DAECH : quelle solution contre la barbarie et l’islamophobie ?
La sanglante nuit terroriste parisienne du 13 novembre 2015 restera dans nos mémoires, car les conséquences en ricochet peuvent être mondiales.
Au-delà des sentiments de tristesse, de honte et de colère, il est nécessaire de se concentrer sur ce qu’il conviendrait de faire sérieusement pour éviter un terrorisme sans fin.
De nombreuses personnes réfléchissent depuis longtemps à une réforme de l’Islam, en insistant sur le fait que cette tâche intellectuelle est un complément indispensable au nécessaire combat militaire contre l’intégrisme islamique. Mais ce précieux travail éparpillé ne peut plus demeurer confiné dans des sortes de loges. Plus ce débat sera effectué ouvertement et massivement, plus les participants pourront continuer à le faire en sécurité. Ces décennies de confidentialité étaient peut-être nécessaires à une époque, mais le temps du débat public est venu pour éviter un ravageur tsunami d’islamophobie.
Certes, le combat militaire devra être plus sérieusement mené. On fait la guerre ou on ne la fait pas. D’ailleurs les seules bombes ne permettent jamais de victoire. Elles ne font souvent que renforcer la volonté de défense. La vaste alliance militaire comprenant notamment les Etats-Unis et la France, ont bombardé plus ou moins épisodiquement pendant plusieurs trimestres. Pour quel brillant résultat fin 2015 ? : DAECH (l’Etat islamique) a augmenté de 50% son territoire et a triplé ses troupes ; la France est ensuite devenue le premier fournisseur de djihadistes ! Dont une partie a maintenant comme cible Paris. Pathétique…
Une action militaire internationale plus sérieuse
Seule une solide intervention au sol, comme le font les Kurdes, permettrait de contenir voire repousser l’avancée génocidaire (génocide culturel, religieux et aussi humain, rappelons-le au traditionnels munichois de service revendiquant de pudiquement fermer les yeux devant les viols et assassinats). Les hommes ET femmes Kurdes se battent courageusement alors que les hommes occidentaux sont embourbés dans une complexe société paperassière de consommation métro-boulot-dodo teintée de précarité, de chômage et maintenant d’angoisse. Quant aux 2 millions de réfugiés syriens qui ont eu l’endurance de traverser la mer puis l’Europe, une fois réconfortés et formés, un quota de 10 à 20% d’entre eux (parmi les solides adultes), ont vocation à se battre pour leur honneur et pour leur pays.
Quand allons-nous donc nous réveiller et nous mobiliser ? Quand cesserons-nous de vendre des châteaux, des hôtels, des clubs et des armes à des monarchies pétrolières qui soutiennent intellectuellement et politiquement l’intégrisme, qui ont financé (et continuent probablement de financer) le terrorisme islamiste. Nous avons bloqué la vente de bateaux à la Russie. Pourquoi ne pouvons-nous pas bloquer nos ventes d’armes à l’Arabie saoudite et aux autres pays complices ? A cause du profit et du pétrole !
Cet esprit mercantile a pourri la société occidentale, nous a fait vendre la corde pour nous pendre et les armes pour assassiner nos femmes et nos enfants. L’action gouvernementale ne doit plus demeurer ce piteux affichage électoral pour gogos genre « Nous sommes tous Charlie ».
Une mobilisation à la fois intellectuelle et populaire
Les civils doivent eux aussi agir. Une mobilisation intellectuelle, pacifique, complémentaire au combat militaire. Un combat contre les ratonnades, les racismes, l’intolérance religieuse et l’islamophobie qui risquent de se développer à cause de la répétition sans fin de ces sanglants attentats aveugles. Un combat contre l’intégrisme religieux en général et donc aussi contre l’intégrisme islamiste archaïque et menteur. Pourquoi un intégrisme menteur ? Parce que les femmes de Mahomet n’étaient ni voilées ni excisées. Elles étaient toutes propriétaires de leur logement. La première était même chef d’entreprise de commerce international (ayant embauché celui qui deviendra plus tard son futur mari). De part son travail avec les caravanes, Mahomet a eu de nombreux amis chrétiens ou juifs et ceux-ci le sont souvent demeurés après sa mort (par définition, les musulmans n’existaient pas à son époque et la péninsule était elle-même majoritairement polythéiste et animiste). La racine spirituellement chrétienne de Mahomet se trouve noir sur blanc à plusieurs reprises dans le Coran.
Mettre fin à l’ignorance et au fanatisme
On oublie que Mahomet a lancé tardivement sa prêche (10 années seulement avant son décès prématuré et demeuré inexpliqué) dans un contexte local d’anarchie, de guerres successives et de pauvreté. Mahomet n’a pas écrit lui-même ce Coran à double visage. Plusieurs dizaines de textes seront rédigés après sa mort (par des personnes différentes sur peaux de brebis ou de chèvre avec une genèse d’écriture arabe rudimentaire sans voyelles, ce qui fut source de nombreuses erreurs de lecture). Ces textes ont ensuite été compilés et successivement modifiés, dans un cadre de conflits politico-religieux persistant. L’ambiance de trahison et de violence était telle que les quatre premiers Califes successeurs directs de Mahomet sont tous morts assassinés par …des musulmans.
Le message initial de Mahomet (Muhammad en arabe ; le véritable nom complet : Abū al-Qāsim Muḥammad ibn ʿAbd Allāh ibn ʿAbd al-Muṭṭalib ibn Hāshim) n’avait rien à voir avec le message tyrannique et mortifère diffusé par les wahhabites d’Arabie Saoudites et autres monarchies ou pays islamistes tout aussi oppressifs. En sus des extrémistes sunnites, n’oublions pas les extrémistes chiite (dont certains veulent toujours « raser Israël » et détruire « l’empire de Satan », les USA et l’Occident en général). Ils ont pratiqué eux aussi, il n’y a pas si longtemps, un actif terrorisme.
