Tolérance et gratitude dans les communautés polythéistes/animistes et plus largement païennes, mais aussi dans le monde occidental
Dans cet article, nous traiterons de choses démentielles, en ce sens qu'elles dépassent de beaucoup le quotidien, et qu'il faut peut-être en prendre la mesure, si possible, pour apprécier sa teneur. « Tout » part d'un constat au sein de la, ou plutôt des, communautés polythéistes/animistes, plus largement païennes, qui s'expriment online, mais qui existent aussi IRL (in real life, dans la vie réelle) – les unes recoupant parfois les autres, sans nécessité, et réciproquement. Ce constat, c'est l'observation des dynamiques à l'oeuvre, concernant les moeurs quant à la tolérance et la gratitude.
Mais d'emblée, il faut dire que cette dynamique ne concerne pas que les communautés évoquées : les communautés évoquées en sont, en quelque sorte, un genre de baromètre. En effet, ces communautés, en tant qu'elles se placent doublement « à faux » par rapport à l'héritage monothéiste et par rapport au devenir-laïc de cet héritage, présentent l'avantage d'en être des réceptacles originaux.
Ainsi, tout comme en médecine les phénomènes originaux permettent de comprendre rétroactivement les phénomènes normaux, ces communautés permettent de comprendre rétroactivement la société normale – si seulement elle existe.
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Tolérance tolérance...
Nos sociétés se prétendent fondées sur la tolérance. Cette tolérance prend historiquement racine chez :
1. Martin Luther d'Allemagne et sa réforme protestante,
2. Henri VIII d'Angleterre avec l'anglicanisme,
3. Charles Quint d'Espagne et la controverse de Valladolid,
4. Henri IV de France avec l'édit de Nantes,
et 5. Voltaire et son traité sur la tolérance – sachant qu'il signait ses lettres par « Ecrasons l'Infâme ! » en pensant à l'Eglise (on lui attribue, par ailleurs, à tort cette phrase : « Je ne suis pas d’accord avec vous, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire. » Cela dit, cette attribution n'est pas étonnante).
Bien sûr, il y bien d'autres philosophes, tels que l'Allemand Gotthold Ephraim Lessing, l'Anglais John Locke ou l'Espagnol José de Cadalso...
Notre tolérance s'origine dans les guerres de religions intra-chrétiennes. Ses rejeux, à l'époque de la Renaissance – voilà cinq siècles, – des bonnes vieilles querelles contre les hérésies des premiers chrétiens, entre manichéens, marcioniens, ariens, pélagiens, etc. (dont seuls les nicéens réchapperont, donnant la doctrine bientôt catholique, après le schisme orthodoxe vers l'an mil et, donc, ladite réforme protestante vers 1500).
Au fond, la tolérance, c'est un lâcher-prise intra-chrétien : un lâcher-prise, quant au narcissisme des petites différences doctrinales... Tout le monde reste chrétien, mais les alternatives chrétiennes deviennent indifférentes, sociopolitiquement, ce qui permet aux sociétés chrétiennes de sortir de guerres civiles religieusement motivées.
Et tandis que la Renaissance, réinjectait les lettres gréco-romaines dans la culture chrétienne (l'humanisme) les sciences purent se frayer un chemin, dans l'indifférence sociopolitique religieuse progressive, avec l'illuminisme rationnel des philosophes classiques et bourgeois (tels que Voltaire) ce qui engendra ce qu'on nomme, en général, « le sécularisme » et, en particulier, « la laïcité » [1].
De nos jours, on a essayé d'étendre la tolérance envers les juifs, avec le (néo)sionisme, au point qu'on parle désormais de culture judéo-chrétienne occidentale – ce qui n'était pas le cas, avant les cinq dernières décennies, sachant que les juifs ont opéré un véritable mouvement d'assimilation occidentale, depuis l'âge classique – et envers les musulmans, avec la lutte contre l'islamophobie, au point qu'on parle parfois de « vaste sémitisme » (1, 2, 3) – car les Arabes, peuple originaire de l'islamisme, sont des Sémites, qui répandirent la mentalité sémite (comme les chrétiens en leur temps).
Tout ceci n'est pas évident. Toujours est-il, que les Occidentaux, à la fin du XXe siècle, cherchèrent à généraliser la tolérance, de manière inter-monothéiste. Non seulement inter-monothéiste, d'ailleurs, mais aussi inter-raciale, jusqu'à dénier la notion de « race » : la loi française, dit aujourd'hui « prétendues races »... tout ce qui occasionne, d'ailleurs, des confusions entre bio-démographie (aux morphotypes remarquables, jusqu'à former des « races ») et ethno-anthropologie (les cultures et religions ne recoupant pas les bio-démographies, bien que la bio-démographie soit un moteur ethno-anthropologique).
