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La suppression du Conseil Départemental n’entraînera pas celle du Département

Dans un raccourci saisissant (1), M Sauvadet, Président de l’Association des Départements de France instrumentalise 235 années d’existence des Départements créés en 1790 par la révolution pour justifier celle d’une collectivité territoriale, appelée également Département à la notoriété beaucoup moins évidente. 

Oui, il y a bien, en France, deux entités qui peuvent se prévaloir de la dénomination « département ».

L’une dont le siège est à la Préfecture de chaque département qui est une subdivision territoriale de l’Etat dirigée par un Préfet et relais du pouvoir central et des Ministères dans ces territoires dessinés par les révolutionnaires en 1790.

La seconde, moins bien identifiée, est une collectivité territoriale dirigée par un Conseil Départemental, composé d’élus, à qui a été confiée, lors de la décentralisation de 1982, des compétences exercées antérieurement par l’Etat (social, collèges, routes,).

Pariant sans doute sur le fait que peu de personnes sont en mesure de distinguer ces deux instances, M. Sauvadet opère ce qu’on peut appeler une forme de captation d’héritage révolutionnaire du département « historique », dont il espère que cela profitera à l’enterrement des projets de suppression de la collectivité territoriale qu’il représente, tout juste quadragénaire, et dont l’utilité est largement remise en cause.

On peut parler en effet pour ces « Départements/Collectivités territoriales » d’une fausse décentralisation, une sous-traitance en quelque sorte, puisque la compétence principale dont elle est attributaire, le social, représente plus de 60 % de son budget, et que les élus ne décident de presque rien. Toute cette politique sociale est entièrement cadrée par l’Etat (conditions d’accès et montant des aides sociales). Pas besoin d’une collectivité territoriale par conséquent pour gérer cette compétence là où un simple service ou un opérateur de l’Etat suffirait.

D’ailleurs, M. Woerth dans son rapport commandé par le Président de la République ne préconise-t-il pas la création d’un Etablissement Public Local des Solidarités (une strate de plus !) cogéré entre Conseil Départemental et Etat pour finaliser un quasi retour à la tutelle de l’Etat sur les élus.

Et comme il serait très facile de répartir l’ensemble des compétences de cette collectivité territoriale entre d’autres collectivités ou envisager un retour de certaines vers l’Etat, ou ses opérateurs, la suppression de la collectivité territoriale départementale peut être envisagée sans difficultés, avec à la clé de substantielles économies financières, qui, par les temps qui courent, seraient bienvenues.

Mais voilà, de cette éventualité, M. Sauvadet et les 4076 Conseillers Départementaux ne veulent pas entendre parler et ils tordent l’histoire en faisant des amalgames douteux avec l’esprit révolutionnaire d’origine pour verser dans un conservatisme qui masque à peine la volonté de préserver leurs prés-carrés, et leurs « avantages acquis », c’est-à-dire leurs mandats.

Tout juste évoque t’on la perspective de la création d’un « conseiller Territorial » siégeant à la Région qui ne serait qu’en fait une forme recyclage et la « cantonisation » de cette collectivité, dans un but évident de conserver des mandats alors que la France détient déjà un record d’Europe (sinon mondial) dans ce domaine (1 élu local pour 130 habitants), sans que rien n’indique que d’autres pays qui en sont à 1 élu pour 2000 Habitants soient mal gérés. 

Dans une soudaine prise de conscience de leur rôle mineur dans la conduite des destinées du pays et tenant compte par ailleurs que l’Etat restreint davantage chaque année leurs moyens financiers au risque de devoir diminuer les subventions associatives, et mettre à mal le tissu social, les 4076 élus départementaux seraient mieux inspirés de présenter leur démission auprès des Préfectures départementales, en demandant à l’Etat, de procéder à une répartition de ses compétences entre les autres collectivités, actant, de fait, la disparition des Conseils Départementaux,. 

A l’heure où on demande aux Français des sacrifices pour faire face aux crises budgétaires et internationales, il serait anormal que des élus de la République, les Conseillers Départementaux en l’espèce, accrochés à leurs privilèges, refusent de prendre part à ces efforts.

 

( 1) https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/opinion-francois-sauvadet-les-departements-235-ans-au-service-des-francais-1019704.html

  1. « Décentralisation : il faut que tout change pour que rien ne change » par Michel DROUET, aux Editions L’Harmattan.