Jamais un tel message intégriste de haine et de violence n’aurait pu attirer les populations puis faire s’effondrer l’immense empire romain d’Orient. L’effondrement puis la disparition de l’empire de Constantinople au profit de l’Islam s’explique beaucoup par le rejet d’une corruption, d’une injustice et d’une fiscalité excessive imposée par les byzantins (financièrement épuisés par une guerre incessante avec l’empire Sassanide, la perse manichéenne). Par la suite, pendant des centaines d’années, les hordes de cavaliers de l’Islam ne sont pas arrivées avec cet actuel message génocidaire de DAECH and co, mais en proposant une société plus juste (via la sira, et la sunna), un respect des minorités croyantes du livre (la fameuse « protection », réelle, des dhimmis) et… moins de taxes !
Constatant le flagrant échec militaire, politique et sécuritaire de l’Occident et du Monde face au terrorisme islamiste, il était indispensable de repérer et d’extraire la racine textuelle de la sanglante infection idéologique. Sous peine de voir repousser des hydres terroristes à 1000 têtes et que se répètent à l’infini les actes de barbarie, il est devenu urgent d’en désigner fermement l’origine : certains versets du Coran appelant à l’intolérance, à la violence, à l’esclavage et au meurtre.
Avons-nous le droit de réformer le Coran ? 4 fois OUI !
1- Le Coran a lui-même prévu et utilisé concrètement ce droit de modification et d’amélioration. Datant de la Mecque ou plus tard de la période de Médine, sur les 114 sourates (hélas présentées de manière non chronologiques), 71 sont déjà plus ou moins concernées par un concept « d'abrogation » au sein de ce même Coran. Le message « d'adaptation » ou « d’évolution » du Coran émane bien du Coran lui-même (verset 106 de la sourate 2 ; versets abrogés dits « Mansukh » ou versets abrogeants dits « Nasikh »). Les adaptations sont expliquées comme consécutives aux différentes situations historiques.
2- Les Califes et haut dignitaires de l’islam ont déjà modifié le Coran. Des dizaines d’années après les rédactions post-mortem puis le regroupement de multiples écrits différents, les Califes ont organisés de nombreuses séances de réflexion collective pour améliorer les textes et limiter les trop diverses « interprétations ». La destruction de dizaines de « variantes » est historiquement avérée, surtout à partir du Calife Othmân (notamment le Coran d’Ali ibn Abi Talib, gendre de Mahomet, celui d’Ubay ibn Ka'b ainsi que celui d’Abdullah ibn Mas`oûd qui furent tous détruits).
3- Toute la collectivité musulmane peut aussi travailler à la réforme des textes (et pas seulement les indispensables vrais imams et mollahs, connaissant véritablement les racines du Coran). Un jour, des fanatiques ont déclaré que le Coran avait été écrit par Dieu et ne pouvait plus être amélioré. Ces ignorants gagneraient à mieux lire les vrais textes historiques, car de son vivant, Mahomet avait bien clairement déclaré « l’Oumma apte à légiférer à l’avenir, en fonction des futures situations ».
4- En sus de l’Oumma (la communauté des croyants, comprenant même les juifs au départ sous Mahomet), les institutions internationales et l’ensemble des futures victimes potentielles (y compris les laïcs non croyants), ont eux aussi vocation à vérifier que les futurs compléments (« éclaircissements ») vont bien vers la sagesse, le respect et la paix
Grâce à ce grand plan de réflexion à la fois scientifique, internationale et populaire, des phrases contraires à la philosophie pacifique et solidaire chrétienne (donc contraires à la pensée initiale de Mahomet) seront abrogées. Afin de respecter au maximum l’ensemble des courants de l’Oumma dans leurs progressives évolutions spirituelles et d’éviter toute islamophobie, l’actuelle (« l’incomplète ») version du Coran ne sera pas détruite comme dans le passé avec les Califas. Le livre débutera avec un préambule légiféré, expliquant le processus de « consultation » de l’Oumma et « d’abrogation ». En fin de livre seront rajoutées symboliquement des pages blanches ainsi que les nouveaux « Nasikhs » adoptés. Emergeront au fil des années les prémisses d’un futur Coran, expurgé, clarifié, que certains estimeraient alors proche du « Coran supérieur » (Coran mythique qui aurait été occulté jusqu’ici à cause des éternels conflits politico-religieux au sein de l’Islam éclaté).
Dans ce but, chaque Parlement votera la mise en place d’une sorte de Grand Conseil National de l’Islam, spécifiquement chargé de suivre l’évolution nationale de la réforme, la formation des imams ainsi que le contrôle des prêches et des enseignements religieux dans chaque localité.
Devenu plus compréhensible par tous, faisant mieux ressortir le message progressiste essentiel ainsi que l’esprit pacifiste initial de l’Islam, le Coran dit « réformé » (en fait complété de « Nasikhs ») s’intégrera dans le cadre des lois démocratiques et humanistes modernes. Il ouvrira enfin le chemin de l’Islam vers la modernité, la fraternité et la paix générale, y compris entre les musulmans eux-mêmes.
NB 1 ) En raison de la gravité de l'actualité, de l'importance du sujet et de l'intensité du débat, l'article a été amélioré grâce à des visiteurs et des internautes, notamment de AGORAVOX (que nous remercions chaleureusement). Cet article (avec les deux importants derniers paragraphes) remplace le précédent.
NB 2 ) L'illustration de cet article représente un extrait du Coran du 3e Calife Othman.
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