C'est-à-dire que les races existent en ce sens précis, où l'on parle de « races de chiens » et de « chevaux racés » – où encore, au sens où Homère parlait de « la race des Achéens » : tous les êtres humains peuvent s'accoupler, mais leurs accouplements engendrent, en toute pragmatique, un certain type d'êtres humains suite à leur perpétuation socio-géohistorique nécessaire et suffisante.
Les racisations, que ce soit eut égard « aux Gens de Couleurs, aux Gens du Voyage » comme égard « à la Blanchité » sont autant des erreurs essentialistes que des vérités historicistes : notre tolérance y est hypersensible. (Et ainsi de suite, avec ce que je nommerai logiquement « les sexisations ».)
Bref, la tolérance, c'est notre fébrilité envers toute différence, eut égard aux mentalités différentialistes, au point que cette fébrilité, haïsse qu'on évoque les différences, par crainte qu'on finisse par les réprouver (ces différences) à la faveur d'une indifférence sociopolitique, promotrice « progressiste » d'une « open society », standardisante au plan international ; tout en exhaussant, paradoxalement, des stéréotypes tels que « Mama Africa », « l'Amérindien », « le rebelle latino », « le griot africain », « le sage oriental », « le shaman », « le banlieusard », « le travelo », « la femme forte », « le mâle blanc cis » – et ainsi de suite. Questions d'identités et de diversités qui, en l'occurrence, réprouvent toute forme d'honneur réel et de vengeance, ce qui est problématique.
Tous nos militantismes s'en revendiquent, de la tolérance, même quand ils s'avèrent intolérants. C'est manifeste à l'extrême-gauche, qui sombre en procès/d'intentions/staliniens si rapidement, face à ce qu'elle prend pour de l'intolérance. Mais même à l'extrême-droite, réputée intolérante par tout ce qui se trouve sur sa gauche – à commencer par la droite économiste – c'est avant tout un différentialisme ethnoculturel, tolérant toutes les ethnocultures, qui est revendiqué, sur le précepte « chacun chez soi et les vaches seront bien gardées ». Les vrais racistes, expansionnistes et exterminationnistes, se font heureusement rares.
Génocides ou ethnocides, dans les mentalités européennes du moins, sont largement relégués au placard (ainsi Elon Musk, de faire un tollé, avec son récent « salut »). Toutefois, l'idéocide ou le sociocide restent paradoxalement à l'honneur à l'extrême-gauche – et pas qu'à l'extrême-gauche : idéocide de la droite et réciproquement, sociocide des bourgeois, idéocide des bobos/hipsters/creative class, sociocide des Occidentaux (uniment amalgamés, de haut en bas de l'échelle sociale, à leurs grands bourgeois – seuls responsables de la colonisation, – au patriarchisme, à la xénophobie, etc.) au point que l'extrême-droite parle parfois d'« ethnomasochisme occidental » et que l'universalisme soit idéologiquement expansionniste et exterminationniste... jusqu'à l'extrême-centre, qui semble pêle-mêle d'extrême-gauche et d'extrême-droite, puisque, du moins en France, il peut sembler, sous certains angles, chercher l'idéocide de l'extrême-droite, le sociocide de l'extrême-gauche, le génocide de la Palestine et l'ethnocide de l'Occident. Effarant groupuscule.
Voyons maintenant la gratitude.
Par la grâce de Dieu ? Namasté !
La notion de gratitude remonte à l'indo-européen *gwer, louange qui origine d'ailleurs le mot barde, côté celte : le barde est un louangeur (et à ce titre, inversement, un satiriste) louangeur qui, en tant qu'expressif, s'est aussi chargé d'exprimer par coeur l'histoire et les mythes celtiques. La tradition orale, l'oraliture, de ce qu'on a pu observer des sociétés sans écriture toujours vivantes, est d'ailleurs performante (ceci dit, à l'adresse de ceux qui dénient les valeurs – au hasard – des Mabinogi ou des Eddas. Passons).
Mais « la grâce de Dieu » vient d'être évoquée, car la même racine a donné le latin gratia, grâce. Autant dire que la notion de gratitude, est aujourd'hui socioculturellement imprégnée... Tout comme on a oublié que la tolérance, procède d'une fébrilité anti-doctrinale : du latin tolerantia désignant la supportance (la capacité à supporter quelque chose) de l'indo-européen *tel signifiant porter... Où dire de quelqu'un qu'on le tolère, n'a jamais été valorisant pour lui – mais, antiquement, ça dit même qu'on le supporte !
