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Commentaire de Albert Champagne

sur La finance contre l'industrie : l'exemplarité du cas Uniross


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Albert Champagne 23 décembre 2008 11:59

A quoi bon soutenir massivement les banques si leurs investissements ne soutiennent pas nos intérêts nationaux ? 

Dans la Silicon valley les énergies propres constituent le nouvel eldorado[1] et le gouvernement américain met 2 milliards de dollars sur la table pour promouvoir ces technologies[2]. En France, nous avons une autre vision des choses si l’on en croit le cas Uniross. Cette PME innovante jugée crédible par le CEA[3] devient le symbole du sabordage de notre capacité d’innovation par certains banquiers sous couvert de l’ignorance coupable de nos responsables politique qui pour autant, prônent que l’emploi et donc l’innovation sont au cœur de l’action publique ! 

Un père de famille aurait de quoi s’indigner de voir que l’on jette aux hyènes ce qui fait et fera demain l’emploi et la richesse de ses enfants. Combien de crises allons nous devoir supporter pour qu’enfin nous comprenions qu’il est urgent de mieux contrôler l’économie financière ?

A quoi bon soutenir massivement les banques comme l’Etat l’a fait récemment, si c’est pour qu’elles continuent à se détourner de nos PME alors qu’une partie des fonds publics encaissés devrait légitimement leur revenir ? 

Nos décideurs politiques seront’ ils capables d’ancrer durablement les entreprises sur notre territoire en soutenant et en protégeant coûte que coûte nos savoir-faire les plus stratégiques ? Seront’ ils capables de faire de la France un pays d’innovation, leader de l’économie de la connaissance ? 

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Comme l’a écrit Daniel Bell[4], « l’objectif d’avenir s’incarne dans la maîtrise du développement technique et le contrôle de la technologie car innovation et changement économique seront directement fonction de l’innovation technique ».

Il s’agit là d’un objectif commun, qui nous rassemble tous et qui engage le futur de nos enfants. Les banques ne peuvent prendre la mesure de l’enjeu tant elles sont focalisées sur leurs propres intérêts. C’est donc bien à l’état de prendre les dispositions qui s’imposent et d’exiger que des projets viables comme ceux d’Uniross soient financièrement soutenus.  

Je partage l’avis de Jules Dupont, il y a fort à parier que les gouvernements américains ou chinois ne laisseraient jamais faire une chose pareil et nous ferions bien de rapidement nous en inspirer.

 


[4] BELL Daniel, The Coming Shape of Post-industrial Society, a Venture in Social Forecasting, New

York, Basic Books, 1973


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