Pour spartakus
Oui je regrette l’époque où la gauche était novatrice ; étant 68ard, le mouvement LIP m’a marqué.
Mais il faut chercher
1° à comprendre pourquoi structurellement (indépendamment des pb de personnes comme DSK, Fabius, Hollande...) la gauche ne communique plus avec une large partie de la population
2° si l’autogestion est une bonne formule
Sur la première, on a beaucoup avancé, comme raison de la désaffection envers la gauche, la montée de l’individualisme. Ainsi le manque de temps, la réduction des familles peuvent expliquer le chacun pour soi. A mon avis la façon dont nous occupons l’espace a aussi des conséquences culturelles profondes et précoces. Ainsi la généralisation de chambres individuelles pour les enfants dans les appartements, ainsi la disparition des territoires « communs » dans les zones rurales. Dans un autre domaine il y a des réflexions à poursuivre (sujet d’un article ?) sur les ravages culturels de l’enseignement des méthodes de vente. Combien de « séminaires » de marketing ne sont pas centrés d’abord sur LE critère performance des ventes ? L’ouverture de n’importe quel quotidien (à fortiori gratuit) présente l’acte d’achat comme un jeu.
Mais surtout c’est la façon dont est organisé tout le processus de travail qui bloque peu à peu toute action collective à long terme (CDD, sous-traitance, horaires à la carte etc...).Attention : cela ne veut pas dire qu’il ne peut pas exister de grandes vagues de charité, lorsque les médias s’en mêlent ; mais le coté « performance du cœur » est bien là. Une de mes profs de philo disait : « donnez vous par charité ou par principe ? » La charité peut toujours être remise en question, et c’est d’ailleurs ce qui fait la grande faiblesse des mouvements communautaristes.
2° Sur l’autogestion
Il faut donc retrouver des moyens (juridiques, techniques...) nouveaux afin de créer des « bases » qui permettraient non seulement d’entendre le nouveau prolétariat (jeunes intérimaires du commerce etc...) qui est instable, fragile, et sensible - sinon vulnérable - aux charmes du crédit, mais aussi des « bases » qui lui permettent en ce XXI°s d’être protégé durablement contre les aléas économiques, la maladie etc et donc qui lui permette aussi par récurrence de s’exprimer. La Sécu est à bout de souffle ; il faut mettre en place de nouveaux mécanismes solides et acceptés.
Sur la forme de ces « bases » il me semble que l’autogestion risque en permanence de virer soit vers l’auto-exploitation (on est fier de son travail), soit vers le copinage. L’autogestion est de plus assez difficile au sein d’un ensemble d’entreprises « conventionnelles ».
Sur un autre plan les « collectifs » peinent à remplacer durablement les syndicats.
Bref, il y a du pain sur la planche. Souhaitons que la vague bleue disparaisse dans les sables des petitesses chères à nos m’as-tu vu de tous poils...