Comme un trou noir en astrophysique, l’extractivisme avale dans une extrême violence, toutes les ressources de la planète, pour les fondre dans l’immense chaudron du capitalisme depuis que l’Europe est parti à la conquête du monde. Il est le fondement de la richesse des actionnaires, de la puissance dévastatrice de leurs multinationales et bien sûr du pouvoir de leurs pays d’origine, les pays néo-colonisateurs, dits « développés ». Sa face cachée est l’appauvrissement des extractés-pillés et les dégâts environnementaux considérables.
Il faudrait une analyse très poussée pour comprendre à quel point l’extrême droite en arrive à accuser de manière fantasmagoriques de pauvres gens des projets qui ont toujours été historiquement la marque de l’occident.
il y a quelques centaines d’années, l’or et l’argent de la mine de Potosi en Bolivie n’ont pu enrichir la royauté espagnole puis le reste de l’Europe qu’au prix de la mort de 6 millions de mineurs indiens et d’esclaves africains forcés de travailler six mois sans sortir dans des conditions barbares : chaleur, manque d’oxygène, faim, silicose, épuisement… Il n’y aurait pas eu de tabac, sucre, coton, café, vanille, bois tropicaux, diamants, métaux précieux, etc., débarqués dans les ports européens sans le commerce triangulaire : traite transatlantique, déportation de dizaines de millions de jeunes Africain-e-s réduits en esclavage soumis au « Code noir » de Louis XIV pour « conditionner l’outil esclave ». Ces derniers, arrivés jeunes, ne vivaient guère plus de 8 à 9 ans.
« Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible. » (Jomo Kenyatta)1
C’est à croire qu’il n’y a pas un seul argument à faire valoir pour la critique sociale du capitalisme. Fantasme donc ?
De mon point de vue, ce sont plutôt les gens de droite qui ont besoin de se trouver des boucs émissaires. Bien à l’aise avec eux-même, leur bon droit, leur bonne conscience des bonnes structures qui font « filer droit » le sale gauchiste en cas de révolte. Pas de problèmes ou de tortures mentales puisque le système est « juste »...
Les salauds de pauvres, les assistés, les chômeurs profiteurs, les étrangers, les fonctionnaires, les féministes, etc.
Comme par hasard, ils sont attaqués dans des dispositifs politiques et discursifs qui ne tiennent pas du fantasme.
Le monde de droite est aussi binaire que celui qu’on reproche au marxisme orthodoxe : les loosers et les winners. Les seigneurs qui « donnent » du travail« à ceux qui sont pourtant des »charges". Les travailleurs et les assistés.
Finalement, l’insistance sur la responsabilité individuelle donne un aspect viril à la conversation. In fine, les gens sont toujours à la recherche de coupables à punir.
Une vision critique de la société ? Non, non, ça suffit les excuses. On me la fait pas à moi. Ca me rappelle ces américains de droite, très à droite qui applaudissaient et jouissaient de l’idée que des gens puissent crever sur le bord de la route parce qu’ils n’avaient pas d’assurance maladie privée.
A titre de corrélation, et de ce fait, je suis à peu près certain que chez les libertariens ou libéraux, il y a une sur-représentation de psychopathes.
Vous devriez lire la contre histoire du libéralisme de Losurdo pour comprendre la nature complexe du libéralisme qui a une face claire mais une très très gros face sombre.
Il faudrait faire une analyse psychique des idéologues qui seraient heureux de voir les gens perdrent des droits sociaux ou mener une vie moins « comfortable ». Il y à là un ressort qui fait froid dans le dos.
Je ne pourrais être heureux que le jour où les autres seront malheureux pensent -ils ou plus précarisés ou plus flexiibilisés. Derrière tous les tours de passe-passe et les mots raffinés, les libéraux sont vraiment des gens dont je mesure le caractère ignoble chaque jour que Dieu fait.