 


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24 réactions à cet article    


  • babelouest babelouest 14 mars 18:34

    Au contraire, déchargeons les sinistères, pour rapprocher les décisions et les citoyens, supprimons les espèces de sales régions aberrantes....


    • Michel DROUET Michel DROUET 16 mars 17:04

      @babelouest
      « Sales régions aberrantes » : vous pouvez développer ?


    • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 14 mars 20:56

      Le Conseil

      Il est Sénat dans une des deux mains d’un Prince, dans l’autre l’Etat, qui COMPTE.

      Il est entendu par Maires beaucoup sur du Conseil, appelé de leurs voeux, pour les projets de leur LOCAL, et pas pour monter les dossiers supra projetés par Département, ou tout autre supra, jusqu’organisés en-Colonne au travers du mille-feuille territorial, pour intérêts exogènes, classiquement privés.

      Il a été testé la projection de technicien-ingénieur projet sur des collectivités infra-départementales par « petite-ville-de-demain », « centre-bourg » ces toutes dernières années. Il a pu être observé le dévoiement systématique de ces personnes par en-bureaucratisation. Aucune autre orientation ne peut être instillé à part le bétonnage. Bref, La Population est seule.

      .

      L’Etat

      Préfectoraleries sont affublées depuis pas mal de temps de la compétence Economie. « On » a juste oublié de leur dire qu’il FAUT assurer un MINIMUM au Public dans le dévoiement des fonds publics vers Privé pour Mondialo-banK.

      Monsieur Le Préfet s’en fout, ou est au ski. Il est « de passage » 3Ans...

      Les PPP vendent La France, simplement.

      .

      La Balance

      Public|Privé

      Elle n’est même plus identifiée correctement par Cour-des-Comptes grâce à la « titrisation » des fonds compétenciels où bétonnage se cache derrière à peu près tout et n’importe quoi-(culture, environnement, social, éducation, ...).

      « Sans Public, point de Privé »


      • 5 mars 2025 On vous dit que le contrôle technique est obligatoire, mais est-ce vraiment la loi qui l’impose ? Spoiler : non.

        C’est un décret, pas une loi.

        Ce qui change tout.

        Dans cette vidéo, on démonte ensemble le mensonge juridique derrière cette prétendue obligation et comment l’État utilise l’ingénierie sociale pour vous forcer à obéir sans poser de questions.

        https://www.youtube.com/watch?v=WIGPQn68K3E&t=1s


        • pierre 15 mars 10:10

          @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs
          décret ou loi ? quelle différences ?


        • pierre 15 mars 10:26

          @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs

          FAQ : en résumé

          Question : Quelle est la différence entre une loi et un décret  ?

          Réponse : Une loi est un acte normatif adopté par le Parlement qui a pour objet de fixer les règles générales applicables dans le pays. Un décret est un acte réglementaire pris par le pouvoir exécutif en vertu d’une loi ou d’un pouvoir réglementaire qui a pour objet de fixer les règles particulières applicables dans un domaine donné.


        • Les Idiots sont le fond de roulement du Présidiots de la R F .


        • pierre 15 mars 10:35

          @pierre
          on arrive direct à l’insulte ! smiley



        • Michel DROUET Michel DROUET 15 mars 11:38

          @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs
          Rien à voir avec mon article, juste pour le « fun » donc...


        • Michel DROUET Michel DROUET 15 mars 11:39

          @pierre
          Il n’est pas là pour débattre, juste pour diffuser sa « parole »...


        • GoldoBlack 16 mars 11:19

          @Michel DROUET
          SPQR est un type qui s’ennuie.
          Alors il passe son temps à collecter des vidéos nulles qu’il vient poster ici pour faire sa propagande de fachiotte sans quasiment jamais développé le moindre argument.
          Cette obsession et la régularité de sa manifestation démontrent une pathologie sévère.


        • Michel DROUET Michel DROUET 16 mars 17:02

          @GoldoBlack
          Oui, plus de 21000 commentaires à son actif.


        • Quand on est plus en mesure de DIRE, NON !

          "Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime ! Il est complice."

          Le Français, cultive à travers son histoire, la lâcheté de ne pas se débarrasser des mauvais cons qui servent la dictature politique du moment en s’appuyant sur l’administration.

