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Accueil du site > Actualités > Politique > Attal : le nouveau coup de com grossier de Macron

Attal : le nouveau coup de com grossier de Macron

Il y avait urgence. Les sondages sur l’élection européenne devenaient de plus en plus inquiétants, avec le décrochage de la liste macroniste par rapport à celle du RN et la résistance des autres formations. Et la cote de popularité du président est proche du plancher atteint pendant les Gilets Jaunes. Macron tente donc un coup de poker avec la nomination du plus jeune premier ministre et un coup de barre à droite dans la composition du gouvernement. Trop grossier pour fonctionner ?

 

Jeune clone communicant docile, conformiste et superficiel

L’opération peut sembler habile pour les analystes à courte vue. Gabriel Attal était le ministre le plus populaire et sa jeunesse semble marquer des points à la fois au sein de l’électorat macroniste et auprès des jeunes. En outre, dans un constat à double tranchant, sa popularité est attribuée à des dons de communicant, pas à un quelconque bilan. Mettre ce don au service de tout l’exécutif pourrait permettre de redresser la barre pour les européennes. Mieux, il plait à l’aile gauche de la macronie, ce qui pourrait équilibrer le brusque virage à droite de l’exécutif, avec le départ de pas moins de 4 figures de « l’aile gauche » (Borne, Véran, Dussopt, Beaune), après leurs états d’âme lors du vote de la loi immigration, alors que deux nouveaux LR (Vautrin, Dati) rejoignent la galère macroniste, rapprochant toujours plus Macron de Sarkozy. Ce casting peut-il faire à LR ce que l’exécutif a réussi à faire au PS en 2022, la quasi annihilation ?

Mais ce schéma est purement théorique, et semble en réalité bien fragile. D’abord, il ne faut pas oublier que l’ascension sondagière de Gabriel Attal est très récente. Il y a six mois, il n’était qu’un des jeunes ministres macronistes parmi les autres. Certes, il a su dire ce qu’il fallait dire pour percer une fois devenu ministre de l’éducation nationale, mais cette percée est beaucoup trop récente pour être solide. Sa popularité n’est qu’une bulle qui pourrait éclater. En outre, cette semaine a bien montré qu’il n’est que le pantin docile du président, et il devra composer avec des ministres puissants qui pourraient bien ne le prendre que comme un porte-parole plus capé… Le coup de barre à droite est aussi un rétrécissement de la macronie aux anciens UMP et aux jeunes loups, ce qui fait une base électorale un peu courte.

Le cynisme de cette nouvelle construction est un peu trop éclatant pour être ignoré. Dati, qui dénonçait une alliance des « traîtres de gauche et des traîtres de droite », cherche seulement à unifier l’électorat LR et Macron en vue des prochaines municipales de Paris, mais elle pourrait payer sa rupture trop opportuniste avec LR, d’autant plus qu’elle ajoute un dossier de plus à la longue liste des ministres mis en examen. Plus gênant encore, certains choix apparaissent aberrants. En premier lieu, la nomination d’Amélie Oudéa-Castera à l’Éducation Nationale, alors qu’elle conserve les Sports et qu’elle chapeautera les JO cette année. C’est donc bien une ministre à mi-temps qui est nommée sur ce sujet, et qui semble ne strictement rien connaître à la question, à en croire son discours totalement creux de passation.

On peut aussi s’inquiéter de la nomination de Stéphane Séjourné au ministère des Affaires étrangères  : avoir passé quatre ans au parlement européen est un court pour piloter la diplomatie d’un pays comme le nôtre. Enfin, le périmètre gigantesque du ministère de Catherine Vautrin peut aussi poser question, l’état calamiteux de notre système de santé, sa complexité et le niveau de dépenses (plus de 300 milliards, plus que les recettes nettes du budget général) semblant quand même mériter un ministre de premier plan de plein exercice. Au final, comme avec la loi immigration, on peut aussi penser que ce coup de com grossier ne permettra pas d’élargir la base trop étroite du macronisme : le nouveau casting peut achever de ressusciter la gauche sociale-démocrate et écologiste sans pour autant convaincre à droite.

L’effarante bulle médiatique, bien complaisante à l’égard du nouveau locataire de Matignon, qui n’a pas démontré grand-chose, pourra-t-elle permettre un petit redressement temporaire des sondages du président et pour les électrions européennes  ? Le nouveau plancher atteint en janvier rend la chose facile, mais je pense que si rebond il y a, il sera limité et de courte durée. La langue de bois déconnectée de la réalité ne pourra pas convaincre venant d’un exécutif depuis trop longtemps au pouvoir.


