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Accueil du site > Actualités > Politique > 2007, l’échec des blogs politiques en France ?

2007, l’échec des blogs politiques en France ?

Après un an de campagne, on peut essayer de faire le point sur l’impact du Net politique en France. Ma conclusion : il ne se passera pas grand-chose en 2007 (au moins pas pour la présidentielle). Parce que si les internautes sont de plus en plus nombreux, et de plus en plus « mobilisés » - ils ne le sont pas encore assez. Et parce que les stratèges des partis n’ont pas encore compris comment proposer un message susceptible d’être « viralisé ».

 

 

Laissez moi qualifier ça. Il se passe évidemment déjà des choses - et l’impact du Net se fait sentir. Les gens échangent, les blogs (qui ne sont devenus grand public que dans les derniers mois) se créent. Ce billet en est la preuve. Pourtant, tout ça se passe (toujours et encore) dans un microcosme (principalement) parisien. Combien y a-t-il de blogs politiques vraiment actifs en France ? 300 ? 400 ? 500 ? Si on imagine 1500 blogs, ramenés au nombre d’abonnés ADSL en France (mettons 11,5 millions), ça donne 0,1%. Pas de quoi remuer une montagne. Si on fait confiance aux décomptes de Loïc Le Meur & cie, via pointblog, il paraît qu’il y a trois millions de blogs en France. Haaa, ben voyons. Allez faire un tour sur ces blogs pour voir la teneur du contenu (un exemple au hasard, qui vaut pour 80% des blogs français)... Quand on est "au coeur" de la blogosphère, normal qu’on soit porté à l’emphase. Je me méfie de ces chiffres au parfum de 1999 : un blog gratuit chez Typepad, ça compte parmi les trois millions ? Allez, même 15 000 blogs "signifiants", ça ne fait jamais que 1%.

Ou alors, imaginons-nous que les « citoyens » n’ont pas besoin d’avoir un blog pour contribuer, influer, tchatcher ? Je ne le crois pas non plus. Parce que pour contribuer à un blog, il faut oser (on regarde longtemps avant de se jeter à l’eau) et il faut avoir un truc à dire. On ne va pas réagir juste pour dire « ha oui, j’suis d’accord ! » - ou alors le blog où on ne trouverait que ce genre de contribution n’aurait aucun intérêt, et donc (rapidement) aucun impact.

Illusions

Justement, Vincent Feltesse du PS explique à Reuters qu’il a recruté 12 000 cybermilitants grâce à la galaxie Désirs d’avenir. Il veut en faire des « tchatcheurs qui devront relayer les messages du PS dans les forums de discussion ou encore des mondains, qui ouvriront leur carnet d’adresses Internet à la candidate. » Je demande à voir. A l’aune de la teneur des contributions sur Désirs d’avenir, je ne suis pas sûr que ces gens (même s’ils sont pleins de bonne volonté) aideront Ségo.

Quel message ?

Car le message de Ségo est finement construit autour de bribes, de slogans faciles à diffuser par les médias, de mots choisis pour vouloir dire ce que celui qui entend souhaite. Comment les tchateurs vont-ils pouvoir s’en emparer « efficacement » dans les forums de discussion ? Je ne vois pas. M. Feltesse a-t-il déjà participé à un tel forum ? La réalité c’est que la subtilité n’a pas sa place sur la plupart des forums en question. Alors, à quoi ça va servir, tout ça ?

Discipline

Koz s’inquiète d’une armée numérique de petits ségolistes en rangs serrés, qui vont venir placarder des affiches numériques sur les blogs adverses. Mais ça n’arrivera pas. Car personne, ni Feltesse, ni Ségo ni Sarko ne pourra forcer ces nouveaux intervenants dans la sphère politique à la rigueur et à la discipline du militant « pur jus ». Car soyons réalistes : de la même manière que c’est fatiguant de coller des vraies affiches, c’est fastidieux de lire des blogs sans intérêt (enfin : des blogs produisant une opinion clairement contraire à la sienne, pas très bien écrits, avec un contenu souvent copié-collé d’ailleurs) de réfléchir à des réponses, de les poster, de revenir, et de continuer. Ca n’arrivera pas. Servir la soupe. Presque par définition, les nouveaux adhérents, les nouveaux intervenants, les cybermilitants, ceux qui ont des blogs «  signifiants », sont des gens qui chérissent leur liberté d’expression. Qui pourra les forcer à « servir la soupe » électroniquement et à répéter des bribes de message avec lesquelles ils ne sont pas forcément d’accord à 100% ? Pour que ces gens soient utiles au candidat qu’ils soutiennent, il faut qu’ils soient convaincus. La motivation est le facteur clé du succès du prosélytisme (numérique ou pas).

