Contrairement à ce que vous laissez entendre, je ne prétend pas être le seul détenteur d’une vérité absolue. Puisqu’a priori seul l’officiel ne semble trouver grâce à vos yeux, je mettrais de côté les dizaines (centaines ?) d’articles sur le sujet, pour vous renvoyez vers le site du sénat : http://www.senat.fr/dossierleg/pjl07-405.html Qu’y apprend-on ? "Le texte présenté par le gouvernement prolonge la démarche de
régulation des réseaux numériques en matière de biens culturels,
engagée par la loi sur les droits d’auteur et les droits voisins dans
la société de l’information du 1er août 2006 (loi DADVSI). (...) Elle en reprend la mission de régulation dans le domaine des mesures
techniques de protection et d’identification des œuvres et se voit
confier deux nouvelles missions de protection des œuvres et objets
auxquelles est attaché un droit d’auteur ou un droit voisin et
d’observation de l’offre légale et de l’utilisation illicite de ces
œuvres et objets.«
Hoho ! Devant cette incroyable déluge de précisions techniques, deux solutions se dégagent : - ou l’on est un gentil citoyen discipliné et l’on fait fi de ces imprécisions flagrantes dans un projet de loi qui semble pourtant fondamental aux yeux de notre très cher président (c’est bien connu, de toutes façons, nos élus sont les plus calés : http://www.bakchich.info/Hadopi-le-pire-du-pire-de-l,07562.html) - ou l’on s’interroge sur cet oubli et l’on tente d’interpréter »la technique« qui va bien pouvoir être mise en place par nos cracks de l’informatique -> Comment identifier un »piratage« comme le définissent nos élus ? A priori en mesurant les flux entrants et sortant (download et upload) grâce aux données des FAI qui disposent de ces données et seront avec HADOPI amenés à les communiquer aux flics du net. La »liste des sites répréhensibles« (que l’on ne connait d’ailleurs toujours pas, c’est ça la transparence) semble indiquer une procédure simple : le trackage des IP provenant de France dans les réseaux d’échanges de fichier (ce qui est, vous en conviendrez je l’espère, une défintion du P2P)
Je ne rentre pas plus dans la technique, mais si vous avez une explication différente à livrer, je serais ravi de l’examiner. Pour ce qui est du »gouvernement liberticide« , il est sûr que c’est un fantasme de gaucho réac, c’est bien connu : les gardes-à-vue, les caméras de surveillance, les mouchards imposés par la loi pour nous protéger des vilains pirates en wi-fi, tout cela ne relève que di bon sens et vise uniquement à protéger les braves citoyens. Sur la même logique, je souhaite raccorder par la vidéo mon domicile au commissarait le plus proche afin de prouver ma bonne foi et de permettre l’arrestation de mes amis qui viendraient se livrer à des pratiques illicites chez moi. On est jamais trop prudent, n’est-ce-pas ?
Sur ce je vous quitte et vais de ce pas faire soigner ma »comploïte aiguë" auprès de mon psy et me livrer de bonne foi aux flics pour ma dissidence caractérisée.
Triste mais tellement vrai, on croirait lire un vrai post du figaro.fr, si l’on excepte le second degré bien entendu ! La même logique s’applique à la vidéo-surveillance, « si l’on a rien a se reprocher il n’y a aucune raison de refuser ce système ». La vaste prairie des moutons sait toujours se faire entendre...
Et après ça on nous jure encore que les fameux « députés godillots » n’existent plus ma bonne dame, alors que l’on se rapproche dangereusement d’un système ultra-discipliné à l’anglaise où il est suicidaire de sortir du rang. Pour une fois, ce sont les parlementaires américains qui daignent montrer l’exemple. Shame on us !
C’est avec un tel entêtement que le doute n’est plus permis, le gouvernement travaille sur ce dossier comme pour d’autres au service d’un lobby qui ne veut pas voir son chiffre d’affaires diminuer, au risque de rater le coche. Napster et MP3.com furent rachetés dans le seul but d’être coulés en règle et d’empêcher le développement du téléchargement légal.
Comme le disait si bien NOFX, « Dinosaurs will die ».
Voilà une analyse bien plus intéressante que celle du Figaro d’hier, où l’on apprend que « les bacheliers ayant décrochés une mention ont plus de chances de réussier dans l’enseignement supérieur ».
Vers une réelle considératon des bacs technologioques ? Malheureusement rien n’est moins sûr... sinon on peut toujours relire Les Héritiers de Bourdieu qui est encore d’actualité.