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38 réactions à cet article    


  • christophe nicolas christophe nicolas 20 janvier 11:43

    Plutôt « le dernier coup de foudre » car il est beau gosse... :)


    • Seth 20 janvier 12:43

      @christophe nicolas

      Il n’est pas beau gosse, il est mollasson... Reste qu’on pourrait effectivement s’interroger sur l’atterrissage et la promo continue jusqu’au plus haut du p’tit gaby.
      Mais personne n’a l’air d’y penser... smiley


    • charlyposte charlyposte 21 janvier 12:44

      @christophe nicolas
      Il est vrai qu’Hollandouille ne fut qu’un triste don juan casqué de surcroît en deux roues smiley .... un chevalier inattendu attendu au tournant !!!


    • Nicolas36 20 janvier 11:51

      @l’auteur, 

      L’utilisation de telle ou telle personne pour remonter les sondages par de la com ne pourra impressionner que certains médias qui y sont d’ailleurs préparés. 

      Pour Macron , son problème sera qu’indépendamment des personnes, les électeurs ont un compte à régler avec lui et les Européennes passent encore pour un scrutin sans conséquences tangibles sur la France. 

      Il est possible que le rejet de Macron focalise les suffrages sur les autres participants à l’élection et que la colère , la frustration des citoyens les poussent vers une participation plus marquée. 

      Ceci dit il est fort probable que la coalition Macronienne ramasse une déculottée significativement importante. Macron s’en inquiète à juste raison par rapport à ses ambitions futures de président exécutif de l’UE fédérale qui se concocte actuellement. 

      Il risque d’être compliqué de prétendre devenir le leader de l’UE avec un support minimal dans son propre pays. 


      • Fergus Fergus 21 janvier 09:09

        Bonjour, Nicolas36

        « ses ambitions futures de président exécutif de l’UE fédérale qui se concocte actuellement »
        Fantasme ou réalité ? Quels éléments tangibles accréditent cette affirmation ?
        Comme dirait charlyposte : « Sources ? » smiley


      • Nicolas36 21 janvier 12:49

        @Fergus
        Bonjour 
        je vous recommande d’écouter attentivement les propos de Macron lui meme. C’est la meilleure source pour comprendre ses réelles ambitions. 
        Ses différentes sorties dévalorisantes pour la France , sa culture et autre comportement Gaulois montrent bien que son pays n’est pas sa principale préoccupation. 
        La notion de souveraineté Européenne revient dans chacun de ses discours ainsi que le terme de «  notre Europe » à toutes les sauces .
        Il est le chef d’Etat de l’Union qui respecte le plus les directives de Bruxelles et il traite les consequences douloureuses pour certaines catégories avec des emplâtres
        ou de la morphine sans bouger d’un cil de la voie . 
        Il est en train de concocter une orientation belliqueuse en parlant de re armement . 
        Il suffit simplement d’écouter ses voeux aux armées pour voir sa stratégie de promouvoir un conflit extérieur afin de faire oublier son état minoritaire dans son pays. 
        Enfin il montre une crainte palpable devant la perspective d’une dérouillée aux élections Européennes de Juin qui pourraient jouer contre lui pour prendre une position dans l’Union. En effet comment promouvoir un leader désavoué dans son propre pays. 
        On observe aussi une attitude d’aplaventrisme choquant face à l’administration Biden.En effet c’est plutôt le camps démocrate qui serait prescripteur pour son avenir et certainement pas les républicains US Trump ou pas. 
        si cela ne vous suffit pas ! 
         


      • Lynwec 20 janvier 12:37

        Comparatif de popularité, auprès du peuple, la seule qui vaille :

        Poutine, 75% autocrate brutal, bouh, pas bien, caca...

        Macron, 25% démocrate bienveillant, bravo, super, tata...oups...ce clavier...


        • lecoindubonsens lecoindubonsens 20 janvier 18:36

          @Lynwec
          Et encore mieux ...
          Macron prétend que Poutine trafique les sondages russes
          alors que
          Poutine a totalement confiance dans les sondages français
           smiley
          Dans quel monde vivons nous !


