Professeurs des écoles, quels visages ?
Réflexion sur un monde étrange : le monde des professeurs des écoles. De l’école rurale aux écoles de « banlieues », quels visages ?
Professeur des écoles ; à la base, un métier, ou plutôt un sacerdoce, qui a pour objectif principal l’éducation de nos enfants. Aujourd’hui, un métier tenu et coincé dans un système monolithique. Qui osera dire que ce métier est le même lorsqu’on se trouve dans un village de 2000 habitants, avec une école à niveaux multiples, ou lorsqu’on est dans un quartier d’une commune urbaine, avec une classe d’enfants d’origines multiples ?
Petit aperçu de cette disparité : école du village, en Saône et Loire, 2000 habitants dans le village, des familles de la classe moyenne, peu de chômage, en fin de CP, 20 des 21 élèves savent lire parfaitement un texte (le seul enfant en difficulté a été hospitalisé cinq mois dans l’année). 16h45, fin de la journée ; la "maîtresse" papote deux minutes avec les parents ; 17h, elle rentre chez elle, après avoir récupéré ses propres enfants dans la classe de son collègue. Une petite demi-heure pour finir de préparer la séance du lendemain, et à 17h45 elle peut suivre la scolarité de ses enfants (le grand va entrer au collège l’an prochain). École d’un quartier classé en zone sensible ; ZEP ; une classe de 25 enfants ; cinq nationalités différentes ; une partie des enfants n’ont débuté leur scolarité que depuis un an ; avant de se poser la question de savoir lire un texte, la maîtresse doit apprendre le français à un groupe de six enfants ; à la fin du CP, seuls six enfants auront acquis les bases de la lecture ; 16h45, fin de la classe ; des enfants restent à la séance d’accompagnement à la scolarité, la maîtresse fait le lien avec la responsable de cette action sur les enfants ; 17h15, elle a rendez-vous avec une maman pour évoquer les difficultés scolaires de son enfant ; 18h, une réunion du conseil de ZEP est prévue ; 19h30, fin de la réunion ; elle peut enfin rentrer chez elle et va devoir attendre le coucher de ses enfants pour finir de préparer sa séance du lendemain.
Une telle différence ne peut qu’engendrer des frustrations, des questions, des renoncements, des amalgames.
Aujourd’hui, il apparaît nécessaire de travailler sur une réelle prise en compte de cette diversité de situations. Le ministère de l’Éducation nationale et les syndicats enseignants se doivent de réflechir à cette complexité.
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