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Commentaire de easy

sur Mise au point sur le suicide de Marie-Claude Lorne et l'université


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easy easy 3 novembre 2008 12:49

Armand,
Déjà, d’après ta photo, je ne t’imagine que courageux, physiquement courageux.
Puis il est rapporté que tu auras tenu tête au roi
Enfin tu nous informes que tu pratiques les arts martiaux
Tout cela va dans le même sens : tu es capable de t’engager dans toutes tes dimensions

Bin, tu le sais, yen a pas des masses avec cette qualité dans la bibliothèque Richelieu.


D’autre part, tu profites que nous abordions le sujet du courage pour placer, pour avouer que se pose à tout enseignant le problème de la peur face à la masse, face à l’amphi.
Bin oui, cette peur est plus facile à avouer lorsqu’on fait partie de ceux qui l’ont surmontée avec aisance.

Mais la majorité des profs n’y parviennent pas.
Ils préfèrent se terrer dans un labo, ou n’enseignent que sous parapluie ou sur piédestal
Ils sont effondrés d’apprendre parfois que l’amphi qu’ils ont enfin réussi à amadouer ne sera plus le leur, qu’ils devront en affronter un nouveau, faire face à un nouveau minotaure dans une nouvelle arène

Qu’il est difficile de parler du courage physique !
Que nous en parlons peu ici !

Alors que l’autre moitié de la classe, celle qui échoue sur les écritoires, celle qui ne pointe pas ici, démontre son goût pour la prise de risque total, pour le duel à mort. 
Goût qui terrifie les intellectuels et les les pousse à se caparaçonner, à se piédestaliser, à se capitoliser davantage

Mais est-ce par goût naturel ou est-ce à cause de cette ségrégation qui coupolise les penséistes du nomos que la classe échouée ne se voit plus que réduite au muscle du physis ?

Effet Asch ?
Effet de l’intersubjectivité ?

N’est-ce pas l’élitisme de type aristotélicien qui a formé la violence inneffable ?

"Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt"
Lao Tseu n’est-il pas le premier et le seul à installer de la violence sourde ?
N’est-il pas en train de compenser sa couardise en créant une transcendante puissance dans son doigt pointé ?





Concernant le "kata à exécuter exactement" je vois ce que tu veux dire mais je saurais argumenter dans les deux sens.
Je peux dire que le plus sûr moyen de proposer à tous les coureurs du 100m une compétition régulière et comparable (dans l’espace te dans le temps) consiste à installer un cadre très serré.
Et je peux dire que toute transgression au cadre qui livre son lot d’épateries trouve sa place voire devient référence (Palissy, Louis XIV, Van Gogh, Picasso, Hiroshima, Fosbury, ULM, maillot Speedo, GSM...) Exécute donc un kata en explosant son cadre avec une vitesse jamais vue et tu pourras ouvrir ton propre dojo avec succès.

C’est surprenant que tu choisisses de citer les Japonais comme étant ouverts à la transgression des règles
L’infini se trouvant autant entre deux étoiles qu’entre deux libellules, il est possible de démontrer que ton exemple est bien choisi comme il est possible de démontrer que les Papous sont exemplaires d’ouverture.
Je pense que tu nous cites les Japonais parce que tu les connais mieux que les Papous et aussi parce que ta proposition est inattendue, surprenante. J’approuve ce bousculement.





Nous avons un peu parlé du sadisme psychologique qui pourrait avoir ses sources dans l’élitisme et voilà, qu’en une diagonale du fou, tu poses qu’ "’on trouve à l’université une forme d’honneteté, parfois bornée il est vrai, que je n’ai pas rencontrée ailleurs". 

L’université se prévalant (désormais et de façon de plus en plus obstinée) de l’ouverture, du scientisme, de la méthode et de l’objectivité, dire qu’on peut y trouver des traces voire des collections entières d’honnêteté (au sens de cette même culture) n’aurait rien de surprenant si cela ne se produisait en un topic où la présence de cette valeur est plutôt contestée.
Et c’est toi, le pourfendeur des griffus qui dit ça !
N’est-ce pas l’occasion rêvée d’en dire davantage, de nous raconter par le menu ce que tu trouves d’honnête en cet univers ?


Pour ma part, de l’honnêteté, j’en ai trouvé... voyons... dans l’artisanat, dans l’art, dans le sport, dans la littérature, dans la santé, mah un peu partout finalement. Même dans une banque on pourrait en trouver, en cherchant bien


C’est quoi l’honnêteté ou qu’elle en serait la preuve formelle ?
Il me semble qu’est honnête toute personne qui décide, fait, dit ou vend quelque chose en étant d’emblée volontaire pour répondre des conséquences de son acte.
Je substitue à l’honnêteté dont il est question, la responsabilité parce que seule cette dernière est vérifiable à l’épreuve du procès.
On ne peut prouver son honnêteté, sa bonne foi, son empathie, qu’en démontrant sa disposition à assumer ses responsabilités (jusque sur sa vie si en face le dol est à cette hauteur. Cf Code d’Hammourabi)
Est malhonnête, celui qui au jour du procès, oublie ses anciennes reponsabilités d’ascendant, d’autorité, de professeur, de docteur, de spécialiste, de ministre, de vendeur, de patron, de décideur,de puissant ou de juge et ne veut même pas risquer un ongle alors que son client, son administré a perdu en argent, en carrière, en biens, en image, en santé et parfois en vie. 





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