        • Fergus Fergus 21 janvier 09:15

          Bonjour, Lynwec

          Désolé, mais cette comparaison est aussi surréaliste que délirante  !
          Pour une raison simple :
          En France, les opposants sont libres de s’exprimer et de se présenter contre le pouvoir en place. A cet égard, jamais on n’a entendu aussi fréquemment et aussi longuement les leaders du RN dans les médias.
          En Russie, dès lors qu’un opposant sérieux commence à émerger, il est jeté en prison (voire pire), le dictateur au pouvoir n’ayant face à lui que quelques fantoches alibis dont la candidature a été validée par une Commission électorale à sa botte !


        • lecoindubonsens lecoindubonsens 21 janvier 10:05

          @Fergus
          Amusant votre « En France, les opposants sont libres de s’exprimer et de se présenter contre le pouvoir en place »
          Ce n’est pas faux, mais quand certains s’expriment et se présentent, c’est le front républicain contre. Le diable qu’il faut abattre, tous contre lui, et peu importe les divergences inconciliables d’avant, c’est tous unis contre ce danger ... qui représente quand même 40% des citoyens s’exprimant.

          Dans un monde libre et démocratique, chacun devrait défendre ses idées sans ces manipulations d’opinions de type « front républicain » qui unit des inconciliables. Ce n’est pas le cas en France.

          PS : pas de propagande pour RN, juste un avis que je crois ... de bon sens


        • Lynwec 21 janvier 11:15

          @lecoindubonsens

          « se présenter contre le pouvoir en place... » Mouaaarf ! Décidément, on rigole bien ici...

          Fergus, ayant consciencieusement lu Tartuffe, voudrait nous faire croire qu’il ignore la multitude de barrières mises en place pour filtrer les candidatures...

          Comme les 500 signatures d’élus ne suffisaient plus à écarter efficacement les « indésirables », on y a greffé l’identification personnelle, manière de pouvoir punir ensuite les maires ayant « mal signé » et comme « on » voulait être certain d’offrir à la plèbe uniquement les « bons candidats », « on » s’est acoquiné avec la girouette pyrénéenne pour attribuer le reliquat de signatures à l̶a̶ ̶t̶ê̶t̶e̶ ̶d̶u̶ ̶c̶l̶i̶e̶n̶t̶ qui « on » voulait (et surtout ne pas les donner à qui « on » ne voulait pas...)


        • Lynwec 21 janvier 11:23

          @Fergus

          « la candidature a été validée par une Commission électorale à sa botte ! »

          En fRonce, ça s’appelle le Conseil Constitutionnel, ça valide les comptes de campagne de Balladur et Chirac en 1995 et ça invalide ceux de Cheminade (candidat anti banques privées)...

          Mais cépapareye, parce qu’en fRonce, on est en « démocratie », c’est bien connu...
          Alors que la même chose (tricher) se produisant (hypothétiquement, dans l’imaginaire Fergusien) en Russie, ce serait gravissime...
          https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/19/quand-le-conseil-constitutionnel-validait-les-comptes-de-campagne-de-chirac-et-de-balladur_6066728_3224.html

          https://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/affaire-karachi/enquete-franceinfo-presidentielle-1995-comment-le-conseil-constitutionnel-a-valide-les-comptes-de-campagne-irreguliers-de-chirac-et-balladur_4148081.html

          https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-question-du-jour/presidentielle-de-95-pourquoi-le-conseil-constitutionnel-a-t-il-valide-des-comptes-de-campagne-irreguliers-4499938
          Ce dernier lien est remarquable dans ce sens qu’il nous informe que de nos jours, on n’a toujours rien prévu pour ce genre de situation, ce qui constitue en fait un encouragement à frauder (dans la mesure où on maîtrise le Conseil Constitutionnel, bien entendu...)

          Ah, ces Russes ! Prenez-en de la graine ! En fRonce, on sait comment truander...


        • Fergus Fergus 21 janvier 12:23

          Bonjour, lecoindubonsens

          « c’est le front républicain contre »
          C’est vrai.
          Mais cela ne relève pas, fort heureusement, d’un empêchement des opposants.
          En l’occurrence, il s’agit de stratégie politique. Et ce n’est pas spécifique à la France.


        • charlyposte charlyposte 21 janvier 12:34

          @Fergus
          BIBI t’envoie mille bisous démocratique smiley


        • Legestr glaz Legestr glaz 21 janvier 13:15

          @Lynwec

          C’est très exactement ça. : l’élection présidentielle n’est pas une élection à 2 tours, mais à 3 tours. Les vilains petits canards ne sont plus « autorisés » à obtenir les 500 signatures.