Motivation

Je pourrais parler de la mienne. Je blogue d’une manière structurée depuis presque deux ans, et à propos de (plus en plus) de politique depuis quatorze mois. Je fais des suggestions Internet à « mon » candidat (François Bayrou - qui n’en fait pas grand-chose pour l’instant, ni de celles des autres...) depuis le début 2006. Ben, je vais vous dire, ça demande de la suite dans les idées, de l’énergie - et du temps. Mon métier (consultant) me le permet, mais pour le reste... parfois je me dis que je devrais laisser tomber, que rien ne sortira de tout ça, que ça ne vaut pas le coup. Puis je recommence. Combien feront ça parmi les 12 000 de Feltesse ?

Revenons aux idées

Pour que l’Internet soit cet « outil à propager des idées » que nous imaginons tous, il faut que les idées en question soient partagées par les évangélistes. Je crois bien que les stratèges Internet du PS et de l’UMP n’ont pas (encore) compris. Ils ont zappé l’étape « idées » ; enfin, plutôt, ils sont toujours dans un monde où la panoplie d’idées est façonnée par les « stratèges » puis diffusée par les militants. Mais ça ne marche plus comme ça. Et constatons aujourd’hui que ça ne marche pas pour l’instant...

Conditions

Pour que l’Internet devienne « viral » (je transmets, tu transmets, nous transmettons), il faut donc soit que l’idée à diffuser soit simple (« J’ai aimé ce film, tu l’aimeras aussi »), soit que la motivation de l’évangéliste soit forte, très forte. Aussi puissant qu’il soit, l’outil ne peut pas compenser la motivation de l’utilisateur. Aux Etats-Unis, ceux qui utilisent le Net pour faire la différence en politique depuis quatre ou cinq ans sont extrêmement motivés et sont surtout... Américains.

Cette différence culturelle quant au rapport avec un parti, un élu, un candidat, est cruciale. En France, c’est toujours vaguement « mal vu » de s’engager, de soutenir un homme (ou une femme). Ou au moins, ça intrigue. Aux Etats-Unis, c’est normal : dès l’adolescence, tout le monde s’engage pour une cause ou une autre - et en parle autour de lui. C’est là que le bât blesse : en France, surtout au sujet de la politique, c’est plus difficile. Alors cette différence devient un gros problème quand on voudrait que les gens « transmettent la bonne parole. » Selon moi, pour l’instant, les Français utilisent le Net de plus en plus, et bloguent de plus en plus, oui, mais pour râler, pas encore pour construire. Le Web 1.0 de la politique, en quelque sorte...

Alors, et vous, qu’est-ce que vous en dites ?

+

Note 1  : Feltesse explique que, selon lui, les 300 000 voix qui manquaient à Jospin en 2002 auraient pu être « mobilisées » grâce à un appel par e-mail - si la base de données avait existé. Comme aux Etats-Unis, chez les républicains pour Bush en 2004. Possible, car là, le message aurait été simple : « Mobilisez-vous pour Jospin. Tout de suite. » Or je crois qu’en France, aucun parti ne dispose d’une base efficace pour cette élection. La prochaine fois, sûrement.

Note 2  : Un des co-managers de l’effort Net à l’UMP est Claude Malhuret, un des fondateurs de Doctissimo. Comment se fait-il que l’UMP ne capitalise pas son expérience des forums, sachant que les forums Doctissimo sont les plus actifs de France et que le sujet « santé » est le premier sujet sur la Toile ? Surprenant, a priori. Quoique : c’est sans doute la preuve que les caciques de l’ancienne génération ont encore le manche...

Note 3  : Indépendamment de la nature, ou de la structure du message de Ségo, il faut bien admettre que l’effort Désirs d’avenir est un succès indéniable. Mais pas pour ce dont rêve Feltesse. Succès, car cet outil (et le buzz associé) a permis de créer une dynamique sur le terrain de gens qui veulent se mobiliser mais ne savent pas comment s’y prendre. Là, ils ont un truc à quoi se raccrocher. Mais le problème, c’est de transformer l’essai ; et pour ça, il faut un message « diffusable ». Mais pas le même que celui véhiculé par TF1...


