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Accueil du site > Actualités > Politique > Pourquoi des milliers de profs attendent le Plan de Départ Volontaire

Pourquoi des milliers de profs attendent le Plan de Départ Volontaire

Découvrez pourquoi de nombreux personnels de l'Education Nationale attendent la réforme de la fonction publique pour démissionner.

Ils vont au travail à reculons, ne supportent plus les élèves et la salle des profs, certains font même des cauchemars. Oui, de nombreux profs n’aiment plus leur travail. Pourquoi ne quittent-ils pas simplement les rangs de l’Éducation Nationale ? Pourquoi attendent-ils le Plan de Départ Volontaire promis par le gouvernement ? Vous verrez que démissionner aujourd’hui n’est pas du tout avantageux et que certains préfèrent avoir recours aux arrêts maladie à répétition et au travail au noir en parallèle. Le Plan de Départ Volontaire est une porte de sortie, un espoir. Mais qu’en sera-t-il vraiment ?

Démissionner aujourd’hui de l’Éducation Nationale : le parcours du combattant

Vendredi, 16h30. Devant un collège, quelque part en France, les bus défilent et des ados boutonneux s’engouffrent à l’intérieur, smartphones à la main. J’ai rendez-vous avec Edgar (le prénom a été changé), prof malheureux déniché sur un forum. Nous nous installons dans un café.

Mais pourquoi Edgar n’a pas démissionné ?

En octobre dernier, Edgar fait une demande d’IDV (Indemnité de Départ Volontaire). Créée en 2008, elle a pour but de permettre aux agents de la Fonction Publique de changer de métier en obtenant une compensation financière.

L’IDV n’est attribuée que dans deux cas : si votre poste est supprimé ou si vous créez ou reprenez une entreprise. Mais attention, vous n’avez pas le droit de créer l’entreprise avant.

Petit extrait du B.O, la source ici.

Edgar travaille alors au noir depuis quelques mois pour tester son activité. Il enchaîne les heures, il a des cernes. Il ne souhaite pas prendre de risques en quittant l’Éducation Nationale sans être sûr qu’il pourra continuer à assumer financièrement pour ses enfants.

Il me dit qu’il pensait obtenir environ un an de salaire, de quoi l’aider à démarrer son entreprise.

En décembre, la réponse tombe :

“Après 25 ans de carrière, j’ai le droit à 6 mois de salaire brut, en 2 fois, sans avoir le droit de tester avant ma nouvelle activité… En plus, j’ai un délais de 3 jours après réception du montant de l’IDV pour décider. Même pas le temps de contacter les syndicats.”

Il faut dire qu’Edgar s’était voilé la face. Il n’avait pas bien lu les 5 914 mots du Bulletin Officiel, et surtout pas cette phrase là, perdue dans les limbes du blablabla de la réglementation :

Sacré Edgar ! Et en plus, il ne cotise pas pour le chômage. Dommage.

Alors il préfère refuser l’IDV, et continuer. Même s’il m’avoue qu’en fait il fait le minimum et qu’il est malheureux.

Edgar est-il le seul prof dans ce cas ?

Après avoir rencontré Edgar, je me questionne : est-il seul ? J’en parle à la maîtresse de mes enfants. Elle me dit :

“Oui, bien sûr que j’aimerais changer de métier. Je suis fatiguée, au bout de 30 ans de carrière j’aimerais faire autre chose. Je ne m’imagine pas encore ici quand j’aurai 60 ans. Mais pour ça il faut être courageux”.

Courageux !

C’est alors que je lance un sondage en ligne que je poste sur mes réseaux sociaux. J’obtiens 75 réponses. Ce n’est pas très représentatif mais 75% des répondants affirment avoir déjà pensé à démissionner. Et ça me permet de rencontrer Valérie.

Valérie est professeure des écoles, elle a 6 enfants et elle vit à Paris. Autant vous dire qu’il faut assurer un minimum pour nourrir toutes ces bouches et se loger convenablement. Elle a également fait une demande d’IDV et on lui a proposé 10 000 euros. Je vous rappelle qu’elle n’a le droit à aucune indemnité de chômage, et je rajoute que cette somme est versée en 2 fois (la première partie 6 mois après la démission sur présentation d’un K-Bis, la seconde 1 an après si l’entreprise créée est encore en activité). Valérie a un deuxième job sur internet, elle préfère également travailler au noir, la nuit, quand ses enfants sont couchés.

Elle me dit :

“J’ai des gros problèmes de santé. LOL. Alors quand j’ai trop de travail sur internet, je me mets en arrêt maladie. Et j’attends la suite.” 

Si vous êtes en train de lire cet article, ne vous arrêtez pas là, c’est après que ça devient intéressant. 

Bénéficier du Plan de Départ Volontaire : un espoir

“Promesse” électorale, la Réforme de la Fonction Publique comprend entre autre la restructuration de certains services, la privatisation de certains autres, l’établissement d’une prime au mérite et le Plan de Départ Volontaire. L’État compte bien avoir recours à un nombre plus important de contractuels qui coûtent moins cher. Je n’ai pas envie d’entrer dans le débat sur la moralité de ces objectifs. Mais bien appuyer sur le fait que ce plan aidera des profs déprimés à sortir la tête de l’eau.

Pourquoi le Plan de Départ Volontaire est-t-il plus avantageux que l’IDV ?

Le Plan de Départ Volontaire, ou PDV, consiste à proposer à certains fonctionnaires de quitter leur poste en leur proposant des conditions plus avantageuses que celles actuellement en vigueur.

Il faut dire que l’Indemnité de Départ Volontaire n’a pas été très suivie, et n’a pas coûté cher au gouvernement. Sur le site internet d’un syndicat (rendez-vous page 17 pour ceux que ça intéresse), je déniche le nombre de personnels de l’Éducation Nationale qui ont demandé l’IDV entre 2009 et 2018, ainsi que les montants moyens qui ont été accordés.

Nombre de profs bénéficiaires de l’IDV (2009-2018)

Montant moyen 2009

Montant moyen 2018

Montant proposé en 2018 à Edgar

Montant proposé en 2018 à Valérie

3 294

35 000

18 000

15 000

10 000

L’espoir du PDV réside dans les montants prévisionnels et les conditions plus avantageuses. Le gouvernement prévoit (selon les médias) :

  • une prime de 24 mois de salaire ;
  • la possibilité de bénéficier des allocations de chômage.

Faisons un calcul tout simple en reprenant le cas d’Edgar.

Montant IDV

Montant PDV

15 000 euros bruts

Salaire mensuel x24 : 2 100 x 24

soit 50 400 euros

Droit chômage : 46.28€ net/jour pendant 730 jours

soit 33 784 euros

 

TOTAL : 84 784 euros !

 

Ainsi, si Edgar perçoit l’intégralité de ses indemnités de chômage et de sa prime, et en partant sur l’hypothèse que le gouvernement paiera 1 300 € net le vacataire qui le remplacera, il faudra 5 ans et demi pour que l’affaire soit rentable pour l’Éducation Nationale.

Qu’espèrent Edgar et Valérie du Plan de Départ Volontaire ?

Si vous êtes vous-même fonctionnaire d’État, vous devez vous dire que ces montants font rêver (moi aussi !). Alors, que vont faire mes deux témoins avec cette jolie somme ?

Dès la réception de sa demande d’IDV, Edgar a contacté les syndicats. Il n’adhère à aucun en particulier, et c’est pour cette raison qu’il a envoyé un mail groupé. Il souhaitait justement savoir s’ils en savaient plus à propos de cette réforme. Aucun n’a pu lui fournir de réponse précise. Évidemment, la réforme n’est pas encore inscrite dans le calendrier gouvernemental. Lors de notre rencontre, je lui détaille les montants calculés plus haut, avec des informations glanées ici et là dans de grands médias.

Il ouvre alors grand les yeux, étonné, ou rassuré. Il me parle de ses projets de prendre de grandes vacances avec sa famille. Il s’imagine dans un hamac sur une plage de Thaïlande avec un cocktail à la main.

“J’ai beaucoup d’amis qui profitent depuis des années de longues périodes de chômage pour se refaire une santé. Je crois que je l’ai bien mérité moi aussi. Ensuite, je pourrai sereinement monter mon entreprise, et vivre la vie artistique dont j’ai toujours rêvé.”

En ce qui concerne Valérie, elle souhaite vivre de son nouvel emploi sur internet, plus rémunérateur mais moins stable. Cette somme pourrait servir à se mettre au vert et quitter la grisaille de la métropole parisienne.

Pour tous les autres profs qui n’aiment plus leur travail, l’indemnité versée au titre du Plan de Départ permettrait de démarrer une nouvelle vie. Globalement moins oppressante. Pour peut-être pouvoir choisir enfin l’endroit où ils souhaitent s’installer.

Attendre et espérer : qui seront les élus ?

