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Accueil du site > Actualités > Technologies > De l’entreprise virtuelle agile

De l’entreprise virtuelle agile

Cette cyberpuissance baignera dans le World Wide Computer, flottera sur l’informatique-service virtuellement distribuée et asséchera des océans d’emplois.

Alan Turing dans les nuages

Encore trop peu évoqué dans le monde francophone, le best-seller The Big Switch : Rewiring the World, from Edison to Google de Nicholas Carr est vite devenu le livre de chevet des business angels et des conseils d’administration californiens. Un bouquin adoubé par le sulfurique The Register, Canard enchaîné de la toile, attire nécessairement l’attention... Cette brillante œuvre, plusieurs sources citées en annexes et diverses observations personnelles seront les échantillons d’un mix prospectif.

A partir des travaux du mathématicien Alan Turing qui jeta en 1936 les toutes premières bases d’une « machine computationnelle universelle », Carr déduit que les seules barrières à cet ordinateur universel sont la taille de mémoire, la puissance de calcul et la vitesse d’info-traitement. Dès lors, pour peu qu’on dispose de tels facteurs à une échelle astronomique, un seul ordinateur peut être programmé pour mener toutes les tâches aujourd’hui effectuées par tous les autres ordinateurs physiques sur Terre. D’où son constat : « software (coding) can always be substituted for hardware (switching)  ».

Cette substitution sous-tend actuellement tout le processus de virtualisation des infrastructures informatiques. HP délaisse ses 85 data centers mécaniques et complexes pour six servers farms hautement automatisées, commandées à distance et ne nécessitant chacun que quelques employés. Consécutivement, la firme se séparera de la moitié de ses 19 000 salariés. Avec ses sept nouveaux servers farms cent fois moins énergivores et moins onéreux que ses 155 data centers, IBM dispose désormais d’une puissance de calcul des dizaines de milliers de fois supérieure.

Ces fermes de super-serveurs accueillent n’importe quelle application massivement distribuée sur des nuages de serveurs (clouds en anglais) comme Youtube, et supportent n’importe quelle grille virtuelle computationnelle (grid computing) comme les précurseurs programmes SETI@home et Genomining. Le cloud computing - que je traduirais platement par informatique nuageuse - n’est qu’un des effets primaires de cette transmutation d’arrière-plan qui débarrassera le cybernaute d’une quincaillerie (CPU, RAM, disque dur, serveurs) alors externalisée dans les algorithmes et les protocoles. Les terminaux fixes et mobiles se contenteront des fonctions de réseau, d’affichage et de saisie : écran, clavier, souris, etc.

Parenthèse  : quelles affinités règnent entre le grid et le peer-to-peer ? En réponse, je cite ce paragraphe de 01.Net :

« Sur le principe, le grid computing rappelle un autre concept, dont on parle également beaucoup : le peer-to-peer. Mais celui-ci n’est en fait qu’un sous-ensemble du premier, ce qui explique donc les similitudes. Le grid serait donc l’infrastructure sur laquelle repose le P2P, lequel généralise en fait les idées du métacomputing, consistant à récupérer les ressources inutilisées des machines reliées sur le réseau de manière totalement transparente pour l’utilisateur. Le P2P met en relation symétrique clients et serveurs, le serveur pouvant se comporter en client et vice versa. Dans le cas du grid, il s’agit d’une coopération entre serveurs selon un schéma statique : les données sont acquises dans un lieu de la planète, traitées dans un autre lieu, et finalement visualisées dans un troisième lieu. »

Adieu World Wide Web, bienvenue World Wide Computer !

La future convergence cloud-grid-web n’est que l’embryon d’une macro-révolution comparable à celle de l’internet et de l’électricité. Explications.

Un siècle plus tôt, le réseau électrique (electric grid) permit aux particuliers et aux entreprises de l’époque d’abandonner leurs machines à vapeur et leurs roues hydrauliques unitairement exploitées. Peu à peu, l’électricité devient un service public ou privé massivement distribué alimentant l’éclairage domestique et urbain, le réfrigérateur, la télévision, le téléphone, la machine à laver, le rasoir, le sèche-cheveux, l’ascenseur, etc. L’électricité devint ensuite transportable grâce aux piles et aux batteries : radios FM/AM, automobiles, téléphones mobiles, PC portables... Sans ce service, sans cette utility grid, il n’y aurait ni classes moyennes ni culture de masse ni consommation de masse ni transports de masse et encore moins informatique de masse.

