Heureusement que les Echos sont là pour nous révéler quels sont les vrais problèmes de notre pays. Le quotidien économique nous informe : « Exil fiscal : les départs multipliés par 3 en 5 ans ». La persécution fiscale dont seraient victimes les plus riches les pousserait à fuir notre pays…
Le tout petit bout de la lorgnette
Un phénomène dérisoire
Il n’y a pas d’exil massif comme semble l’indiquer certains médias. D’abord,
il faut savoir qu’il y a environ 300 000 contribuables dont le revenu fiscal de référence dépasse 100 000 euros. Du coup, que 1,25% de cette population se soit expatriée en 2013 relève plutôt de l’anecdotique, surtout que le papier ne précise pas le nombre de retour, sans doute de peur de présenter des chiffres encore plus anecdotique. Car c’est bien ce qu’ils sont, anecdotiques, car dans le monde actuel des cadres supérieurs, partir à l’étranger est plus courant, parfois un passage obligé pour certaines carrières, d’autant plus que certaines grandes écoles imposent un passage à l’étranger bien plus long qu’avant.
Pour un peu, on pourrait y voir au contraire une certaine résistance des Français à l’expatriation.
Les Echos nous alertent aussi sur les 714 départs de redevables de l’ISF, 15% de plus que l’année précédente. Sauf que cela représente un peu plus de 0,2% du nombre de redevables, ce qui,
comme en 2010, est loin d’un exil massif, même si le nombre de départs progresse, ce qui est sans doute la conséquence des départs de hauts revenus, dont certains doivent payer l’ISF… En outre, beaucoup d’expatriés à hauts revenus découvrent à leur plus grande surprise qu’ils ne paient pas moins d’impôts en partant vers les pays anglo-saxons, ce qui relativise tout le discours sur l’imposition punitive…