L’objectif du gouvernement est de supprimer 50 000 postes dans la Fonction Publique d’État (source : l’Express). De plus, “Édouard Philippe a précisé que 4500 postes seraient supprimés en 2019 et plus de 10 000 en 2020”. Il est essentiel de noter qu’il n’y aura donc pas 50 000 postes supprimés dans l’Éducation Nationale.

Comment le gouvernement choisira-t-il les démissionnaires ?

Tous les enseignants auront-ils le droit de présenter leur démission ? La sélection sera-t-elle orientée en fonction des besoins de service ?

Quand on s’intéresse un peu au monde de l’Éducation Nationale, on comprend que les besoins en personnels ne sont pas les mêmes en fonction de l’Académie et de la discipline.

Ainsi, dans les Académies de Versailles et de Créteil, il est plutôt courant de voir des postes vacants à la rentrée scolaire et des enseignants qui ne pas remplacés quand ils sont malades. D’ailleurs, l’Éducation Nationale incite les étudiants à devenir Apprenti Professeur, à partir de la deuxième année de Licence (plus d’infos ici) avec une rémunération très confortable pour 2 demi-journées de présence. Mais ce n’est valable que pour des disciplines qui manquent cruellement de candidats : allemand, anglais, lettres, mathématiques.

Il faut noter également que le concours de professeur des écoles dans ces mêmes académies est plutôt accessible : il y a moins de candidats que d’offre !

Paradoxalement, et depuis 2010, il faut un bac +5 pour devenir titulaire. Il faut donc embaucher des contractuels pour compenser.

Il est donc tout à fait pertinent de se poser la question des modalités de la démission. Il n’y a que l’avenir que nous en apprendra plus.

Que fera le gouvernement s’il y a plus de demandes que d’offre ?

Je pose la question à Edgar. A vrai dire, il ne s’en était même pas inquiété. Pour lui, c’était une affaire réglée : il pose sa démission, il attend quelques mois que le Rectorat lui trouve un remplaçant, il empoche l’indemnité et adieu la salle des profs.

Mais cela risque de ne pas être aussi simple. D’abord, il faudra peut-être attendre plusieurs années. Ensuite, il est possible que les candidats au départ soient beaucoup plus nombreux que ce que le gouvernement et les syndicats envisagent. Si je me permets d’avancer cela, ce n’est pas simplement par intuition. Les résultats de mon sondage sont effarants : sur les 75 répondants, 41 attendent le Plan de Départ Volontaire, soit 55% !

Ce que le gouvernement proposera à ceux qui pourraient rester sur le carreau ? Impossible de le savoir.

 

Vous l’aurez compris,c’est une réforme qui va faire couler beaucoup d’encre dans les prochains mois et qui va être débattue dans toutes les salles des profs.

Vous êtes personnel de l’EN ? Aidez-moi à affiner les résultats de mon sondage ! 6 petites questions pour 2 minutes de votre temps.


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80 réactions à cet article    


  • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 4 février 2019 09:55

    Quel manque de courage !


    • Paul Leleu 4 février 2019 20:26

      @Giordano Bruno

      moi je comprends ces profs... et pourtant, j’ai pas fait de diplome, et je me suis cassé au plus vite des l’école...

      les gilets-jaunes proposent de supprimer les élections, et de les remplacer par la démocratie direct sur Facebook... je pense qu’on devrait faire la même chose pour l’école...

      l’EN appartient au monde ancien, avec un enseignement vertical...

      nous sommes dans une mutation de société profonde...


    • Durand Durand 4 février 2019 10:13

      .

      Que les gosses arrivent au Bac sans savoir ni lire, ni écrire ne les dérange pas,... mais lâcher la planque pour l’ombre, ouh là là !...

      Le mammouth est si bien dans sa bulle... !

      .


      • Paul Leleu 4 février 2019 20:19

        @@Durand

        moi je crois que tout ça n’a rien à voir avec les « prooofs » ni les « fonctionaiiiiires »... quoi qu’on pense d’eux...

        c’est drôle de voir les gens qui gueulent pour les gilets-jaunes, mais qui en même temps sont impitoyables avec les gens qui souffrent et qui galèrent dans et hors de leur métier...

        c’est un des grands paradoxes de notre France actuelle : on parle de révolution à tire-larigot, et on veut la tête à Macron... mais on est incapables de se traiter avec le moindre respect humain minimum... et en plus on ressasse les clichés de « haine entre pauvres » servis par l’oligarchie... je comprends pas la cohérence...

        Je pense que la dégradation de l’enseignement ne vient même pas des méthodes fumeuses et discutables de l’EN... ça vient de la dégradation culturelle et civilisationnelle générale de la société... les gens lobitomosés par la télé, la consommation, le narcissisme, facebook, le rap, le rock, la haine et l’individualisme...

        quand un enfant entend une chanson des Beatles ou une émission de Hanouna, il ne comprend pas pourquoi il devrait faire un effort pour travailler à l’école... Après ce glyphosate anthropologique, je comprends pas quel prof, que humain, peut faire repousser quoi que ce soit chez les enfants... rien à voir avec le talent ou la nullité du prof par ailleurs.


      • eric 4 février 2019 21:20

        @Paul Leleu
        Je ne pense pas ; dans l’ensemble, cela se passe bien, dans le privé confessionnel...
        J’ai encore visité une école protestante du côté de Cergy, profs et élèves font la queue pour y être admis ; Idem a Marseille. Non, c’est vraiment l’éducation nationale socialiste qui est en déshérence.


      • Paul Leleu 4 février 2019 21:41

        @eric

        non... vous idéalisez... derrière les apparences, la trame d’effondrement culturel n’est guère différente... c’est juste que dans ces établissements on le cache...

        ils sont bien peignés et plus polis, font des belles paroles, et possèdent parfois une meilleure culture générale...

        et le privé recueille les enfants de familles qui veulent échapper un minimum à l’effondrement... mais ça ne va pas plus loin... Alors que le public concentre les autres...

        (il y a d’ailleurs dans certains de ces établissements privés, son cotât de gosses de riches particulièrement dégénérés...)

        mais, si ça peut vous servir de béquille de croire ça...


      • Venceslas Venceslas 5 février 2019 02:36

        @Durand
        Que les gosses arrivent au bac sans savoir lire ni écrire nous dérange beaucoup. Et ce n’est pas faute d’avoir alerté sur la baisse continue des horaires de français que je vous invite à consulter sur sauv.net
        Le « mammouth », comme vous dites bêtement, se sent très mal, contrairement à ce vous affirmer sans visiblement y connaître grand chose.


      • machin 5 février 2019 08:46

        @eric

        Avez vous songez, que volontairement l’on sabote la laïque pour le privé ?

        Retenez bien ceci :
        À terme, l’éducation, la santé, la sécurité, et probablement aussi l’armée seront aussi privatisées comme l’ont été l’énergie et les communications...

        Déjà, notre armée n’est plus là pour la défense nationale, mais uniquement comme mercenaire à la solde de quelques crapules qui mettent à feu et sang tout le continent africain.


      • Durand Durand 5 février 2019 12:49

        @Venceslas

        .

        Je n’ai pas vu de manifs ni de grèves de profs organisées sur le thème de l’abaissement du niveau général...

        Quand ils descendent dans la rue, c’est toujours pour leurs salaires et leurs conditions de travail..., jamais pour critiquer ou déplorer le résultat de leur mission.

        J’en conclue que le monde enseignant, ne se sent pas responsable de la dégradation du niveau général.

        Ceci dit, les enseignants ont toujours voté majoritairement pour les socio-mondialistes et ne sont donc pas près de faire le rapprochement entre la mondialisation et l’abaissement du niveau scolaire, pas plus qu’entre cette mondialisation et la rupture éducative parentale, largement responsable elle aussi de la dégradation de leurs conditions de travail.

        C’est donc par son conservatisme de socialo-nantis et par son inculture – et plus précisément par son inculture politique – que le monde enseignant se tire lui-même une balle dans le pied,.. et depuis très longtemps !

        .


      • Alren Alren 5 février 2019 19:14

        @eric

        C’est ça la force du privé : choisir les élèves  !
        Si celui-ci ne convient pas, il est renvoyé dans le public qui lui est obligé de le prendre !
        Et puis ne croyez pas que les enseignants du privé soient dans un meilleur état d’esprit que ceux du public !
        Les comités diocésains, les employeurs et surtout les parents d’élèves du privé n’ont rien à envier à la hiérarchie EN et aux parents du public en matière d’exigences irréalistes vis-à-vis des professeurs.
        Beaucoup de ces derniers d’ailleurs ne sont allés dans le privé que pour éviter le chômage.
        C’est le cas en particulier pour les professeurs d’EPS !


      • wavy 6 avril 2019 19:36

        2000 euros par mois ; pas de treizième mois ; bac plus 5 ,20 ans de carrière . Salaire qui a baissé depuis 2010 ( hausse cotisations retraite et csg) . Aucun droit au chômage.de rupture conventionnelle comme dans le privé. Aucune possibilité. Si nous sommes des nantis , pourquoi l’Etat n’arrive t’il pas à recruter suffisamment de profs ? Et pourquoi ne passez vous pas ce concours afin d’être payé à ne rien fouttre ?


