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Commentaire de Neris

sur Le RSA sans détours (3) : le financement


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Neris 18 septembre 2008 20:20

@ARFF

Je peux même ajouter que la situation ne fait que se dégrader.

Par exemple, de plus en plus de RMIstes sont poussés à prendre des Contrats d’Accompagnement à l’Emploi, ce qui les fait sortir aussitôt du dispositif, puisque la subvention pour l’employeur n’est pas le RMI mais une autre source. Ils perdent en à peine un an tous les droits connexes, n’ont plus accès aux actions sociales incluses dans le RMI (qui ne sont d’ailleurs quasiment plus proposées aux RMIstes mais qui existent encore).
Alors que le Contrat d’Avenir a été spécialement créé pour maintenir le RMIste dans le dispositif tout en lui offrant la possibilité d’avoir un emploi et un accompagnement social. 26 h hebdo, c’est pas le Pérou, mais c’est mieux que 20 h en C.A.E. sans accompagnement du tout et sans aucun avantage.

L’année dernière, les conseils généraux exigeaient des contrats d’un an d’emblée (un Cav est renouvelable sur 36 mois, sur période de 6 mois ou d’un an). Aujourd’hui, ils exigent des contrats de 6 mois et renâclent pour le renouvellement.

L’exigence d’un an était expliquée par la longue mise en place de l’accompagnement social et de la formation. Aujourd’hui, vu que l’accompagnement n’est plus la priorité, et que le dispositif de formation n’existe plus (c’est un casse-tête sans nom maintenant), c’est donc l’emploi "durable" qui prime.

De plus, le licenciement est devenu impossible pour ces contrats. Si un employé se révèle ingérable (ça peut arriver, il y a des employés "pourris"), il ne peut pas être licencié sous peine de lourdes sanctions financières. Car il doit rester en emploi au minimum 6 mois. Les conseils généraux n’hésitent pas à se substituer au Code du Travail. C’est aberrant, mais c’est la réalité.

Paradoxalement, les salariés trop "anciens" (quand on sait que l’ancienneté maximale est de trois ans !) doivent impérativement sortir de ces contrats vers l’emploi ou vers l’Assedic pour les moins "employables", ces irréductibles qui traînent encore leurs "casseroles" sociales et donc "inaptes" à un "véritable" emploi.

L’utopie est de croire que le RSA va améliorer le sort de tout ce petit monde. Mais au contraire, il va générer encore plus de précarité, de petits boulots mal payés et accentuer la haine entre les classes moyennes, les Smicards et les autres, entre ceux qui sont forcés de financer le revenu de la honte, et ceux qui seront obligés d’accepter d’être exploités s’ils ne veulent pas mourir de faim.


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