• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Nicolas Proix

sur Merci Monsieur Geremek


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Nicolas Proix 27 avril 2007 15:45

@ Bill

Je suis assez réticent à lire la prose de Monsieur Daoudal. J’ai vaguement l’impression que, dans tous les cas de figure, il s’agit de plaquer des sentiments français sur un cas polonais. Pour le défendre comme l’attaquer, d’ailleurs.

Attaquer Bronisław Geremek sous le fallacieux prétexte qu’il « a adhéré en 1950 au parti communiste polonais, dont il a été un militant actif pendant 18 ans », c’est vraiment le type même de procès d’ignorance fait aux Polonais de cette époque. Facile à dire ! Nous étions à l’Ouest. En 1950, Staline vivait encore. Pour avoir une quelconque place dans la société polonaise, comment faire autrement que d’être communiste ?

Je vais peut-être vous apprendre quelques chose, mais le communisme polonais d’après-guerre n’était justement pas celui de l’URSS. C’était le seul Parti de l’Est qui avait permis de garder une certaine forme de propriété privée, qui tolérait l’Église, grâce aux accords entre Gomułka et le cardinal Wyszynski, etc.

Or, tout cela s’est terminé en . . . 1968, quand le même Gomułka n’a eu d’autre choix, sous la pression du bien-aimé « grand frère », que d’intervenir en Tchécoslovaquie pour contraindre Alexander Dubček à annuler ses réformes trop « occidentalistes ». Le durcissement du régime et le remplacement de Gomułka par Gierek datent de cette époque-là également (1970).

Il n’y a donc rien que de très logique au départ de Geremek du communisme.

On a fait le même procès à Günter Grass et à Joseph Ratzinger à propos des Jeunesses Hitlériennes. Voyez le ridicule du parallèle.

A quoi bon reprocher des faits aussi anciens - et franchement aussi peu répréhensibles quand on sait ce qu’enduraient opposants et résistants - à des personnes qui ont eu toutes les occasions de prouver leur opposition à ces régimes déviants ?

Pour ce qui est de la méthode de transition, toute en négociations, je ne vois pas où est le mal dans l’affaire, et je crois y avoir déjà suffisamment répondu dans mon précédent commentaire.

Par contre, je ne vois vraiment pas ce que vient faire ce commentaire final dans l’histoire : « Il faut dire que l’Union a la Pologne dans le collimateur, pensez donc ! Un pays qui est resté catholique, et qui se déclare plutôt contre l’avortement ! Si même les droits de l’Homme s’en mèlent... »

Voilà tout à fait le type même de commentaire qui ne peut exister que sous la plume d’un Français. Rappel (d’il y a seulement 3 ans . . .) : sur 25 pays préparant la Constitution Européenne, combien se sont opposés à la mention de « l’héritage chrétien » de l’Europe ? (Qui est une évidence pour moi, mais je ne m’étends pas là-dessus, je suis prêt à en discuter ailleurs). Combien ? Deux. France et Belgique. Donc prétendre que l’Europe s’oppose au catholicisme polonais, c’est un « anatopisme », si je peux me permettre (par analogie avec l’anachronisme).

Et, de toute façon, honnêtement, . . . quel rapport ? Ce qui est en cause, c’est le bien-fondé de cette loi qui me semble effectivement excessive et légèrement malsaine . . .

Oui, j’ai signé la pétition pour soutenir Pan Geremek et Pan Mazowiecki. Nie ma problemu dla mnie.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès