Manipulation de l’image de Chavez par la CIA
Tout le monde le sait, le président Chavez est un provocateur sur la scène internationale, notamment dès qu’il s’agit des États-Unis. Son statut de président démocratiquement élu et l’influence qu’il exerce sur l’UNASUR gène les Américains. Pour les États-Unis, laisser Chavez mener sa révolution bolivarienne reviendrait à perdre peu à peu le reste d’influence qu’ils ont sur le continent sud-américain. Aux vues des enjeux économiques que ce continent représente aux États-Unis, cela est tout simplement impossible.Ces derniers ont d’ailleurs pour objectif officiel de renforcer leur position auprès des pays membres de l’UNASUR.
La processus de reconquête du continent est classique et passe par un renforcement des relations politiques, diplomatiques et économiques avec leurs derniers partisans (Pérou, Colombie, Panama, etc) tout en diminuant l’influence des opposants (Vénézuela, Équateur, etc).
Les moyens mis en place pour la réalisation de ce processus sont multiples. Nous allons nous intéresser à la partie offensive de ce plan et plus particulièrement à la recherche de la diminution d’influence du président Hugo Chavez. Il n’est pas question ici de donner une opinion et de répondre si le « camarade » Chavez est une victime ou un tyran, mais de se fonder sur des faits pour réaliser l’évolution de son image dans le temps.
Depuis le début de son premier mandat, Chavez joue lui-même avec sa propre image. Pour illustrer son combat pour cette révolution bolivarienne qu’il mène sans relâche, il n’hésite pas à porter, lors de ses diverses allocutions, des tenues militaires. Il sait pertinemment que pour les occidentaux la première interprétation d’un président qui s’habille militairement est celle d’un féroce dictateur (Hitler, Staline, etc..), voire d’un socialo-communiste (Mao, Fidel Castro,etc..). Grâce à ses diverses provocations, il attire l’attention, accroit ses alliances et crée un symbole susceptible de fédérer et de se propager à d’autres pays du continent.
« Un spectre hante l’Amérique latine » (citation reformulée par les Américains, tirée de la première phrase du Manifeste du Parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels : « Un spectre [le communisme] hante l’Europe »)
L’objectif des anti-chavez est de rendre ce symbole douteux. Dès sa première élection, la Colombie et les États-Unis l’ont accusé d’être un guérillero qui avait combattu le Vénézuela. Par la suite, la CIA a cultivé cette image de dictateur qui combat « l’impérialisme américain » (exemple d’un homme d’Eglise du Honduras qui dit préférer ce coup- d’état à la menace idéologique que représente Chavez au Honduras). Dernièrement on l’a accusé d’être un vendeur d’armes pour le narcotraffic et de soutenir ainsi l’activité des FARC en Colombie. Enfin, après une tournée en Amérique latine ayant pour but de contrer l’influence grandissante de l’Iran dans la région, Israël accuse Hugo Chavez d’héberger des cellules du hezbollah au Vénézuela. Cette manipulation de l’image de Chavez, faite aussi bien par lui-même que par la CIA, permet d’en comprendre une double utilisation : offensive et défensive.
L’usage offensif de la manipulation est utilisé par les anti-Chavez pour légitimer une éventuelle intervention ou tout simplement pour agir sur l’opinion publique pour qu’elle soit contre le président, et plus précisément contre l’image menaçante qu’il incarne. L’usage défensif de la manipulation de son image est souvent utilisée par Chavez lui même afin de dénoncer ou de désamorcer sur la scène internationale, toutes les tentatives d’influences provenant essentiellement des États-Unis.
La complexité du personnage de Chavez rend ainsi une prise de position neutre quasi-impossible. De même la plupart du temps, la tendance politique d’une personne suffit pour se focaliser sur l’une ou l’autre image de Chavez en oubliant totalement que ce personnage évolue dans un continent aux fonctionnements différents des leurs et aux différences culturelles marquées.
Deux citations résument bien cet article :
« Un spectre hante l’Amérique latine » (citation reformulé par les américains, tiré de la première phrase du Manifeste du Parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels : « Un spectre [le communisme] hante l’Europe »)
ou
« Laissez les chiens de l’empire aboyer, c’est leur travail. Le nôtre, c’est de se battre pour achever la véritable libération de notre peuple » citation d’Hugo Chavez.
Article écrit par : Serge Sedille
Equipe : Unasur.fr
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