Il y a des supports plus ou moins éprouvants : supporter quelqu'un, ce peut être dans l'indifférence comme dans l'effort. Dans les deux cas, la tolérance ne valorise personne. Mais la tolérance est devenue une charité séculière/laïque ainsi qu'une espérance idoine dans « le progressisme ». Ça se veut humble, en arrêtant jamais de parler de « fiertés » et ça finit par par opposer sa créativité contre l'intellectualité « forcément réac » (l'ultragauche est toujours navrante, sous cet angle : elle se prive, de ce que la droite sait faire de mieux).
Enfin de nos jours, cette gratitude est répandue dans le New Age en forme de smiley pray et de l'indianisme verbal namasté, qui vient du sanskrit (antique écriture des Védas) actuellement utilisé pour saluer – au contact comme au départ – dans certaines régions indiennes, et signifiant à l'origine inclinaison, obéissance, adoration.
C'est-à-dire que cette forme de gratitude, charrie avec elle quelque chose de stéréotypé dans les termes dudit « sage oriental » précédemment, au sujet de la tolérance. Comme toujours, il y a là-dedans un exotisme bourgeois, même de la part des gauchisants.
Si devant cela, on rappelle que le New Age est une bâtardise christo-orientale – base d'un premier wokism (« éveillisme » en français) – à prétention universaliste... alors que pas du tout, car parfaitement standardiseur au plan international, au fond adepte du Dieu moderne Auricom... eh bien on réalise, que tout le wiccanisme éclectique et autour de lui tout le monde de la wild wild witchcraft, revient à une forme de merci-Dieu – c'est-à-dire de grâce de Dieu – resucée par l'occultisme...
Mais focalisons-nous sur la merci-Dieu.
La merci-Dieu est une expression féodale, pour parler de la pitié de ce Dieu exclusif : implorer merci, comme dans l'anglais mercy toujours courant, c'est demander pitié, demander grâce face à plus puissant que soi. On espère après sa charité, qu'il nous gracie, notoirement, de nos péchés. Le Dieu exclusif étant supposé le-plus-puissant, tout le monde implore sa miséricorde, par crainte devant sa supposée toute-puissance – du pape à l'hérétique, en passant par l'aristocrate, le bourgeois et le roturier.
Il y a là-dedans, un sens de la hiérarchie – étymologiquement du pouvoir sacré – charrié par le mot namasté, puisqu'il s'agit de s'incliner, d'obéir et d'adorer, originairement, dans le védisme indien. Sens de la hiérarchie, qui n'est pas piqué des hannetons, mais qui se concentre sur Autrui grand A, en le sacralisant comme si, à chaque fois, l'énonciateur vivait « Le Retour Du Christ De La Fin Des Temps ».
Je force à peine le trait : la fin du monde fut attendue, par exemple, en 2012, au prisme du calendrier maya – risible Jugement Dernier du New Age.
Là où les choses deviennent cocasses, c'est que les Occidentaux utilisant les smiley pray + namasté, sont globalement – comme tous les Occidentaux – ce que Nietzsche nommait des misarchistes, c'est-à-dire : des personnes haïssant le pouvoir, de l'anarchisme de gauche au minarchisme de droite (moindre pouvoir de l'Etat, et parfois des trusts ou mégacorporations). Tout l'Occident, hait plus ou moins le pouvoir (remarquez alors, que le communisme voire le socialisme, étatistes, ne peuvent être que « mégarchistes », malgré toutes leurs bonnes intentions).
De sorte que, en dehors de tout hindouisme, namasté ne serve qu'à véhiculer une énième hérésie chrétienne – et rien que chrétienne – tout en ne constituant plus que la seule manière de remercier quelqu'un (d'exprimer sa gratitude) à l'heure ou dire merci, passe pour un signe de faiblesse... tant il est vrai que, au sein du post-capitalisme néo-conservateur de socialisme élitaire que nous subissons (si, si) les individus sont narcissisés à tire-larigot, jusque dans l'altruisme. C'est récursif. – Comprenne qui peut.
C'est que « Dieu est mort », comme disait l'Autre ! et qu'à ce titre les offenses ne sont plus pardonnées, de ce qu'on n'éprouve plus même de pitié, de grâce, de miséricorde... pour rien ni personne. Je veux dire : en dehors des éternelles victimes essentialisées par le victimisme, bien entendu (dont, hélas, Dieudonné fut le tragicomique lanceur d'alerte, croulant sous les torts malgré ses raisons, dithyrambe d'un Dionysos maffesolien – pour les connaisseurs...).
En somme, la gratitude n'est désormais plus qu'une politesse socioprofessionnelle, un fluidifiant des rapports dans « la culture d'entreprise ». Or, l'envie allant de paire avec la gratitude, de toute évidence, quiconque prend un ascendant sur autrui – en dehors de la hiérarchie fonctionnelle (surtout en France, pays égalitariste forcené) – est aussitôt bafoué.
Quid des communautés polythéistes/animistes, et plus largement païennes ?