En à peine une décennie, l’informatique personnelle sur disque dur s’est effacée derrière l’informatique hautement connectée. Votre mine trop neutre m’indique que vous n’avez reçu aucun e-mail d’une connaissance et que les flux RSS de la journée ne valent pas vraiment le coup... Alors, vous recherchez un bar avec Google Maps/StreetView et mettez à jour votre page Myspace.

Le web 2.0 démontre à quel point la convergence des logiciels, des bases de données et des utility grids facilite la collaboration en ligne et l’ajout perpétuel de valeur à l’information ouverte : mash-up, tags, crowdsourcing, espaces multi-supports, hyperliens physiques, etc. Les blogs, les médias citoyens, la géointelligence 2.0 et la catch-up TV ont flambé telles des protubérances solaires, mettant à mal l’expertocratie, les intermédiaires, les mass médias et les secrets défense (cf. Le Pentagone épingle la géographie 3D). Doté de votre machine presque vieillissante, vous devenez une épine vénéneuse dans le pied du système...

« Lorsque que le réseau devient aussi rapide et aussi puissant que le processeur, l’ordinateur plonge et s’étend dans ce même réseau », affirme Eric Schmidt, le jovial et bouillonnant PDG de Google qui veut « offrir un superordinateur en ligne à chaque cybernaute  ».

Grâce à la convergence du web, du grid/cloud computing, de la communication ambiante et de l’internet des objets (en matériaux intelligents), l’informatique virtuellement distribuée deviendra une utility de masse qui mettra fin aux unités centrales, aux serveurs physiques et peut-être aux mémoires mobiles. Dans le cyberespace, des couches de grids sédimenteront et des nuages s’amoncelleront en continu, engendrant des web X.0 encore inimaginables. Cet écosystème générera maintes vocations chez de futurs Shawn Faning, Linux Torvalds et Tariq Krim qui introduiront encore plus d’asymétrie dans les rapports entre individus et organisations... et encore plus de gratuité dans les jeux e-conomiques.

De quels types d’applications bénéficieront le cybernaute et la PME de 2018 ? Quels genres de services gratuits ou payants offriront-ils ? Quels seront les coûts inhérents ? Quels seront les niveaux et les modes de rémunération si l’imminente freeconomie chère à Chris Anderson (cf. Introduction à la freeconomie) immerge autant la toile  ? Quelles seront les répercussions pour les notions de revenu, de profit comptable, de fiscalité, de PIB et de croissance ? Se projeter avec précision dans cet avenir relève d’une gageure : combien d’entre nous auraient imaginé le web 2.0 en 1997 ?

La destruction réductrice

Chez Google, le grid computing effectue les mêmes tâches que l’ensemble de ses data centers à des coûts inférieurs de 90 % ! Qui dit mieux ?

Une soixantaine de salariés suffit amplement pour faire fonctionner Youtube, quotidiennement visionné par plus de 100 millions de télénautes et hébergeant 65 000 vidéos supplémentaires toutes les 24 heures. Enregistrant aujourd’hui 54 millions d’abonnés aujourd’hui (deux fois plus que British Telecom) et 150 000 de plus demain, Skype ne comporte que 200 salariés. Un immense nuage vidéo pour le premier, une colossale architecture P2P flottante pour le second. Dans les deux cas, des coûts négligeables de diffusion/distribution planétaire et les effectifs d’une moyenne ou d’une « petite grande » entreprise. Face à une concurrence aussi asymétrique, les compagnies audiovisuelles et téléphoniques classiques n’auront d’autre choix que d’intégrer des business models similaires, licenciant par la même occasion de gros dixièmes de leurs personnels.

L’exemple de PlentyOfFish est encore plus radical : plus de 400 000 inscrits visitent chaque jour ses 600 millions de pages. Ce Meetic canadien n’est géré que par un seul employé : son fondateur Markus Frind ! Sans nécessairement avoir autant de chances et/ou de justesse mercatique, des EURL virtuelles de ce type seront monnaie courante.