      • cevennevive cevennevive 4 février 2019 10:29

        Bonjour Maude,

        Je viens donner une opinion inverse : J’ai quitté l’enseignement, j’avais 27 ans à l’époque, sans un centime de compensation, en courant presque loin de ce collège de la Sarthe où je m’étais fourvoyée.

        J’ai pris une autre voie et cela a changé ma vie (en mieux)

        Pourtant, je n’avais pas un sou vaillant devant moi, pas de métier réel, et une fille à élever.

        J’en ai un peu marre qu’aujourd’hui tout le monde demande des mois de salaires, des compensations de toutes sortes, des allocations, des aides, des subsides, etc.

        Si un prof ou un fonctionnaire se sens mal dans son siège de prof ou de fonctionnaire, il y a bien d’autres voies à parcourir ! Chouiner sur son sort dénote un manque certain de courage.

        Pardonnez mon irritation.

        Bien à vous.


        • Michael Gulaputih Michael Gulaputih 4 février 2019 11:34

          @cevennevive
          Bonjour,
          Je me permets de faire trois remarques sur votre parcours. Mais avant je voudrais que vous preniez conscience que ce que décrit l’auteure s’applique tout aussi bien à la grande majorité des travailleurs tant du Privé que du Public.
          Cette dernière n’a pas envie d’être ballotée de travail en travail, d’usine en usine, d’entreprise en entreprise, d’une région à l’autre.
          Tout le monde ne déborde pas d’ambition au point d’y sacrifier son cadre de vie et sa vie de famille.
          Les trois remarques :

          1. La République vous a offert la possibilité de faire des études supérieures pour devenir enseignante et ce presque gratuitement. Elle n’a pas eu le retour de son investissement, au vu de vos explications. Et en gentille mère de famille elle ne vous en a aucunement réclamé le montant. Ne trouvez-vous pas ?
          2. L’auteure du billet ne pleurniche pas. Elle explique clairement que n’ayant pas droit au chômage en tant que fonctionnaire démissionnaire, il est extrêmement dur pour ledit fonctionnaire de franchir le pas sans garantie. Une de celles-ci serait par exemple d’avoir trouvé un autre emploi au préalable. Pourquoi ne pas autoriser le chômage dans un tel cas comme au Danemark ?
          3. Si à 20 ans on se croit immortel et on tente des challenges en tous genres, 30 ans plus tard ce n’est plus la même histoire ! Sinon on verrait 70% de participants de plus de 50 ans aux journées saut en parachute ou saut à l’élastique. (cf pyramide des âges). Ce qu’on n’observe pas car les quinquas (pour faire simple) s’accrochent à leur boulot coûte que coûte et l’employeur le sait bien !

        • cevennevive cevennevive 4 février 2019 11:57

          @Michael Gulaputih, bonjour,

          Merci pour votre réponse, cependant vos déclarations moralistes et péremptoires me chagrinent un peu.

          1. Vous ne savez rien de ma vie. Mère à à peine 17 ans, j’ai dû faire des études en les finançant moi-même.
          2. Durant ma vie professionnelle, bien après cela, j’ai dû démissionner sans indemnités de chômage bien sûr, d’une société d’ambulance dont la directrice m’a fait faire de fausse factures. Je ne pouvais l’admettre, mais je ne l’ai jamais dénoncée à la sécu. Et le fait de démissionner interdit les indemnités de chômage. 
          3. Que pensez-vous des femmes qui restent avec un mari imbitable qui les maltraite, ou qui les trompe, mais qui assure la partie financière ? Où est le courage : rester ou partir ? « S’accrocher » comme vous l’écrivez est souvent rater une partie de sa vie.
          Bon, je vous pardonne cette leçon de morale. Mais réfléchissez, il y a tant et tant de cas différents !

          Bien à vous.
           


        • Michael Gulaputih Michael Gulaputih 4 février 2019 12:35

          @cevennevive
          Merci d’avoir fait part avec franchise de vos expériences personnelles.
          Mais elles sont personnelles justement et donc ne s’appliquent pas à l’ensemble des situations.
          Si vous avez du caractère (et il semblerait même que vous en soyez fort pourvue) dénierez -vous pour autant aux autres de ne pas en avoir ?
          C’est là la base du débat.
          Tous les « filets sociaux » sont mis en place pour ceux qui n’ont pas la chance d’être une force de la nature assuré de survivre dans la jungle darwinienne.
          Faut-il pour autant les stigmatiser, les traiter de Jo la pleurniche ?

          Quant à s’accrocher...le débat est lancé et ouvert. En toute honnêteté je ne pensais qu’à s’accrocher à son travail. Et pas du tout à un conjoint « nourricier » mais la problématique reste la même.
          C’est un vaste débat que vous lancez là et qui ne devrait pas se baser sur des affects.
          Vous ne savez rien non plus de ma vie mais je ne vois pas du tout en quoi en savoir plus fait avancer le débat. Un cas particulier n’a jamais fait office de preuve pour une théorie. Il peut tout au plus l’infirmer.


        • cevennevive cevennevive 4 février 2019 12:55

          @Michael Gulaputih,

          « Un cas particulier n’a jamais fait office de preuve pour une théorie. Il peut tout au plus l’infirmer. »

           Eh oui mon cher, c’est ce que j’ai essayé de faire pour éviter que certains ne se mettent à généraliser.

          Mais un « cas particulier » peut aussi étayer un raisonnement comme le fait l’auteur de cet article, et là aussi, il est vain de généraliser.


        • Paul Leleu 4 février 2019 20:11

          @cevennevive

          sans vouloir me mêler de ce qui me regarde pas, peut-être que la situation sociale et économique a changé depuis votre époque...

          retrouver un emploi peut simplement prendre beaucoup plus de temps, avec beaucoup plus d’incertitudes sur le salaire... pareil pour une activité entreprenariale... de même, les loyers et le coût de la vie sont beaucoup plus élevés, et accéder à un logement quasi impossible... et la solitude qui guette...

          c’est peut-être pour ça qu’il y a des gilets-jaunes ?


        • Maude Tilliez Maude Tilliez 4 février 2019 20:18

          @cevennevive

          Bonsoir,
          Je pense que vous n’étiez peut-être pas faite pour l’éducation nationale, que vous n’aviez pas les motivations qui dirigent bon nombre de profs : la peur. La peur du lendemain, la volonté d’avoir une situation stable.
          Si certains veulent partir, ils ont besoin d’une béquille.
          Je trouve ce plan de départ bénéfique. Ce n’est pas une purge. Mais bel et bien une porte de sortie.
          Un manque de courage, non, je ne pense pas.


        • machin 5 février 2019 08:53

          @cevennevive

          « Chouiner sur son sort dénote un manque certain de courage. »


          Pour se mettre a son compte, il faut autant sinon plus de couilles que de cerveau.

          La recherche de l’assistanat est mauvais pour les deux et ne mène a rien.



        • JC_Lavau JC_Lavau 5 février 2019 09:31

          @machin. Tout le monde n’est pas commercial.
          Le génie universel n’existe pas.


        • machin 5 février 2019 09:46

          @JC_Lavau

          je ne vois pas tres bien ce que le commercial vient faire là dedans...


        • JC_Lavau JC_Lavau 5 février 2019 09:50

          @machin. Moi si, par expérience.


        • machin 5 février 2019 14:18

          @JC_Lavau

          l’on a toujours les excuses ou justifications que l’on trouve...


        • machin 5 février 2019 14:20

          @JC_Lavau

          Entrepreneur, c’est un état d’esprit, pas un métier.

          La sécurité tue l’entrepreneuriat.
          C’est un fait, pas une raison.

          Chacun fait de sa vie ce qu’il veut selon son ou ses choix.
          Il n’y a rien de bien ou de mal à être salarié ou entrepreneur, il faut juste assumer sans se plaindre de son état librement choisi.

          Si vous êtes encore enseignant au bout de 20 ans alors que vous aviez envie de changer, vous n’êtes prisonnier que de vous-même, personne ne vous a fait violence...


        • JC_Lavau JC_Lavau 5 février 2019 16:17

          @machin. C’est confortable, le délire ?
          Ça te permet d’échapper à quoi ?


        • machin 5 février 2019 16:48

          @JC_Lavau

          @machin. C’est confortable, le délire ?
          Ça te permet d’échapper à quoi ?

          Çà, c’est de l’argumentation....

          En tout cas, moi, j’ ai choisi ma vie, et cela m’a, entre autres, permis d’échapper aux pleurnicheries de gens comme vous, toujours à se plaindre du manque de chance,ou de la méchanceté de la vie...

          ..