          Tout a été mis en place pour éviter qu’un importun puisse concourir. La liste « officielle » des candidats est sous contrôle. Mais la France reste un « grand pays démocratique ». C’est bien ce que l’on veut nous faire croire. Mais les dés sont pipés avant que le grand jeu ne commence.


        • Fergus Fergus 21 janvier 13:19

          @ Lynwec

          « Fergus (...) voudrait nous faire croire qu’il ignore la multitude de barrières mises en place pour filtrer les candidatures »

          Je n’ignore rien, contrairement à ce que vous dites.
          Mais il faut bien un filtre pour empêcher qu’un nombre pléthorique de candidats se présentent à la présidentielle, ce qui n’aurait aucun sens.
          Cela dit, je suis opposé au système des 500 signatures d’élus, trop soumis à des pressions de la part des appareils politiques. Je lui préfèrerais, et de loin, un système de parrainages populaires sur la base d’un nombre de signatures à déterminer.

          En réalité, tout cela ne me convient pas. Pour moi, le meilleur système pour la France serait de nature parlementaire, à l’image de ce qui existe dans la majorité des autres pays : un président réduit à un rôle de garant des institutions, et un Premier ministre chef de l’exécutif, directement issu du résultat des législatives.


        • lecoindubonsens lecoindubonsens 21 janvier 13:22

          o@Fergus
          « cela ne relève pas, ...d’un empêchement des opposants. »
          Vous avez raison, en France c’est plus subtil.
          La manipulation des opinions permet aux citoyens de penser que ce sont eux qui ont choisi, et qu’ils ont fait le bon choix smiley
          Et cela fonctionne ...
          enfin fonctionnait car je crois voir un certain réveil pour un nombre de plus en plus grand de personnes

          De moins en moins de gens convaincus que

          • encourager la guerre est une bonne chose pour l’Ukraine et le monde
          • condamner le nucléaire est la bonne voie
          • créer de la concurrence pour vendre électicité et gaz est une idée géniale
          • l’europe actuelle est une force plus qu’un ensemble de contraintes
          • la pub (sous ses multiples formes) est amusante et utile
          • etc, par exemple que le front républicain est bien et utile

        • Legestr glaz Legestr glaz 21 janvier 13:31

          @Fergus
           
          Tout ceci n’est en réalité que du « spectacle ». L’élection présidentielle, en France, est une mascarade, de la poudre aux yeux.

          Parce que les grandes orientations de politique économique ont été inscrites à l’intérieur des traités européens.

          Mais « on » peut se persuader du contraire pour faire taire notre dissonance cognitive.

          « Les orientations programmatiques de l’Union européenne, en matière économique, politique et sociale, sont intégrées aux traités et donc gelées ».

          Des transferts massifs de souveraineté ont été réalisés lors de modifications constitutionnelles successives rendues nécessaires lors de la ratification des traités européens. Il faut, par conséquent, se poser la question de savoir quelles prérogatives et quelle marge de manœuvre possèdent encore aujourd’hui le président de la République élu en France et l’ensemble des parlementaires, représentant le peuple.

          ... « En déplaçant le gouvernail vers l’Union, n’avons-nous pas discrètement changé de régime ? Celui-ci ne connaît plus guère ni responsabilité politique, ni séparation des pouvoirs, ni claire hiérarchie des normes, ni stabilité institutionnelle,
          ni égalité politique des citoyens. Jacques Delors y reconnaît un » despotisme éclairé et doux « et José-Manuel Barroso un » empire non-impérial « .
          Est-ce vraiment ce à quoi les peuples européens, ou leurs représentants, avaient juridiquement consenti en approuvant les traités ? À l’exception des juges allemands, des Lords anglais, de rares universitaires ou responsables politiques, nul ne s’émeut devant cette démocratie en phase terminale.
          C’est pourtant le lien vital entre la Loi et la volonté populaire qu’on a rompu, et avec lui, la légitimité démocratique. »...


        • Legestr glaz Legestr glaz 21 janvier 13:38

          @Fergus

          ... " Berceau de la démocratie, l’Europe en serait-elle aujourd’hui le tombeau ?