Nous distinguons les communautés polythéistes/animistes et païennes, en ce sens que les communautés polythéistes/animistes peuvent certes être jugées païennes par les monothéistes ou les laïcs (qui reprennent ce vocable de païen hérité) que ces communautés polythéistes/animistes gardent un caractère plus traditionnel que les communautés païennes au sens large. Communautés païennes qui dérivent souvent vers des formes de New Age et autres fallaces voire politicardises – même quand elles contiennent, facultativement, du polythéisme/animisme.
Mais enfin ces communautés, quelles qu'elles soient, ont permis de quintessencier la dynamique de la tolérance et de la gratitude, car elles sont traversées par ces attitudes. D'une part, par héritage monothéiste subconscient ; d'autre part, par revendication antimonothéiste-propolythéiste/animiste-propaïenne consciente... cette revendication serait-elle caricaturalement sommaire (or, elle l'est, caricaturalement sommaire) car elle agit dans le sens monothéiste de sa diabolisation.
La sorcellerie a déjà été évoquée, avec l'analyse de ce qu'il reste de la gratitude aujourd'hui. Enfin, j'ai bien parlé de wild wild witchcraft, c'est-à-dire que ça inclut tous les milieux de la voyance et du développement personnel sombre (par exemples, le shadow-working jusqu'au working-with-the-gods petit g – comme si l'on pouvait « travailler » « avec » les Dieux, et encore que l'anglais work, désigne aussi le fait d'oeuvrer, ce qui est plus sain, mais qui reste, dans le monde moderne, confondu avec la culture d'entreprise).
Evidemment, tous les sorciers sérieux, s'évertuent à rappeler que, être sorcier, lancer un sort, n'est pas une affaire de sensibilité, mais de technicité : un rituel intelligent et réussi, quel que soit votre degré de « foi » en la magie, est censé opérer. Rien à voir avec des émotions, telles que la tolérance et la gratitude : des sorciers, vous en avez des intolérants et des ingrats ; cela n'affecte en rien leurs sorts. Sauf peut-être, qui sait, les sorts visant à rendre plus tolérant et gratifiant quelqu'un ? En théorie, non : l'exécution rituélique suffit.
Maintenant, il est logique que les sorciers contemporains, aient globalement les moeurs de leur époque, bien que, ayant la tête à l'Histoire ésotérique et les analogies idoines – jusqu'au fourre-tout des sciences occultes, aujourd'hui nommé « occultisme »... – les sorciers subissent un déphasage époqual, à mesure qu'ils sont érudits, déphasage dont l'emblème, le stéréotype et le cliché, est évidemment Albus Dumbledore dans le Wizarding World.
En général, nous avons affaire à des fourre-tout quand même, qui (bien que d'héritages européens) se laissent inspirer par « les sagesses du monde » (sur la même base stéréotypale que produit la tolérance, avec « Mama Africa », le « sage oriental », etc.). Sans surprise : le succès du vaudou dans la culture populaire, qui n'est pas sans raison, avec Marie Laveau : Louisianaise créole (de père français et de mère métisse affranchie) c'est-à-dire Américaine francophone – le melting pot états-unien, porté par la puissance des Etats-Unis sur notre planète : tel est le succès du vaudou.
Ainsi, les sorciers sont portés à « se la couler douce » idéologiquement, puisqu'ils n'ont pas spécialement à se revendiquer d'une tradition, encore que les plus grands sorciers, et les sorciers sérieux, s'ancrent dans une tradition : ça focalise (au hasard, l'hermétisme – d'origine helléno-kémitique... mais la chaos magick, quoi qu'on en dise, reste une manière de se simplifier la vie, du moins, pour nombre d'adeptes).
En vérité, la plupart des païens sont comme les sorciers, y compris dans le polythéisme/animisme plus traditionaliste – car reconstructionniste. De fait, ces gens sont des Modernes, qui se sont tournés vers les héritages européens pré-chrétiens : leurs mythes, leurs histoires scientifiques, comme leurs fantasmes fantaisistes et écospiritualistes... la plupart du temps, sur des bases purement esthétiques, imaginaires. Ces bases ne sont pas mauvaises : nos Ancêtres étaient soucieux de Beauté, et l'Imaginal est vecteur de Divinité. Mais, globalement, tout ceci reste de la pop-culture et du fan-service.
À partir de là, tolérance et gratitude s'expriment, sans conteste, dans les termes longuement analysés, ci-dessus. Les Modernes sont modernes, vérité de Monsieur La Palisse... De sorte que nous vivions au Pays de la civilisation bigarrée de Zarathoustra (Nietzsche) et de la Vertu qui rapetisse, tout en se nourrissant de perspectives grandioses – sans grandir. Mais c'est, peut-être, que tout le monde ne saurait avoir de grande âme ? J'ai vu des notoriétés, dans ces milieux de niche, se détester et se ridiculiser, en s'enviant les unes les autres.