        • Alren Alren 5 février 2019 19:30

          @cevennevive

          Quand on a des enfants à charge, on ne peut se permettre une rupture totale de revenus. ce n’est pas de la lâcheté de se sacrifier pour eux dans un métier difficile. Au contraire !

          Les entreprises privées n’aiment pas embaucher d’ex-enseignants, forcément diplômés et qui recherchent des emplois à hauteur de leur niveau, des emplois de cadres.
          Elles se méfient de l’influence « gauchisante » et revendicatrice qu’ils pourraient avoir sur le personnel.
          Certains sont acceptés comme représentants ... Mais le VRP n’est pas souvent chez lui alors pour un père et surtout une mède famille cela n’est pas idéal non plus.

          Leur seul possibilité d’avoir un revenu suffisant pour faire vivre bien leurs enfants est de créer une entreprise viable et pour cela il faut des capitaux que les banques ne leur prêteront pas.
          Ou d’avoir une activité lucrative grâce à internet. Mais les possibilités sont très limitées et demandent des aptitudes particulières. 


        • JC_Lavau JC_Lavau 5 février 2019 20:07

          @machin. Et toujours le plein délire, quand ta malveillance chronique invente une biographie imaginaire contre ton prochain.


        • machin 5 février 2019 20:40

          @JC_Lavau

          vous avez surement raison.


        • Et hop ! Et hop ! 10 février 2019 21:41

          @Michael Gulaputih : «   Elle explique clairement que n’ayant pas droit au chômage en tant que fonctionnaire démissionnaire, il est extrêmement dur »

          C’est la même chose dans le privé, le démissionnaire n’a pas de chômage.


        • leypanou 4 février 2019 10:54

          Croyez-vous qu’on peut changer facilement de métier en France ?

          Vous avez fait 10, 20 ans de professorat, et vous voulez en changer ? Pour faire quoi ? Et on va vous prendre ? A part une minorité qui pourra faire autre chose, pour le reste c’est impossible, sauf si on veut être caissier dans la grande distribution (ou des métiers de ce genre).

          Et puis surtout, si vous n’avez personne capable de vous soutenir financièrement, l’EN a beau avoir ses défauts, au moins elle assure les fins de mois.

          Quelle personne sensée osera quitter l’EN sans assurance financière après ?

          Les journalistes qui aboient matin, midi et soir que « faire un seul métier toute sa vie c’est terminé », vous en connaissez beaucoup qui ont changé de métier ?


          • Eric F Eric F 4 février 2019 15:49

            @leypanou
            "Les journalistes qui aboient matin, midi et soir que « faire un seul métier toute sa vie c’est terminé », vous en connaissez beaucoup qui ont changé de métier ?

            « 
            Bien vu, on cherche à faire de la précarisation une règle générale. On nous dit parfois que les métiers de demain ne sont pas encore inventés, mais si on regarde les quelques professions qui ont du mal à recruter, ce sont souvent des métiers traditionnels (BTP, hôtellerie-restauration, etc.). Le drame est que le nombre total de »postes" (emplois) dans le pays stagne, c’est le départ à la retraite des classes d’age du baby boom qui est la principale source d’embauches, non pas la création de nouveaux postes.


          • Paul Leleu 4 février 2019 20:28

            @leypanou

            d’accord avec vous ... c’est instuctif de voir, en pleins gilets-jaunes, que la « haine entre pauvres » a toujours cours...

            je pense que la première révolution, ce serait de s’abstenir de parler aussi mal entre pauvres... et de désapprendre ce discours de division inventé par l’oligarchie contre le peuple.


          • Paul Leleu 4 février 2019 20:49

            @Cadoudal

            je suis d’accord avec vous... si je comprends bien...


          • Paul Leleu 4 février 2019 21:15

            @Cadoudal

            c’est dramatique ce que vous dites sur les ZEP... mais c’est un peu à la base de mon « humanisme » sur certains points... je veux dire une relative « tolérance » compte-tenu du merdier généralisé... il me semble qu’à un moment il vaut mieux « confiner » les choses, comme le sarcophage de Tchernobyl... juste pour éviter encore pire... éviter de répendre encore plus les « déchets nucléaires » en tous genres, en se bagarrant au milieu de ce bazar... d’autant qu’il est souvent difficile de savoi ou trancher (si j’ose dire !), tant les situations sont entremêlées...

            je me dis aussi que les explosions ou les implosions (type effondrement de l’URSS) peuvent conduire à des situations parfois encore plus tragiques et plus bloquées qu’avant... et que la fin de l’UE sera peut-être pire sous certains aspects, que l’UE elle-même ! ...Mais il me semble que (d’une manière ou d’une autre), aucun changement positif ne sera possible sans une certaine mutation culturelle des populations... pas au sens mixité machin... mais au sens de la dignité minimum universelle de l’humain... sans quoi, il n’y a plus aucune base philosphique et sociale... c’est la raison pour laquelle je critique (parfois abusivement peut-être ?) « l’américanisation » culturelle, qui me semble le premier moteur de l’effondrement et du clash final (au bénèf’ de l’oligarchie).

            Après, c’est très difficle d’obliger les gens à redevenir des hommes (et des femmes) comme leurs arrières-grands parents... pas parfaits (loin de là !) mais avec le socle minimum, chez une masse critique de la population... pour permettre le fonctionnement.

            Sinon, on peut aussi entrer dans la « société virtuelle internet trans-humaniste » totale... pourquoi pas... à ce moment là, on peut continuer sur la même pente de déconstruction de la vieille culture, pour s’adapter à la « nouvelle culture »...


          • Paul Leleu 4 février 2019 21:51

            @Cadoudal

            oui... façon de voir... je ne pense pas que nos idées soient si éloignées, m^me si elles sont certainement un peu différentes (et même si je ne cherche pas à vous en convaincre, bien évidemment)...

            je dis juste qu’une guerre civile ça peut transformer la France en une super Bosnie-Herzégovine... d’autant qu’une guerre civile en France attirerait toutes sortes de chacals internationaux, pour s’y éclater...

            après, si vous avez une boule de cristal pour être certain des résultats de la guerre civile... je suis preneur !

            et puis faudra me dire pour les « ploucs enracinés » (comme vous dites) ce qu’ils ont comme projet de société... parce-que c’est pas les mecs comme moi qui ont plébicité la société américaine multiculturelle dégénérée... je comprends pas la différence, par exemple, entre un auditeur de Bob Marley et un autre...


          • machin 5 février 2019 09:30

            Entrepreneur, c’est un état d’esprit, pas un métier.

            La sécurité tue l’entrepreneuriat.
            C’est un fait, pas une raison.

            Chacun fait de sa vie ce qu’il veut selon son ou ses choix.
            Il n’y a rien de bien ou de mal à être salarié ou entrepreneur, il faut juste assumer sans se plaindre de son état librement choisi.

            Si vous êtes encore enseignant au bout de 20 ans alors que vous aviez envie de changer, vous n’êtes prisonnier que de vous-même, personne ne vous a fait violence...


          • machin 5 février 2019 20:44

            @Paul Leleu

            d’accord avec vous ... c’est instuctif de voir, en pleins gilets-jaunes, que la « haine entre pauvres » a toujours cours...

            Sauf que l’on a pas encore vu beaucoup d’enseignants sur les ronds points.... pourtant, pour se plaindre, ils se plaignent...


          • Venceslas Venceslas 10 février 2019 21:01

            @machin
            Parcqu’ils sont accusés de tous les maux, notamment par des gens comme vous. Il y a de quoi se plaindre. 


          • Et hop ! Et hop ! 10 février 2019 21:48

            @Eric F : «  si on regarde les quelques professions qui ont du mal à recruter, ce sont souvent des métiers traditionnels (BTP, hôtellerie-restauration, etc.). »

            Ce sont surtout les emplois très mal payé, en plus d’être fatigants.

            Offrez aux maçons le salaire, les horaires et les avantages des employés de banque, et il y aura immédiatement trop de candidats.

             


          • velosolex velosolex 4 février 2019 11:18

            Effectivement un peu irritant. On découvre que certains profs bossent au noir pour se préparer une autre vie, alors qu’ils nous disent travailler 50 heures par semaine. Quels sont les dégâts concomitants auprès des élèves ?.... 

            Le problème est cette procrastination, entre deux arrêts maladies qu’on devine et qui sont d’ailleurs évoqués, n’évoque pas un grand engagement auprès de ceux à qui on rempli le livret scolaire, à travers les expressions lambda : « Peu mieux faire, pas assez d’engagement dans son travail… »

            Lâcher la proie pour l’ombre, à condition que celle ci soit déjà au soleil, pourrait on dire pour résumer l’’exigence ou l’espérance qui en ressort. Vous ne serez pas étonnée que vos états d’âmes en irriteront plus d’un, à mille lieux de ces artifices et de ces privilèges. Seuls peut être nos hommes politiques, s’interrogeant sur leur devenir, après leur mandat, auront ils une vague oreille compatissante. 