          L’Union européenne n’est pas un nouveau souverain politique et multinational, superposé à ses États fondateurs. Laboratoire de l’ordre juridique global naissant, son système hybride la programme non à produire un « vouloir politique » européen, mais de la norme supérieure et immédiate au service de l’extension illimitée du commerce et des droits individuels. Une norme qui pénètre l’ordre juridique national, l’intériorise et en décompose la hiérarchie. Européanisé et mis en réseau, l’État demeure un rouage essentiel de cette « machine à gouverner » : seul détenteur du titre de la souveraineté, du monopole de la contrainte et des moyens d’agir, il prête sa propre légitimité et le bras séculier qui manquent à l’Union.

          Mais en destituant l’État nation et en neutralisant la souveraineté, l’Europe a rompu avec deux conditions d’existence de la démocratie politique.

          Les dirigeants de ses vieilles nations ont consenti à une mutation douce de leur régime : du gouvernement représentatif à la gouvernance en réseau, de la légitimité née du suffrage universel au consensus des experts, de la loi poursuivant le Bien commun à la déréglementation générale.

          Traduit-elle l’achèvement naturel, annoncé de Platon à Tocqueville, du cycle démocratique ? Un simple désir de paix ou un mouvement de panique devant la sortie du Politique ? Il en résulte en tous cas une rupture inédite entre l’autorité et le pouvoir : les gouvernements politiquement responsables ont perdu l’autorité de la décision tandis que l’autorité décisionnaire demeure irresponsable.

          Le lien vital entre la volonté populaire et la loi se dissout. Sans cette légitimité qui permet de percevoir la loi comme juste, qui voudra encore lui obéir ?


        • Aristide Aristide 21 janvier 14:53

          @Fergus

          Premier ministre chef de l’exécutif, directement issu du résultat des législatives.

          Mais cela a toujours été le cas ... C’est le chef de parti qui obtient une majorité entière ou relative qui est nommé par le Président : les cohabitations vous connaissez ? Chirac, Balladur et Jospin en sont la démonstration !!!
           
          Le rôle du président est largement influencé par l’envergure de la personne. D’un De Gaulle arbitre et grand ordonnateur au techno Macron. C’est d’ailleurs la richesse de notre constitution, l’avantage est la stabilité et surtout d’éviter les combinaisons partisanes. 

          On s’imagine assez bien la crise si la NUPES avait été majoritaire, comme le RN d’ailleurs. Des cabinets qui sautent pour un mot de travers, une loi contestée, ...


        • Legestr glaz Legestr glaz 21 janvier 15:14

          @Fergus

          La supranationalité est une idée vieille comme l’empire. Les traités européens sont de la matière en fusion. C’est le juge européen qui, par ses interprétations finalistes, a inventé, sans base textuelle directe, tous les principes juridiques qui mirent l’air de rien les démocraties sur la touche : primauté, effet direct, effet utile, compétences implicites, responsabilité, confiance mutuelle – au nom de « l’union sans cesse plus étroite », et décliné à l’infini les quatre libertés économiques.

          Comme les précurseurs Monnet, Schuman et Hallstein, les juges furent inspirés par la nouvelle sociologie américaine de la dépolitisation, notamment James Burnham et Ernst Haas. Le premier développa l’idée de “démocraties contrôlées” technocratiquement et en réseaux par les managers (“The Managerial Revolution”, 1941), les gestionnaires.

          Ce sont d’ailleurs les premières agences indépendantes américaines qui servirent de modèle à la création de la Haute Autorité de la CECA qui deviendra la Commission. Haas quant à lui théorisa le fonctionnalisme avec le Spill over : l’effet de débordement graduel et irréversible des pouvoirs supranationaux, secteur par secteur, une fonction en appelant une autre, les fameux « petits pas » attribués à Monnet. Des décennies plus tard, les fédéralistes sincères qui rêvaient d’un grand soir des « États-Unis d’Europe » réaliseront qu’ils se sont faits bernés.


        • Legestr glaz Legestr glaz 21 janvier 15:17

          @Fergus

          Tout le droit de l’Union européenne (UE) même dérivé prévaut sur tout le droit national même constitutionnel, sauf atteinte à « l’identité constitutionnelle » de la France, concept vague qui fait la fortune des colloques juridiques mais essentiellement vide.