Le département américain de l’emploi a révélé que les effectifs au sein de la presse et de la télévision américaines ont plongé de 13 % (-150 000 postes) entre 2001 et 2007 à mesure que ces industries étendaient leurs plates-formes en ligne aux dépens de celles conventionnelles. Tout porte à croire que la généralisation des grids causera des destructions d’emplois et de métiers bien plus vastes et surtout très peu créatrices. Quand on dispose d’une puissance computationnelle supérieure à celle de SETI@home sous ses doigts et d’un formidable assistant virtuel 3D personnalisé sous ses yeux, à quoi bon recruter ? Cette informatique virtuellement distribuée ne profitera donc juteusement qu’à des portions de plus en plus congrues de salariés et d’entrepreneurs. Schumpeter, réveille-toi : Matrix t’a tué  !

Le directeur IT est mort... Vive le directeur Virtual IT !

Pour les grandes entreprises, le passage de l’informatique-produit nucléaire à l’informatique-service virtuellement distribuée ne se fera pas en une nuit. Les firmes seront d’abord très soucieuses de la fiabilité, de la cybersécurité et de la redondance de ces utility grids qu’elles hybrideront avec les systèmes physiques actuels, ne fût-ce que dans le seul but de produire des retours sur les investissements en cours. Entre-temps, les mentalités, les modèles économiques et les paradigmes devront mûrir via des processus lents et rationnels, boostés de temps à autre par des concepts pionniers qui effrayeront les gouvernements.

Détenant 80 % du marché chinois, pesant 7 milliards de dollars et réalisant plus de 100 millions en profits trimestriels, la firme est chinoise est la terreur orientale des infomédiaires américains. Cette méganationale multimédia s’apparenterait à une remarquable fusion de Yahoo !, de Youtube, de Myspace, de Second Life et de Vodafone. Elle émet le Q, monnaie virtuelle utilisée par ses 120 millions d’abonnés, considérée par la banque centrale comme un risque majeur pour les cours du yuan et du renminbi en cas de convertibilité réelle à l’image des linden dollars.

A mesure que le World Wide Computer nous submergera, les légions des départements IT céderont la place à de menues escadres d’architectes assemblant et utilisant eux-mêmes des composants virtuels de grids multi-couches généralistes ou spécialisés. Au sein de relations hiérarchiques de plus en plus horizontales, le directeur IT et ses consultants opéreront comme des task forces polyvalentes agrégeant, coordonnant et systémisant l’information externe et les processus internes, collaborant avec diverses entités virtuelles concurrentes et/ou complémentaires, gérant des portefeuilles ultraflexibles de netwares clients (riches ou légers, du type widgets ou solutions mobiles), farfouillant perpétuellement « une longue traîne » d’opportunités e-commerciales.

Jetons précisément un œil aux services netware finaux que ce consultant VIT aux dents de cheval veut absolument refourguer à votre petite entreprise... « qui connaît pas la crise », comme le chante Alain Bashung.

Vous n’êtes pas DSI ? Alors, tout va pour le mieux

Casa Gifts est une boutique canadienne cadeaux de décorations et accessoires qui migre vers l’e-commerce. Malgré de solides aptitudes en informatique professionnelle, Mme Maesano souhaiterait néanmoins disposer d’une plate-forme e-commerciale intégrant catalogue en ligne, e-mail, base de données, gestion comptable, analyse marketing et relation clientèle. Après avoir comparé une multitude d’offres logicielles et web classiques, elle a finalement opté pour la location de Netsuite, concurrent de Salesforces dans le software-as-a-service (SaaS) auprès de 40 000 PME nord-américaines.

« En cas d’erreurs ou de bogues, ils interviennent très rapidement en ligne, effectuent directement les corrections et les mises à jour », se réjouit Mme Maesano qui a économisé de deux tiers sur ses charges logicielles et e-commerciales. « Lorsque je réactualise une information sur un client, sur une facture ou sur une entrée comptable, le système le répercute aussitôt sur toute ma chaîne commerciale. Les tâtonnements d’une application à une autre relèvent désormais du passé ».

Les PME et les start-up ont rarement les moyens d’investir dans une quincaillerie suffisamment adaptée à leurs besoins et encore moins d’externaliser leurs différents services internes. En outre, elles veulent exercer un contrôle rapproché sur leurs activités et données confidentielles. Dès lors, le SaaS constituera progressivement une configuration optimale hébergeant toutes leurs solutions technologiques en un pack unique mensuellement tarifé pour quelques centaines de dollars ou selon la consommation des ressources. Toutefois, les prestataires devront encore surmonter de fortes réticences cybersécuritaires totalement justifiées. Pour ma part, je suis persuadé que les cybernautes ne voudront point trop éloigner leurs données confidentielles et feront longtemps une belle part aux mémoires amovibles. A défaut de paraître vieux jeu, je le reconnais.