C'est manifeste dans le druidisme, au moins français, qui néanmoins a su faire preuve de dignité l'année dernière, avec sa charte éthique – au prix de mille indignités alentours, encore qu'elles auraient pu être évitables, si les gens avaient pris la peine de se modérer, j'en suis persuadé. Aussi, les celtisants communs peuvent-ils abaisser leur degré de perplexité devant le druidisme, tout en maintenant leurs exigences, sur la base ladite charte éthique (car tout n'est pas encore gagné, et de nombreuses indignités se déroulent toujours dans l'ombre des petits échanges privatifs, mais aussi à la lumière des imitations publiques).
En somme ? Les druidistes passaient pour avoir, jusqu'avant la réalisation de la charte éthique, de l'intolérance intra-druidique, tout en étant sociopolitiquement tolérants... et de l'ingratitude intra-druidique, tout en ayant pas plus de gratitude que la moyenne occidentale, en dehors. Cela ne signifie pas, qu'aucune tolérance ni aucune gratitude, n'eut lieu de manière intra-druidique. Mais c'est qu'elle était dominée par le ressentiment, sur une base que je ne disqualifierai pas forcément, eut égard à l'honneur et à la vengeance antiques [1].
On croit parfois, que les milieux danisants [2] sont épargnés, mais c'est juste que leur absence de clergé (encore que des néopaïens leur en inventent parfois) passe mieux dans le modernisme misarchiste – anti-autoritaire, si vous préférez. Pourtant, les anciens jarlar (chefs) représentaient bien l'autorité sur les karlar (hommes libres) qui avaient autorité sur les þrælar (hommes serfs) ; et bien que la húsfrú (maîtresse de maisonnée) soit réputée pour son autorité domestique – y compris sur les þrælar évidemment – elle restait sous l'autorité du húskarl (l'homme libre de la maisonnée) qui s'occupait surtout des affaires publiques comme chez les Romains – on ne faisait pas mumuse, à l'époque : le film the Northman est historiquement juste, à ce niveau, mais différentes séries ont plus ou moins traité du phénomène. Quiconque, surtout à partir du statut de karl, peut être goði (officiant du culte) selon l'échelle cérémonielle.
J'ai vu dans les milieux danisants, des notoriétés de niche, finirent par se haïr. Après tout, c'est plus que permis dans ces milieux : Víðarr est un Dieu de la vengeance, ce qu'on ne retrouve nulle part ailleurs, valorisé autant en Europe Ancienne, et Oðinn se permet bien des trahisons. Que cela soit orchestré en vue du Ragnarök ne semble pas les faire réfléchir plus que cela : ils se sentent légitimés aussi sottement, que les druidistes sont inspirés par la Déesse de la guerre Morigena [3].
Parlons des gréco-romanisants, pas plus doués que la moyenne, qui, après avoir su maintenir une noble association – Pharia – ont subi les Furiae durant les confinements, à cause de malencontreux échanges privés sur les réseaux, effondrant tous leurs espoirs de grandeur du pèlerinage de Dumias (encore qu'il soit perpétué en off, de manière pluri-traditionnelle pour ramener du monde...) mais c'est-à-dire, qu'ils se déchirèrent, précisément, au nom de la tolérance moderne !
En effet, les notoriétés de cette niche se sont tirées dessus à boulets rouges, en s'accusant à qui mieux-mieux de dépressives et d'oppressives, en se spoliant les unes les autres. L'ingratitude moderne fut totale, et dix années de travail en commun, mises à terre. Leurs flamines n'ont même pas eu besoin, de vouloir s'imposer pour des autorités cléricales (comme chez les Danes [2], n'importe quel Romain, pouvait endosser cette fonction d'officiant du culte, selon l'échelle cérémonielle considérée, et les Danes [2] et les Romains se ressemblent beaucoup, sous cet angle). Pourtant, les gréco-romanisants sont les Modernes, qui ont le plus de sources historiques, à disposition !
Quant aux slavisants, en France, essentiellement issus de la diaspora européenne de l'Est, ils se tolèrent et se gratifient mieux que les autres (les Européens de l'Ouest n'ont pas de raison particulière, de se réclamer des Slaves). Ils se tolèrent et gratifient pour une raison simple : les cultures dont ils ressortent, sont restées plus traditionnelles, moins occidentales, que celles de l'Europe maritime [4].
Mais est-ce que parler de tolérance, à leur sujet, est judicieux ? Qu'ils se gratifient mieux, est réel. Mais qu'ils se tolèrent ? Cette problématique est trop moderne pour eux. Ce qu'ils font, c'est que, dans le cadre de la gratification, ils se Reconnaissent. C'est plus traditionnel.