          En cas de conflit de normes, une simple directive ou décision européenne l’emporte même sur la Constitution. Et cela s’est déjà produit. Nos lois et notre Constitution sont inférieurs aux 147 000 actes juridiques composant un droit complexe, technique, dispersé, conçu dans les méandres des commissions, comités, groupes d’experts et juridictions, souvent sous influence privée et loin des enceintes démocratiques.

          La primauté fut inventée par la CJCE dans son arrêt Costa/Enel en 1964, quelques mois après avoir unilatéralement décrété un lien juridique direct entre les individus et la Communauté, dans l’arrêt Van Gend en Loos de 1963. Ces deux arrêts sont la clé de voûte de tout l’édifice supranational. Elle a été posée discrètement par petit groupe de juges géniaux et fourbes, mené par l’ancien ministre MRP Lecourt, qui a découvert un « Esprit » du traité que ses signataires ignoraient… et la Cour s’en est autoproclamée la gardienne sacerdotale. Le traité aurait créé « un ordre juridique propre intégré au système juridique des États membres et qui s’impose à leur juridiction » et une « limitation définitive de leurs droits souverains ».

          Un formidable coup de bluff aux États dont trois ont protesté séance tenante. Les juridictions nationales s’inclinèrent lentement, presque totalement, à l’image de la Cour de cassation qui rendit son arrêt Jacques Vabres en 1975 après que l’avocat général Adolphe Touffait ait plaidé pour la primauté du droit européen : le magistrat, ancien chef de cabinet, MRP lui aussi, espérait une nomination à la Cour de Luxembourg, qu’il finira par décrocher. Le Conseil d’État suivra en 1989 avec l’arrêt Nicolo et plus récemment, le Conseil constitutionnel.

          Aujourd’hui, la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe est à peu près la seule à opposer un large périmètre de souveraineté à l’emprise du droit européen. 


        • Fergus Fergus 21 janvier 15:42

          Bonjour, Aristide

          « cela a toujours été le cas »

          Pas du tout ! Cela fait belle lurette qu’en dehors des périodes de cohabitation  les seules qui respectent à peu près l’esprit de la Constitution , le « chef de l’exécutif » n’est pas le Premier Ministre, mais le Président de la République. Rappelez-vous à cet égard le « Je décide, il exécute » de Chirac visant Sarkozy, et le « collaborateur » du même Sarkozy adressé à Fillon.


        • Doume65 21 janvier 17:55

          @Fergus
          « En Russie, dès lors qu’un opposant sérieux commence à émerger, il est jeté en prison »
          Tu ne parles pas de Navalny, j’espère. Ce trouduc n’a jamais aggloméré qu’un à deux pourcents des électeurs. De plus cet escroc ultranationaliste (il a expliqué dans une vidéo

          qu’il fallait éliminer tous les tchétchènes) serait bien pire au pouvoir que ton Poutine honni.


        • Lynwec 21 janvier 18:37

          @Doume65

          Il a un peu raté sa phrase, il fallait comprendre :

          « En Russie, dès qu’un larbin des USA souhaitant faire carrière en politique pour préparer une révolution de couleur est détecté, on le surveille, et comme il magouille inévitablement, il se fait gauler et part en taule, provoquant les larmes de crocodiles de certains... »

          En fRonce, cépapareye, quand un politique (pas vraiment d’opposants reconnus, enfin, un, potentiellement, mais blacklisté,donc « problème résolu ») magouille (pratique un « choix préférentiel inexplicable ») la « justice » conclut qu’il n’y a pas « lieu de poursuivre »(encore vu récemment)...

          La différence est là...


        • Aristide Aristide 22 janvier 11:35

          @Fergus

          Vous avez posé deux sujets dans le même questionnement :
            qui est nommé à l’issue des législatives
            qui exerce le pouvoir exécutif

          Sur le premier point, j’ai insisté pour démontrer que la nomination du premier ministre est toujours issue de la majorité entière ou relative issue des législatives.

          Sur l’exécution du pouvoir entre président et premier ministre, j’ai souligné que le rôle d’arbitre à l’origine de la Vᵉ avec De Gaulle dépendait largement de la stature du président. Personne ne conteste la stature de De Gaulle, de Pompidou et de Mitterrand. Ces mêmes ont su chacun avec son style respecter l’esprit de la Vᵉ. Les autres présidents, hors des périodes de cohabitation, ont transformé le premier ministre en simple courroie de transmission des objectifs définis eux-mêmes.

          Cohabitation ou pas, la politique suivie est conforme aux résultats des législatives. 