Le marché américain du SaaS est évalué par le cabinet Gartner à 5,1 milliards de dollars en 2007 et 11,5 milliards en 2011. Son homologue Forrester prévoit la désintégration du logiciel sous licence pour 2018-2020 du fait de la généralisation progressive des architectures virtuelles orientées services et du web 2.0/3.0. Ces estimations ont incité la firme de Mountain View à développer Google Apps/Docs. Dans La Guérilla nuageuse de Google, j’avais expliqué comment cette bureautique 2.0 (publi-financée ou très bon marché) compte surpasser Microsoft Office, à la poursuite du coche depuis peu avec Office Live.

Le duel larvé entre le léopard Eric Schmidt et le lion Steve Ballmer ne manquera pas de mordant... Nicholas Carr nous démontre une fois de plus que l’Histoire est riche d’enseignements.

Grid d’arrivée

Vers 1880, General Electric s’offrit les talents de Thomas Edison et domina le marché électrique américain en croissance exponentielle. La firme approvisionnait les entreprises et les usines en composants, en plans, en ingénierie et en assistance afin qu’elles conçoivent leurs propres générateurs électriques. Tout se passa pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à ce que George Westinghouse s’arrime sur les inventions de Nikola Tesla pour élaborer un réseau domestique et industriel de courant alternatif alimenté par d’énormes centrales électriques. Particuliers, entreprises et usines n’eurent plus qu’à se connecter à cette AC grid pour animer leurs merveilleuses machines.

Edison combattit âprement ce nouveau système, sponsorisa des électrocutions publiques d’animaux domestiques reliés à des générateurs de courant alternatif, et convainquit même l’Etat de New York d’équiper sa toute nouvelle chaise électrique d’une dynamo Westinghouse. À l’été 1890, après la première exécution d’un condamné à mort nommé William Kemmler, un quotidien new-yorkais titra « Kemmler Westinghoused ». Mais la joie passablement sadique d’Edison fut de courte durée car le courant alternatif, nettement plus économique et plus ergonomique, se généralisa à une vitesse fulgurante. Quelques électrochocs comptables suffirent à General Electric : la firme adopta finalement cette technologie qu’elle dériva incessamment, réalisant des profits encore plus foudroyants.

Google est aujourd’hui le Westinghouse de l’informatique-service virtuellement distribuée, celui qui a court-circuité le modèle dominant de l’informatique-produit nucléaire et prouvé la viabilité du cloud/grid computing publi-financé ou à très faible prix : le moteur de recherche, la catch-up TV de Youtube, la bureautique nuageuse de Apps/Docs, la géointelligence 3D participative de Earth/Maps/StreetView, l’e-publicité ciblée contenus de DoubleClick/AdWords, les renseignements téléphoniques 2.0 de 411, etc. Microsoft est un est le General Electric qui espère que ses clients continueront à acheter ses onéreux logiciels propriétaires. Cependant, la firme de Redmond a déjà prouvé qu’elle peut se réinventer : son Internet Explorer a vite écrasé Netscape Navigator, et sa suite Office s’est remarquablement adaptée à la toile. Face à Google, elle doit impérativement se forger de nouveaux périmètres de valeur... « non commerciaux ou non industriels ! » Un système d’équation qui n’a que des inconnues. Suivons donc de près les évolutions d’Office Live, qui devra jouer contre d’autres Westinghouse en devenir.

Avec son Simple Stockage Service, Amazon offre des Go de stockage loués au mois, dans la continuité de l’infrastructure virtuelle supportant sa librairie en ligne. Yahoo !, Sun, IBM, HP, Deutsche Telekom, AT&T, British Telecom et Orange, pour ne citer qu’eux, envisagent de muer en hébergeurs-prestataires de services nuageux. Les leaders de la virtualisation WMare et 3Tera proposeront de véritables systèmes d’exploitation en ligne. Les Rich Internet Applications d’Adobe ne sont qu’une ébauche de ce qu’elles seront dans dix ans. Grâce au grid open source codéveloppé par IBM et par l’ONG CARE, les institutions africaines de microfinance réduiront leurs coûts d’exploitation et optimiseront leurs opérations de crédit de façon drastique. Pour la moitié de ces établissements reposant encore sur le traitement manuel et la feuille Excel, les systèmes de gestion comptable et les services microbancaires et mobiles virtuellement distribués représentent un bond quantique pour un investissement quasi nul.

