Censure d’internet, l’OpenSource à la rescousse

Dans les pays occidentaux, on peut encore surfer et bloguer en paix. Bien entendu, cette situation intolérable est combattue par certains politiciens et certaines lois.
Dans d’autres pays, pas besoin de tubes ou de DRM pour censurer les gens. Des firewalls géants et des emprisonnements de blogueurs bien sentis font largement l’affaire. Reporters sans frontières avait dressé en novembre une liste de treize pays « ennemis d’Internet ». Je ne suis pas peu fier d’annoncer que j’ai découvert il y a bien longtemps le quatorzième ennemi d’Internet, il ne s’agit pas d’un pays, mais d’un acteur (la preuve en images).
La bonne nouvelle, c’est qu’après les tentatives de réduction des inégalités d’Internet avec le PC à 100 dollars, des Canadiens tentent actuellement de lancer un logiciel qui permet aux gens des pays pratiquant la censure d’Internet de se connecter à des sites qui leur sont normalement interdits.
Ce logiciel, c’est Psiphon, créé par CitizenLab, un laboratoire interdisciplinaire de l’université de Toronto qui effectue des recherches dans le domaine de la rencontre entre les médias numériques et la politique.
Si vous décidez d’installer Psiphon, vous transformerez votre ordinateur en serveur capable d’aller chercher et de montrer des pages n’importe où. Ensuite, vous pourrez transmettre une URL fournie par Psiphon à des contacts de confiance avec un nom d’utilisateur et un mot de passe. Ils pourront ainsi accéder à n’importe quel contenu via votre ordinateur.
L’idée paraît excellente au départ, mais on se rend vite compte que l’outil est très limité. D’une part, l’utilisateur se trouvant dans le pays soumis à la censure ne pourra pas naviguer via Psiphon si l’ordinateur de son « hôte » est éteint. De plus, les gouvernements et leurs outils de censure pourront toujours découvrir et tracker l’utilisateur se trouvant dans leur pays. Ils pourront aussi bloquer cette connection, une fois qu’elle sera découverte.
D’autre part, si Psiphon donne accès à des sites interdits à quelques utilisateurs privilégiés qui pourront surfer et bloguer à leur guise, il ne leur permettra en aucun cas de communiquer via Internet avec leurs compatriotes, étant donné que ceux-ci ne pourront par exemple pas aller lire le blog.
Conclusion, si les créateurs du logiciel sont à féliciter pour cet outil, il n’est pas, sous sa forme actuelle, une solution réaliste à la censure sur le Web.
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