           


        • tashrin 22 janvier 14:39

          @Fergus
          indecrottable...
          Mais cela ne relève pas, fort heureusement, d’un empêchement des opposants.
          Evidemment que si, c’est juste que chez nous on jette pas (encore... On a vu pendant le covid que la frontiere est mince...) les gens en prison, on les invibilise, on les psychiatrise, on les decredibilise, ce qui revient au meme d’un point de vue politique : ils n’existent pas
          Demandez donc à Asselineau
          En l’occurrence, il s’agit de stratégie politique

          Bah d’empoisonner les opposants aussi à ce compte là. Donc qu’une équipe de milliardaires proches du pouvoir s’arroge le droit de déterminer ce qui relève de l’entendable de ce qui ne l’est pas, c’est normal et democratique bien sur.
          Et ce qu’il vient de dire sur le complotisme (comprendre tout ce qui ne l’arrange pas), la censure des reseaux sociaux à venir et le ministere de la verité suggéré par la commission Bronner, ca aussi c’est de la stratégie. Ca porte meme un nom, propagande éhontée et censure des opposants. Stratégie que n’auraient reniée aucun dictateur de la planète, c’est évident
          Tiens d’ailleurs ils commencent à parler (contraints) des mouvements sociaux en cours (les allemands connaissent le plus grand conflit social depuis l’apres guerre, idem en angleterre il ya quelques mois). Comment cela se fait-il donc qu’aucun « média » n’ait abordé le sujet ?


        • Lynwec 22 janvier 14:52

          @Fergus

          Qu’y a-t-il de pas clair dans la phrase « Fergus voudrait nous faire croire qu’il ignore... ? »
          Je n’ai jamais pensé que vous l’ignoriez, j’affirme que vous vous moquez de nous en faisant comme si vous ne le saviez pas...Nuance...

          Passons sur le filtre pour « le nombre pléthorique de candidats »... Ben voyons... On sait très bien à quoi il sert, le filtre, et là encore, Fergus voudrait nous faire croire qu’il...ne comprend que le système représentatif mène inévitablement à ce genre de magouilles...
          Mais nous savons que vous ne l’ignorez pas, donc inutile de démentir avec fougue et indignation feinte...


        • Nicolas36 29 janvier 12:04

          @Legestr glaz
          Tout à fait normal. La RFA dirige l’UE en réalité donc pas étonnant que sa cour constitutionnelle bénéficie d’un régime différent . Les autres sont des valets gouvernés par des « gauleiters » comme à l’époque. 


        • amiaplacidus amiaplacidus 5 avril 10:49

          @Fergus

          Bonjour Fergus,
          Vous dites « En France, les opposants sont libres de s’exprimer et de se présenter contre le pouvoir en place.  ».

          C’est, je crois, Coluche qui disait : « La dictature, c’est : ferme ta gueule ; la démocratie, c’est : tu peux toujours causer ».


        • 1er ministre , incapable de faire un discours ....Une m2 .

          https://twitter.com/franceinfo/status/1748729330560049517

          « On aura un nouveau programme qui s’appliquera à la rentrée avec pour objectif de réaliser les séances d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle » annonce le Premier ministre Gabriel Attal qui vient de terminer son marathon de questions-réponses devant des Français, à Saint-Laurent d’Agny dans le Rhône.


          • Lynwec 21 janvier 07:52

            @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot

            Ah, ben, c’est sur, Il faut impérativement préparer les petits fRonçais et petites fRonçaises aux joies de « servir » les pervers friqués qui le valent bien...et ne s’en privent pas en Pedoland...

            Certains auront toutefois décelé une regrettable imprécision dans la formulation choisie par le godelureau ministré : aucune mention de l’orientation sexuelle, pourtant si présente, que dis-je, éblouissante, dans les remaniements (de braguette)...

            Les maths et le français, c’est très surfait, ils n’en auront nul besoin, s’ils maîtrisent « l’inflation » chère à Rachida...

            Pas sur que ça nous fasse, par contre, des « héros » aptes à aller mourir sur le front de l’Est, le tapinage n’étant un signal très guerrier...


          • Mercedes Benz quitte l’Allemagne !

            qactus.fr

            Allemagne : Mercedes Benz Change de Cap, dit Adieu a l’Allemagne et met en Vente ces 80 Concessions


            C’est officiel, La firme Mercedes Benz met en vente l’ensemble des 80 concessions automobiles du groupe, y compris le siège qui se trouve à Stuttgart.