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24 réactions à cet article    


  • Sylvain (---.---.88.65) 3 janvier 2007 13:03

    Il est dommage que cet article soit rempli de caricatures, car si la campagne numérique ne sera qu’un élément de la campagne, il n’envisage pas l’ensemble des services que rendront le web tant auprès des citoyens que des militants ou sympathisants des différents candidats. L’exemple des campagnes législatives US (il y a un article réellement travail sur le site Netpolitique) ou encore l’exemple donné avec ses qualités et ses erreurs dans la campagne interne du PS a joué un vrai rôle... Le web n’est pas tout mais il jouera un rôle et les blogs par leur liberté de ton permettront notamment de suivre d’un nouvel oeil une campagne en suivant la campagne quotidienne des militants locaux.


    • Pierre Guillery Pierre Guillery 3 janvier 2007 14:05

      Tout à fait d’accord. Mais mon argument est que la France n’est pas tout à fait prête, à quelques mois - une élection, peut être. Par ailleurs, j’aimerais que vous me signaliez les caricatures -> je voudrais soit y répondre, soit les corriger ! smiley


    • panama (---.---.198.59) 3 janvier 2007 14:17

      Un blog est un espace de dialogue, entre un auteur et ses lecteurs. Une communauté virtuelle, en résumé.

      Pas un outil de propagande politique ou de publicité.

      Le blog a été bien vendu par Loïc Le Meur à tous les politiques. C’était soi-disant « hype » et indispensable.

      On devrait toujours se méfier d’un discours de vendeur de savonette, surtout quand il sort d’HEC. Nos politiques se sont fait avoir en beauté...


      • Pierre Guillery (---.---.112.153) 3 janvier 2007 21:16

        Pas d’accord ! Soyons réalistes : le blog est un outil disponible sur le Net, et en tant que tel peut être utilisé à des fins « politiques » ou « commerciales ». Pourvu que les internautes sachent à quoi s’en tenir, et aient envie de « jouer le jeu ». Non ?


      • Bon article (---.---.60.48) 3 janvier 2007 16:04

        De toute façon 90% des discours militants se font entre militants du même bord ou non, à fortiori sur les blogs. Ce qui change peu le résultat d’une élection...

        Les blogs c’est une mode mais c’est Internet dans son ensemble qui jouera un rôle. Bien malin celui qui arrivera à bien contrôler cet outil pour faire passer sa propagande, vu que la propagande de tout le monde va partout, et que c’est en général les disocurs les plus stéréotypés qui blasent le plus. A ce propos bonne comparaison avec les colleurs d’affiche. Qui a déjà déterminé son vote en fonctions des affiches ? Quasiment personne, c’est tout juste qui avec ça on arrive à mobiliser son électorat.


        • Guilhem Fouetillou (---.---.47.47) 3 janvier 2007 16:15

          Pour affiner votre argumentaire sur l’importance de la net politique je vous invite à vous référer à l’observatoire de la net campagne de l’IFOP publié il y a peu, il donne de bons indicateurs sur l’utilisation politique du web et vous verrez que celle-ci se révèle être variée et innovante.

          Votre article fait l’impasse sur la dimension locale du bloging politique c’est pourtant là que la révolution est en train de se jouer. Voir la blogosphère par les « blogueurs influents » est réducteur, le bloging local se développe à grande vitesse, il est peu visible par essence car il s’adresse à un lectorat local et porte des problématiques locales, il n’a pas vocation à devenir un autre mass-media.

          Enfin et je sors en partie du sujet, il existe différents types de blogs, cet outil de publication a vu se développer différents usages, le blog n’est pas uniquement un lieu de débat, c’est initialement un lieu de présentation de son intimité, une forme d’énonciation de soi originale et parler de la « teneur » ou de la qualité des skyblogs c’est passer totalement à côté de la révolution de fond que cette plate-forme initie chez les jeunes (en premier lieu dans leur rapport à l’écrit, à la publication, à la présentation et la représentation !). Il existe 6 millions de Skyblogs et peu d’inactifs étant donné que Skyrock supprime tous les blogs ayant plus de 105 jours d’inactivité ! Leurs auteurs ont pour la plupart moins de 15 ans, le web qui imprime des changements de fond dans notre société n’est pas que celui repris dans les mass-medias, pas uniquement celui des « blogeurs influents », autre exemple : le premier blog (lectorat, popularité etc) de la plate-forme over-blog est consacré au point de croix (peu de chance qu’il soit dans les amis de Loic Le Meur...)