          Pour cela il faut toujours garder en soi le courage de dire NON.

          Effectivement le courage n’est pas une compétence mais une vertu qui n’est plus la priorité de l’éducation des jeunes français depuis longtemps.

          Tout a été insidieusement propagé par le biais de l’ingénierie sociale. ! 

          Les cons ça ose tout


          • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 15 mars 15:55

            @SPQR-audacieux complotiste-Monde de menteurs

            Quand on est plus en mesure de DIRE, NON !

            La PEUR statufie à la DENSITE-RAIDEUR de La FORCE qui la génère.
            VOIR des voltigeurs défracter un « pôte de manif » a un effet dissuasif certain.
            ETRE sur les barricades ?
            DIRE NON ? NON- !
            Dans le respect d’un monde peuplé d’Ordre, il s’agit de PROPOSER.

          • GoldoBlack 16 mars 11:19

            @Sylfaën.H.
            Tu sais que tu es toujours tout seul à te comprendre ?!


          • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 16 mars 21:24

            @GoldoBlack
            C’est le problème de ceux qui proposent devant tous ceux qui n’ont besoin de rien.


          • Goldo Du 19 mars 07:13

            @Sylfaën.H.
            Non. C’est le problème de ceux qui s’exprime dans un charabia sémantique et syntaxique complet.


          • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 20 mars 13:30

            @Goldo Du
            J’ai un vocabulaire plutôt étriqué, avec assez peu de mots, comme un gamin : ORDRE, DIRE, LOI, VOIR, ... mais dans l’Ordre. Un Ordre qui permet de CONSTRUIRE, d’autres choses, dans le respect du Droit.
            Les lien-pdf que je transmets pointent sur 2000pgs environ, libres de Droit à la page. Mais bon, faut cliquer, faut s’intéresser ; c’est dur smiley
            .
            Pour ce qui est du « charabia », vous ne faites que montrer votre désintérêt, simplement, rien de grave. Les enfants, de même, ne se questionnent pas, ils (essaient) de s’enrichir, de découvrir, d’apprendre.


          • anamo 18 mars 18:13

            Pour revenir à l’article.

            Effectivement, a-t-on vraiment besoin d’une assemblée d’élus pour gérer des fonds sociaux. Quelques agents, un contrôle démocratique à instituter.

            Que d’économies à reverser aux bénéficiaires, acteurs sociaux, associations caritatives et culturelles.


            • Michel DROUET Michel DROUET 18 mars 23:06

              @anamo
              Actuellement les départements (et les autres collectivités territoriales) sabrent dans les subventions aux associations alors que les bénéfices induits par la suppression des conseils départementaux servirait précisément à doper la vie associative locale qui en a bien besoin. 


            • Goldo Du 19 mars 07:14

              @anamo
              C’est moins une assemblée d’élus qui gère ces fonds que les services.


            • Michel DROUET Michel DROUET 19 mars 08:50

              @Goldo Du
              Exactement, les élus ne décident de pas grand chose en matière de dépenses sociales. Par contre en ce moment, pour faire plaisir à l’Etat, il mettent le rabot en route pour les subventions aux associations sportives et culturelles et pour les évènements, sans se rendre compte des dégâts que cela va causer en matière de suppressions d’emplois dans ces collectivités. Les élus départmentaux ne sont plus que les sous-traitants de l’Etat, donc ils sont inutiles car ce n’est pas ce qu’on attend de la part d’élus, mais ils s’accrochent tout de même à leurs mandats et leurs écharpes


            • Sylfaën.H. Sylfaën.H. 20 mars 13:40

              @Michel DROUET

              Les élus départementaux ne sont plus que les sous-traitants de l’Etat

              Elus départementaux sont toujours les mêmes « fermiers généraux » d’antan.
              L’Etat, par chaque élection, n’est plus qu’un gras bassin d’emploi servant à « remercier » plein de gens incompétents, pour Etat-populiste, aveugle au long-terme. De Gaulle l’avait très bien vu.
              .
              Comme à tous étages du mille-feuilles territorial, îls vendent La France au Privé, aux banques, jusqu’oublier Le MINIMUM à assurer au Public pour que Privé puisse exister, jusqu’à donc TOUT faire crever.

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