
Tous prétendent que la mixité sociale et le vivre ensemble sont devenus impossible. Il suffit d’aller dans une église évangélique ou catho pour voir que c’est bien chez eux, que les »progressistes« ne veulent pas voir de gens différent.
Alors que l’abstention ouvrière dépassait toujours les 70%, et encore, sans compter les fonctionnaire à statut d’ouvrier, leur refus de comprendre que la participation croissante du monde ouvrier aux élections, sous la forme de vote Fn est un progrès social est une des meilleures preuves de leur tendance à l’apartheid social et à un mépris de classe qu’on ne trouvait jamais chez les »riches antiques".
On fait mine de plaindre les gosses de pauvres et de mépriser les gosses de riches ( qui en tant que tels, ne sont pas nécessairement soit des imbécile ou des salauds), mais c’est pour cacher que tous notre système éducatif a été délibérément dévoyés pour que les gosses de progressistes vivant dans le système prennent toutes les places.
On disait que 50% des polytechniciens étaient des enfants de profs, sans préjudice des gosses d’autres types de fonctionnaires ; Or, il y a beaucoup moins de profs que de riches en France.
et il n’emm..pas la terre entière au nom d’un égalité qu’ils refusent à tous autres qu’eux mêmes.
Et eux, ce sont leur parents qui payent.
Les gosses de profs ? Ce sont les impôts des pauvres qui financent des études facilités par la connaissance des rouages du l’école. Bien sur qu’il ne veulent pas de sélection en fac...ils ne pourront plus favoriser aussi facilement leurs propres rejetons... La principale réforme qu’ils ont obtenu depuis 3à ans, ce sont des passerelles pour que les rejetons puissent entrer dans de grandes écoles par équivalence, même quand ils n’ont pas le niveau...
Tous cela est asses peu respectable au fond....