            Au niveau autistique, déjà le mouvement dit « des stylos rouges », flirtant d’une façon opportuniste sur la crise, attendant émolument pour leur pomme exclusivement, alors que les autres pouvaient bien aller se faire brosser leur gilet jaune, m’avait fortement irrité, au niveau opportunisme. 

            Reste que si vous êtes vraiment mal au boulot, faut vous tailler, et vite. Quel que soit le métier, plus d’un a fait ce choix . Quand à aller sur une plage de Thaïlande, un verre à la main, perché dans un hamac, en attendant l’inspiration artistique, qui vous donnera le Goncourt, ne vaut il pas mieux privilégier une immersion en banlieue difficile, afin d’en sortir une expérience vécue. 


            • Eric F Eric F 4 février 2019 15:51

              @velosolex
              ll est vrai que le cliché du gars qui se met périodiquement au chômage pour aller se dorer sous les tropique me parait assez caricatural. C’est peut être la vision du privé depuis la fonction publique ?


            • Maude Tilliez Maude Tilliez 4 février 2019 20:26

              @velosolex
              Je comprends que mes propos vous dérangent.
              Cependant, entendons-nous bien, je parle de « milliers » de profs. Or, l’éducation nationale, c’est 1,1 MILLIONS de fonctionnaires. Et beaucoup de convaincus, de motivés, qui se battent pour enseigner à nos enfants dans des conditions pas toujours au top et avec des programme peu intéressants.
              Définitivement, la Thaïlande n’est pas pour tout le monde.
              Quant au travail au noir, il me semble que vu que les profs n’ont pas le droit d’exercer un autre emploi, ni même de tester une autre activité avant de partir, ça ne me choque pas ;
              En ce qui concerne les arrêts maladie, les profs ne sont pas plus absenteistes que les salariés du privé


            • Paul Leleu 4 février 2019 20:34

              @velosolex

              discours anti-prof de l’oligarchie... la « haine entre pauvres »... à l’heure des gilets-jaunes, il serait peut-être temps de sortir des clichés, et de changer de disque...

              les gens parlent de changer le monde, de démissioner MAcron ou de renverser le capitalisme la semaine prochaine... mais ils ne sont même pas capables de faire un effort pour se comprendre les uns les autres...

              je pense que c’est la première révolution

              ...après, même si je n’ai pas une bonne opinion des profs et de l’EN, je pense que le problème de pourrissement de l’école vient de la société... quand les enfants sont gavés de télé-poubelle et de réseaux sociaux, de malbouffe et de sous-musique, je ne vois pas comment ils peuvent apprendre quoi que ce soit...

              limite, quand tu vois un rappeur ou un animateur télé, un chanteur de rock ou une miss beauté, tu te dis que ça sert à rien d’apprendre quoi que ce soit...

              après ça, je vois pas trop ce que peut faire un prof... qu’il soit bon ou nul, n’y change rien...


            • Maude Tilliez Maude Tilliez 4 février 2019 20:40

              @Eric F
              Vous parlez de cliché, je parle de réalité. Aujourd’hui, 88% des contrats sont des CDI. Les 12% qui restent constituent donc cette population au travail intermittent, du spectacle, mais pas seulement. Masse salariale indispensable qui occupe des postes parfois épuisants, aux horaires impossibles, mais néanmoins avec un avantage : ce chômage. Les saisonniers agricoles, les intérimaires, les travailleurs du tourisme ou de la restauration, les jeunes. Beaucoup choisissent de profiter des périodes entre deux jobs pour prendre soin d’eux, partir en Thaïlande ou ailleurs. Ils sont même sur-représentés dans certaines régions rurales, dans mon bassin d’emploi, il y a 25% de chômage en dehors des périodes touristiques. 


            • velosolex velosolex 4 février 2019 22:52

              @Maude Tilliez
              J’ai réagi à chaud, d’après vos propos, avec ce que cela peut paraître d’irritant. Je ne fais pas d’amalgame. Il y a bien sur des profs admirables ; d’autres, non. Comme dans tous métiers. Dommage que les boulets restent à vie. Le statut de la fonction publique permet de se cramponner, et ne donne pas le chômage. C’est un bien piètre handicap, vis à vis des autres, sous la menace d’un petit patron. Je dis cela en connaissance de cause. J’ai vécu les deux expériences. J’étais pour finir dans la fonction publique moi aussi, mais hospitalière. Je ne vous dis pas la galère de l’infirmier, dans l’hôpital d’aujourd’hui. Pourtant j’ai relativisé ces difficultés, en rapport avec ce que j’avais vécu avant, en terme de précarité et d’exclusion, voir de nomadisme saisonnier, payé parfois au back, à la tâche….https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/et-pour-quelques-points-retraite-161318 Ainsi ce métier m’a vraiment plu, et beaucoup appris, sur moi et les autres.. Il était fait pour moi. Le bénéfice d’être auprès de gens blessés, à réconforter, à réparer. Peut être en rapport avec mon vécu. Peut être me serai je sauvé si je l’avais fait à 20 ans.. Il me semble que l’éducation nationale présente un vrai intérêt. Même si des classes sont terribles, il y a cette chance d’être auprès d’une population jeune, des enfants qu’on marquera à vie. On se rappellera tous des profs qu’on a eu. Des meilleurs et des pires. Un des problème de l’éducation nationale à mon sens est d’embaucher des gens qui n’ont vécu aucune autre expérience, et qui entretiennent par effet de corps une sorte de vécu persécutif, et dégradé, dans un système où ils ne sont jamais sortis.
              Alors peut être faudrait il prendre le problème que vous évoquez à l’envers, du moins en partie, et réaliser une sorte de mixité sociale et de parcours personnels. Embaucher des candidats motivés, plus âgés, ayant une autre expérience professionnelle, et des connaissances en rapport, humaines et culturelles, au lieu de se cramponner à ce modèle ajoutant de la diplomite à la diplomite, et un master 2 au master 1 ; le même modèle pour tous...Utile sans doute pour se situer à bac +5 ou 6 sur l’’échelle du savoir et de la reconnaissance sociale, mais qui ne veut rien dire. Car le paysage que l’on voit dépend toujours de ce que vous avez vu avant. Et l’on ne voit pas notre pays de la même façon selon qu’on vienne de Suisse, ou du Mali. 


            • Maude Tilliez Maude Tilliez 4 février 2019 23:01

              @velosolex
              Je suis fondamentalement d’accord avec vous sur cet embauche de profs venant de tous horizons (ce qui m’a valu lynchage sur place publique dans un groupe facebook sur lequel j’ai posté mon sondage). J’ai fait les études pour devenir enseignante, qu’est-ce que j’ai pu me faire ch... avec des collègues de fac ennuyeux, peu cultivés et sans aucune autre ambition que d’aller au parc Disneyland (véridique !).
              Je suis pour la mixité dans tous les métiers. D’ailleurs il me semble que c’est l’avenir du monde du travail. Le recrutement par compétence et motivation plutôt que par diplôme. Modèle Suisse.
              Bravo pour être resté dans la fonction publique hospitalière. Là aussi il y aurait des articles à écrire sur le mal être salarial. Une prochaine fois peut-être ! ;)


            • JC_Lavau JC_Lavau 4 février 2019 23:53

              @Maude Tilliez. Bin, la compétence, les inspecteurs sont contre.
              Eux dont la compétence se borne souvent à « Vous auriez pu faire autrement. »

              Voir le sujet de bac scientifique donné à Pondichéry en 2012 :
              http://citoyens.deontolog.org/index.php/topic,1991.0.html
              Un triomphe !


            • machin 5 février 2019 20:46

              @velosolex

              ils nous disent travailler 50 heures par semaine.

              C’est trop drôle.


            • JC_Lavau JC_Lavau 5 février 2019 20:59

              @machin. Toujours la même malveillance et la même mauvaise foi.


            • Venceslas Venceslas 10 février 2019 21:02

              @velosolex
              Certains profs travailler au noir ? Ils dépassent souvent cinquante heures par semaine. Essayez et vous verrez. Quand on n’a pas l’expérience d’une profession, on n’en parle pas. 


            • Christian Labrune Christian Labrune 4 février 2019 11:36

              Article extrêmement intéressant, bien documenté, et qui éclaire d’une lumière crue l’actuelle décomposition du pays.

              Le métier de professeir a pu être passionnant jusqu’au milieu des années 80, quand on se trouvait en face d’élèves désireux d’apprendre et qui savaient à peu près ce qu’ils venaient faire dans un établissement d’enseignement. Ce n’est évidemment plus le cas désormais, surtout dans les banlieues où des élèves décérébrés par le climat ambiant, par l’Internet et surtout par la « pédagogie » des pires imbéciles qui les aura peu à peu persuadés qu’ils en savaient autant que leurs maîtres, leur fait voir le prof comme un ennemi à abattre. Affronter certaines classes, désormais,c’est une expérience qui ressemble à celle des poilus qu’on obligeait à sortir de la tranchée sous le feu des mitrailleuses.

