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Commentaire de Gazi BORAT

sur Antisémitisme : après l'orage


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Gazi BORAT 2 juillet 2008 19:59

@ charlie

  • Les rabbins s’opposant à la création d’un nouvel État juif avant la venue du messie, l’émancipation d’une partie de la communauté de l’autorité de ses rabbins était fondamentale
Disons plutôt qu’il fallut aménager la religion pour la rendre compatible avec le nationalisme naissant. La Haskala et la démarche d’assimilation ont précédé le sionisme. Lorsqu’en France, pays où les juifs se pensaient les plus à l’abri des persécutions du passé par les acquis de la Révolution et la politique napoléonienne, l’Affaire Dreyfus fut un choc.

Theodor Hertzl proposait une porte de sortie et, sur un plateau, un nouveau produit à la mode : le nationalisme. Ce XIX° siècle fut le siècle d’éclosion généralisée des nationalismes qui prospéraient sur les fissures qui commençaient à apparaître dans la structure des empires (Habsbourg, ottoman..) multinationaux.

Ubn écrivain est assez représentatif de cette époque : Joseph Roth.

Il décrivit très bien la désagrégation de l’empire austro hongrois, l’apparition des nationalismes dans les empires centraux mais éluda la question du sionisme, dont il ne pouvait pourtant être dans l’ignorance.Il fit partie de ceux qui restèrent fidèle à ces sociétés multiculturelles et refusèrent l’appel du nationalisme.
Dans ses ouvrages les plus célèbres, il décrit la tolérance de l’empire central :
  • La marche de Radetzky
  • Le tombeau des capucins
Il mourut ainsi en monarchiste et resta fidèle aux Habsbourg bien après la catastrophe de l’anschluss.

Le sionisme absorba les idées de son époque et, outre le nationalisme, s’imprégna de l’idéologie du mouvement ouvrier qu’il dévoya en rêvant, lui aussi d’une volksgemeinschaft (communauté égalitaire mais intégrant la notion de préférence nationale - ici ethnico-religieuse). En ce sens, même s’il n’en avait pas l’apparence et n’adoptait le système de parti unique fusionnant avec l’état, il portait déjà les germes d’une dérive fascisante.

C’est sur cette possibilité d’une dérive fascisante que s’ébaucha l’idéologie de Jabotinsky, référence incontournable des mouvements comme le Betar ou la LDJ.

Je rappellerai alors la phrase d’Arthur Koestler s’interrogeant sur le devenir du jeune Eretz Israel :
  • "Que voulons-nous au juste : un foyer national ou un vilain petit état spartiate ?"
gAZi bORAt

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