La Reconnaissance
Ah, la Reconnaissance ! De l'ordre de la gratitude, répétons qu'elle manque fatalement aux Modernes. Les Modernes n'ont vraiment aucune reconnaissance, les uns pour les autres, car égalitarisés ils s'envient – en dehors de groupes éventuellement constitués, sur le mode de « la famille » de Dominique Dom Toretto, dans la saga des Fast & Furious... Et encore, cette « famille » est évidemment idéalisée par la fiction.
On la retrouve, peut-être, plus souvent chez les danisants [2] qu'ailleurs (en dehors des slavisants [4]). C'est du moins le genre que se donnent certains danisants, à partager leurs tatouages anhistoriques, et répéter « skál mes bróðir (frères) et sistir (soeurs) » à longueur de temps. Dans l'ingratitude moderne qui règne, il y a certes des collectifs qui s'apprécient, ou du moins qui réprouvent et refoulent, toute expression de dépréciation (comme partout, vous me direz, mais je compare ces milieux de niche en particulier).
Côté celtisants, cette Reconnaissance existe parfois, à l'intérieur des groupes druidiques sains. Mais le commun des celtisants, qui confond régulièrement Celtes et Danes [2] se prête allègrement au même genre de « familiarité » danisante [2], sur la base de l'Hyperboréisme Essentiel anglo-américain.
Quoi qu'il en soit, il est indéniable, que les cultures celtophones de Bretagne, de Galles, d'Irlande et d'Ecosse, ont aujourd'hui toujours des familiarités naturelles, qui se laissent doucement partager avec tout le monde à la saint Patrick, et lors des festivals interceltiques. Comme toute culture vivante, telles qu'alsacienne, basco-gasconne (essentiellement taurine) ou corse, il y a des familiarités naturelles. Ceci étant dit, l'événementiel moderne prend le pas sur le traditionnel, encore que le traditionnel soit prétexte de l'événementiel moderne.
Les gréco-romanisants, de part leurs racines antiques, ont logiquement moins de Reconnaissance, étant donné que les Cités helléniques étaient agonistiques et que la Cité romaine était curiale, comice, plébéienne, patricienne, sénatoriale et impériale – de quoi nourrir les enjeux de pouvoir, tout en stabilisant l'édifice.
Cela est vrai de tout régime, les Celtes avaient aussi leurs sénateurs, leurs vergobrets, leurs aristocrates, etc. mais, de manière peut-être absurde, la connaissance historique que nous avons des Gréco-Romains, accentue le phénomène parmi les gréco-romanisants, en donnant l'illusion aux autres – celtisants, danisants [2] – d'être « du côté des francs solidaires » – les slavisants sont moins dupes [4] – alors que leurs clans se disputèrent, à l'intérieur comme à l'extérieur, entre Celtes, entres Danes [2], et entre Celtes et Danes [2] bien des pouvoirs.
Et on n'a même pas besoin de parler alors, des anciens clans slaves : c'est pareil.
Ce qui est de toute logique en dynamique des groupes : nul n'échappe à cette éthologie humaine, sociologie des organisations, potentielle sociophysique – voire sociobiologie, avec ses hiérarchies de dominance. Et pourtant, à certains, que les Celtes et les Danes n'aient pas bâti en marbre, donne toujours le sentiment que « c'était plus écologique » (comme si l'écologie était plus « sympa », alors qu'elle inclut les sciences évoquées...).
En fait, le philosophe Hegel fit de la Reconnaissance un moteur interhumain, en parlant de lutte pour la reconnaissance – ce qui fut repris en sociologie par Axel Honneth, ou encore par Pierre Bourdieu en forme de volonté de distinction au sein d'un champ social.
Que reste-t-il de la tolérance ?
Si des Modernes aiment tant les héritages et fantasmes, à propos de l'Europe Ancienne, pré-chrétienne, c'est que les Anciens leur semblent plus tolérants néanmoins, au sens moderne. Cela a justement un lien, avec les guerres de religions intra-chrétiennes comme inter-monothéistes en général. En effet, la notion de guerre de religion est avant tout monothéiste.
C'est d'ailleurs une grave erreur, que commettent les athées et autres spirituels nuageux (New Agers... jeu de mot qui fonctionne en français) : ils confondent le religieux avec le monothéiste, de sorte qu'ils s'imaginent, que les polythéistes/animistes sont aussi endoctrinés que les monothéistes. Déjà que l'endoctrinement monothéiste, est un fantasme complotiste, faisant du religieux une domination plénipotentiaire !... qui certes, a certainement nourri, dans son genre, des idées que nous qualifions aujourd'hui de « totalitaires » avec, actuellement toujours, le frérisme islamique (la « fraternité » a toujours servit l'endoctrinement : à preuve, toutes les fraternités anglo-américaine, fonctionnant sur le même modèle, et d'ailleurs certains groupes de danisants [2] tordus – l'Hyperboréisme Essentiel jouant à plein, à ce niveau).