Ces divers concepts, terreaux fertiles ou appendices bourgeonnants d’une informatique-service virtuellement distribuée, devront se trouver un fine tuning, une cohérence et un modèle économique dignes de ce nom. Mais, leurs chrysalides parsèment déjà les branches de l’arbre numérique.

Annexes  :

  1. Nicholas Carr  : The Big Switch : Rewiring the World, from Edison to Google

  2. Business Week : Google and the Wisdom of Clouds

  3. Réseaux Telecoms : Plus qu’un an ou deux avant que « l’informatique en nuage » ne soit prête pour l’entreprise, estime Forrester Research  »

  4. Microcapital  : IBM and CARE to Streamline Microfinance in Africa through Grid Technology

  5. L’Atelier  : 2017 : le logiciel se désintègre

  6. L’Atelier  : Avec le SaaS, l’organisation des DSI est vouée au changement

  7. Greg Matter’s weblog : The world needs only five computers


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4 réactions à cet article    


  • Charles Bwele Charles Bwele 8 avril 2008 11:12

    @ L’équipe de rédaction,

    Puis-je requérir humblement un p’tit correctif dans le paragraphe "le directeur IT est mort... vive le directeur Virtual IT" où il faudrait plutôt insérer la phrase suivante (car g oublié le nom de la firme) :

    "Détenant 80% du marché chinois, pesant 7 milliards de dollars et réalisant plus de 100 millions en profits trimestriels, Tencent est la terreur orientale des..."

    Autrement, vous pouvez recopier-recoller cette omission corrigée dans mon blog.

    Amicalement, l’équipe AV.

    Charles Bwele

     


     


    • Forest Ent Forest Ent 8 avril 2008 11:46

      Article très intéressant.

      La prospective bute néanmoins, comme beaucoup de choses à l’heure actuelle, sur le DMCA et la DADVSI.

      Effectivement, la meilleure architecture informatique mondiale depuis 10 ans serait totalement distribuée, basée sur le p2p et le calcul réparti. Il est d’ailleurs enfantin de démontrer que cela permettrait la meilleure répartition et utilisation des ressources informatiques.

      Mais cela bute sur la question du financement et de la répartition des droits. Le financement par la pub n’est pas la panacée. La volume global de la pub est de 450 B$, et n’est pas entièrement transférable sur le net. La pub sur le net représente déjà 10% du total, augmente très vite, mais se stabilisera un jour ... très bientôt. D’autant plus que le net détruit des activités qui faisaient pas mal de pub, comme le cinéma et la musique.

      L’architecture répartie telle que décrite ici n’a de sens que si elle est socialement et économiquement acceptée, c’est à dire supporte des business models. Au-delà de la pub, la seule solution viable est une sorte de licence globale généralisée, basée sur une mesure neutre de l’utilisation du net.

      A vouloir préserver les business models du 20ème siècle, le DMCA et la DADVSI ont assassiné ceux du 21ème. Un conflit classique entre progrès technique et rentes de situation acquises. Mais la guerre n’est pas finie, et Hollywood n’aura pas durablement raison contre le marché. Dans 10 ans, Hollywood sera "gone with the wind". smiley


      • Charles Bwele Charles Bwele 8 avril 2008 19:00

        @ Forest,

        Bien vu, Vieille Branche ! Dans un prochain article, je compte d’ailleurs aborder les multiples frictions à venir entre le cloud/grid computing et le cyber-protectionnisme des industries culturelles.

        Néanmoins, je ne vois pas comme toi Hollywood disparaître dans le vent dans une dizaine d’années. Comme tu me l’as d’ailleurs expliqué, c un vecteur culturel et même géopolitique bien plus important et surtout bien plus profitable que la musique. Disons qu’elle devra s’habituer au cyberpiratage et reposer sur plusieurs micro-modèles technico-économiques. Mais, là aussi, ce sera l’objet d’un futur article.

        Toutes mes amitiés, Forest.


      • Jacques 8 avril 2008 16:19
        Intéressant et pour moi une conclusion s’impose ; message aux jeune diplômés : fuyez les métiers de l’informatique ou trop en rapport avec l’IT.
         
        Aujourd’hui ce secteur est auréolé High Tech, demain grâce aux réseaux de plus en plus performants, il sera un champ de massacre de l’emploi, théâtre privilégié de délocalisations massives et d’économies d’échelles.

         

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