            Pourquoi ? : Mercedes Benz veut quitter l’Allemagne

            Cependant, elle assure que ses quelques 8000 employés ne seront pas menacés, car ils sont protégés par une convention contre les licenciements jusqu’en 2029.

            Selon les responsables de la marque, cette décision s’inscrit dans une politique d’un meilleur positionnement dans la distribution des véhicules automobiles en Europe et aussi chercher un nouveau point de chute où il serait moins menacé par les pénuries d’hydrocarbures qui compliquent la bonne marche des industries et aussi réduire les coûts de fonctionnement.



            • Avec Macron se déplace, parle avec deux choses qu’il distille avec une imbécilité congénitale .

              La cruauté, par le cynisme de ses mensonges , de la peur qu’il diffuse.

              Le ridicule , du « en même temps » sorte de danse dichotomique terriblement dégénérative .

              https://investigaction.net/un-climat-de-guerre-sinstalle-en-france/

              Emmanuel Macron appelle au « réarmement civil et moral » de la jeunesse alors que la France s’est engagée dans une « économie de guerre », augmentant considérablement ses dépenses pour l’armée. Ce ne sont pas les seuls symptômes d’un inquiétant tournant. Alain Refalo analyse les ressorts de cette militarisation et explique comment y résiste.

              ...............................

              Mais les partis politiques qui l’accompagne dans ses délires pervers ceux-là ils vont payer cher .

              ATTENTION vous êtes prévenu .

              NI OUBLI NI PARDON !


              • Nicolas36 29 janvier 12:07

                @SPQR audacieux complotiste chasseur de complot
                Economie de guerre ? Holà l’ami , on est est loin. 
                Quant on verra fleurir les pénuries de produits courants et les tickets de rationnement on y sera. 
                Je veux bien reconnaitre pourtant que c’est l’idée poursuivie sans le dire. 


              • Colère des agriculteurs : le bâtiment de la DREAL a été soufflé par une explosion à Carcassonne dans l’Aude. L’attaque a été revendiquée par le Comité d’Action Viticole (CAV), un groupe radical de vignerons qui semble reprendre du service après des années de sommeil.

                ➡️ t.me/AnonymeCitoyen


                • Des agriculteurs déversent du fumier et des déchets devant la préfecture de Limoges.

                  ➡️ t.me/AnonymeCitoyen

                  Des agriculteurs bloquent depuis plusieurs heures l’autoroute A20 à Montauban (Tarn-et-Garonne). A64, A62, A61, A20... Tous les principaux axes autour de Toulouse subissent des blocages alors que la colère agricole continue de monter.

                  ➡️ t.me/AnonymeCitoyen

                  Des agriculteurs bloquent entièrement le péage sud de Perpignan sur l’autoroute A9. L’action a été organisée indépendamment des syndicats agricoles. Les agriculteurs sont prêts à se mobiliser pendant des jours. (Actu Perpignan)

                  ➡️ t.me/AnonymeCitoyen

                  Les blocages des agriculteurs se multiplient et s’installent dans la durée en Occitanie :

                  - autoroute A64 à Carbonne (illimité)
                  - accès à l’A64 à Tarbes (illimité)
                  - accès à l’A64 à Saint-Martory
                  - RN124 dans le Gers (illimité)
                  - RN20 à Tarascon dans l’Ariège
                  - sortie de l’A645 vers l’Espagne (illimité)

                  ➡️ t.me/AnonymeCitoyen

                  Nos Amis Allemands toujours en train de manifester dans toute l’Allemagne et les médias n’en parlent pas. Pas grave, le peuple se rend compte de plus en plus de leurs mensonges.
                  Manifestation d’agriculteurs à Breitenlohe, hameau de 100 habitants qui jouxte la ville de Burghaslach 2700 habitants ce soir, le 21 janvier 2024

                  https://t.me/trottasilvano/32300


                  • ETTORE ETTORE 22 janvier 17:07

                    Ce serait bien que l’Elysée, voit changer son parfum d’ambiance «  Entre SoieS » par une FRA(gra)NCE plus fleurie, bio, et idéal en fumi-g-(N)ation, directement issu du labo parf-humeur, des étables «  Douces Bouses ».

                    Histoire d’être un peu plus raccord, avec le lieu et sa popu-lasse !

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