          • Pierre Guillery (---.---.112.153) 3 janvier 2007 21:20

            Très juste, je n’ai pas abordé les blogs « locaux ». Je suis d’accord avec vous ; en fait, je suis persuadé que les blogs auront un impact déterminant dès 2008 lors des élections municipales. Car d’ici là, nous allons tous digérer ce qui se passe en ce moment - un galop d’essai, en quelque sorte. Et, oui, localement, c’est plus facile de déclencher (ou d’amplifier) une boule de neige locale, quand quelques centaines de voix peuvent faire la différence...


          • L'enfoiré L’enfoiré 3 janvier 2007 20:16

            @Pierre,

            J’ai accepté ton blog en modération pas parce que je suis d’accord mais parce qu’il devait générer une série de réactions à mon avis. Non, encore une fois, pas d’accord. Les politiques le savent bien d’ailleurs que les blogs, ce 5ème pouvoir, véhicule des idées qui ne viennent pas du tiroir, pardon du terroir. Il est vrai que les blogs à la base étaient un outil de « chat » supplémentaire. On présentait sa « nouvelle » en photo, on montrait son beau faciès. Mais si tu écris ici, c’est que tu as trouvé autre chose que des sites avec blogs gratuits, tout en déco inondés. J’ai une femme politique, patronne de parti de chez nous, qui m’a apporté un commentaire sur mon site. J’avoue que je lui ai poussé le gâteau sous le nez. Mais l’appréciation du gâteau n’était pas obligatoire. Je suis persuadé qu’au contraire, Internet sauvera le monde. Je le dis en conviction dans mon « à propos ». Yahoo.cn existe, oui, mais essayons www.agoravox.cn et on verra..... smiley


            • Pierre Guillery (---.---.112.153) 3 janvier 2007 21:26

              Parfaitement d’accord que l’Internet, même s’il ne sauvera peut être pas le monde smiley est un événement majeur -> et va continuer de l’être. Comme je suis (un peu) impliqué dans la campagne présidentielle, j’ai voulu faire une remarque sur ce qui se passe (ou pas) ces mois-ci. Comme j’ai dit plus haut, pour les municipales (et peut être les législatives) on va voir ce qu’on va voir (sans doute...). [Merci pour la modération, et l’intérêt]


            • GÉDÉON (---.---.19.73) 3 janvier 2007 22:32

              en tout cas,au vu et au nombre de citoyens s’étant inscrit sur les listes électorales (des records ayant été battus ces derniers jours) un deuxième 21 avril est pratiquement exclu,ce n’est pourtant pas à porter au compte du ministre de l’intérieur,qui a été plutôt discret à ce sujet,(on devine pourquoi... ! les jeunes !!!) c’est une bonne nouvelle pour la gauche en général.........d’ailleurs le résultat de 2007 dépendra surtout de l’abstention.


            • Algunet 3 janvier 2007 20:44

              L’article est pertinent et montre bien les limites de cet effet de mode qu’est le blog. Car s’il faut de la perséverance pour tenir un blog il en faut également pour le lire et le vivre. Ce qui n’est pas le fort de l’homozappeur, tant les sollicitations du net sont fortes, multiples et variées...


              • L'enfoiré L’enfoiré 3 janvier 2007 21:33

                @Algunet, Je suis d’accord avec toi. Ce foutu temps qui s’en va...


              • Vincent Feltesse (---.---.215.73) 3 janvier 2007 23:16

                Sans rentrer dans le vif du sujet, il faut distinguer plusieurs choses à l’intérieur d’une net-campagne. Ce qui est avéré, c’est l’impact très fort que le net a sur le fonctionnement interne des structures. Le PS n’aurait pas pu voir ses effectifs doubler en moins d’un an sans le net. D’une certaine manière, les comités locaux désirs d’avenir n’auraient pas pu émerger si rapidement sans le net. Le site n’a même pas un an et d’une certaine manière, Ségolène Royal n’aurait probablement pas pu percer ainsi sans le net. Et puis, il y a l’impact des blogs. Il est effectivement encore faible en France (pas de Daily Kos, de Oh My news...) à un bémol près, mais qui est énorme. C’est l’attrait très fort des médias classiques pour le phénomène de blogs. Ainsi des blogs qui ont encore une influence limitée en terme de connexions se voient régulièrement citer pas les médias classiques, voire passer aux JT de 20 heures... Pour le reste, nous sommes plein d’humilité et nous aurons l’occasion de reparler de la pertinence ou non de notre stratégie après les Présidentielles. NB 1 Même si le PS est assimilé à l’UMP et tant que gros parti, nos stratégies et surtout nos moyens sont tout de même très différents. Thierry Solère a plusieurs fois avancé un budget mensuel de 100.000 euros pour l’UMP. Celui du PS est 10 fois inférieur avec des résultats souvent aussi bons voire meilleurs car justement nous n’avons pas la même stratégie. NB 2 De toute façon, même aux EU, il faut relativiser l’impact du net dans les campagnes. Très bon billet à ce sujet dans le blog de Net Politique.