Seulement, les totalitarismes que le XXe siècle a connus, n'étaient pas spécialement religieux. Au contraire, le plus durable, et le plus apprécié encore de nos jours (!) fut communiste, en URSS – et pas qu'en URSS. C'est donc dire, que l'être humain se sert allègrement de tous les prétextes, y compris l'extrême-centrisme contemporain, pour dériver totalitaire. Passons...
Ce qui est sûr, c'est que le polythéisme/animisme, cahin-caha, bon gré mal gré, bon an mal an... passe pour non-doctrinaire, devant le monothéisme. Et ainsi, ses sociétés anciennes inspirent les Modernes, quelles que soient les exactions que les êtres humains eussent pu fonder sur cette base – puisque tout, absolument tout, peut servir de prétexte à exactions. De fait, les témoignages anciens qui nous sont parvenus, y compris voire surtout chez les Romains, ne font état d'aucune guerre de religion (encore que les druides finirent par être réprouvés, mais pour le contre-pouvoir qu'ils représentaient, plus que par réprobation des Dieux celtes !).
Je ne veux froisser personne, mais l'idée que les sociétés anciennes, furent plus tolérantes, est néanmoins erronée, même si aucune guerre de religion ne semble avoir eu lieu – en dehors, logiquement, de la réprobation des juifs qui ne voulaient pas s'assimiler, ainsi que des chrétiens ; car les monothéistes sont religieusement exclusifs, avec leur Dieu, à ne vouloir inclure que dans leurs groupes.
Mais c'est que, de manière générale, et comme dans toute dynamique des groupes, les personnes qui refusent d'être Reconnaissables (d'une manière ou d'une autre) deviennent désagréables – pour rester poli. Voilà comment Socrate, au hasard, finit rejeté par Athènes ; les chrétiens crurent bon, ensuite, de s'en réclamer, à leur manière, en faisant le parallèle, mais sur la base de distorsions, comme toujours (Socrate but sa ciguë pour l'honneur, par pour les péchés du monde, et s'il s'imagina les Dieux « absolument justes », il restait inspiré par son démon, devant les Dieux, et ayant défendu le modèle athénien, citoyen combattant à la guerre – rien de christique).
Les sociétés anciennes étaient fondées sur la Reconnaissance, c'est-à-dire, pour commencer, sur l'appartenance, avec une idée de race au sens de lignée collective perméable. Cette perméabilité est à souligner car, par exemple, les Spartiates allèrent s'inventer une parenté abrahamique avec les Hébreux, pour s'allier avec eux contre les Séleucides régnant en Syrie – engeance issue d'un diadoque d'Alexandre le Grand !
C'est-à-dire que des Hellènes (les Spartiates) luttèrent contre des Hellènes (les Séleucides) à cause d'un différend basé sur des Hellènes (les Macédoniens, dont ressort Alexandre le Grand) en s'alliant avec des Non-Hellènes (les Hébreux) quittes à s'inventer un ancêtre commun au prisme du biblique Libre des Macchabées, où il est fait mention d'une lettre d'un spartiate évoquant une parenté hébraïque, de sorte que fut affirmée l'ascendance lointaine commune, entre les Héraclides dont se réclamait Spartes et d'Abraham dont se réclamait – et réclame toujours... – Jérusalem.
En fait, ce procédé était général dans les Anciens Temps, et pas du tout spécifique aux Spartiates ni aux Hébreux. C'est juste que, pour les gens d'extrême-droite aujourd'hui – et pas que d'extrême-droite, d'ailleurs – c'est l'exemple le plus choquant, mais bel et bien réel – qui choque aussi, les antimonothéistes-propolythéistes/animistes-propaïens en général.
Etait-ce animé par notre tolérance ?... Faut-il vraiment que je réponde à cette question rhétorique, à ce stade ? Trouvez-vous vraiment que notre tolérance, peut servir à des alliances militaires ?... Remarquez, l'OTAN a toujours été bien partie, sous cet angle. Mais hypocritement, contrairement aux Anciens, qui ne s'embarrassait pas de ça.
Reste la gratitude
Si l'exemple précédent, n'est pas un exemple de tolérance, c'est, en revanche, un exemple de gratitude envers les Ancêtres. Le culte des Ancêtres est polythéiste/animiste, et demeure encore toujours, dans le christianisme mexicain, et son fameux jour des morts, mis en scène de le joli film Coco.
La gratitude ancienne, s'exprimait aussi, évidemment, envers les Dieux locaux, ou Esprits, ou Génies, enfin quel que soit le nom, que chaque polythéisme/animisme leur donna. Il y a une constante inter-polythéismes, à ce niveau.