              N’importe quel professeur, lorsqu’il se fait encore une certaine idée de son métier, ne peut que désirer s’extraire au plus vite d’un bourbier où il se sent inutile. Les dispositions qui devraient permettre de quitter l’éducation nationale ressemblent donc à ces politiques humanitaires qui se proposent d’exfiltrer des citoyens pris en otage dans une zone de guerre.

              Mais par qui les remplacera-t-on ? Par des gens qui seront disposés, pour un salaire de misère, à faire acte de présence pour sauver les apparences, dans des garderies où l’en n’enseigne déjà plus rien, où le sens de l’émulation s’est inversé, où le « mauvais élève », aux yeux de ses copains, est déjà celui qui voudrait travailler et réussir.

              Une solution serait peut-être, puisqu’on envisage de rapatrier les jihadistes du Califat d’origine française, de les affecter dans les établissements d’enseignement des banlieues. Ces obscurantistes distingués seraient en prise directe avec le public scolaire et sauraient, eux, comment s’y prendre. On dira que je plaisante, mais pas tant que ça : quand on s’acharne à détruire un système d’enseignement comme on l’a vu faire en France dès le milieu des années 80, on en arrive à la situation actuelle où c’est tout un pays qui se retrouve décérébré et hors jeu : l’imbécillité est au gouvernement, elle est dans les média, elle s’observe dans la lâcheté des « intellectuels » qui ont les moyens d’analyser la réalité des choses mais préfèrent ne rien dire et faire comme s’ils ne voyaient pas : pourvu que ça dure encore un peu ! « Encore une minute, Monsieur le bourreau », avait dit la comtesse Du Barry au pied de l’échafaud.



              • Paul Leleu 4 février 2019 20:39

                @Christian Labrune

                d’accord avec vous...

                à un détail près : je pense que le pourrissement de la société a précédé le pourrissement de l’école...

                l’école, les partis, les syndicats n’ont fait que s’adapter à la descente de la population française lobotomisée par la publicité, le rock et les contre-valeurs...

                c’est moins politiquement correct de le dire comme ça... mais je pense que si on veut vraiment changer quelque chose dans ce pays, il faut arrêter d’accuser les institutions de tous nos maux...

                les institutions ont souvent accompagné et suivit la dégradation anthropologique et culturelle des français... si les français veulent sortir de la médiocrité, il faut qu’ils commencent par eux-mêmes...

                et ensuite, les institutions suivront rapidement...


              • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 4 février 2019 11:39

                Je ne peux m’empêcher de faire le parallèle entre les profs tels que vous les présentez et les forces de l’ordre telles qu’on peut les observer depuis plus de 2 mois.

                Fonctionnaires au contact de groupes d’individus, leur travail est critiqué par une grande partie de la population. Nombre d’entre eux reconnaissent le bien-fondé de certaines critiques. Mais ils continuent parce qu’ils ont des ordres et parce qu’ils veulent conserver leur salaire. Pour cela, ils sont prêts à détruire des vies.


                • Maude Tilliez Maude Tilliez 4 février 2019 20:32

                  @Sophie

                  Je suis tout à fait d’accord avec vous.
                  J’ai fréquenté le système éducatif pendant 5 ans en temps que « pionne ».
                  5 collèges, 5 ambiances, mais 1 constante : la désillusion ambiante...et l’attente des vacances.
                  L’expression de "bon petit soldat

                  " était aussi dans la bouche de mon témoin. Une métaphore de ceux qui marchent au pas. 
                  Merci pour votre commentaire. C’est appréciable d’avoir des témoignages de ceux qui ont vécu l’EN et non seulement des critiques ouvertes et gratuites.


                • Paul Leleu 4 février 2019 20:44

                  @Sophie

                  je n’aime pas les profs ni l’EN... mais je trouve de mauvaise foi de les accuser...

                  je pense que la phrase « La plupart n’ont jamais quitté l’école et il règne au sein de cet univers fermé un infantilisme dont vous n’avez pas idée » s’applique en fait à une bonne partie de la population française...

                  l’industrie « culturelle » (jazz, rock, rap, télé, pub, foot, films, shit, etc.) a formaté l’âme des français... ensuite, les institutions se sont adaptées à l’infantilisation et à la déchéance des français eux-mêmes...

                  si on veut faire une révolution dans ce pays, il faut commencer par le début : que les français se regardent dans une glace... ce sont les français qui ont voulu ce « rêve américain », et ils l’ont eu... et maintenant ils chialent... benn faut reprendre les bases...

                  mais il me semble que la débilité de l’EN et des institutions en général, est juste à l’image de la débilitisation des français dans leur ensemble... même si c’est pas politiquement correct de le dire...


                • JC_Lavau JC_Lavau 4 février 2019 21:05

                  @Sophie. Programmes débiles, et manuels débiles.
                  Manuel de maths pour 2e année BEP ( de mémoire, c’était un Magnard ?)

                  « Vous avez le moteur qui pousse avec une force comme chti, le courant qui pousse avec une force comme chta. Où le bateau accostera-t-il sur l’autre rive ? »
                  Bah wi quoi à la fin ! Forces, positions, vitesses, accélérations, tout ça c’est
                  rien que des bâtons flêchus interchangeables ! Un prof de maths, ça regarde
                  ce que ça trace au tableau noir, et rien d’autre : « La droite delta, c’est celle
                  qui est tracée en blanc foncé »...
                  Expérimentateur et incroyant, je demande selon quel protocole expérimental
                  ils vont mesurer avec quelle force le moteur pousse comme chti. Où vont
                  ils accrocher leur dynamomètre ? Avec un remorquage ? Depuis la berge ou
                  en dérive sur l’eau de la rivière implicite ? Et comment vont-ils mesurer
                  la force du courant qui pousse comme chta ? Où vont ils accrocher leur
                  dynamomètre ? A terre bien sûr, ou depuis une estacade. Tiens c’est curieux,
                  quand on accroche la barque au dynamomètre dans l’attitude réaliste pour
                  une traversée de rivière, et que le courant est fort, elle chavire et coule ! Bref,
                  ce rédacteur de manuel pour les classes n’a rien compris du tout à ce qu’il
                  prétend enseigner.
                  Tout ça parce qu’ils sont incapables de faire la différence entre force et vitesse.
                  Une force se mesure avec un dynamomètre. Une vitesse se mesure avec une
                  chaîne d’arpenteur et un chronomètre, plus un bouchon pour mesurer la
                  vitesse d’un courant de rivière. Mais ces matheux détestent le concret et
                  méprisent les expérimentations et les expérimentateurs.

                  Un autre manuels titre des « Lignes trigonométriques ».
                  Or ces « lignes », c’est à dire des segments de droite non orientés, c’était au tout début 19e siècle, quand la trigonométrie ne traitait que d’angles aigus non orientés. Mais bon, du moment que c’est réactionnaire, c’est bien assez bon pour les élèves ! Et faire réactionnaire, c’est bon pour être bien en cour, politiquement.

                • Paul Leleu 4 février 2019 22:20

                  @Sophie

                  OK... je comprends bien ce que vous dites...

                  et puis, c’est pas moi, le recalé de l’école devant l’éternel, qui vait défendre les profs ni l’EN !!!

                  mais il me semble que la sitation mentale et culturelle des profs est en fait commandée par la situation mentale et culturelle de la société dans son ensemble..

                  je veux dire que les symptômes que développent les profs, ne sont que la « version locale » d’un malaise général... dans d’autres milieux socio-professionnels, les symptômes seront différents en apparence, mais la cause originelle sera la même.

                  Je veux dire que les situation de désastre localisées ne doivent pas s’affronter les unes aux autres... elles sont en fait toutes causées par une même cause originelle et générale... c’est juste les symptômes apparents qui varient d’un milieu à l’autre.

                  C’est d’ailleurs certainement pour ça qu’on n’arrive pas à régler les problèmes localement...


                • Christian Labrune Christian Labrune 5 février 2019 11:07

                  Etre professeur, c’est être un bon petit soldat.

                  ===========================
                  @Sophie

                  Je confirme votre propos. J’ai souvent écrit que la destruction de l’Instruction publique en France avait été l’oeuvre des enseignants eux-mêmes. A partir du milieu des années 80, les « réformes » se sont multipliées. Chacun voyait bien qu’elles étaient idiotes et conduiraient à la destruction du système. Il n’empêche qu’elles ont été appliquées par des gens qui pensaient que le rôle d’un fonctionnaire était d’obéir (sous Vichy, c’est déjà ce que beaucoup avaient pensé !) et les syndicats eux-mêmes, les plus « à gauche », les ont encouragés à s’engager dans cette voie pernicieuse. Or, on n’a jamais mis un couteau sous la gorge d’un prof pour l’obliger à mettre en oeuvre les TPE, par exemple, ou bien d’autres dispositions perverses inventées par ces malades mentaux que sont les « pédagogues ». Si on veut comprendre ce qui s’est passé depuis trente ans, il suffit de relire l’essai d’Etienne de la Boétie : De la servitude volontaire que, pourtant, n’importe quel diplômé de l’enseignement supérieur connaît nécessairement.