                • Pierre Guillery Pierre Guillery 4 janvier 2007 01:04

                  A propos de Désirs d’avenir : absolument, la dynamique est un succès absolu (jusqu’à présent) - grâce au Net. Très juste en ce qui concerne les journalistes et l’impact du Net : voir JP Elkabbach qui explique dans Le Monde et sur le blog d’Europe 1 comment il veut aller vers l’« info 3.0 », parce que le Net et les blogs l’y force (enfin il n’a pas dit exactement ça, mais bon). Cela dit, doit-on lire votre contribution, Vincent, comme un petit bémol à ce que vous auriez dit à Reuters (les 12.000 tchatcheurs) ?? smiley


                • mars (---.---.16.223) 4 janvier 2007 12:04

                  Combien de personnes ont visionné le site d’Etienne Chouard lors de la dernière campagne référendaire ? Combien de personnes ont diffusé son texte par mail ou l’ont imprimé pour le faire lire à des personnes non connectés à Internet ? Le chiffre ne sera probablement jamais donné mais il devait être suffisamment conséquent pour que des politiques de premier plan prennent soin de lui répondre et pour que les grands médias se sentent obligés d’en parler (contre leur gré ?)à quelques jours du référendum. Un mail bien accrocheur peut se diffuser à la vitesse de la lumière et façon géométrique. Les journalistes officiels de la pensée unique, adeptes de la pédagogie, l’on suffisamment appris à leurs dépends lors de la dernière campagne...


                  • Pierre Guillery Pierre Guillery 4 janvier 2007 20:17

                    Je n’ai pas dit que le Net ne permet pas ce que vous décrivez. J’ai simplement dit que le phénomène ne sera reproduira pas avec la même force pour l’élection présidentielle...


                  • robin COULET (---.---.196.251) 4 janvier 2007 16:20

                    Cet article passe à coté de l’idée simple que le net est avant tout un outil de compréhension de notre monde, d’éducation de chacun et de réflexion pour tous.

                    Pas une terre de plus bataillée par les candidats mais tout au contraire un champs des possibles qui ouvre des perspectives jusque là jamais évoquées.

                    Que dire d’un blog qui rapprocherait, les propositions des candidats des attentes et des interrogation de leurs électeurs ?

                    Que dire d’un site qui serait un lieu de médiation entre les français et leurs représentants ?

                    Que dire d’une plateforme qui regrouperait pour mieux la comprendre l’ensemble de l’information politique ?

                    Que dire de cette meme plateforme si elle était contributive différement de ce que vous évoquez (« ... pour contribuer à un blog, il faut oser (on regarde longtemps avant de se jeter à l’eau) et il faut avoir un truc à dire » ? Contribuer dans l’idée d’une construction commune pas dans celle d’une lubie égocentrique, je ne crois pas que cela manque d’intéret ... pour preuve s’il en faut Wikipedia...

                    Sur www.sitoyen.fr vous trouverez tout cela.

                    Nous sommes encore en phase de construction mais nous y travaillons, parce que nous y croyons farouchement.


                    • Pierre Guillery Pierre Guillery 4 janvier 2007 20:19

                      Moi aussi je crois farouchement que le Net (et les blogs) permet(tent) tout ce que vous écrivez. J’aime bien votre site !


