Redevance TV : un parfum d’entourloupe ?
Les contribuables qui viennent de recevoir leur taxe d’habitation se sont rués dans les centres des Impôts pour demander des explications sur l’apparition du prélèvement de la redevance TV, précédemment envoyée aux contribuables de façon distincte et, pour la première fois cette année, débitée concomitamment avec la taxe d’habitation.
Deux raisons à cette réaction d’humeur, outre le traditionnel refus du changement en France : tout d’abord, dans une période déjà assez difficile financièrement, du fait des prélèvements de la taxe foncière et de la taxe d’habitation, toute augmentation de ces prélèvements est toujours perçue désagréablement. D’autant plus que, cette année, la folie dépensière des nouveaux conseils régionaux était déjà venue saler une note qui ne cesse de monter au fil des transferts de responsabilités vers les régions non compensés par la baisse du budget de l’État.
La deuxième est que les deux taxes, habitation et redevance TV, ont des périodes différentes d’application . La taxe d’habitation correspond à l’année civile, alors que la redevance TV se prélève sur la base d’une année pleine à partir de l’achat de votre premier téléviseur, qui a déclenché cette redevance. Si donc, par hasard, votre date anniversaire d’achat initial a été septembre, par exemple, vous allez payer la redevance avec quasiment une année d’anticipation. Si c’est avril ou mai, vous l’avez déjà payée, et vous la repayez maintenant pour l’année suivante.
Les Impôts nous assurent que ces deux périodes différentes ont bien été prises en compte, mais il est toujours possible que, avec l’usure du temps, et de la vigilance du contribuable, l’État puisse un jour harmoniser ces dates d’établissement sur celle qui le favorise. Vigilance donc, pour les années à venir.
Ceci me permet de reposer une question que j’ai déjà soulevée en plusieurs occasions. Que fait l’État, c’est-à-dire nous-mêmes, dans la diffusion de chaînes de télévision, alors qu’il est possible d’avoir accès gratuitement à TF1, et que la différence entre service public et télévision privée n’est pas évidente ? Monsieur de Carolis semble vouloir ré-instituer un véritable service public qui se différencie de la télévision plus commerciale de TF1, et puisse justifier cette taxe, mais il découvre à cette occasion que notre redevance a plutôt servi à financer une certaine gabegie de la gestion de ces chaînes, et les salaires pharamineux de certains présentateurs, qu’à renforcer la qualité des programmes.
Espérons qu’un jour, l’État aura le courage de revoir ses missions, et de nous dire si la diffusion télévisuelle demeure encore une responsabilité régalienne de l’État. Le souci du contrôle de l’information, qui était à l’origine de cette tutelle, a disparu depuis longtemps, et la fabrication coûteuse des programmes est passée aux sociétés de production de nos présentateurs, qui en ont profité pour globaliser - à leur avantage- coûts de production et rémunérations de leurs prestations personnelles. Alors ?
Enfin, dans un pays de liberté, pourquoi est-on obligé de payer une
redevance pour des chaînes que certains ne regardent peut-être jamais ?
Vive la liberté de choisir, et de payer le bouquet de chaînes que l’on souhaite,
et exclusivement celui-là !
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