Bravo Zevengeur, le Nehru du NAIRU
Voilà une véritable explication de texte ! Une véritable démonstration mathématique, bref, un réalisme et un discernement aigus. Les toujours plus riches ont besoin des toujours plus pauvres, c’est comme ça depuis la nuit des temps. L’homme a le tropisme de la domination sur l’homme ; c’est primitif ; c’est barbare, et la mondialisation est l’occasion de laisser libre cours à cet instinct. Le facteur Olivier s’indigne seul de cet état de choses et il y a belle lurette que les socialistes ont oublié leur déontologie de base et ont baissé la garde. (Lagarde est du côté des patrons). Les syndicats sont restés « plaintifs » et, s’ils ont pris le train en marche en 68, à deux doigts de le louper, ils ont laissé filer leur outil de travail dans les délocalisations multiples des toujours plus riches qui partaient avec la caisse. Une seule arme absolue pour les toujours plus pauvres : exiger d’entrer dans le capital, exiger le partage des actions car leur « force de travail » est une notion marxiste dépassée. La force est du côté du profit et uniquement de ce côté. Ce n’est plus un salaire qu’il faut revendiquer mais une part du gain d’un outil de travail accaparé par les toujours plus riches. Le chômage est une aubaine pour les plus riches et il y a mille façons de le maintenir : par la consommation, par les jeux d’argent télévisés, par des distractions stupides. Quand un quidam a les yeux rivés sur son écran, qu’il regarde un « one man show » qui singe des politiques, il ne voit pas les rats qui délocalisent. Le Français que l’on dit « moyen » ne va pas au cœur des choses ; il déprime sans agir là où il le faudrait. Rêver, c’est bien beau mais le réveil est toujours douloureux quand le réalisme vient frapper à votre porte. C’est Zevengeur qui vient vous réveiller, vous, les veaux du général de gaulle, vous les petits, vous les sans grade. Est-il temps de rattraper la mise ? Rien n’est moins sûr. Les toujours plus riches ont pris un temps d’avance et les chômeurs, les toujours plus pauvres, ont dix métros de retard. Le politique, effectivement, ménage la chèvre et le chou. Il a besoin des toujours plus pauvres pour sa propagande électorale et des toujours plus riches pour la financer (s’il est sage et pas révolutionnaire pour deux ronds). Le politique est un intermédiaire de type caméléon. Notre président avance l’argument de l’entreprise et du profit mais surtout pas celui du partage des biens et de la participation. Cette réforme là, c’est trop risqué et les gros riches qui l’ont soutenu ne comprendraient pas à qui ils se sont fiés. Donc, la richesse outrancière crée du chômage et de la pauvreté et pourvou qué ça doure comme disait la maman d’un autre petit bonhomme qui avait beaucoup d’ambition. Cette pure constatation n’est pas une caricature ; qu’on se le dise ! En revanche, dire que le plein emploi mène automatiquement à l’inflation, ce n’est plus vrai si la participation est effective mais il n’y a qu’une femme pour proposer ça et on va dire que c’est une bourde pour noyer le poisson. Il y a un temps pour tout et le feu d’une vraie réforme venue de la base n’est pas encore allumé. Les réformes se font par le haut et le mot « socialisme » a perdu son sens. Les chômeurs ne comprennent pas ce qu’il leur arrive mais heureusement Zevengeur est arrivé, avec un « Z » comme dans « Zorro ». Maintenant, on sait pourquoi on est au chômdu. Il ne reste plus qu’à réagir sans peur de perdre ses indemnités ; mais ça, c’est une autre paire de manches. Il sera difficile de s’affranchir de l’esclavagisme que l’on appelle « salariat » et accéder à une véritable participation financière démocratique où tout le monde sera actionnaire. La solution n’est pas à portée de mains, voilà tout ! On est trop dispersés pour revenir à la source. Que faire quand le malade ne sait plus où il a mis le médicament ?
A.C