                    • LeblogMédias (---.---.71.139) 5 janvier 2007 10:04

                      Bonjour, Vous pouvez lire à ce sujet un article sur LeblogMédias, paru dans le dernier numéro de Médias : http://www.leblogmedias.com/files/netpo.htm


                      • Pierre Guillery Pierre Guillery 5 janvier 2007 11:35

                        Merci du lien ; très intéressant article. Je ne peux pas résister à reproduire (avec votre permission) un paragraphe de conclusion, qui renforce ma propre opinion :

                        « La présidentielle 2007 ne se gagnera pas sur Internet, car les hommes politiques sont encore loin de maîtriser les effets complexes de cet outil. L’idée de génie d’Howard Dean fut d’utiliser des outils communautaires commerciaux pour organiser sa campagne et relayer son discours. Les partis français peinent à adopter cette méthode et se concentrent plutôt sur la multiplication de leurs propres supports (leur podcast, leur webtv, leur blog, etc.). Or ce type de communication verticale reste peu efficace pour mobiliser en masse les internautes. Question d’incompétence ? Pas si sûr. Peut-être que les candidats français ont conscience qu’adopter la démarche du sénateur américain implique forcément une perte de contrôle sur leur discours politique. Si les internautes investissent véritablement dans une campagne, hors parti, il est probable qu’ils mettent également la main sur son déroulement et son programme. »

                        A méditer !


                      • Frederic (---.---.32.155) 6 janvier 2007 01:14

                        Petite experience personnelle : j’essaye d’avoir les avis des candidats sur le génocide des Tutsis au RWANDA et la politique de la France en Afrique : je ne souhaite pas donner cette fois mon vote a un candidat qui risque de declencher un autre génocide, dans mon dos... Pour l’instant pas de reponses des candidats. Le pire, Desir d’avenir de Segolene, qui ne publit meme pas mes questions alors que les autres, sans y repondre, les publient quand meme. Les moderateurs de Segolene censurent... Quel honte sur un sujet aussi grave et qui determinera mon vote. Voila ma petite contribution au monde des blogs politiques. J’ai l’impression qu’on en tire rien de positif et qu’il n y a pas de debat sur des sujets graves et sensibles, ceux qui m’interressent.


                        • Fabien Bénard (---.---.128.74) 6 janvier 2007 22:24

                          Aprés deux mois de fonctionnement, mon blog politique commence à se roder. Je suis heureux de découvrir l’avenir que vous laissez aux blog politiques locaux, et rassuré également de découvrir un espace modéré de dialogue et d’échange comme vos commentaires sur Agoravox. Cordialement


                          • Nico Legros Nico 7 janvier 2007 16:11

                            Le Blog comme tout autre forme numérique de communication n’est qu’un outil parmis d’autres pour le politique. Tout d’abord parce que les blogueurs ne sont absolument pas représentatifs de la population, il faut avoir du temps, de l’argent et de certaines connaissances (au moins en informatique).

                            Non le politique touchera d’avantage de gens encore avec les médias traditionnels (télévision en priorité, mais aussi radio, journaux et livres).

                            Alors échec du Blog ? Je ne pense pas, l’outil numérique croit et se développe, elle ne possède pas encore le potentiel qu’il devrait avoir certes, mais cela viendra avec le temps.

                            L’influence politique des médias est à l’image même du développement de ces médias, tant que le numérique et le net ne sera pas encore dans toutes les chaumières (comme l’est la télévision) son influence ne sera que mineure.

                            On s’emballe beaucoup, on veut tout tout de suite, mais laissons le temps au temps come disait l’autre (enfin pas lui mais l’autre). Ce n’est pas en quelques années de développement que le net bouleversera la vie politique....

                            Mais j’en couviens, son potentiel pour l’avenir est énorme. Et notamment en politique.

                            (Mais nous ne parlons que des blogs, n’oublions pas forums, messagerie instantanée, wiki, et autres outils de communications futurs)


                            • marcbaldy (---.---.71.71) 10 janvier 2007 16:52

                              Je viens d’utiliser l’article « Echec des blogs politiques ? »...sur mon propre blog qui existe depuis une bonne année.Il fonctionne localement et régionalement.Je suis satisfait de la progression des connexions et des commentaires. Je suis vivement intéressé par ce débat qui me confirme qu’il faut faire preuve de modestie et de beaucoup de ténacité pour actualiser très régulièrement ses rubriques,répondre aux bloggers et veiller au grain.

                              Ceux qui ne pratiquent pas ou qui ne surfent que de temps en temps, les élus et leurs entourages, sont très méfiants et redoutent les blogs, notamment les commentaires qu’ils ne peuvent controler. J’ignore si l’impact sera important à la présidentielle, probablement pas directement,mais, élu depuis 30 ans je constate que, localement les blogs changent beaucoup les comportements et font « causer » dans les bureaux et les chaumières.

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