                  J’ajouterai qu’il y aura eu beaucoup de bouquins publiés sur la destruction de l’Ecole. Le plus grand nombre présente cela comme une politique cynique et criminelle venue d’en haut ; presque aucun n’examine la responsabilité du corps enseignant, sa passivité, son masochisme. Les thèses conspirationnistes commençaient à fleurir à la fin du XXe siècle. On croyait voir partout des intentions diaboliques, mais ce qu’on ne voyait pas, c’était l’imbécillité, laquelle est pourtant la chose du monde la mieux partagée, du haut en bas de la pyramide sociale. Le beau résultat de tout cela, c’est que la France est devenue un pays d’imbéciles, désormais complètement hors-jeu sur le plan international, et gouverné aujourd’hui plus que jamais par des cons parfaits.


                • aimable 4 février 2019 12:12

                  Si jusque dans les 70 être instit ou prof avait un sens , aujourd’hui ceux qui entre dans l’ E N sont pour le moins d’une grande naïveté , car essayer d’ instruire des enfants rois qui pour une grande majorité d’entre eux sont pour le mieux sans éducation parentale , relève de l’exploit sinon du masochisme puisque ce métier est devenu aussi dangereux a exercer que celui de policier ou de militaire en opération externe , alors qu’ils veulent a un certain moment de leur vie fuir cet enfer est plus que naturel , donc naturellement ils devraient bénéficier d’indemnités spéciales pour les préjudices moraux et physiques subis lorsqu’ils quittent l’ EN .


                  • paulau 4 février 2019 13:44

                    @aimable

                    Un CRS rencontre un professeur.
                    Le CRS dit au professeur : nous au moins on a droit au casque.


                  • Paul Leleu 4 février 2019 20:47

                    @aimable

                    d’accord avec vous...

                    les enfants sont d’abord les enfants de leurs parents...

                    même si c’est pas politiquement correct de le dire...

                    si on veut changer les choses en France, il faut commencer par la base...


                  • aimable 4 février 2019 23:46

                    @Paul Leleu
                    Une chose est certaine , si avant les années 70 les parents ne donnaient qu’un minimum d’éducation a leurs enfants , ils laissaient les instits et les profs parfaire a ce manque et les soutenaient si les enfants venaient ce plaindre a eux .
                    Aujourd’hui nous pouvons nous rendre compte que les mentalités ont bien changé.


                  • Fifi35 Fifi35 4 février 2019 12:24

                    Cela va faire drôle à ces profs de passer de 14 à 5 semaines de congés et travailler réellement 35, 40 heures voir plus !

                    Oui c’est un métier difficile, il l’a toujours été. N’oublions pas que les premiers enseignants du publics devaient se frotter à l’autorité religieuse locale qui n’avait pas supportée de perdre la possibilité d’évangéliser ses ouailles pendant les heures d’instruction.

                    Enseigner est un métier que l’on doit vivre avec passion, car il nécessite beaucoup d’implication et d’engagement personnel. Hors, j’entends de la part des futurs candidats au concours, un intérêt certain pour ce métier en ce qu’il apporte beaucoup de temps libre et de congés....Quid de l’enseignement ?

                    Il est également vrai que l’EN ferme les yeux sur les dysfonctionnements de l’institution et qu’elle ne protège ni ne soutien les profs qui font preuves de courage en tenant tête à des élèves sans éducation (qui est du rôle de parents !), donc sans respect.

                    Merci aussi au SNES pour avoir participé à la destruction du corps enseignant par ses idées corporatistes.

                    D’un autre côté, un professeur du secondaire ne peut affirmer faire plus de 35 heures par semaine et ne pas rester dans l’établissement scolaire une fois la classe terminée. Ne serait-il pas logique de préparer les cours et corriger les copies au sein des écoles ?

                    A l’EN de fournir des bureaux pour que cela soit possible et exiger des enseignants une présence obligatoire sur site qui ne pourrait être que bénéfique pour tous.


                    • waymel bernard waymel bernard 4 février 2019 19:02

                      @Fifi35
                      Passer de 14 à 5 semaines de congé, oui cela sera difficile.
                      Par contre travailler 35 heures ou plus, c’est déjà le cas pour beaucoup.


                    • JC_Lavau JC_Lavau 4 février 2019 12:31

                      Et pas un mot du commandement ?

                      Quand j’étais jeune ingénieur, on nous avait appris qu’un mauvais cadre, c’est pire que mille mauvais ouvriers.

                      Un proviseur qui fait construire sa villa avec les matériaux de l’établissement et le personnel du LP partira en retraite sans jamais être inquiété.

                      Un proviseur multi-récidiviste du harcèlement partira en retraite sans jamais être inquiété.

                      Plus grand employeur de précaires de France, l’EN est exorbitante et du Code du Travail, et du Code de la Santé. La seule « médecine du travail » est la radioscopie pulmonaire à l’embauche. Puis plus rien.

                      Etc. etc. etc.

                      J’ai d’autres urgences que de détailler davantage.


                      • yuxexew 4 février 2019 19:42

                        Bonjour,

                        Vous ne devriez pas évaluer les performances d’une machine en panne. Vous devez d’abord la réparer, la remettre en état, ou la changer.

                        Mettre un terme au carnage, a la broyeuse a âme, a l’initiation a la servitude qu’est l’école publique. Purger l’éducation payante et para-payante, pas de prisonniers.

                        Revenir au devoir de tous envers la génération a venir, faire une éducation de volontaires et de professionnels, bouchant les trous par conscription.

                        Des gents plus lettrés que moi défendent des versions plus détaillés de cette réforme, mais en gros, c’est une « table raze », il faudra repasser vos diplomes.

                        Ce sera pas dure pour moi, j’ai pas acheté mes compétence. Ce sera terrible pour ceux qui ne savent rien et avais acheté un privilége indu, devenus « non qualifés »

                        ++

                        PS : SALO*ERIE pourquoi il back/recharge comme ca ce *utain d’agoravox ? j’ai pas apuuyé sur back ni sur la fléche la haut.


                        • Désintox Désintox 4 février 2019 20:47

                          Tapez dans Google ’salaire professeur certifié 10 ans ancienneté et vous lirez : 2306 €.

                          Brut.

                          Faire 5 ans d’études pour gagner 2306€ brut 10 ans après.


                          • Paul Leleu 4 février 2019 20:54

                            @Désintox

                            et ce n’est rien encore...

                            quand le système va s’effondrer, les salaires des profs ou des infirmières vont se faire bouffer par l’inflation...

                            ils gagneront l’équilant de 23, 06 euros...

                            c’est ce qui s’est passé à la chute de l’URSS...

                            les gens qui rêvent de « grand effondrement » ne savent pas à quoi s’attendre... ça ne sera probablement pas la révolution, mais le règne des mafias, de la drogue, de la prostitution et des armes...

                            la fin de l’UE sera peut-être encore pire que l’UE sous certains aspects... de même que la plupart des anciennes républiques soviétiques sont encore plus dégradées qu’à l’époque de l’URSS... c’est dramatique à dire, mais ça risque de se passer comme ça...


                          • Désintox Désintox 4 février 2019 21:14

                            @Paul Leleu
                            « les salaires des profs ou des infirmières vont se faire bouffer par l’inflation... »

                            En effet :

                            Voir ce tableau dans Wikpedia

                            L’article de Wikipedia précise : "En 22 ans (de janvier 1994 à juillet 2016), le point d’indice a progressé de 19,4 % alors que l’inflation sur la même période progressait de 39,15 %, soit une différence de 20 points. Pour un débutant dans la fonction publique, à grille indiciaire identique, cela représente une perte de rémunération de 20 % sur la période."

                            Il ne faut pas chercher plus loin les raisons de la crise des recrutements. Une baisse des salaires de 1% par an, à long terme, cela finit par paupériser une profession.


                          • Paul Leleu 4 février 2019 21:24

                            @Cadoudal

                            à la chute de l’URSS, il y a eu 3 mllions de morts et 10 millions de disparus dans les années 1990 (chiffres ONU)... ça fait frémir, quand on pense que ça ressemble aux chiffres des crimes staliniens des années 1930...

                            et des progroms du jour au lendemain... comme à Bakou par exemple, entre azerbaidjanais et arméniens par exemple... des trucs effroyables (un peu comme en Yougoslavie, où les voisins s’entretuaient)...

                            c’est une des raisons pour lesquelles les gens qui se réjouissent de l’effondrement du système ou de l’UE, ne se rendent pas forcément compte de ce que ça singifiera... ils ont en tête un scénario de film américain, avec eux dans la peau du héros balèze (avec la super nana pour eux)...