La gratitude ancienne, enfin, s'exprimait envers les Hauts Dieux, évidemment. Comme les Ancêtres et les Dieux locaux, les Hauts Dieux pouvaient, certes, faire preuve de tempérament – mais le Dieu exclusif n'a jamais fait mieux... – de sorte que le culte, serve aussi à apaiser la crainte devant les puissances spirituelles. Pourquoi révère-t-on une puissance spirituelle, qui peut aussi être dangereuse ? Précisément, par gratitude qu'elle nous épargne.
Enfin, les réseaux de ce que les polythéistes/animistes européens nommaient les « clientèles », c'est-à-dire les gentes qui dépendaient d'autres gentes plus puissantes – engendrant les féodaux liens de vassalité-suzeraineté individuels... – eh bien, ces clientèles mettaient en oeuvre des liens gratifiants, de réciprocité pragmatique.
Tout ce qui précède, n'a rien à voir avec de la « merci-Dieu », encore que cette merci s'en inspire (venue après les polythéismes/animismes) en tant que le Dieu exclusif, se prend pour le Destin...
Conclusion
« Tolérer ou ne pas tolérer, telle est la question » ? Eh bien, non. Seule la gratitude, les gratifications, en regard de la Reconnaissance, comptaient anciennement.
Mais les choses n'ont pas changé, de nos jours, au fond : nous en sommes toujours là, entre bandes de partisans, néo-tribalisés de par les démocraties, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, en passant par l'extrême-centre, et nuances non-extrémistes... à nous Reconnaître, et donc à nous Rejeter, selon les alliances.
L'être humain est l'être humain, et tous les prétextes sont bons, sous le règne d'Eros – avec ou sans Neikos, ni Thanatos, en tant que fils d'Aphrodite et d'Arès [1].
En fait, ceci vaut en politique comme partout, sans distinction de race ni d'origine ni de sexe ni de genre : ce n'est pas un droit, ni même un devoir, de l'Homme ; c'est une motion, avec laquelle il faut composer... ou se rendre au totalitarisme, qui est cette motion, quand elle s'impose à tous.
Enfin il est clair que la gratitude, s'inscrit dans le cadre d'échanges symboliques, et non de soumission panique – qui la rend impossible, réduite à la pitié. Cela n'a jamais empêcher le Destin de dominer même les Dieux : cette reconnaissance du Néant, a l'avantage d'inciter à combattre le nihilisme [5].
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[1] Pour le dire à l'hellénique hésodienne, Eros est fils d'Aphrodite – l'attrait – et d'Arès – l'hostilité ; ou bien, à l'hellénique empédocléenne, le monde est animé par Eros – l'union – et Neikos – la querelle ; ou encore, à la néo-hellénique freudienne, les pulsions se trament d'Eros – la vitalité – et Thanatos – la mortalité...
[2] De Danes, ancien peuple qui donna le Danemark, dont la dénomination servit longtemps à parler des Germano-Scandinaves dans la féodalité, tombée dans l'oubli. Dire Germains reste la généralisation romaine d'une dénomination d'un clan, et Scandinaves la généralisation moderne du nom d'une île. On dit aussi Nordiques, mais Celtes insulaires et Slaves sont aussi nordiques ; il faudrait parler, pour être précis, de Nordiques centraux... Non, Danes est parfait, d'autant plus qu'il percute comme Celtes ou Slaves. Les adeptes germano-scandinavisants – quelle lourdeur – sont donc danisants – ouf !
[3] En gaulois restitué. On aurait pu citer l'historiquement attestée Catubodua, Corneille du Combat, faisant littéralement écho à l'irlandaise Babd, la Corneille, Déesse triple avec Morrigan et Macha.
[4] Toutefois, ne doutons point que, en logique dynamique des groupes, ils savent se tirer dans les pattes, d'autant plus qu'ils ont la réputation culturaliste, d'être tendanciellement menteurs ! C'est-à-dire dissimulateurs, pour commencer... Alors entre eux, ce doit être la foire, bien qu'ils le cachent mieux aux autres, se ridiculisant de ce fait moins. Et puis, se sentir vivre à l'étranger, même quand on s'est assimilé depuis quelques générations, ressert les liens.
[5] Le Vide originel slave, avec Rod ; Chaos hellénique chez Hésiode, avec Erebos ; le Ginnungagap dane [2] ; qui évoque, par sa nature, la lutte de l'eau et du feu celte ; sans parler du jeu de mot celte gaulois entre loup et année, comme s'il s'agissait d'un cycle dévoreur-engendreur ; comme la louve étrusque et romaine... ; qui rappelle alors, un loup géant dévorant le soleil, chez les Danes [2] ; et ainsi de suite.
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