                            mais la réalité sera certainement beaucoup plus prosaïque, beaucoup moins héroïque, et beaucoup plus terrifiante... la nature ayant horreur du vide, les mafias prendront le contrôle... avec tout ce qui va avec... il ne faut pas oublier qu’au moment de la fin de l’URSS les gens étaient idéalistes et pleins d’espoirs... et ils ont vite déchanté...


                          • Paul Leleu 4 février 2019 21:31

                            @Désintox

                            oui... évidemment que l’inflation a bouffé les salaires des profs, des fonctionnaires, et de toute la population en vérité... c’est aussi cela qui radicalise la situation...

                            les gens acceptaient la société de consommation et sa bêtise, du moment qu’ils en jouissaient personnellement un minimum... mais maintenant que des bataillons entiers rejoignent les frustrés du consummérisme, alors le contrat social est en train de se rompre...

                            Mais ce qu’il y a de terrible, c’est que contrairement à des époques passées, rien ne nous garantit cette fois que le renversement du régime en place nous permettra d’établir une société meilleure... je cite souvent l’exemple de l’ex-URSS, où des pans entiers de la population ont basculé dans l’enfer...

                            Compte-tenu de la sitation hitorique, économique, technologique et démographique de l’Europe, rien n’est sûr... autrefois, nos ancêtres faisaient des révolutions dans le centre du monde (la petite europe avancée et très peuplée, au milieu de pays sous-développés et peu peuplés)... Mais aujourd’hui la situation est totalement différente... nous ne sommes plus le centre du monde... et une révolution débouchera peut-être sur un effondrement... Nul ne sait...

                            ce qui est tragique, c’est que nous sommes peut-être confrontés à un choix unique : soit on continue pareil, et c’est l’effondrement / soit on fait la révolution et c’est aussi l’effondrement... Alors on ne sait plus quoi choisir...


                          • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 février 2019 21:36

                            @Désintox

                            Et encore...il en est de même pour tout le monde en France...L ’Insee bidouille les chiffres ? Non impossible...lol


                          • Paul Leleu 4 février 2019 22:33

                            @Cadoudal

                            « Depuis, c’est pas le panard absolu chez Vladimir, mais c’est moins la chienlit qu’avec Elstine »... je suis d’accord avec vous...

                            Quant à l’alcoolisme, il était répendu en Russie dès avant la fin de l’URSS... comme Junker... mais après la fin de l’URSS ce fut un plus grand désastre encore...

                            Pour ma part, mes collègues Russes ou issus des autres pays de l’Est sont plutôt dans la nostalgie de l’URSS... même si personne ne regrette les années Elstine en revanche...

                            La Russie a enrayé la chute grace à Poutine, c’est évident... Mais il ne faut pas non plus tout peindre en rose... d’ailleurs Poutine vient de foutre en l’air le système de retraite de vieux russes qui ont travaillé toute leur vie...

                            Et puis, en dehors de la Russie, la plupart des ex-républiques soviétiques sont tombées en déshérence... c’est juste un constat... y compris les pays satellites intégrés à l’UE...

                            La Russie, elle-même a mis 20 ans à relever juste à peu près la tête... voilà juste le programme minimum... et c’est la Russie... l’Ukraine n’en est toujours pas sortie... sans parler de pays plus petits...

                            je ne sais pas quel serait le sort de la France dans un sénario similaire...


                          • Trelawney 5 février 2019 08:51

                            @Paul Leleu
                            Et puis, en dehors de la Russie, la plupart des ex-républiques soviétiques sont tombées en déshérence... c’est juste un constat... y compris les pays satellites intégrés à l’UE...
                            J’espère seulement que vous n’êtes pas professeurs d’histoire géographie. Sinon allez faire un tour dans des « pays satellites » comme l’Azerbadjan, la Georgie, le Turkmenistan, le Kazakstan etc. Vous y trouverez beaucoup de vos anciens collègues de l’éducation nationale qui ont démissionné sans trop se poser de question et font là bas le même métier, mais en beaucoup mieux.

                            Certaines personnes sont à l’affût des nouveaux eldorado, pendant que d’autres s’accrochent désespérément à un passé révolu


                          • machin 6 février 2019 07:03

                            @Désintox

                            Il y en d’autres qui au terme, de leur vie gagne encore et toujours le smic.
                            Pardonnez moi de d’abord me battre pour et avec eux.

                            .


                          • eric 4 février 2019 22:18

                            Une question intéressante. est ce cher pour faire partir : 1) Ceux qui n’y croient plus et ne sont plus trop capables d’enseigner nos enfants . 2) Les rares bons capables de faire autre chose ?

                            Effectivement comme le dit velosolex, on a affaire à des gosses de la classe moyenne qui ont étudié longuement et plutôt gratuitement, pendant que les gosses de prolos se mettaient à bosser et à cotiser tôt pour les financer, et qui partiraient en privant l’institution de spécialistes, tout en étant en plus payés pour cela ? Ils voudraient le chômage, mais ils n’ont jamais cotisé à la solidarité sous prétexte qu’ils ne sont pas à risque..

                            Je dirai que perso, leur problème ne m’intéressent pas vraiment. Comme les problèmes des prolos que leurs syndicats obligent à aller dans des établissement dépotoir au nom de la carte scolaire et de la mixité sociale pour les autres, ne les ont jamais vraiment intéressé. Les profs de l’EN.

                            Ces gens ont instauré des quotas de place dans le privé, à l’abri de leurs errances pédagogiques et personnelles. L’accord syndicats ministres, c’est je crois pas plus de 20% de gosses qui échappent à leurs griffes. Aujourd’hui, le hors contrat très militant peut être abordable malgré tout et constitue une voie de sauvetage supplémentaire pour les parents motivés. Les églises protestantes, qui avaient donné toutes leurs écoles quand l’enseignement républicain a été créé, ont compris la catastrophe et se sont remises à créer des écoles libres. Renseignez vous dans votre ville ou votre région si vous avez des enfants ou petits enfants menacé par un établissement public ghettos comme l’éducation nationale en a a délibérément organisé das toute la France ( voir le rapport Obin).


                            • Trelawney 5 février 2019 08:45

                              Sans critiquer les professeurs (fonctionnaire, salariés protégés etc), il faut se rendre à l’évidence que ces professeurs de l’EN sont les premières victimes de ce système. Je m’explique.

                              L’Education Nationale n’a qu’un seul but qui n’est pas de détecter les talents, mais d’amener un maximum de monde vers le bac. A partir de ce constat il est donc évident que la majorité des lycéens se retrouve avec un bac et ensuite ne sait pas comment s’orienter pour son avenir professionnel. Beaucoup, par manque de compétence et surtout de moyen financier se tournent vers une carrière d’enseignant. Et c’est comme cela qu’on se retrouve avec des professeurs qui n’ont pas vraiment choisit ce métier, se confronter à des étudiants qui rongent leur frein (pour rester poli) en attendant le fameux sésame qu’est le bac. Ces étudiants qui savent tous qu’une fois ce bac obtenu ils iront tout droit se cogner dans le mur de la réalité avec des années de chômage et de galère (parce que sans qualification probante). On comprend mieux le manque de motivation des étudiants comme des professeurs.


                              • lloreen 10 février 2019 10:45

                                "manque de motivation des étudiants comme des professeurs.

                                « 

                                Ce malaise est le même que celui qui atteint toutes les couches sociales hormis les mafieux et autres corrompus qui se nourrissent dans les auges des escrocs et des criminels.

                                Qui de sain d’esprit peut ne pas devenir carrément malade dans une société où le vice est érigé en vertu, où le moindre mot »de travers« suscite une levée de boucliers de part de psychotiques censés »diriger« le peuple ?

                                Qui de sain d’esprit peut ne pas se tordre de rire en écoutant les débilités débitées par des cocaïnomanes bombardés »experts« (en fraude) , »chercheurs« (enténébrés), »politiciens« (suiveurs décérébrés), tous issus de la cuisse de Jupiter ... ?

                                Ce clown pitoyable présidant un cirque, ne faisant plus rire personne, obsédé par son combat délirant des »fake news", une énième invention désaxée qui se résume à vouloir imposer ses mensonges à tous ceux qui sont encore capable de comprendre qu’il n’y rien à attendre d’un tel déséquilibré pathologique.

                                A mon humble avis, ce ne sont pas que les professeurs et les étudiants qui veulent prendre la tangente du cloaque où le système les parque mais tous ceux qui ne veulent plus faire les frais de la démence d’un système mortifère qui ne contente que des vampires et des prédateurs.

                                Sans doute ce public n’est-il pas encore informé -et pour cause...étant donné le verrouillage systématique de l’information véritable que les solutions viables existent et seront inexorablement mises en place car le moment pour une transition est venu et que rien ne pourra la freiner.

                                A ce sujet, voici une vidéo du porte-parole du conseil national de transition de France, Eric Fiorile, présentant cet organe légitime du peuple français qui permettra de redresser la France et les autres pays à sa suite.

                                https://www.youtube.com/watch?v=7bh0_eovAmE

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